Fantastic Four : Voyage en Famille
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Retour sur la période Marvel NOW! de la série Fantastic Four.

Fin 2012, l'on assiste à un nouveau relaunch massif des titres Marvel. À cette occasion, une nouvelle équipe créative prend en main le destin des célèbres Quatre Fantastiques. C'est Matt Fraction (aidé parfois par Karl Kesel) qui va officier pendant 16 numéros au scénario, accompagné par Mark Bagley au dessin (et plus occasionnellement, Raffaele Ienco).
Après les runs de Millar et Hickman sur la série, Fraction décide de revenir aux fondamentaux du titre en se basant sur deux éléments simples présents dès l'origine de ce comic : la famille et l'exploration.

L'auteur va s'arranger, dès le premier numéro, pour développer son idée et expédier la "First Family" dans un voyage long et mouvementé à travers l'espace mais aussi le temps. Malgré le ton léger des aventures qui vont suivre, le prétexte est pour le moins sérieux : Reed Richards se rend compte qu'il souffre d'une forme de dégénérescence cellulaire, liée à l'exposition aux rayons gamma à l'origine de sa transformation.
Ne trouvant aucune solution à son état sur Terre, il décide de partir en quête d'un remède en allant à la rencontre d'autres civilisations. Et pour profiter des siens, prétextant des vacances et un voyage d'étude pour les enfants, il embarque tout le monde à bord de La Peste, un vaisseau hyperdimensionnel aux capacités étonnantes.
Voilà donc Reed, Susan, leurs enfants Valeria et Franklin, et bien entendu la Torche et la Chose en route pour une année entière d'exploration (année qui ne doit durer que quatre minutes pour les habitants de la Terre, ce qui n'empêche pas les FF de mettre sur pied une équipe de remplaçants au cas où il se passerait quelque chose pendant ces 240 secondes).


Le pari est largement remporté pour Fraction, qui parvient à écrire du Fantastic Four traditionnel sur le fond  (donc très SF "old school") et plutôt agréable sur la forme (avec notamment un humour constant, voire un second degré assumé).
En ce qui concerne les endroits visités ou les personnages rencontrés lors de cette balade cosmique, c'est plutôt varié. Le lecteur aura droit à une vision des premiers instants de l'univers, à une rencontre avec Jules César, à la découverte d'une race extraterrestre avancée ou encore à un combat contre un prédateur cosmique. Le tout bénéficiant du style dynamique - et plutôt joli - de Bagley.

L'aspect science-fiction, même s'il est important, n'est pas le seul élément employé par Fraction. Le scénariste va notamment entrecouper le récit principal de quelques scènes plus intimistes, notamment des flashbacks revenant sur la rencontre entre Reed et Sue, ou encore un petit détour par Yancy Street et les vieux démons de Ben Grimm.
Au niveau des ennemis, l'on ne sera pas surpris de retrouver des adversaires bien connus, comme Blastaar, Fatalis, Kang ou Annihilus. Ces trois derniers font d'ailleurs équipe dans l'arc final de ce "volume 4" de la série : The Fantastic Four are DOOMED, un récit en quatre chapitres qui donne dans le grand spectacle, avec un rythme trépidant, quelques transformations physiques impressionnantes, et toujours ces quelques touches d'humour qui apportent à l'ensemble une élégante légèreté.

Voilà au final un titre à la fois résolument moderne et pourtant très classique, basé sur le divertissement pur et une passion évidente pour ces personnages aux pouvoirs insensés, vivant d'extravagantes aventures. Bien meilleur (et c'est peu dire !) que FF, la série écrite en parallèle par le même auteur, avec Mike Allred au dessin. L'ensemble des épisodes est disponible en VO dans trois TPB fort bon marché (qui contiennent également trois épisodes de FF). En France, la série a été publiée par Panini (de juillet 2013 à août 2014) dans les numéros #1 à #14 de la revue kiosque Iron Man (v. 4).

Foncièrement fun, frais et fantasque.
Forcément fédérateur si l'on est fan des FF.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Le côté SF, avec exploration, voyages dans le temps et univers parallèles.
  • L'humour.
  • Le(s) super-vilain(s) de l'arc final.
  • Les scènes plus "sérieuses", apportant une réelle profondeur aux personnages.
  • L'aspect "initiation au Big Bang", pour les plus jeunes.

  • Certaines planches inégales, notamment au niveau du visage des personnages.