Spider-Man par Peter David
Par


Retour sur une ancienne aventure du Tisseur intitulée : La mort de Jean Dewolff.

Le capitaine Jean Dewolff vient d'être retrouvée chez elle, abattue par un tueur en série. L'homme, qui se fait appeler le Rédempteur, va rapidement allonger la liste de ses victimes en s'en prenant à un juge, puis un prêtre.
Spider-Man est bouleversé par la nouvelle de la mort de la jeune femme et va tout faire pour retrouver son assassin. Mais alors que d'habitude, seul son sens de la justice le guide, il a cette fois envie d'autre chose. De vengeance.
Et si après toutes ces morts autour de lui, Peter allait trop loin ? Après son oncle Ben, Gwen, le capitaine Stacy, maintenant Jean... il est plus que jamais décidé à protéger les innocents des criminels. Quitte, peut-être, à en devenir un lui aussi.

En 2012, Panini sort ce Marvel Best-Of consacré au Tisseur. Les sept épisodes regroupés dans ce volume sont signés Peter David (Hulk, Spider-Man 2099, Madrox) et dessinés par Rich Buckler et Sal Buscema. La première saga (tirée de Peter Parker, The Spectacular Spider-Man #107 à #110) date de 1985/1986 et est suivie par un récit contant, un an après, le retour du Rédempteur (dans Spectacular Spider-Man #134 à #136).


Graphiquement, c'est surtout la colorisation qui s'avère grossière et particulièrement flashy, mais bon, rien de surprenant si l'on se réfère aux standards de l'époque. L'histoire, par contre, est plutôt quelque peu en avance sur son temps, avec une thématique sombre et adulte. Spidey est confronté à ses propres pulsions violentes mais, surtout, Peter David parvient à n'être jamais manichéen et à ne pas imposer un point de vue absolu. Les failles de la justice sont notamment évoquées, tout comme la peur des victimes, les risques de débordements liés à l'auto-défense, la force abêtissante et brutale des mouvements de foule, et cetera. Même le tueur en série est décrit de manière très humaine et inspire plus pitié et amertume que sentiments revanchards.

Les auteurs glissent également quelques messages "subliminaux" en forme de clins d’œil, avec par exemple un passant ressemblant curieusement à Charles Bronson (interprète de la série, polémique à l'époque, des Death Wish) tenant un journal titrant "un soi-disant justicier". N'oublions pas de signaler également l'humour propre à David, avec quelques répliques plutôt savoureuses (voir encadré ci-dessous).
Avec la justice comme sujet principal, l'on ne s'étonnera pas de voir en guest Daredevil, alias l'avocat Matt Murdock. Electro joue également un rôle dans la deuxième partie de l'ouvrage, dont la lecture s'avère plutôt agréable.
Enfin, la traduction est correcte mais signalons tout de même un petit problème technique sur quelques planches : un texte en italien, en bleu, apparaît parfois en dessous de la traduction française. Cela ne pose pas trop de problèmes sur des phylactères blancs, mais lorsque ceux-ci ont un fond de couleur, l'ensemble a un côté "gribouillis" peu esthétique et difficilement lisible.

Un bon comic, bénéficiant d'un sujet sérieux traité avec intelligence.


Peter Parker et Matt Murdock sous la plume de Peter David.


— En entendant les battements de cœur de Peter Parker puis, plus tard, ceux de Spider-Man, tu as su que c'était la même personne ? Comment tu appelles ce pouvoir ?
— Écouter.






+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Une thématique intéressante et intelligemment traitée.
  • La subtilité et les traits d'humour de David.

  • Une colorisation souffrant des limites techniques de l'époque.
  • Des problèmes d'impression pour la VF (Marvel Best-Of/Panini).