Spider-Man : New Generation
Par


Spider-Man : into the Spider-Verse, renommé en France Spider-Man : New Generation, est maintenant disponible en DVD et Blu-ray. Voilà qui nous donne l'occasion d'aborder en détail la meilleure adaptation arachnéenne à ce jour.

Ah on en a vu des films bancals, des Peter Parker tête à claques (est-ce utile de revenir sur l'insupportable Tobey ?), des machins mal torchés, blindés de combats ennuyeux et de nunucheries ! Mais, toute cette longue attente n'était pas vaine. Car, enfin, les fans du Tisseur ont un long métrage de qualité à ranger en bonne place dans leur vidéothèque.
Et pour la première fois, ceux qui n'ont jamais lu les meilleures sagas de Spidey en comics (l'on peut citer Spider-Man : Blue, le run de Straczynski, les premières saisons du Ultimate Spider-Man de Bendis, The Other ou même Spider-Man : Reign) peuvent avoir un aperçu de la qualité, de la diversité, de l'émotion, de l'humour de ces moments épiques, sublimés par l'encre et le papier.

Alors, commençons par le début. Le récit se déroule dans l'univers de Miles Morales, un adolescent métis créé à la base par Brian Michael Bendis et Sara Pichelli pour la gamme Ultimate (Terre 1610). Il ne s'agit donc pas de l'univers classique (Terre 616) où se déroulent habituellement les aventures du Monte-en-l'air.
Miles, qui vient d'arriver dans une nouvelle école privée, passe son temps libre à dessiner et graffer, parfois en compagnie de son oncle. C'est d'ailleurs à l'occasion d'une petite escapade avec ce dernier qu'il se fait mordre par une araignée... on devine la suite : transformation, découverte des pouvoirs et début des ennuis.


Tout d'abord, l'intro, excellente, permet de présenter le Spider-Man (presque) classique tout en adressant quelques savoureux clins d'œil à la "carrière" cinématographique du Tisseur (notamment en faisant référence à la trilogie de Sam Raimi). La présentation de Miles est tout aussi réussie et évite les clichés connus (rien à voir avec le Parker souffre-douleur des années 60).
L'humour, surtout, est omniprésent. La rencontre entre Miles et Gwen notamment - et les conséquences qui en découleront au niveau de la coupe de cheveux de la jeune fille - est tout simplement irrésistible. Les vannes, jamais lourdingues, s'enchaînent d'ailleurs pendant tout le film (mention spéciale au communiqué radio annonçant un "enfant déguisé en Spider-Man qui traîne un SDF mort derrière un train"). Même les interventions de Spider-Cochon (clairement pas le perso le plus charismatique) sont finalement bien fichues.

Au niveau de la réalisation, dynamique et inventive, et de l'animation, c'est un sans faute. Les réalisateurs, Bob Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman, se sont appliqués à soigner chaque scène : New York est simplement magnifique et les petits éléments graphiques, très "comics", qui parsèment l'action sont parfaitement employés.
Le "fan service" est assuré de manière plutôt subtile avec diverses références (comme certains noms bien connus dans le répertoire téléphonique de Miles) ou le classique caméo du regretté Stan Lee.


Mais surtout, surtout, putain, ce que c'est bien écrit... il faut saluer le travail des deux scénaristes, Rodney Rothman, déjà cité en tant que co-réal, et Phil Lord. Ils ont réussi à bâtir une histoire tout public intéressante, drôle et même émouvante parfois, tout en retranscrivant parfaitement l'essence du Tisseur. Il y a même une scène franchement flippante (avec le Rôdeur).
Les super-vilains présents sont un habile mélange de personnages classiques et de versions alternatives, avec à leur tête un Caïd impressionnant mais qui a aussi un côté humain fort bienvenu. Et si l'on retrouve des Spider-Men (et Women) bien connus (le Spider-Man Noir des années 30, Spider-Gwen...), les auteurs ont également introduit diverses nouveautés sympathiques (comme la Spider-Cave, blindée de références à moitié dissimulées, mais qui ne sert pas qu'à contenter les fans, puisqu'elle permet aussi une scène fort drôle concernant la réaction du "véritable" Peter).
Bref, c'est fin, c'est bien pensé, c'est brillant, rhaaaa, c'est boooon !

On sent que c'est fait par des gens qui connaissent Spider-Man et traitent ses créateurs avec respect. Car au milieu de l'action effrénée, de la comédie et des références, l'on a aussi ces moments tragiques, au lyrisme bien senti, qui insufflent une véritable profondeur au récit et aux protagonistes principaux.
Certains ont trouvé le moyen de ronchonner parce que le personnage principal est Miles Morales et non Peter Parker. Mais, qu'est-ce qu'on s'en fout du nom du mec à partir du moment où l'essentiel est là ? Et clairement, dans ce superbe film, tout ce qui fait l'âme et l'intérêt des comics les plus mythiques est présent.

À voir (et revoir) absolument.
Inutile de dire que l'on rêve déjà d'une suite, ce qui est largement possible au vu de la scène post-générique.




+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un excellent scénario.
  • Très drôle.
  • Parfois émouvant.
  • Un casting au top.
  • Visuellement sublime.

  • La bande-son, pas toujours extraordinaire, mais question d'inclination personnelle.
  • VO largement préférable, mais c'est une constante pour tous les films étrangers.