Crush
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Petite variation sur le thème de la monstruosité et du passage à l'âge adulte avec Crush, une série Dark Horse datant de quelques années.

Liz Mason déteste sa vie. Il faut dire qu'elle le lui rend bien. Ses parents sont des paumés qui la délaissent, ses voisins regardent son look gothique d'un mauvais œil et elle doit également faire face à la multitude de crétins congénitaux qui peuple son lycée.
Liz a parfois l'impression de ne pas être à sa place. Comme si le cadre extérieur ne correspondait pas à la réalité. Comme si quelque chose en elle avait besoin de sortir, de se révéler.
Après la lecture d'une incantation magique trouvée dans un vieux grimoire offert par sa meilleure amie, la vie de Liz va enfin changer. Crush est libérée ! Une créature violente à la force exceptionnelle s'empare de Liz lorsque cette dernière saigne. Et cette entité bestiale, qu'elle ne contrôle pas, a commencé à se venger de ceux qui lui ont fait tant de mal...
Lorsque Liz et ses amis vont tenter de comprendre quelque chose à cette folle histoire, ils vont découvrir que sa vie n'était qu'un mensonge et que ses parents ne sont peut-être pas ceux qu'ils prétendent.

Voilà un ouvrage publié à l'époque en VF par Bamboo Éditions, sous le label Angle Comics. Le scénariste est Jason Hall. Ce dernier se fend d'ailleurs d'une préface où il explique un peu la thématique de la série et dans laquelle on apprend également qu'il adore la France et les Français. Ces écrivains ont vraiment des goûts bizarres... 
Alors, la métaphore sur l'adolescence, ça ne date pas d'hier, mais c'est ici très bien fait. Le personnage principal doit faire face à un monstre intérieur, des parents monstrueux et, accessoirement, de vrais monstres qui paraissent presque gentillets en comparaison des élèves méprisants et sadiques qui constituent la faune de Brigston Lassiter. La plume de Hall se balade entre des sujets universels et sulfureux, comme l'affirmation de soi, la négation de la réalité ou encore le cruel et désespérant rapport à l'autre.

Le dessinateur, Sean Murphy, parvient à créer une ambiance très particulière dont le style cartoony et anguleux vient contrebalancer le propos parfois triste ou cynique. La colorisation de Lucas Marangon est également plutôt réussie, avec de grands aplats et des teintes orangées ou violines permettant des éclairages "aube" ou "crépuscule" du plus bel effet.
Tout n'est pas simplement introspectif ou purement fantastique dans ce récit. La trame principale se met lentement en place et permet de basculer peu à peu vers le thriller musclé. Les cadavres vont se multiplier et un étrange complot commence à se dessiner... malheureusement, rien n'est réglé dans cet arc de quatre épisodes et il n'y a pas de suite à l'heure actuelle, pas même en VO. Voilà qui est bien dommage parce que, mine de rien, tout cela est bien fichu et donne envie de connaître la suite. Peut-être un jour...

En attendant, vous voilà avec une histoire pas terminée mais bien écrite et trouvable d'occasion pour quelques euros.




+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Une thématique intéressante et bien traitée.
  • Une héroïne attachante.
  • Le style graphique, cartoony et expressif.


  • Pas de suite pour ce récit qui aurait mérité d'aller jusqu'à sa conclusion.
Marvel Universe - An Atlas of Marvel
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Après Marvel Universe - Map by Map, voilà un nouvel ouvrage consacré à la cartographie du vaste et complexe univers Marvel : Marvel Universe - An Atlas of Marvel.

Inutile de tergiverser pendant des heures, l'on a ici le même souci que dans l'atlas cité plus haut, à savoir des cartes qui n'en sont pas vraiment, avec de la 3D, des mosaïques (pour le multivers ou les différentes dimensions), bref, encore un ouvrage qui n'ose pas vraiment embrasser pleinement son sujet.

Niveau contenu, c'est tout de même très complet. Pas moins de quatre cartes sont consacrées aux différentes parties de New York. L'on retrouve également des parties dédiées à l'est et l'ouest des États-Unis, plus un gros plan sur Los Angeles et San Francisco.
En ce qui concerne le reste du monde, ce nouvel atlas détaille divers pays et régions, dont le Canada, l'Angleterre, la Russie, l'Australie ou encore le Moyen-Orient, l'Afrique, l'Amérique centrale et l'Amérique du sud, bref, un tour d'horizon complet de la Terre.


À cela, il faut encore ajouter les pays imaginaires (Latvérie, Krakoa, Wakanda, la Terre Sauvage...) et, bien entendu, tout ce qui rentre dans le domaine extraterrestre. Outre une présentation, tout de même succincte, du multivers et des différentes dimensions, des lieux exotiques précis, comme Asgard ou Sakaar, sont au sommaire. 

Enfin, en plus des cartes, le novice pourra apprécier la présence de pages portant sur les principaux personnages et équipes de l'univers Marvel. Sans surprise, on retrouve Spider-Man (avec une sélection de ses costumes emblématiques, une présentation à l'ancienne de ses pouvoirs, et quelques clichés de lieux clés, comme l'Empire State University ou la maison de la tante May) ; les Fantastic Four (présentation des différentes équipes et du Baxter Building, avec un plan que l'on aurait aimé plus grand) ; les X-Men (présentation rapide des recrues, avec nom et pouvoirs) ; les Avengers (membres plus les différentes bases) ; ainsi que Wolverine, Iron Man, Hulk ou encore Captain America.

Au final, si vous êtes passionné par la cartographie, tout cela manquera certainement de rigueur et d'ambition à vos yeux. Même le pourtant grand format (37,5 x 28 cm) n'est pas toujours bien exploité. On ne peut s'empêcher de trouver l'ensemble très enfantin et incomplet. Par contre, cela permet de découvrir les principaux pans de l'univers Marvel, avec en bonus une présentation rapide des grandes figures de l'éditeur.

Là encore, ce n'est pas l'atlas idéal, mais une brique de plus dans l'immense mur constitué d'encyclopédies traitant le sujet. 
Templar Publishing, VO, 96 pages, 25 euros. 









Atlas Marvel sans... cartes
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Gros plan sur Marvel Universe map by map.

Le vaste univers Marvel dispose déjà de nombre d'encyclopédies et atlas (cf. ce dossier) permettant d'explorer ses différents pays ou mondes alternatifs. Certains sont d'ailleurs plus réussis que d'autres. Nous allons nous pencher aujourd'hui sur l'un des deux ouvrages (le second suivra dans peu de temps) sortis en 2021 et tentant de présenter les méandres du Marvelverse.

Premier point important (valable aussi d'ailleurs pour l'atlas que nous présenterons prochainement), il ne s'agit pas de cartes classiques mais de représentations artistiques, parfois en 3D, parfois plus ou moins stylisées. Du coup, ce n'est pas toujours aussi simple et clair qu'on le souhaiterait. Disons que l'on gagne en esthétisme ce que l'on perd en précisions.
Le titre, Marvel Universe map by map - An atlas from Asgard to Wakanda, est donc un peu trompeur. Et même plus "qu'un peu". 

Deuxième point non négligeable qu'il convient de signaler, si le contenu est plutôt dense, il n'est pas pour autant exhaustif. On ne retrouve pas, par exemple, la carte des États-Unis du monde alternatif de Old Man Logan (qui avait pourtant été publiée dans les comics de la saga). Même chose pour la carte de Battleworld, qui n'était certes pas extraordinaire mais qui a le mérite d'exister. Difficile de justifier ces absences. Pour un "map by map", c'est ennuyeux, d'autant que ces cartes étant déjà existantes, il suffisait simplement de les reproduire. 

Qu'est-ce que l'on trouve dans ce gros pavé alors ?
Eh bien, essentiellement des lieux divisés en cinq catégories : Prime Earth (avec Manhattan, Atlantis, le Wakanda et l'Europe centrale) ; Lost Lands (rubrique consacrée à la Terre Sauvage, Monster Island et Krakoa) ; The Cosmos (où l'on retrouve différents empires galactiques, la zone bleue de la Lune, Sakaar ou encore Ego, la planète vivante) ; Ethereal Realms (Royaumes d'Asgard, Olympe et autres territoires mythiques) ; et enfin Other Dimensions (mettant en avant les royaumes mystiques, les enfers ou justement le déjà évoqué Battleworld).

Pour chaque lieu, on retrouve une illustration et un paragraphe décrivant l'endroit, les événements importants y étant liés et ses particularités. Vu les sujets abordés, et les très nombreux personnages, races et mondes, il vaut mieux être au moins un peu familier du Marvelverse. L'ensemble contient pas mal d'informations et s'avère plutôt joli, mais on regrettera la quasi-absence de cartes réelles (sauf une exception, celle de Sakaar, d'ailleurs fort jolie, mais de taille moyenne... là encore, c'est plutôt rageant, surtout vu la taille du livre). 

Bref, un atlas qui a perdu de vue sa fonctionnalité première et a dérivé vers l'artbook.
Disponible chez DK Publishing (45 euros, version originale).
                                                                                                                                                                                                                                                                        











Sakaar, la seule véritable carte de l'ouvrage.