Écho #31 : Intégrales Buck Danny - quelle version choisir ?
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Le problème avec les Intégrales, c'est qu'il y en a parfois plusieurs pour une même série, avec un contenu possiblement très différent. On voit ça tout de suite avec les Intégrales Buck Danny.

Tout d'abord, nous allons mettre de côté l'intégrale Rombaldi, qui est encore trouvable mais est un peu à part. Les éditions Rombaldi s'étaient spécialisées dans la réédition de luxe de BD franco-belges appartenant à d'autres éditeurs, comme Tintin, Astérix, Les Tuniques Bleues, Michel Vaillant, Achille Talon ou encore Buck Danny. Les tomes étaient vendus par correspondance, leurs couvertures sont aisément reconnaissables mais ne font pas très "BD", un peu comme s'il fallait camoufler des lectures honteuses au milieu des volumes plus respectables de la bibliothèque (ces collections ont commencé à être éditées dans les années 70, époque où la bande dessinée était clairement encore considérée comme un produit culturel pour enfant). 

Nous allons donc nous intéresser à deux intégrales plus classiques : Tout Buck Danny (16 tomes), publiée dans les années 80 (et entre 1998 et 2006 pour les trois derniers tomes) ; Buck Danny - L'intégrale (14 tomes), publiée à partir de 2010 (et jusqu'en 2019, Dupuis ne prévoyant pas de suite pour le moment). 
Pour simplifier, nous utiliserons les termes TBD (Tout Buck Danny) et BDI (Buck Danny - L'intégrale) dans ce qui suit.

Voyons un peu les différences entre ces deux collections. Pour commencer, même si TBD dispose de plus de tomes, c'est bien BDI qui est l'intégrale la plus complète (les tomes de celle-ci étant bien plus volumineux, cf. photos). BDI contient donc en plus le tome 52, Porté Disparu, ce qui complète le cycle Bergèse
Visuellement, TBD a un avantage avec des couvertures originales signées justement Francis Bergèse. BDI se contente de reproduire en couverture l'une des covers d'un des albums que contient chaque tome. Signalons qu'aucune des deux collections ne propose de fresque au niveau des dos des volumes.

La grosse différence va se faire au niveau du contenu hors albums. Les deux intégrales contiennent des bonus (notamment de courts récits supplémentaires), mais c'est bien BDI qui s'avère la plus généreuse et complète (ce qui explique en partie la différence d'épaisseur des tomes). BDI propose des tonnes d'articles, de photos, de dessins et crayonnés, de jeux ou encore diverses reproductions (de pubs, de couvertures du journal Spirou, etc.). Difficile de faire plus complet.
Notons également que BDI reproduit les planches dans leur colorisation originale, ce qui représente une certaine différence avec les versions modernes, notamment pour les albums les plus anciens.

Enfin, si TBD s'appuie sur une répartition des albums par arcs narratifs, BDI emploie une logique basée sur la période de publication (plusieurs années). Néanmoins, dans les faits, la cohésion des arcs est souvent respectée. 

Au final, laquelle de ces intégrales l'emporte ? 
Eh bien, si l'on excepte les superbes couvertures de TBD, c'est bien BDI qui se classe largement en première place, grâce au cycle Bergèse complet et surtout aux nombreux bonus (cf. les photos en fin d'article) accompagnant chaque tome. De plus, même si Dupuis nous a confirmé qu'aucun tome supplémentaire n'était envisagé pour le moment, BDI pourrait fort bien, dans les années qui viennent, accueillir la suite de la série (avec les magnifiques dessins de Gil Formosa). À moins qu'on ait droit un jour à une quatrième intégrale, qui sait ?


BDI : 14 tomes bien épais qui ont de la gueule (à comparer avec le tome TBD juste à côté).
Ci-dessous, quelques éléments tirés du tome 11 de BDI.