La Parenthèse de Virgul #47
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Hello les Matous ! Ça ronronne ? 
Aujourd'hui, nous faisons un détour par le sombre et tragique royaume de Melniboné, à la rencontre d'un Champion Éternel à l'aspect singulier et au destin mouvementé. Et pour bien profiter du voyage, on vous a sélectionné deux ouvrages bien sympathiques.

Sur les traces d'Elric
C'est en 1961 que Michael Moorcock publie la première nouvelle de sa saga phare, dans le magazine britannique Science Fantasy. Le récit, intitulé La Cité qui Rêve, introduit le personnage d'Elric de Melniboné. Loin des clichés du genre, Elric s'impose comme une sorte d'antithèse d'un Conan. C'est un albinos tourmenté, affaiblit par une santé précaire. Il va cependant, en passant d'empereur à magicien et aventurier, se révéler être un adversaire redoutable, grâce à son épée maudite, Stormbringer, qui lui redonne de la vigueur en buvant les âmes de ses adversaires. 
On le voit, Moorcock n'utilise nullement l'archétype du héros vaillant et bourré de qualités, luttant pour de nobles raisons. Il installe au contraire, au fil des histoires (le cycle est composé de nombreux romans et nouvelles), un univers sombre, des personnages cyniques et plus généralement une atmosphère sinistre mêlant trahisons, décadence et meurtres.

L'auteur voit cependant plus loin que Melniboné. En effet, les aventures d'Elric prennent place dans un vaste multivers peuplé notamment de "Champions éternels". Il s'agit, sur chaque plan, d'un gardien de la balance cosmique, qui oscille perpétuellement entre Loi et Chaos. Une déclinaison évidente de la fameuse lutte entre le Bien et le Mal, mais dans une version plus subtile. Ainsi, Elric est dans un premier temps lié à Arioch, Seigneur du Chaos et Duc des Enfers, divinité dont il s'émancipera.
Vous l'aurez compris, vous êtes devant du pur Sword & Sorcery, version "dark". La saga a connu un tel succès qu'elle a été adaptée à plusieurs reprises, que ce soit en BD ou en Jeu de Rôles (voir aussi cet article). Mais comment suivre cette quête aussi épique que romantique et tragique ?

Eh bien, il existe évidemment de nombreuses éditions comprenant les différentes parties du cycle d'Elric. Nous allons ici nous concentrer sur deux ouvrages présentant des qualités différentes.
Tout d'abord, présentons Le Cycle d'Elric, publié sous le label Omnibus (un département du groupe Place des Éditeurs). Il s'agit d'une intégrale regroupant Elric des Dragons, La Forteresse de la Perle, Le Navigateur sur les Mers du Destin, Elric le Nécromancien, La Sorcière dormante, La Revanche de la Rose, L'Épée Noire, Le Dernier Enchantement, Stormbringer et Elric à la fin des Temps
Ce livre de 1218 pages est complété par un avant-propos de Moorcock, une préface de Jacques Goimard et un lexique des personnages. Signalons également une table des matières détaillée, fort utile.

C'est probablement l'ouvrage le plus complet et le plus pratique à l'heure actuelle. Pour 30 euros, cela permet de mettre la main sur la totalité des textes concernant le célèbre albinos. Cette édition ne comporte pas d'illustrations et est dotée d'une couverture souple. Bref, c'est efficace, maniable pour une intégrale, et abordable au niveau du prix. Par contre, c'est plutôt épuré et pas très esthétique.

Pour les collectionneurs, heureusement, il existe d'autres ouvrages, dont Elric le Nécromancien, un livre publié en 1969 par Opta, dans sa collection Aventures Fantastiques (la suite, Elric des Dragons, sortira chez le même éditeur en 1975). Il s'agit d'un tirage limité (6500 exemplaires) et numéroté.

Il regroupe les parties correspondant à Elric le Nécromancien (mais sans la nouvelle Le Songe du Comte Aubec), L'Épée Noire et Stormbringer. Même s'il ne s'agit pas d'une intégrale, loin de là, l'ouvrage de 464 pages possède quelques bonus bienvenus. Outre une couverture en dur et un ruban marque-page, cette édition propose des illustrations, fort jolies, signées Philippe Druillet. Et surtout, elle contient une carte, certes assez simple mais toujours utile.
Ces tomes publiés par Opta se trouvent encore relativement facilement d'occasion, entre 30 et 80 euros, selon l'état. 

Voilà pour ce petit tour d'horizon, à vous de choisir entre l'édition moderne et complète ou l'option vintage, illustrée et accompagnée de cartes.  
Mais quel que soit la voie empruntée, elle vous réserve bien des tourments, des moments magiques et lyriques et des péripéties exceptionnelles. Car dans le Multivers, les Champions continuent de se battre et d'affronter leur destin !
Miaw !