Green Lantern : The Sinestro Corps War
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Après Green Lantern : Origine Secrète, suite de la "mise à niveau" en ce qui concerne la mythologie Green Lantern avec The Sinestro Corps War, une saga épique faisant office de prélude à l'évènement Blackest Night.

Sinestro fut l'un des meilleurs éléments du Green Lantern Corps. Cependant, après la découverte d'agissements peu en phase avec la philosophie des Gardiens, il est banni et envoyé dans un univers d'antimatière. Aidé par les habitants de Qward, Sinestro va alors fonder son propre Corps et forger des anneaux basés sur la puissance de la Peur, symbolisée par la couleur jaune.
Aujourd'hui, après avoir recruté de nombreux guerriers, Sinestro peut enfin passer à l'offensive. Oa, la planète d'origine des Gardiens, est visée, ainsi que Mogo, la planète vivante sans qui les anneaux des Lantern ne peuvent plus trouver de nouveaux propriétaires. Le combat fait rage, bientôt, la peur commence à s'instiller partout dans l'univers et le cœur de ses habitants.
Pourtant, le véritable but de Sinestro et du puissant Anti-Monitor n'est pas Oa mais la Terre, centre du Multivers. Alors que les Gardiens modifient le Livre d'Oa afin d'autoriser les Lantern à employer la force létale, une ancienne prophétie semble sur le point de s'accomplir. Un affrontement gigantesque entre les différentes forces émotionnelles de l'univers pourrait bientôt aboutir à la fin de toute forme de vie, plongeant le cosmos dans une nuit noire et éternelle...

Cette saga est disponible en version originale sous forme de deux TPB. Ceux-ci contiennent les épisodes Green Lantern #21 à #25, Green Lantern Corps #14 à #19 ainsi que le Green Lantern : Sinestro Corps Special. En ce qui concerne la version française, Urban Comics a publié ce long récit dans le tome #2 de sa collection Geoff Johns présente Green Lantern - Intégrale (la sélection des épisodes diffère cependant un peu : sont présents les Green Lantern #14 à #25, Green Lantern Corps #14 à #18, plus le Sinestro Corps Special, le tout dans un bel album de plus de 500 pages, pour 28 euros).
Pour ce qui est du scénario, l'on retrouve à la barre Geoff Johns, Dave Gibbons et Peter J. Tomasi. Les dessins sont l'œuvre de Ethan Van Sciver, Ivan Reis, Patrick Gleason, Angel Unzeta, Pascal Alixe, Dustin Nguyen et Jamal Igle.


Ce crossover est important à plus d'un titre. Tout d'abord, cela permet aux auteurs d'introduire le fameux concept de spectre émotionnel (cf. notre dossier à ce sujet). En gros il s'agit de forces liées à des émotions primaires que divers groupes peuvent utiliser grâce à des anneaux leur permettant de concentrer cette puissance. Par exemple, les Green Lantern, qui sont au centre du spectre, tirent leurs capacités de la Volonté, une émotion symbolisée par la couleur verte. Plus l'on s'éloigne de ce centre, moins l'utilisateur d'un anneau aura de contrôle sur lui, comme par exemple pour les extrémités que sont la Rage (rouge) et l'Amour (violet). L'on apprend également l'existence d'une prophétie, appelée Blackest Night, on découvre les premiers disciples de l'Espoir (bleu) et l'on aperçoit même une image fugitive présentant une étrange et inquiétante lanterne noire.
Autrement dit, voilà un récit qui semble indispensable si l'on veut suivre par la suite Blackest Night, l'un des plus gros events cosmiques de DC Comics.

Au-delà de l'aspect purement pratique, car riche en informations, la saga se suit avec intérêt à condition, bien entendu, d'apprécier les gros trips cosmiques. Johns et ses collègues ont bâti une énorme superproduction, avec un tas de personnages (et de morts !), de nombreux combats et des effets de lumière souvent fort beaux (l'avantage de se battre à coups d'énergie lumineuse, ça en jette un peu plus qu'un lance-pierre).
L'action n'empêche pas une certaine profondeur et une dimension métaphysique intéressante, le spectre émotionnel et les différents Corps étant un peu à la série Green Lantern ce que la Force et les Jedi/Sith sont à Star Wars.


Dans les qualités propres à ces épisodes, l'on peut notamment citer la facilité avec laquelle l'on parvient à suivre les évènements et à bien cerner les différents protagonistes. Ce n'était tout de même pas gagné d'avance (et c'est ce qui fera terriblement défaut à Blackest Night). Et enfin, l'on peut noter également quelques petits traits d'humour sympathiques. Attention, ce n'est pas Benny Hill hein, on est d'accord, mais l'incompréhension de certaines races extraterrestres devant l'insubordination et l'ironie typiquement terriennes génère parfois des répliques plutôt amusantes.
Bref, voilà une histoire importante et bien écrite.

Le deuxième volume VO contient en plus un entretien entre les éditeurs et auteurs, avec anecdotes à la clé.
Pour être encore plus complet, l'on peut également se procurer un troisième TPB, intitulé Tales of the Sinestro Corps. Il n'est pas indispensable pour comprendre l'histoire mais propose des épisodes qui viennent enrichir des parties sur lesquelles l'on est passé un peu vite précédemment. Et surtout, ce volume contient Green Lantern/Sinestro Corps : Secret Files #1, qui est en fait une sorte de mini-encyclopédie. Au menu : des fiches de personnage (très nombreux Lanterns et membres du Sinestro Corps) et des explications, assez limpides, sur les Gardiens, les entités comme Ion et Parallax, les anneaux et leur fonctionnement, Oa, les Star Sapphires, bref, une base de données fort utile et à laquelle vous pourrez vous référer par la suite en cas de besoin.
Dernière petite précision si vous optez pour la version anglaise, ces recueils sont disponibles en deux versions, avec cover souple ou cartonnée.

Du très bon comic cosmique, épique, esthétique, dépaysant et très agréable à lire.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un récit passionnant et facilement compréhensible malgré la profusion de concepts et de personnages.
  • Des planches magnifiques.
  • Les petites touches d'humour.
  • Une saga fondatrice de la vaste mythologie des Lantern Corps.
  • Les informations de la mini-encyclopédie contenu dans les Secret Files.

  • RAS.