Écho #44 : la Renaissance de Thanos
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Déjà près d'une vingtaine d'albums agrémentent la collection "Thanos" chez Panini comics, de beaux objets reliés aux pages glacées développant jusqu'à plus soif les intrigues cosmiques liées à l'un des personnages les plus emblématiques du panthéon Marvel. Outre les trois volets de la Saga de l'Infini et son excellent prélude sur la quête des précieux joyaux tout-puissants, on y trouve des mini-séries issues de l'imagination enfiévrée de Jim Starlin, certaines fascinantes, d'autres assez fumeuses : tous les albums ne sont pas indispensables, même pour un aficionado des scripts métaphysiques narrant la rencontre souvent explosive d'êtres quasi-divins.

Édité en 2021, La Renaissance de Thanos s'appuie sur 5 épisodes de la première série du Silver Surfer et retrace la résurrection du Titan fou, à une époque où notre infatigable héraut de Galactus ne le connaissait pas encore (au point d'avoir besoin d'explorer les fichiers des Avengers, belle occasion pour retracer le parcours de celui qui avait décidé de sacrifier la moitié des êtres vivants en hommage à la Mort et qui fut mis en échec par Captain Marvel - le premier du nom - et Adam Warlock). Ainsi, il se situe juste avant que Thanos n'entreprenne de rassembler les Gemmes de l'Infini dont il avait eu une vision en contemplant le Puits... de l'Infini (bien entendu), source d'un savoir incommensurable située dans le palais de sa létale maîtresse.

Malheureusement, l'intérêt de l'ouvrage s'avère bien faible : tout au plus permet-il de montrer quelques brèves confrontations entre le Surfer et un Thanos ressuscité, déjà nanti d'un pouvoir bien supérieur à celui de notre héros argenté. Ce dernier, toujours aussi idéaliste - et passablement niais, il faut l'avouer - se laisse berner par un adversaire mille fois plus retors qui lui démontre, par le biais de ces dialogues empesés dont Starlin a le secret, le bienfondé de sa quête. Un album très bavard, donc, comme bon nombre d'ouvrages de cette collection ["déroutant et parfois chiant" avouait notre cher Virgul dans un digest], et qui s'achève en eau de boudin (on ne va même pas jusqu'à ce dernier duel entre le Surfer et Thanos, sur la Lune, juste avant que débute Infinity Gauntlet). Mais le pire est qu'il comporte deux épisodes totalement loufoques, marqués du sceau de la plaisanterie (voire de la farce), l'un avec l'Homme Impossible (qui va essayer d'enseigner au Surfer le pouvoir de l'humour...), l'autre avec un autre héros ressuscité, Drax, sauf qu'il a cette fois une case en moins. Gags éculés et vannes douteuses viennent donc agrémenter la mission désespérée du Surfer. Certains aimeront peut-être.

Il n'en reste pas moins un album totalement dispensable qui ne ravira que les complétistes et les fans des dessins dynamiques de Ron Lim.