Dans Saint Seiya : Épisode G - Assassin, l'on suit Shura, Chevalier d'or du Capricorne, qui mène une croisade contre des guerriers armés d'épées légendaires. Shura est "l'assassin des assassins". Mais le Grand Pope ne l'entend pas de cette oreille et compte bien lui mettre des bâtons dans les roues en lui envoyant Aiolia dans un premier temps. Shura croisera nos cinq Chevaliers historiques (Seiya, Shun, Hyoga, Shiryû et Ikki) et la plupart des Chevaliers d'or connus. Mais attention, tous sont en retrait et ont un rôle vraiment secondaire.
L'ensemble du titre est assez mal rythmé et développé. Visiblement le scénario est signé Masami Kurumada lui-même, on a du mal à y croire et on penche plutôt pour une écriture de Megumu Okada – qui s'occupe intégralement des dessins – avec une validation du maître dans un second temps. En effet, Megumu Okada avait écrit et dessiné entre 2002 et 2013 la série Saint Seiya : Épisode G. Assez inégale, la fiction mettait en avant pour la première fois uniquement les Chevaliers d'or, en suivant notamment Aiolia (Lion) dans des événements antérieurs à la série-mère. Le rapport avec Saint Seiya : Épisode G - Assassin ? Aucun si ce n'est qu'on suit à nouveau des chevaliers d'Or (le fameux G du titre, pour Gold en anglais) et que c'est toujours dessinée par Okada (de 2014 à 2019 pour Assassin). Depuis 2020, le mangaka est à l’œuvre sur une troisième série : Saint Seiya : Épisode G - Requiem, écrite à nouveau par Kurumada et qui serait la dernière de cette "trilogie".
Ensuite, si Shura reste au centre de l'intrigue, on apprécie nettement plus les échanges avec d'autres Chevaliers ; même si ça ne fait pas forcément avancer le récit, on s'étonne de suivre avec plaisir les déclinaisons dans cet univers du Chevalier d'or des Poissons ou du Cancer ! Enfin, malgré tout l'intérêt du concept initial, le cheminement et la conclusion ne sont pas très passionnants, la fin est très soudaine, ouvrant sur une suite (on pouvait penser à la fameuse Requiem, évoquée plus haut, mais visiblement non, il faudra donc se contenter de ça) et, finalement, l'ensemble n'aura pas vraiment eu d'autre intérêt que celui de regarder des jolies planches en couleur, parfois.
C'est là le point fort (l'unique ?) de Saint Seiya : Épisode G - Assassin, les dessins bénéficient tous d'une colorisation extrêmement soignée, conférant, c'est le cas de le dire, une nouvelle dimension aux Chevaliers du Zodiaque (et qui manquait cruellement à la série précédente du même mangaka, Épisode G donc). Mais attention, cela ne veut pas dire que toute la partie graphique est réussie, au contraire ! Si les armures sont sublimes et les scènes de combat plutôt épiques (grâce, entre autres, aux palettes chromatiques appliquées), les cases perdent vite de leur aura dès qu'elles ne présentent pas un Chevalier en armure ou qu'elles se concentrent sur les visages (majoritairement androgynes pour tous les hommes) ou la vie quotidienne des protagonistes, donc en civil. En synthèse, sur seize volumes, à raison de sept à huit chapitres par tome, seulement un retient réellement l'intérêt de nos rétines – et encore, il faut que le dessin ne soit pas trop chargé en détails, ajoutant une confusion supplémentaire dans la lisibilité et fluidité de l'action !
Saluons la curiosité colorimétrique de la série ET de l'édition (Panini Manga propose l'intégralité en couleur et sur papier glacé, à raison de 8,99 € le tome). Malheureusement, à part quelques planches pleine page ici et là et la nostalgie de retrouver des têtes connues, ce manga, que l'on ne vous conseille pas d'acheter, n'est pas une réussite. Si vous pouvez l'emprunter en médiathèque ou à un ami (merci Stephen), c'est toujours ça de gagné !
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