Iron Man : Extremis
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Retour sur l'arc Extremis issu de la série régulière consacrée à Iron Man.

Extremis a été publié aux États-Unis en 2004 et a même bénéficié, en France en 2006, d'une édition en Graphic Novel chez Panini, avant d'être réédité en 2014 par Hachette dans le volume #3 de sa collection Marvel Comics (la collection "black").
Il s'agit du relaunch de la série Iron Man (vol. 4), qui redéfinit les origines du personnage et introduit un nouveau procédé de contrôle de l'armure. Plutôt une bonne "porte d'entrée" donc pour découvrir la version moderne de Tony Stark.
Rappelons que Stark est l'un des personnages centraux du marvelverse. Ancien directeur du SHIELD, ancien secrétaire à la Défense, génie scientifique, patron d'une puissante multinationale, membre fondateur des Vengeurs et du groupe Illuminati [1], son influence sur la Terre-616 est énorme (c'est lui qui prend la tête des forces pro-gouvernementales pendant Civil War par exemple). Il a bien quelques défauts, bien entendu, dont un penchant pour l'alcool qu'il a fini par maîtriser, mais c'est indéniablement quelqu'un avec qui il faut compter.
Mais revenons à Extremis avec un petit résumé de l'intrigue.

Tony Stark, riche industriel tourmenté par son passé de marchand d'armes, vient en aide à l'une de ses amies, chercheuse, qui a mis au point une drogue agissant un peu comme le sérum du super-soldat qui fit de Captain America le guerrier qu'il est devenu. La scientifique s'est toutefois fait dérober le produit par un extrémiste qui souhaite s'en prendre aux institutions fédérales.
Pour combattre cet adversaire, rapide et incroyablement puissant, Stark va devoir utiliser une version modifiée de cette drogue...


Le scénario est l'œuvre de Warren Ellis (cf. notre dossier consacré à l'auteur), les dessins sont de Adi Granov. Le scénariste modernise le personnage en tirant un trait sur son passage au Vietnam pour situer sa détention en Afghanistan, cette "mise à jour" permettant de ne pas vieillir le héros en l'ancrant dans un passé trop lointain. Le procédé est utile mais nécessitera l'emploi d'une forme de "double pensée" (cf. cet article) pour les plus anciens lecteurs. L'intrigue a l'avantage de parfaitement présenter Stark tout en reposant sur une histoire mélangeant divers thèmes intéressants (technologie, politique, drogue...).
Si le récit est plaisant et bien construit, l'on peut déplorer cependant une présentation quelque peu naïve et bien-pensante du commerce des armes. Une vision simpliste mais tenace, qui voudrait que la violence puisse se supprimer en interdisant les armes... c'est là bien mal connaître la nature humaine.

Les planches de Granov, à base de peinture numérique, sont très réussies, voire parfois splendides. Le style de l'artiste, bien qu'un peu froid et très "jeu vidéo", convient parfaitement à l'univers futuriste de Tête de Fer, présenté ici d'une manière très esthétique.
Quelques bonus sont présents dans l'édition Hachette : deux pages de présentation de Warren Ellis et de son travail, deux autres pages d'interview de Granov, et une galerie de deux pages, consacrée aux armures d'Iron Man (cf. notre dossier à ce sujet). Suffisant pour faire un rapide tour d'horizon des différents modèles, mais un peu juste en comparaison, par exemple, du bien plus exhaustif travail que l'on peut trouver dans les Handbooks Marvel (cf. notre dossier consacré aux encyclopédies comics).

Une bonne histoire, aux planches soignées, faisant office de parfait point d'entrée dans l'univers d'Iron Man.



[1] Les Illuminati sont un groupe secret regroupant à l'origine Tony Stark alias Iron Man, Reed Richards des Fantastic Four, le Docteur Stephen Strange, maître des arts mystiques, Namor, souverain d'Atlantis, le professeur Charles Xavier, directeur de l'institut du même nom, et Blackagar Boltagon (Flèche Noire), roi des Inhumains. Il ne s'agit pas d'une équipe classique mais d'un groupe de personnages influents, se réunissant lors de crises graves. T'Challa (la Panthère Noire) a refusé d'en faire partie lors de leur création. L'une des premières décisions du groupe a été d'expédier Hulk dans l'espace pour débarrasser le monde de la menace qu'il représentait. Cela a donné lieu à la saga Planet Hulk puis à l'event World War Hulk.


+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Accessible.
  • Un bon récit, agréable à lire.
  • Le style Granov.
  • Le supplément sur les armures dans l'édition Hachette.

  • Un propos parfois quelque peu naïf sur le fond.