Le polar à éviter cet été
Publié le
18.7.16
Par
Nolt
Sorti en 2014, puis en poche il y a un an, Le Loup de John Katzenbach semblait sur le papier être un thriller angoissant à souhait. Malheureusement, le récit et l'auteur montrent vite leurs limites...
Sur le fond, rien d'original puisqu'il s'agit du sempiternel thème du tueur en série qui s'adonne à son passe-temps favori. Sur la forme cependant, l'on pouvait être intrigué par cette histoire inspirée du fameux Grand Méchant Loup des contes. Ce dernier, écrivain plus ou moins raté, adresse un jour une lettre de menace aux futures victimes qu'il a soigneusement sélectionnées et surnommées Rousse 1, 2 et 3.
Ces jeunes femmes, en apparence sans liens entre elles, vont s'allier et tenter de contrer le loup en le transformant de prédateur en proie...
L'on peut voir sur Amazon une citation tirée du Figaro qui est plutôt dithyrambique et vante les mérites de ce thriller "efficace". A croire qu'il s'agit d'une publicité plus que d'une critique, car pour trouver ce roman efficace, il faut ou ne pas l'avoir lu ou éventuellement être sous l'effet d'un puissant psychotrope. Pas le petit joint du dimanche hein, plutôt de la bufotoxine à haute dose.
Voyons le désastre en détail.
Commençons par le Loup en question. Grosse déception, il se révèle aussi charismatique qu'une asperge qui aurait passé l'après-midi au soleil ! Il n'est ni effrayant ni franchement intelligent. C'est d'ailleurs à se demander comment il a pu déjà commettre des meurtres sans se faire prendre aussitôt. Il tombe dans des pièges si grossiers, se fait maîtriser si facilement, que l'on a presque de la peine pour lui. Du coup, dans le genre tueur angoissant, on a déjà fait mieux.
Les rousses sont presque pires. L'on découvre une cinquantenaire médecin et également humoriste amateur, une institutrice dépressive et une jeune étudiante. Outre le fait qu'elles suscitent très peu de sympathie (ce qui pose dès le départ un énorme problème : sans identification, ce type de récit devient très vite fade puisque l'on ne s'inquiète pas pour les personnages), leurs réactions sont franchement invraisemblables. Elles ont notamment peur bien trop vite. Il n'y a pas de progression, de doute, d'angoisse qui monte, elles prennent tout de suite la menace au sérieux, ce qui parait pour le moins étrange. Pour la dépressive, ça pourrait passer, mais les deux autres se laissent tout de même très vite mettre en panique par une simple lettre qui pourrait être un (mauvais) canular.
D'une manière générale, la peur - pourtant l'élément censé être clé dans le récit - est très mal gérée par l'auteur. Katzenbach ressasse à longueur de scènes l'état d'esprit des personnages (mélange d'angoisse diffuse et de paranoïa mal foutue) sans parvenir à susciter ne serait-ce qu'un début de tension. Tout est plat et fadasse, laborieux et terne. Au point que l'on se demande comment un tel manuscrit a pu être accepté par l'éditeur américain (et traduit... et vendu au point de nécessiter une réédition poche).
Et comme si ce n'était pas suffisant, Katzenbach entrecoupe les radotages des rousses par des réflexions "techniques" du loup sur le métier d'écrivain. Là, on pourrait se dire qu'un auteur qui parle de la construction technique de livres va surement avoir quelque chose d'intéressant à dire, eh bien non, ce ne sont que des platitudes débiles, du genre "le lecteur doit ressentir la nécessité absolue de tourner la page". Ben c'est pas de bol, la seule nécessité absolue que l'on ressent à cette lecture serait plutôt de foutre ce machin à la poubelle. C'est tout de même un rare exploit que de parler de son propre métier en ayant si peu de choses intéressantes à en dire.
Ne parlons même pas du final, grotesque, mais qui a le mérite de mettre un terme aux souffrances du lecteur.
Bref, voilà un joli ratage à tous les niveaux. Sans suspense, sans émotion, sans originalité ni vraisemblance, ce roman est l'exemple type de la littérature indigente et sans intérêt que certains produisent au kilo.
Gras et dégueulasse.
Heurk.
Sur le fond, rien d'original puisqu'il s'agit du sempiternel thème du tueur en série qui s'adonne à son passe-temps favori. Sur la forme cependant, l'on pouvait être intrigué par cette histoire inspirée du fameux Grand Méchant Loup des contes. Ce dernier, écrivain plus ou moins raté, adresse un jour une lettre de menace aux futures victimes qu'il a soigneusement sélectionnées et surnommées Rousse 1, 2 et 3.
Ces jeunes femmes, en apparence sans liens entre elles, vont s'allier et tenter de contrer le loup en le transformant de prédateur en proie...
L'on peut voir sur Amazon une citation tirée du Figaro qui est plutôt dithyrambique et vante les mérites de ce thriller "efficace". A croire qu'il s'agit d'une publicité plus que d'une critique, car pour trouver ce roman efficace, il faut ou ne pas l'avoir lu ou éventuellement être sous l'effet d'un puissant psychotrope. Pas le petit joint du dimanche hein, plutôt de la bufotoxine à haute dose.
Voyons le désastre en détail.
Commençons par le Loup en question. Grosse déception, il se révèle aussi charismatique qu'une asperge qui aurait passé l'après-midi au soleil ! Il n'est ni effrayant ni franchement intelligent. C'est d'ailleurs à se demander comment il a pu déjà commettre des meurtres sans se faire prendre aussitôt. Il tombe dans des pièges si grossiers, se fait maîtriser si facilement, que l'on a presque de la peine pour lui. Du coup, dans le genre tueur angoissant, on a déjà fait mieux.
Les rousses sont presque pires. L'on découvre une cinquantenaire médecin et également humoriste amateur, une institutrice dépressive et une jeune étudiante. Outre le fait qu'elles suscitent très peu de sympathie (ce qui pose dès le départ un énorme problème : sans identification, ce type de récit devient très vite fade puisque l'on ne s'inquiète pas pour les personnages), leurs réactions sont franchement invraisemblables. Elles ont notamment peur bien trop vite. Il n'y a pas de progression, de doute, d'angoisse qui monte, elles prennent tout de suite la menace au sérieux, ce qui parait pour le moins étrange. Pour la dépressive, ça pourrait passer, mais les deux autres se laissent tout de même très vite mettre en panique par une simple lettre qui pourrait être un (mauvais) canular.
D'une manière générale, la peur - pourtant l'élément censé être clé dans le récit - est très mal gérée par l'auteur. Katzenbach ressasse à longueur de scènes l'état d'esprit des personnages (mélange d'angoisse diffuse et de paranoïa mal foutue) sans parvenir à susciter ne serait-ce qu'un début de tension. Tout est plat et fadasse, laborieux et terne. Au point que l'on se demande comment un tel manuscrit a pu être accepté par l'éditeur américain (et traduit... et vendu au point de nécessiter une réédition poche).
Et comme si ce n'était pas suffisant, Katzenbach entrecoupe les radotages des rousses par des réflexions "techniques" du loup sur le métier d'écrivain. Là, on pourrait se dire qu'un auteur qui parle de la construction technique de livres va surement avoir quelque chose d'intéressant à dire, eh bien non, ce ne sont que des platitudes débiles, du genre "le lecteur doit ressentir la nécessité absolue de tourner la page". Ben c'est pas de bol, la seule nécessité absolue que l'on ressent à cette lecture serait plutôt de foutre ce machin à la poubelle. C'est tout de même un rare exploit que de parler de son propre métier en ayant si peu de choses intéressantes à en dire.
Ne parlons même pas du final, grotesque, mais qui a le mérite de mettre un terme aux souffrances du lecteur.
Bref, voilà un joli ratage à tous les niveaux. Sans suspense, sans émotion, sans originalité ni vraisemblance, ce roman est l'exemple type de la littérature indigente et sans intérêt que certains produisent au kilo.
Gras et dégueulasse.
Heurk.
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