Ad Vitam : très bonne surprise !
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On n'y croyait pas et pourtant Rodolphe Lauga signe un bon polar français, bien écrit et lorgnant sur d'illustres ancêtres : Ad Vitam

Franck Lazarev, ancien du GIGN, mène une vie en apparence normale avec sa femme, enceinte. Pourtant, ils ne vont pas tarder à subir diverses attaques, dont une invasion très violente de leur domicile. Commence alors pour Franck, après un long flashback, une course contre la montre, contre des salopards prêts à tout et même contre ses anciens collègues.

Voilà un pitch simple au service d'un film efficace et franchement bien foutu. Le premier rôle est assuré par Guillaume Canet, qui co-écrit également le film avec Lauga. Et c'est une réussite totale. Au niveau de l'écriture, on parlait de la nullité abyssale du Jardinier il y a peu, ici c'est tout l'inverse. Le flashback par exemple, installant les personnages, leurs relations et la source des problèmes de cet ex-flic, est un exemple de finesse et d'efficacité. Les personnages sont crédibles, humains, "épais", on comprend la profondeur des liens qui les unissent, on comprend la difficulté de leur métier, il y a même de l'humour, et tout ça est impeccablement joué. 

Bon, en ce qui concerne Canet, le fait qu'il joue bien n'est pas non plus une surprise. Il a même un registre assez large (entre Rock'n roll, Au Nom de la Terre, La prochaine fois je viserai le cœur et ce film, il y a tout de même un sacré putain de grand écart facial !). Mais il était difficile de camper avec justesse ce "chat maigre" de service, sans en faire un super-héros mais en montrant qu'il a bien plus de vécu que le quidam moyen. Canet y parvient avec une aisance assez remarquable. 

Les scènes d'action, sans verser dans la démesure, restent honnêtes et bien filmées. Avec ici un cousinage qui rappelle certains Lautner (les plus sérieux) ou même Delon. Le ton est moderne, bien entendu, mais demeure dans la lignée de certains grands films d'action à la française. En tout cas, on ne s'ennuie pas et on passe un excellent moment, avec ce qu'il faut de bourrinage et de moments plus calmes et subtils.
Quelques défauts tout de même. La scène de baston dans l'appart, avec une femme enceinte qui défonce des gars entraînés... c'est un poil exagéré pour qui prend un minimum en compte la réalité d'un combat de ce genre. Le final est également quelque peu abrupt, avec une résolution globale un peu rapide.
 
Il faut tout de même revenir sur certaines critiques, ahurissantes. Que ce film ne plaise pas à tout le monde, cela ne pose aucun souci, on l'a vu, il n'est pas parfait, mais parfois on se demande vraiment de quelle manière certains demeurés ont obtenu leur carte de presse. Télérama, ce torche-cul, réussit encore un exploit : non seulement sa critique de ce film est à côté de la plaque et sans nuances, mais le journaleux qui la signe écrit, totalement détendu, "qu'on déplore tout de même, sans parler de la teneur pro-flics de l’ensemble qui célèbre la cavale d’un chien fou armé et incontrôlable, l’écriture lourdaude des dialogues et, globalement, du récit". Alors, outre le fait que c'est au contraire, au moins pour la première moitié du film, très bien écrit, depuis quand une "teneur pro-flics" est censée être un défaut ? Dans quel monde de dégénérés ne pas chier sur la police, et notamment sur les plus braves d'entre eux (ici le GIGN, dont on connaît les missions, et qui relève d'ailleurs de l'armée, mais peu importe), serait critiquable ?? Vraiment, le gauchisme est une maladie mentale. Et ce sont les mêmes bourgeois évaporés qui se branlent sur des Rodéo ou des merdes dans le genre. Ces gens pensent qu'être un criminel, que buter des passants au volant d'une bagnole volée, pratiquer des tournantes ou attaquer des commissariats, vaut mieux qu'être un flic... résultat pitoyable de décennies d'inversion des valeurs, de négation de l'Histoire et du réel, et de mépris du peuple. Alors, oui, si vous êtes un connard qui pense qu'il faut être un merdeux pour être sympathique, ici le personnage est quelqu'un de sensé, respectable et normal. Mais à part Télérama et quelques organes gauchistes et pro-criminels du même genre, ça ne devrait choquer personne. 

Bref, Ad Vitam s'avère être un bon film, bien réalisé et produit, qui a certes quelques défauts minimes mais qui ne l'empêchent pas d'être un divertissement honnête et bien pensé. 
À voir sur Neflix.





+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Canet, très bon dans ce rôle de "chat maigre" bien plus réaliste qu'un "Rambo" surmusclé.
  • La qualité de l'écriture, notamment dans toute la partie flashback.
  • De l'action à l'ancienne, efficace sans démesure.
  • Le casting et la direction d'acteurs dans leur globalité.


  • Quelques invraisemblances si on veut chipoter.
  • Une deuxième partie un peu trop vite expédiée.