Spaced
Publié le
31.8.16
Par
Nolt
Spaced est une série assez courte (deux saisons de sept épisodes), créée et interprétée par Simon Pegg (bien connu aujourd'hui, il a notamment inspiré le personnage principal de The Boys) et Jessica Stevenson (moins connue, même aujourd'hui). Diffusée sur Channel 4 de 1999 à 2001, elle est bourrée de références à la pop culture et possède un charme british certain.
Voyons déjà un peu le pitch. Non, ce n'est pas un gâteau fourré, c'est une sorte de résumé.
Tim, dessinateur de comics récemment largué par l'amour de sa vie, rencontre Daisy, une pigiste pas vraiment plus active que lui. Ils ne tardent pas à faire semblant d'être en couple pour obtenir un appartement. Dans leur immeuble, ils font la rencontre de Brian, artiste torturé, Marsha, leur propriétaire à moitié alcoolique, et sont entourés de leurs amis, Twist, sorte de pétasse mondaine, et Mike, obsédé par les armes.
Le tableau est donc clair, l'on suit de jeunes adultes, plutôt oisifs et déjantés, dans leur vie de tous les jours, que ce soit lors d'une soirée en boîte, un entretien d'embauche ou même une partie de paintball.
La réalisation d'Edgar Wright (qui signera plus tard Shaun of the Dead) est survitaminée et plutôt inventive. L'ambiance générale flirte avec l'absurde et le surréalisme, le tout baignant dans un univers ultra-référentiel.
Les auteurs multiplient les clins d'œil, de Scooby-Doo à Matrix en passant par Resident Evil ou X-Files. Même si le procédé reste sympa, l'on ne peut s'empêcher de penser que ces dites références sont parfois un peu vaines et ne servent pas vraiment l'histoire, un peu comme si Pegg livrait un catalogue de ce qu'il apprécie mais n'arrivait pas vraiment à en faire quelque chose.
Certains épisodes souffrent également de longueurs malgré pourtant leur courte durée. Et malgré tout, l'on finit par s'habituer au rythme comme aux protagonistes. On se laisse secouer sans déplaisir par ce shaker pop ravivant d'anciens souvenirs, d'autant que le traitement des personnages est loin d'être mauvais. La relation entre Tim et Daisy, notamment, s'écarte des clichés habituels et a le bon goût de rester sur les rives de la tendresse et de la suggestion.
Et puis, l'on sourit très souvent, ce qui est tout de même positif, surtout si l'on vient de se taper Les Visiteurs 3, Camping 7 ou une merde franchouillarde du même genre juste avant.
Spaced fait partie de ces séries qui ne sont clairement pas des chefs-d'œuvre, que l'on ne regardera probablement pas deux fois, mais qui laissent une empreinte durable et agréable dans nos esprits frelatés par les fictions médiocres dont les télévisions gauloises se délectent.
Bien interprétée, écrite avec une sincérité désarmante et réalisée avec soin (ou au moins avec une bonne volonté évidente), la série offre non seulement quelques gags mais également une indéfinissable touche poétique qui parvient à faire oublier ses quelques défauts.
A découvrir, d'autant que les DVD sont à moins de 10 euros par saison en import.
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