UMAC's Digest #47
Publié le
28.4.18
Par
Virgul
Les sélections UMAC dans l'actu de la pop culture
Plus de 500 millions de dollars de recette à l'heure où nous écrivons ces lignes, un retour critique et public dithyrambique, et des spectateurs de tous âges conquis par Ready Player One, dernier long-métrage de Steven Spielberg. Très surprenant pour un film qui est, certes, très divertissant et original dans son concept (dans un futur proche, le monde entier se réfugie dans un jeu virtuel) mais totalement prévisible par son scénario (un jeune homme découvre des clés/artefacts secrets laissés par le créateur du jeu et sauve les participants d'une affreuse entreprise capitaliste qui souhaite aussi récupérer le trésor promis par le même créateur, mort depuis plusieurs années).
Pire encore : un manque cruel d'émotion, d'attachement aux personnages et de surprises. Comme beaucoup trop de blockbusters actuels, "on passe un bon moment, c'est sympa mais... sans plus". Les nombreuses références gratuites à la culture populaire des années 80 ne servent pas à grand-chose, à l'exception de la séquence "Shining 2.0" qui revisite le classique de Kubrick d'une élégante façon. Jouissif pour les cinéphiles. Tout le reste est, malheureusement, vite oublié…
#AutantRebrancherSonPropreCasqueVRPire encore : un manque cruel d'émotion, d'attachement aux personnages et de surprises. Comme beaucoup trop de blockbusters actuels, "on passe un bon moment, c'est sympa mais... sans plus". Les nombreuses références gratuites à la culture populaire des années 80 ne servent pas à grand-chose, à l'exception de la séquence "Shining 2.0" qui revisite le classique de Kubrick d'une élégante façon. Jouissif pour les cinéphiles. Tout le reste est, malheureusement, vite oublié…
-- RÉALISATEUR INTERSTELLAIRE --
Toujours dans le domaine du cinéma, un ouvrage à signaler : Christopher Nolan, la possibilité d'un monde de Timothée Gérardin. Il s'agit de l'analyse du parcours d'un metteur en scène talentueux qui s'est frayé un chemin hors-norme à Hollywood, garant systématique de rentabilité économique et conservant la carte blanche artistique si précieuse et rare dans le milieu.
En trois partie (Le labyrinthe des subjectivités, Le maître des illusions et Humains après tout), le livre dresse un portrait passionnant du réalisateur anglo-américain et de ses thématiques habituelles. L'essai revient évidemment sur les dix films réalisés par Nolan en vingt ans de carrière : Following, Memento, Insomnia, Batman Begins, Le Prestige, The Dark Knight, Inception, The Dark Knight Rises, Interstellar et Dunkerque (évoqué dans cet article). La moitié au minimum peuvent être considérés comme des chefs-d'œuvre du septième art (on peut juste reprocher une certaine froideur dans la plupart des métrages). Christopher Nolan, la possibilité d'un monde est le onzième livre de la collection EdPS de Playlist Society, spécialisé dans les ouvrages sur le cinéma et les séries. Saluons le travail éditorial de qualité pour l'éditeur né il y a quatre ans et qui se fait une place petit à petit dans le milieu en proposant de « beaux livres » à prix correct (14€). À noter que le 12 mai prochain, Christopher Nolan présentera une copie 70 mm restaurée à partir du négatif original de 2001, l'Odyssée de l'Espace, de Stanley Kubrick (encore !), pour les 50 ans du film et à l'occasion du Festival de Cannes. Il animera une master class le lendemain sur sa propre filmographie et sa passion pour Kubrick.
En trois partie (Le labyrinthe des subjectivités, Le maître des illusions et Humains après tout), le livre dresse un portrait passionnant du réalisateur anglo-américain et de ses thématiques habituelles. L'essai revient évidemment sur les dix films réalisés par Nolan en vingt ans de carrière : Following, Memento, Insomnia, Batman Begins, Le Prestige, The Dark Knight, Inception, The Dark Knight Rises, Interstellar et Dunkerque (évoqué dans cet article). La moitié au minimum peuvent être considérés comme des chefs-d'œuvre du septième art (on peut juste reprocher une certaine froideur dans la plupart des métrages). Christopher Nolan, la possibilité d'un monde est le onzième livre de la collection EdPS de Playlist Society, spécialisé dans les ouvrages sur le cinéma et les séries. Saluons le travail éditorial de qualité pour l'éditeur né il y a quatre ans et qui se fait une place petit à petit dans le milieu en proposant de « beaux livres » à prix correct (14€). À noter que le 12 mai prochain, Christopher Nolan présentera une copie 70 mm restaurée à partir du négatif original de 2001, l'Odyssée de l'Espace, de Stanley Kubrick (encore !), pour les 50 ans du film et à l'occasion du Festival de Cannes. Il animera une master class le lendemain sur sa propre filmographie et sa passion pour Kubrick.
#IncontournablePourLesFans
-- CIVIL WAR --
Autre livre indispensable pour les fans de comics cette fois-ci : Super-War, Marvel versus DC Comics de Reed Tucker aux éditions Fantask (25€).
Comme son nom l'indique, c'est un véritable documentaire sur la « guerre » informelle entre les deux plus gros éditeurs américains : Marvel et DC Comics. Ou comment le premier a réussi à innover et dépasser le second, leader sur le marché pendant un temps mais trop conservateur par la suite.
C'est écrit sans langue de bois, dans un style vif et soutenu, et c'est évidemment extrêmement passionnant ! Sourcé et contextualisé, l'épais ouvrage (500 pages) est déjà une référence dans le domaine. De nombreux grands noms des comics témoignent et enrichissent le travail de l'auteur, comme Neal Adams, Chris Claremont, Denny O'Neil, etc. Un ouvrage qui donne envie malgré quelques lourdeur au niveau du style dans la VF.
Comme son nom l'indique, c'est un véritable documentaire sur la « guerre » informelle entre les deux plus gros éditeurs américains : Marvel et DC Comics. Ou comment le premier a réussi à innover et dépasser le second, leader sur le marché pendant un temps mais trop conservateur par la suite.
C'est écrit sans langue de bois, dans un style vif et soutenu, et c'est évidemment extrêmement passionnant ! Sourcé et contextualisé, l'épais ouvrage (500 pages) est déjà une référence dans le domaine. De nombreux grands noms des comics témoignent et enrichissent le travail de l'auteur, comme Neal Adams, Chris Claremont, Denny O'Neil, etc. Un ouvrage qui donne envie malgré quelques lourdeur au niveau du style dans la VF.
#MeilleursEnnemis
-- DONJONS & DRAGONS --
Une biographie en bande dessinée, en noir et blanc, de Gary Gygax, co-créateur du mythique jeu de rôle Donjons & Dragons. Voilà ce que propose Glénat dans L'Éveil du Maître du Donjon, livre d'environ 150 pages.
Nul besoin d'être joueur pour apprécier cette histoire puisque son intérêt est double : par son intrigué tirée de faits réels bien sûr (de la matrice de D&D à son essor populaire, jusqu'à son héritage culturel ou les déclinaisons assumées en jeux de cartes et jeux vidéo, en passant par la disparition d'un joueur adolescent...) et par sa composition originale. Le livre est en effet découpé en neuf chapitres, chacun du point de vue de Gary Gygax ou d'une personne ayant gravité autour de lui (dont par exemple Dave Arneson, l'autre concepteur du jeu, et William Dead, détective privé). Tous proposent donc une subjectivité intéressante pour reconstruire un parcours factuel passionnant. On y apprend beaucoup de choses sur l'envers du décor. David Kushner signe, avec brio, ce récit qui se lit d'une traite et bénéficie d'une approche d'une fluidité étonnante rappelant les fondamentaux du JdR. Koren Shadmi, de son côté, croque les personnages avec un certain réalisme manquant un peu d'énergie tout de même. Une postface de François Marcela-Froideval, figure française marquante dans le milieu, conclut l'ouvrage un poil onéreux (17,50€).
#HistoiredeDNul besoin d'être joueur pour apprécier cette histoire puisque son intérêt est double : par son intrigué tirée de faits réels bien sûr (de la matrice de D&D à son essor populaire, jusqu'à son héritage culturel ou les déclinaisons assumées en jeux de cartes et jeux vidéo, en passant par la disparition d'un joueur adolescent...) et par sa composition originale. Le livre est en effet découpé en neuf chapitres, chacun du point de vue de Gary Gygax ou d'une personne ayant gravité autour de lui (dont par exemple Dave Arneson, l'autre concepteur du jeu, et William Dead, détective privé). Tous proposent donc une subjectivité intéressante pour reconstruire un parcours factuel passionnant. On y apprend beaucoup de choses sur l'envers du décor. David Kushner signe, avec brio, ce récit qui se lit d'une traite et bénéficie d'une approche d'une fluidité étonnante rappelant les fondamentaux du JdR. Koren Shadmi, de son côté, croque les personnages avec un certain réalisme manquant un peu d'énergie tout de même. Une postface de François Marcela-Froideval, figure française marquante dans le milieu, conclut l'ouvrage un poil onéreux (17,50€).
-- BATMAN & FLASH DANS WATCHMEN --
On en parlait avec beaucoup d'enthousiasme il y a quelques mois (cf. cet article) quand DC Comics a décidé de faire cohabiter l'univers de Watchmen avec celui des super-héros DC classiques grâce au nouveau relaunch : DC Universe Rebirth. L'éditeur poursuit cette confrontation inédite à travers la mini-série Le Badge (The Button en VO) qui regroupe deux chapitres de la série Batman Rebirth et deux de Flash Rebirth.
Au programme : le fameux « badge » du Comédien, le retour de Néga-Flash, Thomas Wayne en Batman et des voyages dans le temps et les dimensions pour comprendre ce qui est en train de se passer. Assez confus pour les non-initiés (logique) mais passionnant pour les connaisseurs, ce one-shot est surtout une introduction à la gigantesque série Doomsday Clock prévue en douze chapitre qui verra (enfin !) les Gardiens et les super-héros DC se rencontrer. Quatre épisodes sont sortis aux États-Unis et on a hâte de découvrir l'intégrale en France car le début est très prometteur !
Une critique plus détaillée concernant Le Badge est disponible sur le site de Thomas.
Au programme : le fameux « badge » du Comédien, le retour de Néga-Flash, Thomas Wayne en Batman et des voyages dans le temps et les dimensions pour comprendre ce qui est en train de se passer. Assez confus pour les non-initiés (logique) mais passionnant pour les connaisseurs, ce one-shot est surtout une introduction à la gigantesque série Doomsday Clock prévue en douze chapitre qui verra (enfin !) les Gardiens et les super-héros DC se rencontrer. Quatre épisodes sont sortis aux États-Unis et on a hâte de découvrir l'intégrale en France car le début est très prometteur !
Une critique plus détaillée concernant Le Badge est disponible sur le site de Thomas.
#OpérationManhattanVol2
-- ET 4 DE PLUS ! --
Avec le printemps, de nouveaux éditeurs apparaissent sur le marché de la bande dessinée et plus spécifiquement celui du manga et des œuvres qui embrassent leur format, codes graphiques et autres particularités. D’autres développent cette branche de leur catalogue. De quoi encore diversifier l'offre, faire écrouler les étagères des libraires et remplir vos bibliothèques... gare à l'inDigestion !
ChattoChatto
Créé début 2018, ChattoChatto a pour vocation de faire découvrir de nouveaux talents, au-delà des frontières. La première bande dessinée annoncée pour juillet 2018 s’avère un webcomic réputé de Shilin Huang, une Canadienne d’origine chinoise, Carciphona. Une série d’aventure, toujours en cours de parution.
Site / FB / le webcomic
Michel Lafon x Shibuya Productions
Les deux entreprises ont annoncé leur association, le 24 février lors du festival MAGIC à Monaco, pour se lancer dans le manga. Michel Lafon a déjà sorti un titre estampillé manga, Ki & Hi, du vidéaste sur Youtube le Rire Jaune. Les premières bandes dessinées publiées seront celles qui auront remporté le concours de manga réalisé par le festival.
Site / FB
Vega
Vega est une nouvelle collection, dédiée au manga, du groupe Steinkis (Jungle, Warum... Atlantic était leur branche comics) en association avec Nexusbook à laquelle appartient Stéphane Ferrand, ex-directeur de collection des éditions Glénat Manga de 2007 à 2015, ancien rédacteur-chef du magazine Virus Manga et commissaire de l’exposition Fairy Tail au Festival d’Angoulême 2018. L’annonce des nouveautés se fera durant le printemps.
Site / FB
Mana book
Mana book, spécialisé dans les livres en rapport avec le monde du jeu vidéo, se met au manga avec Final Fantasy : Lost Stranger de Hazuki Minase et Itsuki Kameya qui sortira le 5 avril 2018.
Site / FB
Quelques sorties récentes à évoquer, comme le second tome de King of Eden, qui nous a davantage convaincu que le premier, sorti en début d'année, mais qui n'est pas non plus extraordinaire. L'histoire gagne en profondeur et s'assume davantage mais l'ensemble reste peu passionnant. On abandonne…
En DVD et Blu-Ray, le très segmentant Star Wars - Les Derniers Jedi offre une relecture du film (à voir à la suite du Réveil de la Force pour mieux l'apprécier) et, surtout, plusieurs bonus intéressants : commentaire du réalisateur Rian Johnson, making-of, divers documentaires… dont un de plus d'une heure et demie qui montre l'incroyable travail sur les décors, les animatronics, la logistique, le tout entrecoupés d'interviews. Fascinant. Et l'on a droit aussi à 17 scènes coupées ! Soit près de 25 minutes de contenu inédit supplémentaire. On apprécie particulièrement une version longue de la fuite du casino, un autre test entre Rey et Luke, une séquence allongée de l'infiltration de Finn et Rose chez l'ennemi, ou encore un plan avec une jolie transition entre Luke et Leia.
Ce huitième épisode a continué de diviser les fans avec le temps malgré son beau succès au box-office avec plus de 1,3 milliards de dollars de recettes (c'est plus que Rogue One et son milliard tout juste franchi mais nettement moins que Le Réveil de la Force qui avait carrément dépassé les deux milliards !). De quoi reprendre une bonne dose de Star Wars avant le film Solo, centré sur le célèbre contrebandier, qui arrive le 23 mai.
Le même jour sortira également en salle Mutafukaz (avec Orelsan et Gringe au doublage), adaptation animée de l'excellente bande dessinée éponyme qui ressort le 4 mai en édition intégrale, dans une superbe version augmentée et définitive (rassemblant les 6 tomes de la série). Ankama publie ce pavé de près de 600 pages (34,90€) sous son label 619, géré par Guillaume Renard, plus connu sous le pseudonyme de Run, qui est justement l'auteur et dessinateur de Mutafukaz mais aussi le co-réalisateur (avec Shoujirou Nishimi) du film d'animation ! On a hâte de voir ce thriller urbain déjanté au cinéma et de le (re)découvrir dans cette belle édition.