Nouveau scandale chez Glénat
Par
Stéphane Bourgoin, tout content d'arborer un t-shirt de très bon goût compilant des tueurs "made in France".
Étonnant de la part de quelqu'un prétendant que sa compagne a été violée, assassinée et dépecée par un serial-killer...


Le sujet du jour est assez sinistre puisqu'il est question de l'exploitation de crimes réels en BD, exploitation qui met en plus en avant un imposteur.

Décidément, Glénat aime faire dans le glauque. Après Petit Paul, une BD contenant des scènes pédopornographiques (sous prétexte de "faire un pied de nez à la sexualité bien pensante", dixit Céline Tran, ex-hardeuse et responsable de la collection Porn' Pop), la maison d'édition a lancé, en mars dernier, une collection consacrée aux serial-killers. Collection présentée par le désormais sulfureux Stéphane Bourgoin, qui s'est inventé un passé de victime et a bâti une carrière entière sur le mensonge, devenant ainsi un "expert" aussi imaginaire que pourtant recherché par les médias.

La démarche de l'éditeur, bien qu'elle sente moralement aussi bon qu'une pissotière publique un jour de canicule, n'est bien entendu cette fois pas illégale. Cependant, elle pose des questions bien légitimes. Ainsi, le premier tome de la collection s'intéresse à l'affaire Fourniret et contient des scènes dans lesquelles sont représentées des victimes de ce criminel. Certaines d'ailleurs sont encore en vie et n'ont malgré tout pas été consultées. Si une autorisation n'est pas obligatoire, se dispenser de la solliciter manque cruellement d'élégance. Voir une bande dessinée retracer une tentative de viol et d'assassinat dont on a été victime, au détour d'un rayon de librairie ou de grande surface, ne doit rien avoir d'agréable. Et c'est un euphémisme !

De plus, les nombreuses révélations récentes sur Bourgoin posent un sérieux problème de déontologie. Ce dernier a en effet, entre autres "exploits", inventé le meurtre d'une compagne imaginaire, il a prétendu avoir formé des magistrats en France (et être à l'origine du service de profilage de la Gendarmerie Nationale), il a également annoncé détenir, dans sa cave, le cadavre d'un tueur (dont il se proposait de remettre des "morceaux" lors d'une séance de dédicace), bref, pas forcément le type avec qui l'on aimerait s'acoquiner, à plus forte raison pour faire figurer son nom sur les covers d'une collection de BD.
Si Glénat n'était peut-être pas au courant du parcours nauséabond de Bourgoin, difficile de l'ignorer à l'heure actuelle.

Si vous souhaitez en savoir plus sur Stéphane Bourgoin, nous vous conseillons l'excellent documentaire Mindliar de Clément Freze, réalisé à partir du travail du collectif 4ème Œil.
Nous signalons qu'il existe également une pétition demandant le retrait des BD sur les serial-killers présentées par Bourgoin.
Enfin, nous vous conseillons également la page facebook du collectif Parcours de Victime, cofondé par Dahina Sy Le Guennan, elle-même victime de Fourniret, des élucubrations de Bourgoin et du manque de tact de Glénat.

La balle est désormais dans le camp de l'éditeur qui aurait tout intérêt à faire un geste désintéressé et humain en retirant les BD incriminées de la vente ou, on peut toujours rêver, en reversant les bénéfices aux victimes des actes du monstre qu'ils exploitent.