Happy Birthdead
Publié le
29.11.20
Par
Nolt
Tree est une jeune et jolie étudiante assez odieuse avec tout le monde. En bonne place dans une sororité de snobinardes insupportables, elle ignore ou parle mal à la majorité des gens qu'elle connaît, à commencer par sa coloc ou son propre père.
Après une fête mémorable et de gros abus d'alcool, Tree se réveille dans le lit du brave Carter, un gentil garçon qu'elle méprise et avec qui elle ne souhaite pas du tout être vue. Finalement, si l'on excepte une bonne gueule de bois, la journée se déroule normalement pour la jeune fille, qui compte même sortir de nouveau le soir même.
Malheureusement, alors qu'elle se rend sur les lieux d'une nouvelle fête, elle est victime d'un type masqué et armé d'un couteau.
Tree se fait tuer et... se réveille alors dans le lit de Carter. Encore... et encore.
Ce film réalisé par Christopher Landon, et scénarisé par Scott Lobdell, est plutôt bien fait mais très classique dans sa construction et ses effets. Dès le départ, par exemple, lorsque Tree effectue un court trajet sur le campus, un tas de petits détails très appuyés viennent jalonner son parcours (on lui demande de signer une pétition, une alarme de voiture se déclenche, des étudiants sont surpris par le système d'arrosage automatique, un bizut fait une chute, etc.). C'est si flagrant qu'à moins de ne pas connaître du tout le principe de la boucle temporelle, on est obligé de voir là un défilé de repères qui serviront plus tard (même principe par exemple pour Bill Murray à sa fameuse fête de la marmotte, qui marche dans une flaque d'eau, rencontre un ami, etc.).
Cependant, même si la construction est apparente, on ne peut pas nier qu'elle soit efficace.
Rapidement, Tree va éviter le tunnel où elle est censée se faire assassiner. Mais, manque de bol, elle finit invariablement par se faire trucider tout de même, de différentes manières. Bénéficiant de l'aide de Carter (là encore, on s'y attendait), elle va tenter d'identifier le tueur.
Alors, dans Netflix, ce film est estampillé "comédie", ce qui est tout de même assez étrange. Il y a bien, au milieu du film, une sorte de "parenthèse" humoristique, quand Tree mène l'enquête et se fait buter un nombre incalculable de fois, mais à part ça, on reste plus proche tout de même du slasher un peu fun et second degré, type Scream.
Tout comme dans Un jour sans fin (qui sera d'ailleurs cité à la fin du film), Lobdell joue sur la progression du personnage principal et son changement d'attitude (frayeur, compréhension, tentatives de sortie de la boucle, colère, résignation...). Le traitement de Tree reste cependant bien plus léger et moins habile que celui du mythique Phil Connors. Seule petite originalité, Tree s'affaiblit après chaque mort et ne peut donc pas compter demeurer indéfiniment dans la boucle.
Après moult fausses pistes, rebondissements et déductions, la conclusion vient apporter une fin convenue à un film honnête mais sans grandes ambitions.
Notons qu'il existe une suite, Happy Birthdead 2 You, qui flirte plus avec le côté SF et s'éloigne du slasher-movie. Et un troisième opus est en préparation.
Au final, si vous souhaitez de la boucle temporelle originale, tragique, métaphysique et grandiose, on vous conseille Prédestination, inégalé à ce jour. Si vous souhaitez du léger, à consommer sur place, sans finir avec le cerveau en ébullition, Happy Birthdead fera office de divertissement convenable.
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