Angoulême, premier sur la pédophilie ?
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Bon, je ne voulais pas parler de nouveau de Bastien Vivès, auteur nauséabond et obsédé par les gamins et les bites, mais vu la polémique et les mauvaises raisons justifiant l'annulation de son expo au festival d'Angoulême, on va tout de même aborder le sujet.

1. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui le menacent.
Vivès, c'est notamment l'auteur de Petit Paul, une œuvre pédopornographique. On en avait parlé ici même, en 2018 (cf. cet article). La pédopornographie étant illégale en France, l'auteur et son éditeur aurait dû être condamnés et l'œuvre interdite. Ce n'est apparemment pas le cas, ce qui n'est qu'à moitié étonnant, tant certains milieux influents sont gangrénés par les adeptes des attouchements avec les petits garçons (rappelons-nous l'abjecte pétition pro-pédophile publiée dans la presse et signée à l'époque par Jack Lang, Bernard Kouchner, mais aussi des psychiatres, des auteurs, des académiciens... liste exhaustive ici).
On peut donc se demander pourquoi la justice est aussi laxiste et échoue à faire respecter des lois votées par les représentants du peuple. Par contre, ce qu'il faut, ce sont des réformes. Ou un contrôle des juges. Certainement pas menacer l'auteur en question, quels que soient ses propos et ses dérives.
Sa place est dans un tribunal, mais cela ne donne pas le droit aux pires excités d'aller le menacer, encore moins de le malmener physiquement. Je comprends la pulsion, je condamne le passage à l'acte.

2. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui l'invitent.
Comment un festival aussi réputé que celui d'Angoulême peut en venir à penser qu'une exposition des travaux d'un tel mec est une putain de bonne idée ? Les dirigeants sont de sa famille ou quoi ?
Tain, à un moment donné, faut pas déconner, il n'y a pas assez d'auteurs en France pour qu'ils soient obligés de mettre à l'honneur des dessinateurs dont le titre de gloire est de représenter des gamins dans des scènes pornographiques ? 
Si Marc Dutroux sort une BD, Angoulême va lui réserver une galerie spéciale ?
Oui, je prends un point de comparaison ultra-violent, mais qu'est-ce que les responsables pensaient obtenir en mettant un auteur de BD pédopornographiques à l'honneur ? Quand tu te fous la tête dans une guillotine avec un panneau "tirez le levier", faut pas s'étonner que quelqu'un le fasse. 

3. Je ne suis pas d'accord avec les raisons invoquées pour justifier l'annulation de l'expo.
Alors, la meilleure, c'est qu'Angoulême n'annule pas l'expo Vivès parce qu'ils se sont rendus compte de leur erreur, de l'illégalité des œuvres du gars (cf. ce texte de loi) ou de l'émoi suscité, non, ils ont peur pour la sécurité de l'auteur et des festivaliers. Parce que des gens auraient menacé le dessinateur. 
Mais, Angoulême, tu es déconnecté du monde moderne à ce point-là ? Tu ne connais pas internet ? Tu ne savais pas qu'il y aurait des menaces, des insultes, des polémiques ? 
Tu veux faire croire ça à qui ?
L'ensemble de la manœuvre (annonce puis annulation) ressemble à un gros coup de pub, bien dégueulasse. Et si ce n'est pas voulu, c'est tellement con que c'est encore pire.

4. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui le défendent.
Un ami a eu la bonne idée de me montrer une capture d'écran ou un auteur prenait fait et cause pour Vivès et pleurnichait sur la "censure" (en prenant en plus l'exemple de Charlie Hebdo, putain, les mecs ne reculent devant aucune ignominie).
Quel est le rapport avec la liberté d'expression ? 
La pédopornographie n'est pas une liberté, c'est un crime.
Il est donc normal, surtout si la justice ne fait pas son travail, d'au moins éviter d'inviter ceux qui s'en font les chantres. Rappelons que ce type avoue à longueur d'interviews qu'il met en scène ses fantasmes. Et la BD Petit Paul n'est pas la seule en cause, la plupart de ses "œuvres" mettent en scène des enfants dans des scènes pornographiques. Un exemple de ce que l'on peut trouver dans les récits du gentil chevelu : "Vu qu'elle n'a pas encore ses dents de sagesse, elle arrive parfaitement à décontracter sa gorge." (le dessin montre une gamine pratiquant une fellation)
Ça, ce n'est pas de la "liberté d'expression". C'est de la pédophilie, et c'est pénalement répréhensible, même si bien des gens apparemment le regrettent, que ce soit dans l'édition ou le milieu politique. 
Si vous suivez ce mec sur les réseaux sociaux (dans le cas où vous avez vraiment du temps à perdre, merci à la personne qui se reconnaîtra pour les captures d'écran), vous verrez que ses propos sont bien gratinés aussi (appel au meurtre notamment). Là encore, ce n'est pas de la liberté d'expression. Ce type a un problème, un gros problème, je ne sais pas si sa place est en taule ou en HP, ce n'est pas à moi d'en décider, mais en tant qu'auteur, en tant que citoyen et en tant que père, je sais que sa place n'est certainement pas dans un festival BD.

5. Je ne suis pas d'accord avec la censure.
Et, oui, on peut condamner la censure en général et ne pas vouloir d'une expo Vivès. La censure, c'est un contrôle de ce qui peut être publié ou pas. Avant même que ça le soit. Quand quelqu'un publie des propos diffamants par exemple, ou de la pédopornographie, l'auteur et l'éditeur vont être condamnés et le livre en question modifié ou retiré de la vente. Mais ce n'est en rien de la censure ça, c'est l'application de la loi, après publication. 
Si vous voulez un exemple de censure, en voilà un : les "experts" wokistes qui relisent les œuvres des romanciers avant publication (cf. cet article). Ça, c'est de la censure, ne reposant aucunement sur des textes de loi. 
Je ne peux que conseiller à mes confrères auteurs de ne pas se tromper de combat. Il existe suffisamment de menaces qui pèsent sur l'édition à l'heure actuelle pour que l'on n'aille pas se perdre dans la défense de pratiques indignes et illégales et d'auteurs qui se servent du prétexte de la "démarche artistique" pour faire passer leurs perversions malsaines pour un acte créatif voire récréatif. 

Gustave Flaubert a dit un jour que la censure était une monstruosité et que l'attentat contre la pensée était un crime de lèse-âme. Mais en disant cela, l'écrivain faisait référence à... Socrate, condamné à l'époque pour impiété (il faut rappeler que l'on ne sait rien de ses penchants personnels, évitez-vous le ridicule de comparaisons fallacieuses).
Et entre une tête à claques fantasmant sur la pédophilie ou l'inceste et l'un des piliers de la philosophie occidentale, il n'y a pas seulement une différence de classe, d'intelligence et de portée, mais aussi de nature profonde. Certains auteurs méritent que l'on brandisse des glaives et des boucliers pour les défendre. D'autres ne méritent qu'un coup de chasse d'eau pour balayer jusqu'à leur souvenir. 
C'est le discernement qui fait la valeur des combats que l'on mène. Pas le statut de celui pour qui l'on se bat.