Quand Panini trolle ses lecteurs
Par
Un troll s'est glissé parmi ces personnages ! Sauras-tu aider Panini à l'identifier ?
(indice : c'est le mec en caleçon, au milieu)



Hello les Matous ! L'ensemble de la rédaction ayant été mis en cause par... Panini (on n'aurait pas dû relever leurs erreurs apparemment), on va s'offrir une petite explication de texte. 

Tout part de l'intervention d'un lecteur qui cite notre article consacré aux égarements de l'éditeur et à la Grande Prêtresse de la Traduction : Geneviève Coulomb. N'hésitez pas à lire cet article pour voir de quoi il est question, des dizaines d'exemples, sourcés, parfois avec capture d'écran, sont donnés. 
Bref, rien d'agréable sans doute pour l'éditeur, m'enfin, nous ne sommes tout de même pas responsables de ses égarements passés et actuels. Eh bien, ce n'est pas ce que Panini semble penser, car la réponse faite sur sa page facebook est juste magique. Nous serions des "trolls anti-panini".
Rien que ça !
La réponse ne satisfait pas le lecteur, qui d'ailleurs nous fait parvenir l'échange. 

Voici la capture de l'échange en question, reproduite avec l'autorisation de notre ami Franck.

Attention, ce commentaire de Franck a depuis été passé en "masqué" par Panini.
C'est-à-dire qu'il est invisible pour tout le monde, mais que son auteur ne le sait pas,
car il le voit encore. Ah, la grande classe, non ? 


Eh bien, cette réponse, mensongère autant que stupide, ne nous satisfait pas non plus. Mais on va tout de même prendre le temps de décortiquer tout ça, vu que nous, on n'a rien à cacher.

Revenons tout d'abord sur cette histoire de retraite. C'est sans doute vrai, mais en quoi est-ce pertinent ? Panini continue, encore aujourd'hui, de rééditer des comics traduits par Geneviève Coulomb, sans qu'ils soient modifiés ou corrigés. Donc, la question du lecteur est légitime, d'autant que le sujet portait justement sur une énième collection de sagas anciennes.
Juste donc de la mauvaise foi de la part de Panini (d'autant que, même s'ils ne publiaient plus d'ouvrages traduits par Coulomb, ça n'excuse pas les centaines de comics qu'elle a saccagés et qu'ils ont validés).

Passons ensuite aux accusations (risibles, mais bon, quand on voit avec quel soin ils recrutent leurs traducteurs, on imagine bien que le gars qui tient la page facebook n'a pas été sélectionné pour sa compétence).
D'abord, c'est quoi "troller" ? Selon nous, c'est avancer des arguments fallacieux, souvent faux, pour le plaisir de provoquer. Dans l'article en question, difficile de nous accuser de mentir, les preuves ont été publiées par notre accusateur lui-même. Et l'on en reproduit un nombre conséquent (dérisoire cependant en comparaison des milliers de fautes et de traductions incompréhensibles qui gangrènent les ouvrages en question).

Quant au fait d'être anti-panini, on est déjà revenus sur ça il y a quelques années, mais visiblement, certaines personnes ont besoin qu'on leur explique plus lentement, avec des mots simples. Et comme toujours, nous allons prendre des exemples concrets et vérifiables pour appuyer nos dires.

Quand nous rédigeons un article, ça part toujours à la base d'un intérêt réel. Nous ne nous forçons pas à lire ce qui ne nous intéresse pas (d'où le peu d'articles récents sur les publications Panini). Par contre, nous rendons toujours compte du résultat. Non en faisant un "j'aime/j'aime pas" qui n'aurait pas grand intérêt, mais en tentant de démontrer comment un scénariste parvient à bâtir une intrigue brillante, la manière dont un dessinateur se montre inventif et percutant ou en quoi un éditeur fait bien ou mal son travail, par exemple en bâclant les traductions dont il a la charge. 

Parfois, même Panini parvient à
publier un comic correct. C'est la magie
des stats et des grands nombres...
À chaque livre, les compteurs sont donc remis à zéro. Et il nous est arrivé de vanter certaines œuvres publiées par Panini, en soulignant le bon travail de l'éditeur (c'est rare, mais ça arrive, comme ici où l'on vantait la qualité de la réédition en Marvel Select de House of M). 
A contrario, nous en venons parfois à critiquer les choix d'éditeurs réputés sérieux lorsqu'ils semblent discutables. Sur l'ancienne version du site, nous avions notamment souligné le choix douteux de Delcourt concernant le Guide des Personnages de Walking Dead, difficilement lisible en VF (regardez cette image, difficile de nous accuser de "troller"). On pourrait alors nous accuser d'être également "anti-delcourt", sauf que les critiques que nous formulons ne sortent pas de nulle part, on n'invente rien, tout cela est étayé et démontré. 
Autre exemple plus récent, dans l'article concernant la nouvelle collection Hachette sur Astérix, nous avons mentionné des problèmes de légende et de calage qui ne concernent même pas la BD elle-même mais le petit livre l'accompagnant. Pourquoi ? Parce qu'on est "anti-Hachette" ? Non, parce que l'on estime que l'on se doit d'être honnêtes envers les lecteurs qui nous font confiance et nous lisent. C'est un simple constat, il n'y a pas de volonté de nuire. Et vous savez quoi ? Il s'agissait d'un SP (un service presse), et notre contact Hachette nous a remercié pour cet article. Malgré les réserves émises. Peut-être que ce contact est déçu par l'article cedi dit, mais il a l'intelligence de ne pas pleurnicher et encore moins de nous accuser de malhonnêteté. Ça, c'est la manière de se comporter des professionnels du secteur. Enfin, de la plupart. 

Et il se trouve que, oui, Panini produit souvent un travail médiocre, pour ne pas dire scandaleux. Encore une fois, relisez cet article... il n'existe aucun autre exemple de cet ordre chez les grands éditeurs français. Et question "troll", cela nous semble déjà plus convenir à la définition : publier des monceaux de conneries en se foutant de la gueule des lecteurs et du travail des auteurs.
Évidemment, vu la densité de fautes, cela peut donner l'impression d'un acharnement quand on les relève, mais en réalité, personne dans la rédaction UMAC ne déteste (ou n'aime d'ailleurs) Panini. On s'en fout en fait. Ce que l'on voudrait, c'est avoir des VF de qualité. Et peu importe qui les produit. Si c'est Panini, très bien, ça nous ira parfaitement. Si Panini n'en est pas capable et qu'un autre éditeur prend le relais avec plus de sérieux (comme Urban l'a fait en tirant l'univers DC Comics du marasme dans lequel Panini l'avait plongé), ça nous ira aussi. Et quel que soit l'éditeur, s'il fait correctement son travail (avec parfois une erreur de temps en temps, ça peut arriver), nous n'aurons alors rien à lui reprocher. Encore une fois, nous n'inventons rien. 

Notre équipe comprend des auteurs, des professeurs, des journalistes, des passionnés de tous horizons, qui sont recrutés pour leur rigueur, leur honnêteté et leurs qualités littéraires. Nous en sommes à notre 18e saison. Oui, nous fêterons bientôt nos 20 ans d'existence. Un peu long pour un simple troll, non ?
Évidemment que nous ne "trollons" pas, nous présentons, avec le plus d'honnêteté possible, le travail (ou le manque de travail) des éditeurs dont nous achetons ou recevons les livres. 
Il se trouve que l'on ne parle plus beaucoup de Panini parce que certains, au sein de la rédac, ne veulent plus s'infliger des VF poussives et absurdes. Car c'est bien de ça qu'il s'agit. Rappelons que Coulomb, qui est toujours actuellement publiée par Panini dans de multiples rééditions, ne parle pas anglais et qu'elle ne sait pas écrire correctement le français non plus. On ne compte plus les contre-sens, les erreurs de personnages, les traductions mot-à-mot qui n'ont aucun sens, les vulgarités inventées (non présentes en VO), les tournures incompréhensibles et cie. Ce sont des centaines de fautes et de traductions fautives par ouvrage (les Intégrales par exemple) ! Et même si d'autres traducteurs Panini s'en sortent mieux (difficile de faire pire), les maladresses demeurent monnaie courante. 

Puisque, visiblement, "troller" c'est
être honnête, on prévient qu'on n'a pas
l'intention d'arrêter. On a même encore
 pas mal de munitions.
Un éditeur sérieux ne ferait pas autant d'erreurs (nous avions déjà expliqué dans cet article la différence entre commettre de temps en temps des erreurs, ce qui est normal, et se "paniniser"). Et un éditeur simplement digne ne tenterait pas de diffamer ceux qui les relèvent mais tenterait, au contraire, de les corriger. 
Si un sentiment "anti-panini" se développe chez les lecteurs, ce n'est en rien lié à nos articles mais bien à cause de ce genre de réactions infantiles et minables. Quand on a un brin d'intelligence et d'honneur, on s'excuse lorsque l'on a commis une erreur (enfin, des milliers d'erreurs, durant des années, en se fichant bien des réclamations des lecteurs et de la qualité de ce qui est publié), on ne tente pas de salir ceux qui, à juste titre, s'en étonnent.

Nous continuerons à relever l'impéritie des éditeurs incompétents pour une raison toute simple : nous aimons les livres. Nous les pensons importants. C'est grâce à eux, grâce au travail d'auteurs, de traducteurs et d'éditeurs consciencieux que nous avons été émerveillés quand nous étions enfants. Ces livres nous ont fasciné, ils nous ont instruits, fait vibrer, appris les bases de notre langue. Et ils continuent de nous faire rêver. Nous les pensons importants, aussi, il convient de ne pas confier leur sort à des mains scélérates. Le terme est fort, mais quand on ajoute le mensonge et la calomnie à l'incompétence et au cynisme, à un moment, il faut appeler un chat un chat.
Miaw !



Attention... il est des chats qu'il vaut mieux ne pas tirer de leur sommeil.