Match UMAC #01 : Batman vs Spider-Man
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Inauguration d'une rubrique qui reviendra (sans doute) périodiquement : le Match UMAC.
En quoi cela consiste-t-il exactement ?
C'est très simple, deux personnages de comics s'affrontent dans plusieurs catégories (pouvoirs, costume, personnalité, conquêtes amoureuses...) afin d'obtenir des points (20 points sont à distribuer au départ).
Leurs scores sont ensuite soumis à des bonus ou malus (concernant les ventes de leurs séries, leur longévité, les casseroles qu'ils peuvent se trimballer) pour déterminer un vainqueur.

Pour commencer, on va faire simple avec les deux vedettes emblématiques de Marvel et DC Comics. Par la suite, cela pourra aussi être l'occasion de rencontres plus exotiques, avec des personnages moins connus et réservant quelques surprises, mais pour le moment, voyons ce que donne ce combat virtuel entre le Tisseur et le Dark Knight !


1. Pseudo (2 points)

Un nom, c'est important. Surtout pour un type qui a décidé d'écumer les rues de sa ville pour en débarrasser le crime. Il faut que ça claque un peu, que ça inspire le respect direct. Bon, les deux concurrents du jour boxent dans la même catégorie puisqu'ils ont choisi de faire dans la bestiole effrayante.
Araignée, chauve-souris, c'est relativement le même principe : égalité. Dans ce cas-là, on se partage les points.

Spider-Man : 1
Batman : 1


2. Costume (3 points)

Dans le boulot de justicier masqué, les fringues, c'est vital. Si vos adversaires se marrent en vous voyant débouler, ce n'est pas gagné. OK, ça peut un peu les déconcentrer, mais ce n'est quand même pas l'effet voulu. Votre accoutrement doit faire peur, pas faire ricaner.
À ce petit jeu, Batman l'emporte de loin. Sobre, classe, sa tenue est intemporelle et sa longue cape, si elle n'est pas pratique dans la vraie vie, permet de superbes poses dans les comics.
Pour Spidey, le côté spandex (ou pyjama selon les dessinateurs) n'aide pas, les couleurs criardes non plus.
Hop, 3 point en plus pour Batou !

Spider-Man : 1
Batman : 4



3. Pouvoirs (3 points)

Peter Parker a la force proportionnelle et l'agilité d'une araignée, il est doté d'un sixième sens et peut adhérer aux murs. Il a même eu des dards pendant un temps.
Batman, lui, ben... il a que dalle. Il y va avec sa bite et son couteau comme on dit par chez nous.
Alors oui, il a des gadgets, oui, il fait du sport, ça se voit, et il a bien du courage, mais niveau don extraordinaire, rien en vue.
Être taciturne n'est pas encore un super-pouvoir.
Le Monte-en-l'air empoche les points.

Spider-Man : 4
Batman : 4


4. Adversaires (3 points)

Dis-moi qui tu combats et je te dirai qui tu es ! Les ennemis d'un héros participent grandement à sa légende et son succès.
Pour Spidey, on retrouve évidemment le Bouffon Vert en numéro 1 des tarés criminels qui s'ingénient à lui gâcher la vie. Batman a son psychopathe personnel avec le Joker. La liste de leurs ennemis emblématiques est assez longue. Citons Octopus, le Lézard ou encore Venom pour Spidey. Le Pingouin, Double-Face ou Poison Ivy pour le protecteur de Gotham.
Allez, hop, égalité, un point et demi chacun !

Spider-Man : 5,5
Batman : 5,5


5. Drague (3 points)

Vous vous dites que c'est bizarre comme catégorie, "drague". Mais, on ne va pas se mentir, faire quelques conquêtes de temps en temps, c'est bon pour l'image. Et un super-héros, il faut que ça ait un peu de prestance.
Alors, Bruce Wayne de ce côté-là, pas de souci, c'est un tombeur. Il a même droit de temps en temps à des scènes torrides (et choquantes selon certains) avec la jolie Catwoman (cf. cet article).
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, Peter Parker n'est pas franchement moins bien loti. Il est sorti avec Gwen Stacy, a une relation plus qu'ambiguë avec Black Cat (les deux aiment les félins apparemment) et a quand même épousé Mary Jane Watson, mannequin de son état (oui, c'est un peu le Christian Karembeu des encapés).
Nous sommes de nouveau dans l'obligation de déclarer une égalité !

Spider-Man : 7
Batman : 7


6. Base/Habitation (3 points)

On a beau avoir un nom cool, un costume qui en jette et des pouvoirs à ne pas savoir quoi en faire, quand il s'agit de ramener un flirt dans un taudis, ça le fait tout de suite moins.
Il n'y a pas photo : d'un côté, un manoir avec une batcave, de l'autre, la maison de tante May ou un appart en collocation avec le fils de son ennemi juré...
Batman l'emporte haut la main dans cette catégorie.

Spider-Man : 7
Batman : 10



7. Personnalité (3 points)

Il s'agit là d'une catégorie qui récompense un peu les losers. Losers en apparence du moins, car les personnages qui attirent la sympathie sont rarement des héros lisses, sans défauts et propres sur eux.
Batman, en tant que playboy milliardaire et pilier de la Justice League, est trop puissant, trop iconique pour que l'on puisse pleinement s'y identifier. Parker, lui, est parfois maladroit, il a des soucis professionnels et sentimentaux, il est vilipendé par la presse, moqué par ses collègues... et suscite immédiatement l'empathie.

Spider-Man : 10
Batman : 10


Au terme de cet affrontement, sur 7 catégories, l'égalité est donc parfaite.
C'est là qu'interviennent nos bonus et malus !
Deux bonus sont possibles, les malus sont potentiellement illimités, mais on essaiera de ne pas trop en abuser quand même.


Bonus 1 : Ventes (+1)

Très simple sur le principe. On prend le Top 500 US le plus récent, et on regarde le classement en prenant le premier titre concernant l'un des deux personnages qui apparaît.
En avril, c'est Symbiote Spider-Man #1 qui est en tête (deuxième du Top 500), alors que le Dark Knight est juste derrière (en troisième position) avec Batman who laughs #4.

Spider-Man : 11
Batman : 10


Bonus 2 : Longévité (+1)

Honneur aux vétérans !
Batman est né en 1939 (dans Detective Comics #27), Spidey en 1962 (dans Amazing Fantasy #15).
80 ans pour l'un, 57 pour l'autre.
Les deux légendes ne sont pas des jeunots, mais l'un a tout de même plus de kilomètres au compteur.
Un point de bonus pour l'endurance de Batman.

Spider-Man : 11
Batman : 11


Malus (toutes ces petites choses que l'on aimerait oublier et qui rapportent honte et -1 en pagaille)

C'est le moment de se remémorer certains trucs un peu délicats. On ne va pas aller farfouiller dans un obscur annual, histoire de dénicher une case troublante, non, on en reste aux vraies bonnes casseroles, bien bruyantes.
Pour Spidey, c'est tout trouvé : la spider-mobile. Une sorte de buggy affreux, bricolé par Johnny Storm, et que le Tisseur avait surnommé le "fiasco". On se demande bien de toute façon pourquoi il avait besoin d'un machin comme ça (surtout à New York, on n'est pas dans les forêts du Maine !).
Un bon -1 donc.
Et, comment ne pas revenir sur le choix de Peter Parker, dans One More Day, qui sacrifie son mariage avec Mary Jane au profit de sa tantine  ? Pour une raison très égoïste en plus. Allez hop, -1 de nouveau !

Pour Batman... c'est plus dur. On ne va pas aller le chercher sur sa bagnole, lui, en tout cas. La batmobile, en général, elle est plutôt classe (plus ou moins suivant les versions, mais bon). Non, lui c'est plus dérangeant, ça tient dans un concept : "jeune sidekick en short." Imaginez le truc dans la vraie vie. Un grand gaillard musclé qui recrute un gamin court-vêtu pour des balades nocturnes... c'est spécial. Évidemment, ça a bien évolué depuis, entre le Robin qui meurt, celui qui devient Nightwing, celui qui est le propre fils de Batman, on a l'impression que les scénaristes peuvent décliner le thème à l'infini, mais il restera quand même ce truc pourri de départ : un jeune sidekick en short (qui vaut bien un -1).

Spider-Man : 9
Batman : 10






Et au terme de ce premier match très serré, nous avons donc un vainqueur :

BATMAN WINS ! 
(9/10)




Les deux héros ne sont pas les figures de proue de leurs éditeurs pour rien. Leurs qualités sont évidentes et leur omniprésence dans l'industrie des comics bien installée. Bien entendu, il y a une grande part de subjectivité dans tout cela, que ce soit dans le choix des catégories ou des points attribués, mais comme vous l'aurez sans doute compris, c'est surtout l'occasion d'organiser des rencontres (qui pourraient être assez improbables à l'avenir vu ce que l'on a en tête à la rédac) et de faire un petit point sur certains personnages, en agrémentant tout cela de quelques infos.
Miaw !



Le saviez-vous ?


La Spider-Mobile fait son apparition en 1974 dans Amazing Spider-Man #130. Elle est alors dessinée par Ross Andru. Lorsque Spidey l’essaie pour la première fois, il a énormément de mal à la contrôler, ce qui étonne Johnny Storm (qui l’a conçue). Peter lui explique alors qu’il n’a jamais songé à passer le permis, puisqu’il n’a jamais eu de toute façon de quoi s’acheter une voiture.
La Spider-Mobile était dotée d’un spider-signal, de web-shooters (des lance-toiles techniquement identiques à ceux qu’utilise Peter) et même d’un siège éjectable. Une réplique fut un temps exposée (dans l’univers fictif de la Terre-616) au Smithsonian National Design Museum, provoquant l’hilarité des visiteurs.
C’est dans Amazing Spider-Man #141 que le Tisseur, cherchant à échapper à la police, va involontairement balancer son véhicule au fond de l’Hudson, ce qui n’empêchera nullement les auteurs d’y faire régulièrement allusion, l’étrange engin devenant alors un running gag.