Avant-première : Lucky Man - saison 1 VF
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Mercredi prochain sort la première saison de Lucky Man en DVD et Blu-ray. Nous avons pu la visionner et tester la VF et la VOST. Tout de suite, la critique complète !

Harry Clayton traverse une mauvaise passe. Et c'est rien de le dire ! Accro au jeu, il est criblé de dettes, a déjà perdu sa maison et est séparé de sa femme. Niveau boulot, ça ne se passe pas très bien non plus. Harry, inspecteur de police, a une assez mauvaise réputation. Et son nouveau boss n'est autre qu'un ancien collègue qui ne peut pas le blairer.
Pourtant, un soir, la chance semble tourner. Eve, une ravissante jeune femme, s'assoit à côté de lui dans le casino où Harry est venu perdre le fric qu'il n'a pas. Elle lui conseille quelques numéros à la roulette, tous gagnants. Quelque temps après, Harry est à la tête de 70 000 livres et termine la nuit avec la belle inconnue.
À son réveil, Eve a disparu. Et Harry se retrouve avec un étrange bracelet au poignet.
Mais cet étrange porte-bonheur, convoité par des personnes plutôt dangereuses, a aussi son côté obscur...

L'intrigue de cette série a été imaginée, dans les grandes lignes, par Stan Lee lui-même. Il est d'ailleurs crédité en tant que co-producteur exécutif, mais pour ce que l'on en sait, son intervention reste tout de même minime et le titre original, Stan Lee's Lucky Man, est sans doute un tantinet exagéré. Il n'a en tout cas réalisé aucun épisode et ne fait pas non plus partie, au contraire de Neil Biswas, co-créateur, de la liste des scénaristes. M'enfin, disons qu'il y a son idée de départ quoi. Ah, et il fait une courte apparition dans le premier épisode (dans son propre rôle).

Voyons maintenant cette première saison plus en détail. Le casting tout d'abord est plutôt réussi : James Nesbitt est très bon dans le rôle principal et est entouré de seconds rôles savoureux, Joseph Gatt (incarnant un très flippant tueur russe) en tête. Le cadre londonien a lui aussi beaucoup de charme, certaines scènes (comme la poursuite en hors-bord, de nuit, sur la Tamise) sont même carrément somptueuses.
L'intrigue, bien construite, est intéressante et mêle habilement divers éléments privés et professionnels. Clayton se débat entre un patron qui veut sa perte, une ex-femme, avocate, qu'il doit côtoyer dans certaines affaires, un passé trouble que l'on découvre peu à peu et, bien entendu, ce fichu bracelet dont il ne sait rien et qu'il ne peut même pas enlever.


Tout est donc réuni pour que ce soit parfait (et le succès d'audience en Angleterre, comme on vous le disait dans cette news, témoigne des qualités de cette série), mais... il manque une touche de folie et un brin de maîtrise pour rendre vraiment le tout addictif et indispensable.
Les fameux "coups de chance" sont rarement spectaculaires (même la traversée d'une autoroute en courant est rendue plate à cause d'une réalisation manquant de panache et d'inventivité) et les contrecoups sont souvent trop "légers". Les bas-fonds que côtoie Clayton sont également trop proprets pour être crédibles, même ses ennemis au sein de la police manquent de charisme.

Donc, tout de même des défauts, mais il faut reconnaître que malgré cela, l'ensemble fonctionne bien. L'on a envie d'en savoir plus sur le fameux bracelet (l'inconnue fait d'ailleurs des apparitions régulières pour délivrer les informations au compte-gouttes) et l'on s'attache à ce flic, doué mais trimballant son lourd vécu. Le personnage est fort bien écrit, et très loin des héros "larger than life". Il ira même jusqu'à pleurer de peur lors d'une scène assez forte émotionnellement (c'est suffisamment rare pour être souligné).
L'histoire dévoile ses qualités sur la longueur, l'intrigue principale contaminant peu à peu tous les domaines de la vie de Clayton. La thématique du jeu et de la chance est bien employée et déclinée (entre les casinos, la roulette russe, les paris boursiers, le Yin et le Yang et d'autres éléments encore).
Citons aussi quelques petits "plus" bien trouvés, comme ce jeu très spécial où l'on peut parier sans argent... et perdre très gros. Ou encore Suri, la jeune co-équipière de Clayton, que sa vaste érudition et sa maladresse relationnelle rendent bien plus intéressante que les traditionnels faire-valoir féminins.

Pour ce qui est de l'intégrale qui sera disponible dans quelques jours, elle comprend les 10 épisodes (de 45 mn) de la première saison (la série en compte trois), en version française ou en version originale sous-titrée. Comme toujours, on vous conseille fortement la VO, même si le doublage français est loin d'être catastrophique. Les sous-titres sont, eux, carrément bons vu le niveau général actuel.

Une bonne série, au charme évident, qui se savoure comme un bon thé. Les amateurs de whisky corsé risquent par contre d'être un peu déçus par le manque de "saleté" et l'ambiance trop gentillette.
Très (trop ?) grand public. Conseillée en tout cas.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un concept a priori fascinant.
  • Un casting réussi.
  • Quelques (trop rares) touches d'humour.
  • Le charme de Londres.
  • Quelques scènes vraiment bien foutues et à la photographie travaillée.

  • Un côté trop lisse au niveau de l'écriture qui empêche la série de se hisser au rang des meilleures productions actuelles.
  • Des choix de réalisation parfois étonnants, qui étouffent la portée dramatique des scènes. 
  • Stan Lee, bien trop mis en avant eu égard à son influence réelle sur la série.