Nobélisation du néant
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Le prix Nobel de littérature à Annie Ernaux… putain.
C’est comme si on remettait un prix Nobel de science à un platiste. Ernaux, c’est l’antithèse de la littérature ! Ah ce n’est pas Hugo ou Racine, la Annie : elle ne parle que d’elle, à longueur de bouquins interminables et fades. Elle est encore plus égocentrée et imbue d’elle-même que Christine Angot, ce que personne ne pensait humainement possible. Et elle a l’imagination aussi sèche que la bouche d’une momie égyptienne ! Ces seuls sujets sont elle, sa mère, elle, son père, elle, son amant, elle, ses atermoiements, elle et parfois, quand il lui reste des pages, elle parle un peu d’elle.
Mais va voir un psy bordel, au lieu de gâcher du papier !

Alors, évidemment, ce genre de littérature doit exister aussi. Là n’est pas la question. Le problème vient du fait que l’on ne récompense QUE ce genre de littérature (sauf très rares exceptions, comme Pierre Lemaitre). Parce que pour les génies inspirés qui remettent ces prix, les livres n’ont de valeur que lorsqu’ils sont bouffis d’orgueil et dénués d’inspiration. Pas de divertissement, s’il vous plaît, c’est vulgaire ! Pas de personnages, de récits, d’idées, de rythme ou d’audace ! Cette littérature-là, que personne (ou presque) ne lit, qui est grise et compassée, froide comme un cadavre au cœur de l’hiver, se doit d’être hostile et désagréable, presque inabordable, pour être respectée.
Car bien sûr, les membres de l’Académie Suédoise (ce sont eux qui décernent le torchon dont il est question) estiment que l’intelligence de la forme ou la richesse du propos ne peuvent aller se nicher dans un roman de genre, trop populaire et poli (ne pas emmerder ses lecteurs et faire passer du fond en soignant la forme étant une forme de politesse pour l’écrivain respectable) pour mériter l’intérêt de ceux qui passent leur temps à se féliciter entre eux, dans d’obscures salons où le lecteur véritable ne mettra jamais les pieds. 

Ernaux ? Mais enfin, est-ce que ceux qui se réjouissent de ce prix ont au moins déjà ouvert un de ses bouquins ? Les effets de manche grotesques se disputent aux platitudes. C’est le mariage improbable de la vanité du fond et de la vulgarité de la forme. Il est tout de même incroyable que les auteurs qui pratiquent « l’auto-fiction » soient ceux dont la vie n’a absolument rien d’exceptionnel. Parce que, Ernaux, elle n’est pas astronaute ou exploratrice. Elle est née en Normandie, dans une famille de petits commerçants, elle est devenue prof, s’est mariée, a eu deux enfants, puis a divorcé… wow, ça a l’air passionnant, je t’en prie Annie, rue-toi sur ton traitement de texte pour nous compter tout ça dans le détail en 17 romans !! 

En ce qui concerne sa vision de l’écriture, c’est encore pire. Elle revendique elle-même un « style neutre » (ah ben ça, oui, on avait vu que c’était bien neutre, trop neutre même, mais ce n’est pas forcément le terme qui me serait venu à l’esprit) et une « absence de métaphores » (ça tombe bien, l’écriture, ce n’est pratiquement que ça, sinon l’on se condamne à aligner les lieux communs et les expressions toutes faites). Elle semble, à 82 ans, n’avoir rien compris, ou presque, de l’essence même de son métier. Consacrer sa vie à une seule tâche et trouver le moyen de ne rien y entraver, oui, ça méritait peut-être un prix Nobel après tout…

Oh et puis merde, franchement, tant mieux ! Ce monde inepte, ridicule et cynique mérite de tels « héros », tant qu’à faire n’importe quoi, autant aller jusqu’au bout de la démarche. Donnons le Goncourt à Angot et le Femina à Legardinier ! Célébrons les handicapés de la Plume, les cuistres et les béotiens ! Roulons-nous dans la fange des impérities revendiquées et des petites ambitions ! Jouissons à n’en plus finir de ces pages déjà jaunies par la vacuité avant même d’avoir été embrassées par les horloges ! Chantons les louanges des traîne-savates et des petits fonctionnaires de la littérature ! Au diable le lyrisme, l’intelligence, la technicité et le noble artisanat, glorifions le vide, fêtons l’aridité, louons le règne de cette Nuit qui s’insinue partout et assombrit chaque mot, chaque virgule…

Pour le prochain Nobel, j’imagine que Marlène Schiappa est en bonne place. Une dinde dont le QI est inférieur à la pointure de ses godasses et qui écrit des livres de cul, niveau bêtise et vulgarité, elle n’est pas encore en mesure de rivaliser avec une Ernaux, mais elle n’a que 40 ans, il ne faut donc pas désespérer, elle a encore suffisamment d’années devant elle et de temps de cerveau disponible pour inscrire son œuvre au panthéon de la littérature atrophiée et multi-récompensée.