Entretien avec Pierre Séry, de Kotoji Éditions
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Nous recevons aujourd'hui Pierre Séry, responsable des éditions Kotoji (cf. leur site), qui publient depuis 2010 des œuvres aussi diverses que L’Équipe Z, Passe la BAC d’abord, Châtaigne, Blood & Steel, Oldman ou encore Le Chenal.

— Pierre, bonjour et merci de nous accorder un peu de ton temps. Alors, Kotoji, en japonais, ça fait référence apparemment à une lanterne, du coup, on s’est dit que tu pourrais éclairer la nôtre : pourquoi ce nom ?
— Salut ! Oui, c’est un peu une sorte de gros paradoxe ce nom. Au départ, l’idée était de faire de la BD de création tout en montrant notre amour pour la BD japonaise. En fait, pour être tout à fait honnête, je suis à la base surtout un lecteur de BD asiatique. À l’origine, on avait créé un fanzine de BD d’inspiration manga avec des copains, puis, un jour, certains d'entre-eux m’ont demandé ce qu’il faudrait faire pour sortir leurs propres ouvrages. J’ai simplement dit « on crée une boite ». Kotoji, c’est le nom d’une lanterne en pierre qui est située dans la ville de Kanazawa, au Japon, laquelle est jumelée avec la ville de Nancy où je vis. Du coup, il s’agissait de montrer notre influence par le manga et notre implantation territoriale.
Tout ça a créé pas mal de confusion car on nous a toujours assimilé à un éditeur de manga, alors qu’au final, dans nos premières années, on était à la base un éditeur de franco-belge.
En même temps, je me dis que ça cachait surtout mon envie de me tourner vers le manga et plus généralement la BD asiatique.

— Kotoji, c’est, entre autres, des titres asiatiques adaptés en français, des livres destinés à la jeunesse et aussi des créations purement françaises. Est-ce que tu pourrais nous définir un peu la ligne éditoriale ? Ce que tu as envie de mettre en avant et qui fait la particularité de cette maison ?
Extrait de Le Chenal.
— Quand on regarde notre catalogue globalement, on peut en effet se demander quelle est la cohérence dans tout ça. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’on a testé plein de choses au départ et ça nous a pris pas mal de temps pour trouver notre identité d’éditeur, et c’est notamment lié au fait qu’on s’est lancé dans l’aventure en ne connaissant strictement rien au monde de l’édition. Quand je me suis lancé, il faut être clair, j’étais au degré zéro de la connaissance de ce milieu là !!!
Tout cela explique donc cette incohérence qu’on peut voir dans le catalogue.
On a vraiment décidé de revoir notre catalogue et notre stratégie en 2014, parce qu’avant ça, finalement, on avait plus des réflexes de fanzineux qu’autre chose.
À partir de là, la priorité a été mise sur notre catalogue asiatique avec la création du label Asian District. En parallèle, pour pouvoir continuer à travailler avec mes auteurs historiques qui avaient galéré avec moi, comme Olivier Romac ou Thierry Boulanger, on a continué à travailler sur de la franco-belge et on a lancé une collection jeunesse, KOTO-J, sur laquelle on s’est totalement plantés, même si on est super fiers de certains bouquins comme Châtaigne ou Sous le cerisier des souvenirs. Là encore, on avait décidé de se lancer dans l'édition jeunesse sans rien savoir de ce milieu, et je dirais que c’est un tout autre métier.
Aujourd’hui, les priorités sont de deux ordres : les titres asiatiques et le "manga français". Pour ce qui concerne l’Asie, on est concentrés sur trois territoires : la Chine, Taïwan et Hong-Kong. On ne veut surtout pas aller sur le manga japonais, car on estime qu’il y a déjà suffisamment de monde qui fait déjà un excellent boulot. On n’apporterait rien de plus. Sur les territoires de langue chinoise, on fait notre vrai boulot d’éditeur en dénichant des titres que sans doute personne d’autre ne serait allé chercher.
Pour le "manga français", on n’est pas les premiers, mais on sent qu’il y a toute une génération qui aujourd’hui est plus ouverte que par le passé sur ce type de BD.
Enfin, pour une simple histoire de goût, il faut savoir que je suis plutôt un lecteur et donc un éditeur de seinen [1]. Le shojo [2], je ne connais pas du tout et je ne suis pas un gros fan de shonen [3], sauf de shonen sportif (d’où la présence dans mon catalogue d’un manga français sur le handball et un autre sur le foot), tout simplement parce que j’adore le sport.

— Comment en es-tu arrivé à devenir éditeur ?
  Il faut pour cela revenir à ma jeunesse. Donc quand j’étais étudiant, en dehors de mes sujets d’études (le droit), j’aimais le cinéma, le manga, le rock des années 90 et le sport.
Quand j’étais étudiant, j’écrivais des scénarios et, avec des copains, on tournait des films. J’avais juste envie de raconter des histoires.
Quand je suis arrivé dans la vie active, je me suis rendu compte que c’était compliqué de continuer de tourner des films car c’est une activité qui nécessite beaucoup de logistique et qui demande de pouvoir réunir des gens à un moment T. Du coup, vu que j’avais encore des choses à dire, je me suis mis à la BD, car je pouvais faire ça derrière mon bureau, quand je le souhaitais. J’ai toujours été un piètre dessinateur et je me suis découvert l'envie de mettre en avant des talents, vu que moi j’étais totalement nul.
En parallèle, ma carrière avançait et je suis devenu fonctionnaire. Mais j’avais toujours eu l’envie de connaitre l’expérience de la création d’entreprise. Du coup, j’ai décidé de me lancer comme ça. Et ça fait plus de sept ans que ça dure…

— Tu as récemment mis en ligne une vidéo sur le crowdfunding. Tu y exposais des explications très intéressantes sur ce modèle de publication. Pourrais-tu nous dire en quoi ça consiste et pourquoi cela peut s’avérer avantageux pour les auteurs ?
  C’est marrant, cette vidéo a été vue par très peu de monde, mais j’ai l’impression qu’elle fait beaucoup parler dans le petit monde des auteurs et de l’édition.
Tout d’abord un petit warning : je ne dis pas que le modèle que nous avons monté est un système à appliquer partout. Dans l’idéal, je pense que c’est un modèle à appliquer au cas par cas. Je ne veux pas que mes lecteurs, ma communauté, aient le sentiment d’être une vache à lait pour la maison d’édition.
Tout part de l’idée que nous évoluons dans un système qui parfois marche un peu sur la tête. La surproduction en BD fait que l’on imprime et que l’on vend en plus petite quantité les titres. En 2000, il y avait un peu plus de 1000 nouveautés BD par an. Aujourd’hui, on en a plus de 5000. On a beaucoup plus d’albums qui ne sont pas rentables. Le business model classique est celui-ci : les grosses ventes financent le reste. Mais même les gros titres se vendent en plus « petite » quantité qu’avant, donc les marges sont moins importantes. Au final, on est obligé de trouver des économies ailleurs. On imprime beaucoup moins en France, mais même quand on imprime en France, les imprimeurs réduisent leurs marges pour être compétitifs et surtout, les auteurs sont moins bien payés dans leurs avances sur droit (quand ils ont des avances…).
On essaie donc de développer un modèle plus vertueux où l’auteur peut avoir une juste rémunération en allant chercher le financement là où on peut le trouver, et le financement doit pouvoir inclure les coûts liés à la création.
Tout cela a commencé en 2014, quand on a travaillé avec le festival BD Bulles en Champagne à Vitry -le-François, qui voulait faire une exposition sur la guerre de 14-18 en bande dessinée. Le festival s’est tourné vers le scénariste Kris, qui est bien connu pour ses gros succès sur les BD de cette période, comme Notre mère la guerre, et c’est lui qui a suggéré l’idée de travailler avec un éditeur local pour créer ce livre. Une vingtaine de dessinateurs (dont une bonne quinzaine de renom) ont travaillé dessus, chacun payé 400 euros la planche, le scénariste 200 euros la planche, et il a également fallu payer un historien pour les textes explicatifs du bouquin. Bref, on en avait pour plus de 17 000 € de frais de création. Le projet complet comprenant la création, l’expo et le bouquin devait coûter grosso modo plus de 40 000 €. Sachant qu’on en a vendu environ 2500 exemplaires, le calcul est vite fait, on a généré environ 17 000 € de revenus pour Kotoji. Le différentiel s’est fait grâce au festival qui avait la trésorerie pour avancer les frais de création, via des subventions et la location, entre 2014 et 2018, de l’exposition. On a donc pu faire un album collectif avec des auteurs très correctement payés, et qui était rentable pour nous.
Là, on s’est dit qu’on avait trouvé une logique intéressante. Puis j’ai rencontré à Angoulême Stephan Boschat et Edmond Tourriol, les patrons du studio Makma. On s’est rendu compte qu’on avait la même vision et qu’il fallait qu’on expérimente dans ce sens, via notamment le crowdfunding, mais pas que...
L’autre exemple le plus marquant est celui du crowdfunding d’Aerinn, qui a été un gros succès. L’idée de base était de faire en sorte qu’on puisse avoir l’argent pour financer l’impression des bouquins et que tout le surplus aille directement dans la poche de l’auteur. Là, le crowdfunding était le bon outil, car j’avais l’intime conviction qu’on allait totalement péter les scores avec elle, notamment grâce à sa fanbase très importante. Ensuite, sur chaque ouvrage, et ce dès le premier ouvrage vendu, elle touche 26 % de droits d’auteurs, ce qui correspond grosso modo à 60 % de ce que me verse mon distributeur. Elle va donc toucher beaucoup plus que si elle avait travaillé avec un "gros" éditeur.
Mais ça ne peut pas marcher pour tous les projets car tout le monde n’a pas la communauté d’Aerinn.
Par exemple, pour notre roman graphique Le Chenal de Thierry Boulanger, on a réussi à obtenir une bourse de création de la région Lorraine, qu’on a panachée avec un crowdfunding.
La logique correspond à ce qu’on peut voir dans le milieu audiovisuel où l’on est plus sur ce que j’appelle un modèle de financement, qu’un modèle économique.

— Pour lancer une BD, en comptant bien sûr l’impression mais aussi la rémunération des auteurs, la distribution, etc., quelle est la somme minimale à réunir ?
  Question difficile car ça dépend du type de bouquin, du tirage, de la réalité des choses et de plein d’autres paramètres. Donc je vais plutôt répondre avec une hypothèse minimale un peu idéale.
Il faudrait compter 10 000 € pour l’auteur, 5000 € pour l’impression (si on prend un manga car pour un album couleur cartonné, c’est bien plus), plus 3000 € de frais divers. Ouais, donc je dirais entre 15 000 et 18 000 € à trouver.
Mais dans la réalité d’un petit éditeur comme nous, il faut parfois se satisfaire d’une enveloppe parfois bien inférieure pour l’auteur. C’est du cas par cas, et c’est une estimation à faire en lien avec l’auteur. On est plus dans une notion de partenariat que dans un rapport classique auteur/éditeur.

— Paradoxalement, alors que les français lisent peu, l’offre continue à augmenter en ce qui concerne les livres. Une petite maison d’édition peut-elle s’en sortir de manière « classique » dans ce marché saturé ? Ou bien le financement participatif est-il une obligation plus qu’un choix ?
Extrait de Châtaigne.
  On peut tout à fait s’en sortir en tant que petit éditeur dans cette jungle éditoriale, même si c’est dur. Il faut juste qu’on soit capable de trouver notre place et de montrer aux libraires que l’on a notre place dans leurs rayons.
Le financement participatif n’est pas une obligation, c’est un moyen comme un autre de financer la création et la maison d’édition.
Par exemple, il y a deux ans, on a sorti un livre jeunesse intitulé Sous le cerisier des souvenirs, par un de nos auteurs historiques, partenaire de toutes les galères des premières années, Olivier Romac. On venait de gagner pas mal d’argent grâce aux bonnes ventes de notre manhua [4] Oldman (nos marges sont plus importantes sur les licences car on ne paie pas la création). Du coup, j’ai investi dans ce projet avec un petit à-valoir pour l’auteur et j'ai financé en fonds propres ce bouquin en sachant qu’on allait de toute façon perdre de l’argent sur ce projet (ce qui a été en effet le cas).

— Est-ce que ce mode de fonctionnement alternatif ne comporte pas également certains risques « qualitatifs » ? L’on voit notamment, depuis quelques années, des œuvres peu abouties arriver (tant bien que mal) dans le circuit professionnel alors que naguère, elles auraient alimenté de simples fanzines (ce qui permettait d’ailleurs aux auteurs d’acquérir de l’expérience). 
  Le crowdfunding n’est pas responsable de cette situation, je ne le crois pas. J’en veux pour preuve le fait que j’avais sorti, aux débuts de Kotoji, plusieurs titres qui étaient plus proches du fanzine que de la BD pro. C’est une responsabilité collective entre les éditeurs et les libraires, qui acceptent tous que ces projets sortent. En même temps, s’ils sortent c’est qu’ils trouvent aussi leur public. La notion de « qualité » étant quelque chose de très subjectif, je ne vais pas m’aventurer à dire que tel ou tel livre mérite ou non d’être en librairie. Dans tous les cas, c’est le marché qui nous dira si on s’est planté.
Les nouvelles technologies permettent à n’importe qui finalement, avec un tout petit peu de moyens, de pouvoir éditer des livres. Les auteurs sont prêts aussi à ne pas être payés en à-valoir. On a vu un paquet de petits éditeurs apparaître dans les dix dernières années et disparaitre assez rapidement. Mais ils sont sans cesse remplacés par d’autres.
Pour être tout à fait honnête, si Kotoji est encore vivant, c’est parce que je ne vis pas de ça, sinon ça fait longtemps que j’aurais fermé. D’ailleurs, en sept ans, je ne me suis jamais payé !!

— Au final, ce système, encore assez nouveau, implique un changement de philosophie presque de la part de l’éditeur, qui devient plus une sorte de partenaire. Est-ce que cela annonce pour toi une modification profonde et durable du secteur de l’édition ? 
  Je ne sais pas s’il y a vraiment un changement de philosophie qui s’opère. Déjà, si des gros éditeurs se mettaient à faire de même (d’ailleurs, je me rappelle de la piteuse tentative pour Largo Winch, à l’époque chez My major company), les lecteurs ne comprendraient pas. Donc je pense que ça peut en tous cas donner des idées à d’autres petits éditeurs.
On a en tous cas montré qu’on pouvait penser les modèles autrement, et peut être que l’on en aura d’autres qui vont apparaitre dans les prochaines années. En tous cas, j’aime bien expérimenter.

— Aurais-tu quelques conseils à donner aux auteurs qui souhaitent te soumettre leurs projets ?
—  Déjà, si vous me proposez un shonen d’aventure ou un shojo, vous pouvez être sûr que je ne l’accepterai pas, c’est juste pas ma came !
Aujourd’hui, on voit en manga français un paquet d’auteurs qui ont élevé le niveau d’un point de vue graphique, mais je trouve qu’il est difficile de trouver des auteurs suffisamment matures en termes de storytelling [5], mais je n’ai pas forcément le temps de tout voir. Si j’ai signé Chronoctis Express, c’est parce que j’ai été bluffé par la construction de l’histoire alors que le dessin en lui-même ne m’avait pas convaincu.
C’est la même chose pour L’Equipe Z. Graphiquement, ça ressemble plus à un trait du type Totally Spies/Martin Mystère, mais en termes de construction d’histoire, c’est excellent et c’est plus qu’un simple shonen sportif !
Donc pour en revenir à ta question, oui, j’invite les auteurs à fortement travailler le storytelling.
Il y a aussi un truc (qui est peut-être générationnel) qui a tendance à me gonfler, c’est le fait de recevoir des dossiers bourrés de fautes d’orthographes. Faites-vous relire, nom de Zeus !!
Enfin, soyez modestes, n’envoyez pas un mail en disant que votre projet intéresse plein d’éditeurs et que j’aurais tort de passer à côté. Si c’était vrai, vous ne seriez pas en train d’envoyer votre projet à un tout petit éditeur...

— Peux-tu nous dire un mot des futurs ouvrages à paraître chez Kotoji ?
  Tout d’abord, côté licence asiatique, j’ai signé l’auteur Ruan Guang-Min. Je courais après ce type depuis plusieurs années. Quand je l’ai rencontré à Taiwan en septembre dernier, je lui ai dit « écoute mec, j’ai juste envie de signer tout ce que tu as fait, tellement je suis fan de ton travail !! ». Il m’a simplement répondu « OK » ! Le lendemain, il obtenait le prix de la meilleure série taiwanaise (Golden Comics awards). Et deux semaines plus tard, on signait un contrat avec son éditeur pour sa série Yong-jiu Grocery Store.
Et dans les cinq prochaines années, je compte bien sortir toute son œuvre (en espérant que personne ne me la pique). Graphiquement, on dirait du Takehiko Inoue, il raconte avec une sensibilité incroyable des histoires du quotidien. Je l’appelle le « Jiro Taniguchi taiwanais » ! Sincèrement, je suis convaincu d’avoir là un auteur incroyable, et qui va s’imposer en Europe !
Côté français, je viens de signer une artiste qui raconte elle aussi des histoires du quotidien avec une grande sensibilité. Elle s’appelle Isabelle Pons, je l’ai découverte sur internet. Elle est vraiment dans la veine de ce que fait mon amie Vanyda (L’immeuble d’en face, Un petit goût de noisette…) dont je suis un grand fan. On va d’abord sortir un recueil d’histoires courtes sur un…. pigeon, qui va s’appeler Pigeon Saga. Ce sera un petit livre qui démontrera son talent pour exprimer des petites choses du quotidien, tout en sensibilité. L’année prochaine, on sortira un autre ouvrage sur lequel Isabelle travaille d’arrache pied, scénarisé par Swann Meralli, qui racontera l’histoire d’une rencontre à Paris entre une japonaise et un français. Le livre se lira dans les deux sens (occidental et japonais) avec l’histoire des deux personnages racontées indépendamment, jusqu’à ce qu’elles se rejoignent au milieu. J’ai hâte qu’on puisse le sortir, c’est un projet que j’adore !!

— Merci Pierre pour ta disponibilité. La tradition veut que l’on termine nos entretiens par cette question : si tu avais un super-pouvoir, ce serait lequel et pourquoi ? 
  J’aimerais avoir le pouvoir de Batman ! Être milliardaire ! Et avec ça je créerais plein d’emplois et céderait 80 % de ma fortune pour réduire les inégalités dans le monde ! Haha ! Et le soir je pourrais jouer avec mes gadgets pour péter la gueule aux méchants.
J’ai l’impression de tenir un discours d’une candidate à Miss Univers là !!!...

Extrait de Blood & Steel.


[1] Les shonen sont des BD prépubliées dans des magazines ciblant en premier lieu des garçons entre 8 et 16 ans, comme le très connu Shonen Jump. Leur ligne éditoriale est souvent en rapport avec des "valeurs masculines" : courage, entraide, dépassement de soi...
[2] Les shôjo concernent les BD prépubliées dans des magazines ciblant les jeunes filles ; tout y est abordé (aventure, action, horreur, romance...) ; leur principal point commun est de mettre en avant les relations complexes entre les personnages, la psychologie. Bien sur, les protagonistes principaux sont souvent des femmes.
[3] Les seinen vont regrouper les BD prépubliées dans des magazines ciblant les ados et au-delà (une sorte de young adult) ; cette fois-ci, c'est un peu plus flou que les deux catégories précédentes, l'on peut néanmoins souligner la complexité des scénarii, la présence parfois d'enjeux politiques, ainsi que des scènes contenant une violence plus marquée, ou du sexe plus explicite.
[4] BD chinoise.
[5] La narration, l'ensemble des techniques d'écriture qui permettent à un récit d'être plus qu'une simple idée ou une suite d'actions.