Avengers Kiosque - juin 2018
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Après le tour d'horizon sur les séries Spider-Man (cf. cet article) le mois dernier, on s'occupe maintenant des titres Avengers.

Pour la énième fois, les vendeurs d'autocollants vont procéder à un relaunch de toutes leurs revues le mois prochain. On a clairement l'habitude maintenant puisque les différents comics dépassent rarement les 12 numéros. Du coup, l'on se retrouve avec des tas de revues à la numérotation identique. Pas vraiment pratique. Mais bon, c'est la petite touche Panini, il faut que tout soit systématiquement débile.
Ah, et dans la série des bonnes nouvelles, la pagination des titres Panini va baisser et le prix augmenter. Il faut bien qu'ils récupèrent un peu de fric maintenant qu'ils engagent de pseudo-journalistes qui ont passé leur vie à parler de comics sans critiquer une seule fois la politique paninienne ou les épouvantables traductions de certaines collections. Entre la déontologie et le fric, certains ont vite choisi.
Bref, après cette joyeuse introduction, passons au contenu de l'Avengers #12 de ce mois.

L'on commence par un épisode de la série Champions, regroupant de jeunes héros comme Spider-Man (version Miles Morales), Nova ou Ms. Marvel (Kamala Khan). Ce one-shot sympathique, scénarisé par Mark Waid, est surtout centré sur Cyclope, plutôt introverti et réservé habituellement, qui, suite à un affrontement avec Psycho-Man, se retrouve tout à coup bien plus excité et volubile.
Un récit amusant, bénéficiant du style léché de Humberto Ramos.

Arrive ensuite l'annual 2016 de All-New All-Different Avengers. Là encore les auteurs ont surtout joué la carte de l'humour. En fait d'Avengers, c'est uniquement Ms. Marvel que l'on suit. Celle-ci regarde sur le net des fanfics la mettant en scène. Et entre les apprentis auteurs quelque peu misogynes et les ados laissant libre cours à leurs fantasmes, la jeune fille va aller de surprise en surprise.

L'on retrouve ensuite deux épisodes de la série Infamous Iron Man, pour un final toujours écrit par Brian Michael Bendis et dessiné par son compère Alex Maleev.
Pour ceux qui l'ignoreraient, ce titre se penche en réalité sur Victor von Doom, alias le Docteur Fatalis, qui tente de se racheter en ralliant les super-héros. Vu le parcours du bonhomme, il y a de quoi faire avant de trouver un semblant de rédemption !
En guests, Strange et Méphisto, qui se lance d'ailleurs dans un long monologue, pas forcément passionnant.
Une fin en queue de poisson pour une histoire qui, à la base, n'est pas très crédible.


Enfin, l'on termine par deux épisodes de Invincible Iron Man, avec le même Bendis aux commandes. Toujours pas vraiment de Tony Stark à l'affiche en fait, puisque l'auteur s'intéresse aux péripéties latvérienne d'Ironheart. La jeune fille s'est en effet proclamée reine du pays et tente maintenant de venir en aide à sa population. À ce sujet, il est étrange de constater que la population latvérienne est présentée comme un ramassis de nécessiteux alors qu'il a toujours été admis que la Latvérie est un pays certes autoritaire mais technologiquement avancé et économiquement florissant. C'est d'ailleurs l'une des raisons présentées dans les différents textes officiels (cf. ce Marvel Atlas) pour expliquer le succès de Fatalis. Du coup, on se demande bien pourquoi Riri (sic) se considère comme le messie arrivant dans la capitale des loqueteux.
Sinon, l'on a droit à un flashback très retcon qui conte la première rencontre entre Mary Jane et Tony. Là encore, c'est très plat niveau dialogue pour du Bendis.

En ce qui concerne le rédactionnel, pas de surprise, c'est nul. Les résumés en début d'ouvrage sont si mauvais qu'ils n'aident pas vraiment à comprendre le contexte de chaque série. Ils contiennent d'ailleurs des coquilles. Ou peut-être est-ce un jeu pour que l'on puisse remplir les blancs... (exemple : elle porte une armure similaire à celle d').
Ah oui, tiens, il y a une page de rédactionnel dans le mensuel qui... fait la pub des adaptations cinéma Marvel ou conseille des sites internet. Ils ne sont pas capables de faire des résumés dignes de ce nom, ou des fiches de personnage (qui auraient une pertinence et une utilité bien plus grandes que leur page ciné), mais ils trouvent le moyen de gaspiller une page entière pour blablater sur des conneries...
On est arrivé à un niveau ou même si on mettait Azoulay (le producteur et l'auteur des séries AB) à la tête du binz, on assisterait à un bond qualitatif.

Au final, rien d'extraordinaire pour cet ultime numéro d'Avengers. Surtout, le contenu peut paraître assez déceptif, non seulement parce que les Vengeurs sont finalement absents de ces épisodes, mais aussi parce que Tony Stark est également loin d'être le principal protagoniste des titres Iron Man compilés ici. Ce n'est pas mauvais pour autant, le côté humoristique est même fort bienvenu (disons même que c'est ça qui sauve ce numéro), mais difficile de se passionner pour des intrigues qui restent plates, dénuées d'émotion et, parfois, un peu vaines.
La prochaine revue Avengers s'intitulera Marvel Legacy : Avengers (est-ce qu'elle tiendra plus d'un an celle-ci ?) et accueillera le crossover Avengers/Champions avant de compter, à partir du numéro #3, quatre épisodes des Avengers par mois (la série devenant hebdomadaire pour un temps aux US). Au moins, même s'il faut se méfier des séries produites à un tel rythme, cela permettra de parfaitement suivre les intrigues. Et d'espérer voir réellement les Vengeurs.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • L'humour.
  • Le concept de l'annual.
  • Un Cyclope déchaîné.

  • On a vu Bendis plus inspiré.
  • Pas vraiment de trace des Avengers (et de Tony non plus d'ailleurs).
  • Des intrigues un peu plates voire parfois basées sur des non-sens.
  • Le rédactionnel, médiocre ou inutile.