Gotham Academy
Publié le
21.9.15
Par
Nolt
Urban Comics nous fait plonger ce mois dans une vieille institution gorgée de mystères : la Gotham Academy.
C'est la rentrée pour les élèves de la plus prestigieuse école de Gotham. Olive Silverlock, qui a passé un été houleux, débute sa deuxième année de manière quelque peu chaotique. Outre le fait qu'elle doit servir de chaperon à Maps, la petite sœur de son ex, elle doit également faire face à l'hostilité manifeste de Pomeline Fritch, une autre élève de son âge qui ne la porte pas vraiment dans son cœur.
Et comme si les problèmes liés au milieu scolaire ne suffisaient pas, voilà qu'une rumeur prétend que l'école serait hantée. Un bâtiment est même interdit aux élèves. Il n'en fallait pas plus pour aiguiser la curiosité de Maps et Olive qui vont tenter de percer ce mystère...
Développer l'univers de Gotham par un autre biais que les affaires criminelles semble a priori une bonne idée, d'autant que l'on sait que les séries secondaires, employant des personnages nouveaux (et souvent jeunes, cf. Runaways, Young Avengers, Avengers Academy...), se révèlent fréquemment d'excellente qualité, les auteurs bénéficiant alors d'une plus grande marge de manœuvre.
Le scénario a été confié ici à Becky Cloonan et Brenden Fletcher. Les dessins sont de Karl Kerschl et Mingjue Helen Chen.
C'est l'aspect visuel qui frappe en premier lieu. Un élégant style cartoony, rehaussé par une magnifique colorisation, apporte l'ambiance nécessaire aux bâtiments gothiques et inquiétants de cette étrange institution. Le cadrage est intelligemment choisi et certaines astuces graphiques viennent enrichir les planches et délivrer des informations d'une manière originale (effets de loupe permettant de grossir des détails d'un plan large, reflets...).
Les décors sont travaillés jusque dans les moindres détails, faisant de l'académie un personnage à part entière. L'architecture des bâtiments est soignée, bien sûr, mais même de simples chaises semblent parfois écraser les personnages de tout leur poids.
Le récit commence également plutôt bien, même s'il reste classique. On sent qu'Enyd Blyton et son célèbre Club des Cinq ne sont pas loin. Ou Kathy Reichs pour prendre un exemple plus récent. L'aventure semble donc au rendez-vous, d'autant que les personnages, Olive en tête, sont plutôt sympathiques.
Malheureusement, certains raccourcis ou maladresses viennent un peu diminuer l'intérêt de l'histoire. En effet, dans un tel cadre, l'institution est très importante, tout comme l'autorité des adultes, censée être un frein, ou du moins un obstacle supplémentaire sur la route des protagonistes. Or ici, les jeunes gens se déplacent comme ils le veulent, de jour comme de nuit. On les voit d'ailleurs rarement en cours, à croire qu'ils bénéficient d'une sorte de quartier libre perpétuel. Les gamins partent en exploration en pleine nuit ou se déguisent pour participer à des cérémonies occultes sans que rien ne vienne déranger leurs plans. Ils peuvent même péter des vitres sans avoir apparemment à rendre de comptes.
Autre élément quelque peu étonnant, l'académie en elle-même. Qu'elle soit ancienne et dans un style gothamien, certes, mais là ça dépasse le côté gentiment folklorique. L'école est percée de passages secrets, de salles cachées, l'ensemble constituant un labyrinthe immense.
D'autres détails viennent encore, sur le long terme, amoindrir le plaisir de lecture. La jeune Maps Mizoguchi s'avère extrêmement caricaturale dans son rôle de fan absolu de jeux de... rôles justement. Et le rapprochement des deux meilleures ennemies est un peu rapide, sans parler du côté téléphoné.
Est-ce pour autant une mauvaise BD ? Non, ces six épisodes sont globalement plutôt agréables à lire, mais il leur manque un petit quelque chose, une véritable tension, un côté vraiment dramatique, pour être pleinement réussis. Les auteurs passent à côté de quelque chose, un peu comme un grand chef qui a les meilleurs ingrédients sous la main mais rate sa cuisson.
Niveau guest, on peut signaler la présence de Batman en personne.
L'album contient quelques bonus, dont des visuels promotionnels faisant office de fiches de personnages (malheureusement de taille réduite : trois par page). L'on a droit également à quelques croquis, une carte de l'académie par Maps (il se trouve qu'elle raffole des cartes, un hobby lié à sa passion), et des variant covers, elles aussi de petite taille.
A suivre de près. Pas totalement abouti, mais conseillé tout de même.
C'est la rentrée pour les élèves de la plus prestigieuse école de Gotham. Olive Silverlock, qui a passé un été houleux, débute sa deuxième année de manière quelque peu chaotique. Outre le fait qu'elle doit servir de chaperon à Maps, la petite sœur de son ex, elle doit également faire face à l'hostilité manifeste de Pomeline Fritch, une autre élève de son âge qui ne la porte pas vraiment dans son cœur.
Et comme si les problèmes liés au milieu scolaire ne suffisaient pas, voilà qu'une rumeur prétend que l'école serait hantée. Un bâtiment est même interdit aux élèves. Il n'en fallait pas plus pour aiguiser la curiosité de Maps et Olive qui vont tenter de percer ce mystère...
Développer l'univers de Gotham par un autre biais que les affaires criminelles semble a priori une bonne idée, d'autant que l'on sait que les séries secondaires, employant des personnages nouveaux (et souvent jeunes, cf. Runaways, Young Avengers, Avengers Academy...), se révèlent fréquemment d'excellente qualité, les auteurs bénéficiant alors d'une plus grande marge de manœuvre.
Le scénario a été confié ici à Becky Cloonan et Brenden Fletcher. Les dessins sont de Karl Kerschl et Mingjue Helen Chen.
C'est l'aspect visuel qui frappe en premier lieu. Un élégant style cartoony, rehaussé par une magnifique colorisation, apporte l'ambiance nécessaire aux bâtiments gothiques et inquiétants de cette étrange institution. Le cadrage est intelligemment choisi et certaines astuces graphiques viennent enrichir les planches et délivrer des informations d'une manière originale (effets de loupe permettant de grossir des détails d'un plan large, reflets...).
Les décors sont travaillés jusque dans les moindres détails, faisant de l'académie un personnage à part entière. L'architecture des bâtiments est soignée, bien sûr, mais même de simples chaises semblent parfois écraser les personnages de tout leur poids.
Le récit commence également plutôt bien, même s'il reste classique. On sent qu'Enyd Blyton et son célèbre Club des Cinq ne sont pas loin. Ou Kathy Reichs pour prendre un exemple plus récent. L'aventure semble donc au rendez-vous, d'autant que les personnages, Olive en tête, sont plutôt sympathiques.
Malheureusement, certains raccourcis ou maladresses viennent un peu diminuer l'intérêt de l'histoire. En effet, dans un tel cadre, l'institution est très importante, tout comme l'autorité des adultes, censée être un frein, ou du moins un obstacle supplémentaire sur la route des protagonistes. Or ici, les jeunes gens se déplacent comme ils le veulent, de jour comme de nuit. On les voit d'ailleurs rarement en cours, à croire qu'ils bénéficient d'une sorte de quartier libre perpétuel. Les gamins partent en exploration en pleine nuit ou se déguisent pour participer à des cérémonies occultes sans que rien ne vienne déranger leurs plans. Ils peuvent même péter des vitres sans avoir apparemment à rendre de comptes.
Autre élément quelque peu étonnant, l'académie en elle-même. Qu'elle soit ancienne et dans un style gothamien, certes, mais là ça dépasse le côté gentiment folklorique. L'école est percée de passages secrets, de salles cachées, l'ensemble constituant un labyrinthe immense.
D'autres détails viennent encore, sur le long terme, amoindrir le plaisir de lecture. La jeune Maps Mizoguchi s'avère extrêmement caricaturale dans son rôle de fan absolu de jeux de... rôles justement. Et le rapprochement des deux meilleures ennemies est un peu rapide, sans parler du côté téléphoné.
Est-ce pour autant une mauvaise BD ? Non, ces six épisodes sont globalement plutôt agréables à lire, mais il leur manque un petit quelque chose, une véritable tension, un côté vraiment dramatique, pour être pleinement réussis. Les auteurs passent à côté de quelque chose, un peu comme un grand chef qui a les meilleurs ingrédients sous la main mais rate sa cuisson.
Niveau guest, on peut signaler la présence de Batman en personne.
L'album contient quelques bonus, dont des visuels promotionnels faisant office de fiches de personnages (malheureusement de taille réduite : trois par page). L'on a droit également à quelques croquis, une carte de l'académie par Maps (il se trouve qu'elle raffole des cartes, un hobby lié à sa passion), et des variant covers, elles aussi de petite taille.
A suivre de près. Pas totalement abouti, mais conseillé tout de même.
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