Die Hard : Year One
Publié le
4.4.19
Par
Nolt
On découvre les débuts de l'inspecteur John McClane dans une préquelle sobrement et logiquement intitulée Die Hard.
L'agent McClane débute sa carrière dans la foule, le bruit et la saleté du New York des années 70. Il arpente les rues, avec un instructeur qui se révèle être un abruti totalement antipathique, sans pour autant se départir de son petit sourire en coin et de ses répliques sarcastiques.
Déjà à l'époque, John attirait les ennuis. Il va ainsi se retrouver sur la route d'une bande de terroristes qui prennent d'assaut un navire abritant les pontes de la ville, puis il devra faire face à une coupure de courant généralisée qui n'a rien d'un hasard.
C'est l'époque du disco. Du "fils de Sam". De la mutinerie d'Attica.
Et McClane assurait déjà.
Inutile de présenter la franchise Die Hard et ses cinq films tant Bruce Willis a su rendre charismatique son personnage de flic cool habitué aux emmerdes. Cette adaptation en comics permet de s'intéresser aux premiers pas du personnage, d'abord en uniforme puis en tant qu'inspecteur.
Le scénario est de Howard Chaykin (Bite Club), les dessins de Stephen Thompson et Gabriel Andrade Jr. Ce dernier s'en sort plutôt mieux en ce qui concerne la ressemblance physique avec Willis (avec toutefois une coupe d'époque, évidemment) mais globalement le style graphique est assez quelconque.
L'ouvrage est divisé en deux parties égales, l'une s'intéressant à un McClane encore simple agent, la seconde le montrant alors qu'il vient d'être fraîchement promu. L'ambiance des années 70 est assez bien rendue et Chaykin s'attache à conserver les codes des films sans pour autant retrouver leur côté spectaculaire. L'on a droit au presque traditionnel passage par les exigus conduits d'aération (donnant lieu un parallèle avec l'enfance de John et son séjour au Vietnam, la seule bonne idée sur huit épisodes...), à un saut au-dessus du vide et à quelques fusillades mais l'ensemble ne brille guère par son originalité.
Même les moments qui auraient pu être intéressants ou drôles, comme la première rencontre de McClane avec Holly Gennaro, s'avèrent poussifs et convenus. Quelques scènes, fort courtes, montrant John enfant ou en pleine guerre du Viêtnam peinent également à enrichir réellement le background du personnage. Un comble pour une série dont s'est pourtant le but premier.
Au final, l'on se dit que Chaykin est plutôt passé à côté du sujet, peut-être à cause d'une paralysie liée à la trop grande popularité d'un McClane qu'il ne parvient pas à s'approprier réellement. Il manque trop de choses au récit (de l'humour, une véritable tension, de l'inattendu...) pour ne pas en sortir déçu.
Pour ce qui est de la VF, sortie en 2011, l'on a droit aux traditionnelles bourdes paniniennes, du genre "Elle ne sait jamais si aller tout droit ou prendre un raccourci.", "Russ Ciardello voit l'occasion de fuir son mariage s'envoler" ou encore "l'habituelle rengaine du policier qui ne se fie pas des bourgeois". Autrement dit, optez pour la VO si vous le pouvez.
Un piège de papier qu'il faudra plus de 58 minutes pour lire mais qui risque bien de vous faire passer une journée en enfer.
Dispensable.
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