Star Wars débarque chez Panini
Publié le
20.5.15
Par
Nolt
Le premier numéro du bimestriel Star Wars, édité par Panini, est sorti ce mois en kiosque. Voyons tout de suite de quoi il retourne.
Un petit point s'impose peut-être tout d'abord sur la valse des licences qui a touché les comics Star Wars. Aux Etats-Unis, Dark Horse a perdu les droits au profit de Marvel, qui renoue ainsi avec la Force et les Jedi (des comics Star Wars avaient déjà été publiés par la Maison des Idées, cf. cet article). En France, c'est Panini qui obtient les nouveaux titres, mais Delcourt continue tout de même d'exploiter l'ancien catalogue - et accessoirement de publier quelques nouveautés - sous le label "Légendes".
Alors, évidemment, quand une licence tombe sous la coupe de Panini, ça fait toujours un peu froid dans le dos. C'est normal, c'est un peu comme si on vous annonçait que c'est Ed Gein qui va remplacer votre baby-sitter habituelle, en général, la réaction évidente est de se chier dessus en mode turista mexicaine force 12. Et pourtant, cette fois, les vendeurs d'autocollants ont fait du bon boulot.
En effet, outre une traduction franchement bonne (pas de patois "coulombien" - cf. l'encadré de cet article - ou de phrases mal foutues, et une seule faute sur l'ensemble de la revue, pas vraiment un exploit vu la faible densité de texte, mais ça reste honorable), l'on a droit également à du contenu rédactionnel concernant essentiellement les auteurs des séries publiées.
Il s'agit pour beaucoup d'extraits d'interviews récupérés sur des sites US, mais les sources sont citées et la présentation est de qualité. On a droit aussi aux visuels des (très) nombreuses variant covers disponibles. Là c'est plus de la pub qu'autre chose mais ça permet tout de même de jeter un œil aux travaux (certains réalisés exclusivement pour l'édition française) des différents artistes.
Voyons maintenant le contenu. Il faut savoir que ces deux séries sont maintenant considérées comme faisant partie officiellement de la continuité Star Wars. Elles se situent directement après l'épisode IV (A New Hope).
On commence par les deux premiers épisodes de l'on-going Star Wars. Le scénario est écrit par Jason Aaron (Scalped, Southern Bastards), les dessins sont de John Cassaday. Signalons qu'aux Etats-Unis, le numéro #1 de la série s'est vendu à... plus d'un million d'exemplaires, un chiffre certes boosté par les nombreuses variant covers (et les collectionneurs et spéculateurs qu'elles attirent), mais qui reste effarant de nos jours.
Le récit démarre en trombe alors que les rebelles tentent de saboter une usine impériale, basée sur Cymoon 1, en se faisant passer pour des émissaires de Jabba le Hutt.
Graphiquement, les planches sont agréables, les visages ressemblent à ceux des acteurs de l'époque, et les vaisseaux s'avèrent plutôt soignés également.
L'histoire se révèle par contre extrêmement plate et convenue. On a un peu l'impression qu'il s'agit d'un catalogue et que le cahier des charges imposé consistait à énumérer tous les grands noms de la saga et la plupart des machines emblématiques (dont les populaires et imposants TB-TT, ou quadripodes impériaux). Très dommage, surtout lorsque l'on sait à quel point Aaron peut insuffler de la vie et une dimension dramatique dans ses récits.
On a même (déjà) droit à une confrontation entre Dark Vador et le jeune Luke Skywalker.
Dans les points positifs, l'on peut noter le soin qu'apporte Aaron à respecter la personnalité de chaque protagoniste, notamment au niveau des dialogues (et surtout dans l'épineuse relation entre Han Solo et Leia). Une petite touche d'humour également avec C-3PO (la scène où il "défend" le Faucon Millenium contre une bande de maraudeurs est certainement la plus réussie des épisodes réunis ici).
Malheureusement, le reste n'est guère palpitant pour l'instant.
La deuxième série, Darth Vader, est scénarisée par Kieron Gillen et dessinée par Salvador Larroca. Elle se déroule en parallèle et conte en fait les mêmes évènements mais du point de vue de l'Empire. Vador y tient évidemment un rôle central.
Là encore, visuellement, le résultat est plutôt joli et l'on a de nouveau un casting prestigieux avec par exemple l'inquiétant Palpatine ou Boba Fett (mais apparemment, les auteurs nous certifient que de nouveaux personnages seront introduits par la suite).
Même s'il est difficile de juger sur seulement deux épisodes, il semble que l'aspect politique et les relations au sein des hautes sphères impériales soient ici plus développés, alors que Star Wars semble plus privilégier l'action pure.
Cette approche pourrait être très intéressante mais l'on ne voit rien de bien innovant pour le moment. Vador joue les caïds et fait quelques démonstrations de force, sans pour autant réellement impressionner. Tout cela reste froid et presque caricatural.
A moins d'être un fan acharné de Star Wars et de son univers étendu, difficile de trouver ces épisodes réellement bons. Même si l'on ne constate aucune maladresse grossière (et une implication réelle de la part de Panini), ces deux histoires valent surtout pour les personnages célèbres qu'elles mettent en scène et non pour leurs qualités intrinsèques.
Décevant par manque d'audace et de profondeur.
Un petit point s'impose peut-être tout d'abord sur la valse des licences qui a touché les comics Star Wars. Aux Etats-Unis, Dark Horse a perdu les droits au profit de Marvel, qui renoue ainsi avec la Force et les Jedi (des comics Star Wars avaient déjà été publiés par la Maison des Idées, cf. cet article). En France, c'est Panini qui obtient les nouveaux titres, mais Delcourt continue tout de même d'exploiter l'ancien catalogue - et accessoirement de publier quelques nouveautés - sous le label "Légendes".
Alors, évidemment, quand une licence tombe sous la coupe de Panini, ça fait toujours un peu froid dans le dos. C'est normal, c'est un peu comme si on vous annonçait que c'est Ed Gein qui va remplacer votre baby-sitter habituelle, en général, la réaction évidente est de se chier dessus en mode turista mexicaine force 12. Et pourtant, cette fois, les vendeurs d'autocollants ont fait du bon boulot.
En effet, outre une traduction franchement bonne (pas de patois "coulombien" - cf. l'encadré de cet article - ou de phrases mal foutues, et une seule faute sur l'ensemble de la revue, pas vraiment un exploit vu la faible densité de texte, mais ça reste honorable), l'on a droit également à du contenu rédactionnel concernant essentiellement les auteurs des séries publiées.
Il s'agit pour beaucoup d'extraits d'interviews récupérés sur des sites US, mais les sources sont citées et la présentation est de qualité. On a droit aussi aux visuels des (très) nombreuses variant covers disponibles. Là c'est plus de la pub qu'autre chose mais ça permet tout de même de jeter un œil aux travaux (certains réalisés exclusivement pour l'édition française) des différents artistes.
Voyons maintenant le contenu. Il faut savoir que ces deux séries sont maintenant considérées comme faisant partie officiellement de la continuité Star Wars. Elles se situent directement après l'épisode IV (A New Hope).
On commence par les deux premiers épisodes de l'on-going Star Wars. Le scénario est écrit par Jason Aaron (Scalped, Southern Bastards), les dessins sont de John Cassaday. Signalons qu'aux Etats-Unis, le numéro #1 de la série s'est vendu à... plus d'un million d'exemplaires, un chiffre certes boosté par les nombreuses variant covers (et les collectionneurs et spéculateurs qu'elles attirent), mais qui reste effarant de nos jours.
Le récit démarre en trombe alors que les rebelles tentent de saboter une usine impériale, basée sur Cymoon 1, en se faisant passer pour des émissaires de Jabba le Hutt.
Graphiquement, les planches sont agréables, les visages ressemblent à ceux des acteurs de l'époque, et les vaisseaux s'avèrent plutôt soignés également.
L'histoire se révèle par contre extrêmement plate et convenue. On a un peu l'impression qu'il s'agit d'un catalogue et que le cahier des charges imposé consistait à énumérer tous les grands noms de la saga et la plupart des machines emblématiques (dont les populaires et imposants TB-TT, ou quadripodes impériaux). Très dommage, surtout lorsque l'on sait à quel point Aaron peut insuffler de la vie et une dimension dramatique dans ses récits.
On a même (déjà) droit à une confrontation entre Dark Vador et le jeune Luke Skywalker.
Dans les points positifs, l'on peut noter le soin qu'apporte Aaron à respecter la personnalité de chaque protagoniste, notamment au niveau des dialogues (et surtout dans l'épineuse relation entre Han Solo et Leia). Une petite touche d'humour également avec C-3PO (la scène où il "défend" le Faucon Millenium contre une bande de maraudeurs est certainement la plus réussie des épisodes réunis ici).
Malheureusement, le reste n'est guère palpitant pour l'instant.
La deuxième série, Darth Vader, est scénarisée par Kieron Gillen et dessinée par Salvador Larroca. Elle se déroule en parallèle et conte en fait les mêmes évènements mais du point de vue de l'Empire. Vador y tient évidemment un rôle central.
Là encore, visuellement, le résultat est plutôt joli et l'on a de nouveau un casting prestigieux avec par exemple l'inquiétant Palpatine ou Boba Fett (mais apparemment, les auteurs nous certifient que de nouveaux personnages seront introduits par la suite).
Même s'il est difficile de juger sur seulement deux épisodes, il semble que l'aspect politique et les relations au sein des hautes sphères impériales soient ici plus développés, alors que Star Wars semble plus privilégier l'action pure.
Cette approche pourrait être très intéressante mais l'on ne voit rien de bien innovant pour le moment. Vador joue les caïds et fait quelques démonstrations de force, sans pour autant réellement impressionner. Tout cela reste froid et presque caricatural.
A moins d'être un fan acharné de Star Wars et de son univers étendu, difficile de trouver ces épisodes réellement bons. Même si l'on ne constate aucune maladresse grossière (et une implication réelle de la part de Panini), ces deux histoires valent surtout pour les personnages célèbres qu'elles mettent en scène et non pour leurs qualités intrinsèques.
Décevant par manque d'audace et de profondeur.
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