Henri Vaillant : MAGISTRAL !
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L'intégrale Henri Vaillant est disponible depuis début octobre, une bonne occasion de revenir sur cette préquelle magistrale !

On ne présente plus Michel Vaillant, célèbre pilote héros d'une première série de 70 albums, puis d'une saison 2 toujours en cours et comprenant 14 tomes à ce jour. Mais Michel Vaillant, c'est aussi une saga familiale avec à sa tête le patriarche, Henri Vaillant, passionné de courses, constructeur automobile et fondateur de l'écurie Vaillante. C'est à ses débuts que Marc Bourgne, au scénario, et Claudio Stassi, au dessin, ont choisi de s'intéresser dans Une Vie de Défis. Ce long récit de 168 pages avait déjà été publié en trois albums qui sont ici regroupés. Plutôt une bonne idée vu qu'il s'agit d'une seule et même histoire, découpée en trois chapitres. 

Nous découvrons donc dans ces planches la jeunesse de Henri Vaillant, son premier job chez Bugatti, sa rencontre avec la jeune Elisabeth, ses premières courses, au volant de bolides plutôt dangereux, mais aussi les remous de la Deuxième Guerre mondiale ou encore la naissance de ses deux enfants, Jean-Pierre et Michel. Et ce n'est pas sans une certaine émotion que l'on peut admirer, par exemple, les plans de la première Vaillante Le Mans (que l'on retrouve en grand format à la fin de l'album, accompagnés de quelques photos de famille), sortie tout droit de l'imagination de cet Henri encore vert et porté par son rêve. Tout s'enchaîne avec fluidité et l'on est bien vite transporté dans ce passé pourtant pas si lointain, où la course automobile avait un visage bien différent. 




Première constatation : les planches sont superbes et immersives. Tout commence en niveaux de gris, nuancés par d'élégants lavis. Puis, pour simuler le temps qui passe et le changement d'époque, le dessinateur va basculer sur une colorisation très douce, tout en légers pastel, pour terminer par une mise en couleurs plus classique. C'est aussi joli qu'intelligemment fait. Mais c'est surtout le scénario qui est ici d'une rare finesse (on est loin du poussif tome de la série Légendes, chroniqué en 2023). En s'inspirant de nombreux récits courts écrits par Jean Graton, ainsi que de quelques albums, dont Le Grand Défi, Bourgne parvient à développer avec brio un Henri Vaillant familier qui prend subitement une tout autre ampleur.

Événements historiques ou familiaux, courses et complots, impairs et rencontres, tout s'entremêle habilement pour tisser un destin hors du commun avec comme toile de fond la naissance de l'empire Vaillant. L'histoire est prenante, les personnages crédibles, les effets bien amenés, bref, une pure réussite sur le plan de l'écriture (ce qui n'est pas si courant dans le domaine des reprises de grandes licences franco-belges). Notons que Michel a le temps de grandir dans cet album, et qu'il prendra une part active, vers la fin, au succès de l'entreprise Vaillante. Signalons enfin juste de menus problèmes de lettrage, comme dans cette case, où le texte vient percuter la limite de la bulle, ou encore celle-ci, où des i ont été laissés en majuscule. Rien de bien dramatique, on en convient, mais un peu dommage pour une réédition. 

Au final, voilà une belle BD, certes pleine de nostalgie, mais également passionnante et très bien réalisée. Un pur moment de jubilation pour cette plongée au cœur de la naissance du mythe Vaillant.






+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Très bien écrit.
  • De fort belles planches, magnifiées par d'élégants lavis.
  • Une manière très efficace et futée de dévoiler les débuts des Vaillant.

  • De légers problèmes de lettrage, rien de bien méchant pour autant.
L'Enchâssement
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Poursuivons notre exploration du monde glorieux de la science-fiction. Aujourd'hui, nous allons évoquer un auteur rare, peu traduit en France, mais dont le premier roman avait fait sensation : Ian Watson. Avec L'Enchâssement, sorti en 1973, cet ancien enseignant a lâché une petite bombe dans le monde de la SF anglo-saxonne. Déroutant par son approche, moderne dans son développement, percutant par ses idées et novateur, cet ouvrage s'avère une œuvre hybride, entre hard-science et traité philologique, dont la portée dépasse le cadre de son histoire et de ses personnages.

Watson s'est intéressé à un thème relativement peu abordé dans le genre, généralement traité par dessus la jambe par les auteurs de l'Âge d'or, voire simplement négligé : le langage. On pourra citer Jack Vance tout de même (Les Langages de Pao, 1958) et surtout Samuel Delany avec son implacable Babel 17 (1966), et encore Robert Silverberg dans une moindre mesure (avec L'Homme dans le labyrinthe, 1968) mais les auteurs qui se sont penchés sur la communication entre les peuples ne sont pas légion avant le XXIe siècle. 

Toutefois, force est de reconnaître que L'Enchâssement demande nettement plus d'effort pour entrer dans l'histoire : sa narration éclatée, son contexte géopolitique instable et ses constantes références scientifiques ou littéraires peuvent éventuellement nuire au simple plaisir de suivre les pérégrinations des héros, qui en outre se montrent systématiquement désenchantés, écrasés par des révélations, le poids des responsabilités ou un avenir des plus sombres auquel ils ne voient aucune issue. 

Au départ, deux lignes d'intrigue se déroulent en parallèle, sur deux continents séparés, avant qu'un événement planétaire vienne créer les points d'intersection qui les feront se rejoindre.


Tout d'abord, nous suivons un linguiste anglais, Chris, engagé dans un projet aussi secret qu'ambitieux dans un centre d'études confidentiel : il travaille sur le développement d'un langage artificiel entre des enfants internés issus de l'immigration, en éliminant toute possibilité de contextualisation ou autres interférences culturelles. Il s'appuie sur des conclusions de travaux menés par une de ses connaissances, l'ethnologue français Pierre Darriand, lequel s'est inspiré du livre de Raymond Roussel, Nouvelles Impressions d'Afrique, rédigé d'une manière si révolutionnaire qu'il suscite encore des théories de nos jours [je vous laisse le soin de faire les recherches adéquates], notamment par son principe de vers qui s'enchâssent les uns dans les autres jusqu'à engendrer un méta-langage.

Justement, ce bon Pierre, qui a en outre été l'amant de la femme de Chris, se trouve en Amérique du Sud, sur le site d'un barrage en construction sur l'Amazone, lequel menace la survie de tout un écosystème dont le territoire des Xemahoa. Or ces derniers, lorsqu'ils sont sous l'emprise d'un puissant champignon hallucinogène, communiquent entre eux suivant un langage enchâssé qui est digne de toutes ses attentions, au point qu'il se met à sympathiser avec les révolutionnaires tentant de faire sauter le barrage, tout en cherchant à participer à l'une des cérémonies rituelles dans le but de pouvoir expérimenter ce fameux langage. Entre-temps, il envoie une lettre à Chris, espérant trouver en lui un appui pour sauver la civilisation xemahoa.

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C'est alors que des officiels américains débarquent : ils ont un besoin urgent des compétences de Chris. En effet, ils viennent de découvrir que des extraterrestres tentent d'entrer en contact avec eux...

Je n'irai pas plus loin dans la description des prémisses. La quatrième de couverture ou les résumés chez l'éditeur sont un peu plus généreux, mais privent du coup le lecteur de certaines surprises dans le déroulement des opérations. L'on se doute bien que Chris et Pierre seront impliqués d'une manière ou d'une autre dans cette affaire d'une ampleur inégalée. 

C'est dans cette partie que l'auteur laisse libre cours à une certaine forme d'ironie presque absente des deux premières : l'intervention salvatrice de Chris entouré d'officiels de la NASA et de militaires US rappellera le ton mordant d'un Tim Burton dans Mars Attacks ! Et c'est tant mieux car auparavant l'on commençait un peu à se perdre dans les explications sur son projet de langage, nanties de nombreuses références assez abstruses. En outre, la situation volatile au Brésil souligne les préoccupations de l'époque, et l'auteur se montre assez habile pour renvoyer dos à dos les politiciens bornés, les militaires obtus et les révolutionnaires illuminés, tandis que les indigènes attendent leur sort avec une philosophie totalement détachée, se livrant à leurs rites sans se préoccuper le moins du monde de leur avenir.

Le ton grinçant envahit ensuite le roman pour ne plus le lâcher jusqu'à une fin qui vous prendra au dépourvu, aussi cruelle que malsaine, de laquelle l'humanité ne ressortira pas grandie. Mais le mérite-t-elle seulement ? Cynique et désabusée, la conclusion laisse un goût amer : aucun des personnages ne suscite la sympathie, malgré les efforts des deux scientifiques pour la raison et la vérité (oubliant au passage certains droits humains fondamentaux, tout de même). Le livre laisse dans l'esprit des traces tourbillonnantes où les interprétations s'entrechoquent : on n'est jamais loin des révélations d'un Altered States de Ken Russell, la métaphysique en moins, la politique en plus. Néanmoins, les spectateurs de Premier Contact de Denis Villeneuve y trouveront des points de convergence assez troublants.

Sans aucun doute une œuvre majeure, mais difficile d'accès, ardue à apprécier, volontairement confuse mais sachant faire mal et questionner bon nombre de principes. La frustration consécutive à la chute finale peut engendrer une certaine colère, cela dit. Mais si vous êtes parvenus jusqu'à la fin, vous saurez relativiser.




+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un roman dense et riche.
  • Des références de haut niveau, qui impliqueront sans doute d'effectuer quelques recherches.
  • Un écrivain rare.
  • Un sujet (la linguistique) peu fréquent en SF.
  • Une vision du monde d'une redoutable acuité.


  • Une écriture parfois hermétique.
  • Des personnages tous systématiquement désenchantés, davantage témoins qu'acteurs de cette histoire.
  • Des intrigues dont on ne trouve pas forcément le lien connecteur.
  • Une fin frustrante, voire provocatrice.
Écho #72 : Semainier 2026 Michel Vaillant
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Sortie d'un semainier Michel Vaillant qui pourrait bien intéresser les collectionneurs !

Outre l'aspect pratique (c'est aussi un agenda traditionnel), ce semainier de belle dimension (17,9 x 24,7 cm) contient une cinquantaine d'illustrations issues des BD Michel Vaillant, une sélection qui couvre aussi bien les premiers albums que la saison 2.  

Pour 15 euros, même s'il ne s'agit pas d'un artbook à proprement parler, voilà donc une superbe compilation, certains dessins étant vraiment magnifiques. Ces derniers représentent bien entendu divers modèles historiques de la marque Vaillante, mais aussi des scènes de course, quelques personnages, des vues intérieures, un circuit, bref, des choix suffisamment variés pour rendre le tout agréable et surprenant.

Notons que chaque dessin est légendé, avec le nom de l'album dont il est issu et l'année de parution (plus quelques petites erreurs parfois, comme un déroutant "saison 4"), et que l'ouvrage propose aussi, à la fin, un pitch revenant sur le contexte de chaque illustration.

Vraiment soigné et intéressant, surtout pour le prix.











A House of Shit
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Allô, Kathryn ? Il n'y a que trois pages de scénario dans ce que j'ai reçu. C'est normal pour un film de presque deux heures ?
Comment ? Tu m'expliqueras sur le tournage ? On va se marrer ? Ah, OK, ben du moment que j'ai mon chèque, moi, tu sais...


C'est le mois où décidément les réalisateurs repoussent les limites de la médiocrité. Un bel exemple avec A House of Dynamite.

Bon, on va dévoiler l'entièreté du film, mais au bout de 10 minutes, vous avez de toute façon l'intégralité de l'histoire. Ce n'est pas une blague ou une exagération, c'est vrai. Et au bout de 30 minutes, vous avez même la totalité des dialogues. Comment est-ce possible dans un film de 1h52, vous demandez-vous ? Ben on va voir ça, agrippez-vous bien à votre chaise, ça peut surprendre.
Alors, voilà le pitch : un missile nucléaire visant leur territoire est détecté par les forces militaires des États-Unis. Que ce soit dans la salle de crise de la Maison Blanche ou au QG du commandement stratégique de la défense, la tension s'installe. 
Voilà, vous avez toute l'histoire, à 100 %. Le pitch, c'est la totalité du récit. Première fois qu'on voit un truc pareil...

Ce "film" est réalisé par Kathryn Bigelow, qui tout de même n'a pas fait que de la merde jusqu'ici. On lui doit notamment Point Break, Strange Days, Démineurs, Le Poids de l'Eau, Zero Dark Thirty ou encore Aux Frontières de l'Aube. Des œuvres qui pour certaines avaient des défauts mais qui avaient pour point commun de toutes tenir la route.
Ici, ce n'est pas la même compote.

Pourtant, la première demi-heure est vraiment bien fichue. C'est tendu, efficace, on ressent le stress des personnages, le côté terrifiant de la situation, bref, ça part très bien. Et tout s'arrête sur un fondu au noir qui marque la fin de la première partie (et en réalité du film), alors que le président américain va prendre une décision cruciale (riposter ou non). Et là, on repart sur la même histoire, d'un point de vue légèrement différent. Bien entendu, rien de bien nouveau, ça s'est déjà vu, dans Jackie Brown par exemple. Sauf que, dans ce Tarantino, la scène qui est reprise trois fois dure 4 ou 5 minutes, pas 30. Et le spectateur n'est pas suspendu à un énorme cliffhanger. Toute la tension retombe donc peu à peu, puisque l'on a déjà assisté à tous les événements (les missiles anti-missiles qui ne fonctionnent pas, l'annonce de la ville qui est visée, etc.). Puis nouveau fondu au noir et troisième partie, qui raconte encore une fois strictement la même chose (sauf que là, on a une conversation en plus, dont on se fout totalement, entre le président et sa femme).

Bigelow a réussi l'exploit de faire un film de près de deux heures avec un court-métrage mal écrit de 30 minutes. Et on n'est pas au bout de nos peines. Car non seulement, l'on n'aura jamais la décision du président, on ne sait pas qui est l'ennemi qui a tiré ce missile, mais on n'assiste pas non plus à la scène spectaculaire que tout le monde attend (la destruction de Chicago). Le film n'a pas de fin. D'ailleurs, quand arrive le générique (un abominable tunnel de plus de 11 minutes), l'on est tellement décontenancé qu'on se dit qu'il doit y avoir une scène finale à venir, de quelques minutes, histoire d'avoir une quelconque conclusion. Bah non. C'est fini, il n'y avait rien à voir, vous avez perdu deux heures de votre temps. 

Les critiques presse concernant cette arnaque cinématographique sont incompréhensibles (ou alors, les mecs étaient allés voir Kaamelott 2, et ils étaient tellement soulagés de voir un début réellement bien monté qu'ils ont abandonné tout sens critique). On nous dit que c'est "rusé" et "maîtrisé", mais c'est quoi la "ruse" ? Raconter trois fois la putain de même chose ? Certains sortent que c'est "palpitant", oui, les 30 premières minutes, mais ensuite ? En quoi ce serait "palpitant" de voir trois fois de suite la même chose, alors que la réalisatrice laisse l'essentiel en suspension ? 
Et le pire, c'est que ces escrocs de journaleux s'extasient comme les blaireaux qu'ils sont sur le "message politique" du bazar. Ah, il y avait un "message" ? Lequel ? "Les missiles, ça fait peur" ? "C'est complexe de prendre une décision dans ces cas-là" ? Non mais, on s'adresse vraiment à des demeurés là.
Il y avait matière, bien entendu, à un discours politique, mais encore faut-il avoir l'intelligence d'en pondre un. Peut-être est-ce dû à l'âge, mais Bigelow n'affiche ici qu'un encéphalogramme désespérément plat. 

Au final, voilà un court-métrage banal, sans aucun conclusion ni aucun message sous-jacent, qui est présenté avec un sérieux et une prétention insupportables. Une absurdité parfaitement calibrée pour tous les ahuris qui pensent voir de l'intelligence dès qu'ils ont affaire à quelque chose d'incompréhensible et de plus con qu'eux. 

Si vous voulez voir un truc dans le genre, en mille fois mieux écrit et réalisé, il existe un téléfilm américain en deux parties (2 x 100 minutes), sorti en 1982 et intitulé La Troisième Guerre Mondiale (avec, entre autres, David Soul et Rock Hudson). Non seulement le récit est mieux structuré, la tension bien plus intense, mais il contient un vrai message politique et un final bien pensé et particulièrement impactant. 

Putain, je sais qu'on leur sert souvent de la soupe, mais là ça passera jamais. Ou alors, il nous faut le soutien de journalistes français.
Vu les merdes qu'ils se tapent, il y a moyen qu'on les embrouille.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Les premières trente minutes, tendues et intéressantes.


  • Il y a des limites au foutage de gueule.
  • Pas d'intrigue réelle, pas de conclusion, pas de personnage véritablement développé, pas de message (encore moins politique) et même pas une ou deux scènes spectaculaires ou émouvantes. De la branlette pour bobo décérébré.
Atlas Lovecraft
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Énorme ouvrage, sorti ce mois, revenant sur le vaste et terrifiant univers de Lovecraft !

Après, entre autres, son lourd recueil consacré aux nouvelle de H. P. Lovecraft, Bragelonne poursuit sur sa lancée en publiant un Atlas Lovecraft, aussi volumineux qu'intéressant.

Attention, le monstre (37,4 x 26,6 cm) ne rentrera pas dans toutes les bibliothèques. C'est une hardcover élégante, avec vernis sélectif, qui encadre le travail de Laurent Gontier et Alain T. Puysségur, les deux auteurs. Au sommaire, des carnets, plans, croquis, cartes, schémas divisés en chapitres consacrés à une nouvelle en particulier ou un lieu notable (comme Arkham ou Dunwich).   
                                                                                   
L'aspect visuel est aussi soigné que le texte, une association qui parvient à retranscrire l'ambiance inquiétante et étrange des récits liés au fameux mythe de Cthulhu. Le grand format permet de profiter pleinement de la mise en page très travaillée. Quant aux documents créés pour l'Atlas, il s'agit d'une combinaison, très réussie, d'éléments physiques et numériques, le tout ayant un rendu vieilli du plus bel effet. Notons que les auteurs présentent chaque lieu et tous les éléments du mythe comme s'ils étaient réels, l'immersion est donc totale.

Pour 50 euros, nous avons là un atlas indispensable pour les fans de Lovecraft, qui s'avérera également très utile pour les rôlistes souhaitant donner du "corps" à leurs parties.

Vivement recommandé.







Écho #71 : tome 4 des Harry Potter collector de Gallimard
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Le quatrième tome de l'édition ultra-luxueuse de la série Harry Potter, chez Gallimard, vient de sortir.

Ces tomes sont chers (le dernier en date atteint les 50 euros), mais l'on est probablement en face de la plus belle édition possible pour cette saga. Chaque livre (16 x 23,5 cm) est un véritable objet de collection, regorgeant d'illustrations, de plans et d'éléments à manipuler, avec des décors ou des mini-objets en 3D, que l'on fait se déployer en étant très prudent, car tout cela reste quand même fragile. 

Vous l'aurez compris, ce n'est pas (vraiment) fait pour être lu mais pour être admiré et manipulé avec précaution.
C'est Karl James Mountford qui prend la suite de Minalima pour les illustrations. 

Pour les fans de J. K. Rowling et les amoureux des "beaux livres".  







Écho #70 : Berserk, édition prestige
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Retour sur l'édition prestige de la célèbre série de Kentaro Miura !

Berserk, c'est avant tout de la dark fantasy mettant en scène Guts, un guerrier solitaire ayant démarré dans la vie en naissant sous le... cadavre pendu de sa mère. Ça donne le ton. Le récit, épique et violent mais non dénué d'une certaine poésie, se déroule dans un univers sombre et médiéval. Attention, c'est souvent gore, parfois très glauque, même si certains éléments, comme Puck, un petit elfe sympathique, viennent apporter un peu d'humour par moments.
La saga fleuve s'étale déjà sur plus d'une quarantaine de tomes et comprend également un "official guide book", une adaptation en série d'animation et même un roman.

Glénat, l'éditeur français de la série, a sorti en juin dernier les deux premiers volumes (chaque volume comprend deux tomes de l'édition standard) d'une intégrale particulièrement soignée : couverture en dur, grand format (18,8 x 26,4 cm, cf. ce comparatif avec l'édition standard), papier de qualité, signet et pages couleurs inédites. Cela justifie pleinement le prix (25 euros environ), le rendu étant impressionnant de qualité. La traduction, par contre, demeure le point faible de cette VF. Bien qu'elle soit annoncée comme "révisée", elle contient de nombreuses fautes et des choix irritants, comme celui de se passer, la plupart du temps, de l'adverbe de négation, ce qui n'apporte rien et crée parfois des contresens (cf. cet article). 

Le troisième tome est prévu pour novembre et le quatrième sortira en février 2026.
Une version grandement conseillée, qui change totalement l'expérience de lecture.