Une injustice de trop
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J’ai vu passé sur le net, ces derniers jours, les trucs les plus hallucinants et choquants. Des extraits d’émission, des discours, des photos de rue… tous plus ignobles les uns que les autres. Citons au hasard un tag disant en gros « pas de marche pour Thomas, si tu es Blanc tu peux crever » (j’ai enlevé les fautes d’orthographe) ; un type arrachant des affiches « justice pour Thomas » ; une journaliste trouvant des excuses à des criminels, en prétendant qu’ils ont peut-être été refoulés d’une fête (pourquoi à ton avis ?) ; et sans doute la pire saloperie que j’aie lue de ma vie : un tweet de Mélenchon se réjouissant du passage à tabac d’un manifestant par des racailles. 
Ce pays n’est plus en perdition, il est à l’état de cadavre. Nous sommes rentrés dans des ténèbres dont nous ne ressortirons plus.

Cette guerre qui se profile, je la sais inévitable depuis longtemps. Je la prophétisais déjà, avec regret, il y a 20 ans. Nous vivons depuis trop longtemps dans l’injustice et le ressentiment. Personne ne peut supporter cela indéfiniment, même un peuple dont l’âme est affaiblie et rongée par des décennies de renoncements et d’absurdités. 
Attention cependant à ne pas se tromper de cibles, car j’ai lu aussi des messages compréhensibles mais indignes, appelant à la violence aveugle. Cette violence qui va se déchaîner, nous devons la contrôler. Elle doit cibler non une ethnie mais des criminels. Elle doit être basée sur le comportement et non la couleur de peau, l’accent ou la religion. Car à quoi servirait-il de rétablir la loi et l’ordre si c’était pour faire naître encore plus d’injustices ? S’il est normal d’enfin se lever et agir pour protéger nos familles, il est indispensable de toujours faire la distinction entre innocents et criminels. 
Les gens se jugent sur ce qu’ils font, non ce qu’ils sont.

Va-t-on remporter ce combat qui se profile ? Cela dépend d’énormément de facteurs, trop pour réellement pouvoir faire une prévision.
Le peuple de France va-t-il enfin se soulever contre les gangs et les politiciens félons qui les protègent ? Le mouvement sera-t-il rejoint par la police (je pense que oui) ? Par l’armée (tout dépendra de l’attitude des généraux) ? L’incendie va-t-il encore une fois se transformer en feu de paille en attendant la prochaine ignominie, le prochain meurtre filmé où des gangsters à peine pubères ricanent et hurlent leur haine du pays qui leur a tout donné ? 
Je n’en reviens pas que certains en soient encore à des considérations politiciennes et à des réflexes du genre « padamalgam » ou « la bête immonde, blabla »… Il n’existe pas de mouvement fasciste en France. Ce qui soude les honnêtes gens à l’heure actuelle, ce n’est pas la haine de l’autre, c’est l’amour des nôtres et la peur de les voir tomber, encore et encore, dans l’indifférence générale.

Un jour, un ami m’a dit qu’il fallait être patriote, aimer son pays. Mais quel pays ? La France actuelle, non seulement je la méprise, mais je veux la combattre, car elle fait partie d’un système criminogène et inique, qui méprise le peuple et ses droits, qui ne sait plus protéger ses enfants, qui devient schizophrène et peut dans le même temps soutenir des hordes barbares qui violent et tuent des femmes, tout en faisant croire qu’il est féministe. Nous sommes en plein dans le 2 + 2 = 5 d’Orwell, où tout et son contraire est affirmé puis nié.
Je ne veux pas d’un régime fasciste, je veux un régime juste, honnête et protecteur. Je veux du bon sens dans les lois et de l’espoir dans les yeux. Je veux que les professeurs ne perdent plus leur tête et qu’ils soient respectés. Je veux des policiers qui n’aient pas tous les droits mais qui puissent poursuivre et neutraliser des criminels sans risquer d’être mis en examen pour avoir fait leur métier. Je veux que le gouvernement soit à notre service et non aux ordres de structures exogènes, technocratiques et scélérates. Je veux que les gens honnêtes soient mieux considérés que les salopards. Je veux insuffler du sens dans un monde devenu terrifiant par sa bêtise.
Est-ce que je crois vraiment que tout cela est possible ? Eh bien, pour être honnête… non.

Je n’y crois plus. Je crois que c’est trop tard. Je crois que les choses vont aller de pire en pire. C’est la grande différence, je crois, avec l’époque où j’étais adolescent et les précédentes. Avant, il me semble que l’on a toujours pensé que le futur nous réserverait du « mieux ». Des voitures volantes, des robots nous libérant du travail, des explorations fantastiques, des progrès fulgurants au niveau de la médecine… au lieu de cela, de nos jours, nous ne pouvons imaginer qu’un futur qui soit « pire ». Nous avons empoisonné l’eau, la terre et l’air. Nous avons détraqué durablement le climat, en supprimant l’hiver, en important des canicules là où naguère il y avait d’agréables étés. Nous avons collectivement accepté des agissements criminels là où il aurait fallu se montrer fermes et courageux. Nous avons laissé s’inverser les valeurs de notre société, en tolérant des discours qui excusaient les crimes et rendaient douteux la bravoure. Nous avons laissé ce pays se transformer en cloaque. Et il ne me semble pas possible de faire machine arrière. Cela ne veut pas dire qu’il faut tout abandonner, au contraire. Nous pouvons rétablir au moins une certaine dignité. 

Pour cela, il ne faut pas se tromper de cibles. Nos ennemis sont les criminels et les politiciens félons. Cela veut dire que nos rangs doivent se composer de Blancs, d’Arabes, de Noirs, d’athées, de catholiques, de musulmans, de juifs, d’hétéros, d’homos, de vegans et de bouffeurs de viande. Le réflexe communautaire, compréhensible, est le plus grand danger à l’heure actuelle. Nous devons tracer une frontière entre gens respectables, de par leurs actes, et gens condamnables, de par leurs actes également. Si nous  oublions ce principe, si nous cédons à la vengeance aveugle, non pondérée par la noblesse et le bon sens, alors, notre lutte sera vouée à l’échec. 
Il est temps de faire mentir les bonimenteurs. Les Français ne sont pas racistes, ils sont justes exaspérés par l’impunité réservée à ceux qui les méprisent, les provoquent et les tuent. 

Je termine par une précision importante. Je n’ai jamais connu la guerre. Et j’aurais aimé ne jamais avoir à la connaître. Mais lorsque la situation devient à ce point critique, le choix est une illusion. Souvenez-vous de Munich et de Daladier. On peut différer et différer encore, mais au final, ce n’est jamais en courbant l’échine que l’on vainc les monstres. C’est en les défiant et en les frappant jusqu’à ce qu’ils ne bougent plus. C’est en leur faisant peur. C’est en leur montrant que chaque acte a une conséquence. On ne peut pas décider seul de la paix, pour la paix, il faut deux bonnes volontés. Alors que pour la guerre, il suffit d'un agresseur. 

Un proverbe indien prétend qu’une paix trompeuse nuit plus qu’une guerre ouverte. Je crains malheureusement que ce soit vrai. On ne peut se résoudre, lorsque l’on a un minimum de respect pour la vie humaine, à vouloir la paix à tout prix. Sénèque a dit : « La crainte de la guerre est encore pire que la guerre elle-même. » J’ai mis longtemps à comprendre cette citation. Comment se pouvait-il que la seule crainte du conflit soit pire que les morts, les tortures, les abominations, les douleurs, les atrocités charriées par toute guerre ? En fait, c’est aussi simple qu’effrayant. Lorsque, par peur de la guerre, l’on renonce à l’essentiel, à la justice, au Bien, à ce qui fait de nous des êtres humains, alors, pour éviter des abominations exceptionnelles et limitées dans le temps, nous obtenons des abominations quotidiennes et éternelles.


La pauvreté, le froid, même la faim, sont plus supportables que l’injustice.
Millicent Fenwick

La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique.
Blaise Pascal



Cet article est respectueusement dédié aux hommes et femmes de bien, qu'elles que soient leurs origines,
qui se dressent chaque jour contre la barbarie, le mensonge et l'injustice. 
UMAC présente ses plus sincères condoléances à la famille et aux amis de Thomas.