Gamme T4E Umarex : une solution pour la défense personnelle au domicile ?
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Hello les amis ! 
On se retrouve pour un article qui parle de flingues. Alors, après les jouets (cf. ce très joli M41A) et les pistolets orientés tir sportif (cf. ce tout aussi joli Colt 1911), on va cette fois évoquer les armes de défense personnelle. Un sujet complexe qui va nous demander d'éclaircir différents points légaux, techniques et philosophiques afin de l'aborder sereinement.

Commençons par la base : pourquoi envisager de se défendre contre une possible menace ? 
Comme vous l'avez peut-être remarqué, on ne vit pas dans un monde idéal peuplé par de gentils Bisounours. Il est donc nécessaire de se préparer à certaines situations, tout en espérant bien entendu qu'elles ne surviennent pas. C'est exactement ce que vous faites en voiture quand vous accrochez votre ceinture de sécurité. 
Certains seront tentés d'objecter "mais c'est le rôle de la police de neutraliser les criminels". Alors, oui, mais après l'agression. Les policiers et gendarmes ne sont pas vos gardes du corps, il ne vous aura pas échappé qu'ils ne sont pas là en permanence, à veiller sur vous. Ils interviennent donc après un événement fâcheux, quand vous les appelez si vous êtes encore en vie, jamais sur l'instant.
Et d'un point de vue plus philosophique, pour moi, un individu responsable se doit de pouvoir protéger sa famille. Vous êtes libre de ne pas être d'accord avec ça, c'est votre droit, si c'est le cas, cet article ne vous concerne pas. 

Voyons maintenant quelques principes légaux et techniques. Notamment la fameuse "légitime défense".
Pour qu'un acte de défense soit considéré aux yeux de la loi (cf. ce site) comme légitime, plusieurs conditions doivent être réunies :
- l'attaque dont vous êtes la cible doit être injustifiée (si on vous attaque parce que vous menacez quelqu'un d'autre, ce n'est plus le même cas)
- la défense doit être engagée pour se protéger soi-même ou une autre personne
- la défense doit être immédiate (on ne se venge pas un quart d'heure après)
- la défense doit être nécessaire (pas d'autres possibilités d'échapper au danger, par exemple, vous ne pouvez pas fuir)
- enfin, la défense doit être proportionnelle à la gravité de l'attaque 

En général, le dernier point est très mal compris par la majorité des gens. Nous allons donc l'éclaircir.
Beaucoup de gens pensent que la proportionnalité concerne l'arme mise en œuvre. Par exemple, "si on m'attaque avec un couteau, j'ai le droit de me défendre avec un couteau". Eh bien non, ce n'est pas ça du tout. La proportionnalité doit concerner le danger et les moyens employés pour y faire face. Par exemple, un type essaie d'étrangler une jeune femme, sa vie est donc en danger. Elle parvient à saisir un couteau, elle le plante dans la gorge du type. Ça, c'est de la légitime défense. Si votre vie est menacée, vous avez le droit d'employer des moyens létaux pour vous défendre. En tout cas, c'est ce que dit la loi. Ça ne veut pas dire que vous n'aurez pas d'ennuis par la suite, mais d'un point de vue légal, vous êtes dans votre droit. 
Notons que si vous repoussez, de nuit, quelqu'un qui s'est introduit chez vous par force ou par ruse, vous n'avez rien à prouver, vous êtes supposément en état de légitime défense de fait. Même chose contre des pillards. 

Précisons également que vous avez le droit de défendre un bien, mais pas de tuer pour ça. Les armes présentées ici ne servent pas à la "défense du domicile" mais à "votre défense personnelle, au domicile" (puisque vous n'avez pas le droit de porter ces armes à l'extérieur). Là encore, la distinction est importante. 

Enfin, il convient aussi de revenir sur le terme "non létal" lorsqu'il concerne les armes. Une arme non létale, ce n'est pas une arme qui n'est pas censée tuer, quelles que soient les circonstances. C'est une arme qui n'est pas conçue à la base pour être mortelle. C'est très différent du coup.
Une petite cuillère, ce n'est pas censé être létal. Mais si je vous la plante dans l'œil jusqu'au cerveau, il y a des chances pour que vous soyez victime de quelques effets secondaires, comme la mort par exemple. Plus sérieusement, un pistolet qui tire des cartouches à blanc est une arme non létale. Mais si vous la plaquez sur la tempe de votre voisin et que vous tirez, il y a de grandes chances pour que cela mette un terme définitif à vos soirées barbecue le week-end. Et pas parce qu'il boudera hein, mais parce qu'il sera décédé. 
Donc une arme, même non létale, est toujours dangereuse (cf. le rappel des règles de sécurité en fin d'article).

Ouf, ça faisait pas mal de trucs à aborder, hein ? 
Bon, allez, on passe cette fois au cœur du sujet : la gamme T4E d'Umarex.
Nous allons aborder trois modèles : le HDS 68, le HDR 68 et le HDR 50
Le sigle T4E signifie "training for engagement". Le HD signifie "home defense" (à traduire donc par "défense au domicile" et pas "du domicile"), et le R ou le S qui suivent sont employés pour "shotgun" ou "revolver".



Nous avons donc ici deux revolvers (un assez grand et un vraiment énorme) et un shotgun. Leur principe de fonctionnement est identique. Contrairement aux gomm-cogne en calibre 12/50 (dont on parlera un jour plus en détail), on n'utilise pas ici de cartouches classiques mais des sparclettes de C0². Par contre, contrairement au Colt 1911 qui employait le même système, ici, les sparclettes sont placées dans l'arme sans être percutées. Qu'est-ce que ça change me direz-vous ? Eh bien, avec une arme destinée au tir sportif, l'utilisation est immédiate, vous placez votre cartouche de gaz quand vous avez décidé de faire une séance de tir et elle se percute automatiquement. Pour une arme destinée à vous défendre, ce mode de fonctionnement serait impensable (on ne peut pas laisser indéfiniment une sparclette percutée dans une arme). Ici, pour que l'arme soit opérationnelle, il faudra donc frapper un coup sec sur le bouchon présent sous la crosse. 

Au niveau des munitions, on a pas mal de choix. Billes en caoutchouc, billes en caoutchouc mais lestées, billes en métal, billes marquantes (avec peinture), au poivre, etc. 
À vous de voir ce qui vous semble le plus efficace. 
En ce qui concerne les modèles présentés ici, la différence va essentiellement se faire sur la puissance, le nombre de coups et l'encombrement. 
Le HDR 50 est le modèle le plus facilement maniable, il dispose de 6 coups mais n'a qu'une puissance de 11 joules maximum (et il emploie donc des billes de calibre 50).
Le HDS 68 est un modèle deux coups, qui dispose d'une puissance de 16 joules (et tire du calibre 68).
Enfin, le HDR 68 est un peu un mixte des deux, puisqu'il allie un nombre de coups conséquent (5) et une puissance élevée (16 joules, puissance théorique qui passe à 20 joules avec les billes acier Devastator). 

Et là, à ce stade, si vous êtes intéressé, vous avez une question évidente qui vous vient à l'esprit : "Est-ce que ces armes peuvent réellement neutraliser un criminel venu me délester de ma télévision ou me dépuceler le cul ?"
Comme souvent avec les réponses honnêtes et sensées, celle-ci sera nuancée et longue. Parce que, évidemment, pas question de répondre par un simple "oui" ou un "non". Il y a trop en jeu.

Commençons par dire que ces armes sont... dangereuses, on ne le répétera jamais assez. Et elles sont d'abord dangereuses pour vous et vos proches si vous ne savez pas les manipuler ou les prenez à la légère. 
Maintenant, si vous tirez sur quelqu'un et que vous le touchez au niveau du bide, est-ce qu'il va être plié en deux et se coucher gentiment au sol ? Hmm... non. Une bille de caoutchouc, ou même d'acier, propulsée par du C0², ce n'est pas une balle propulsée par de la poudre. Rappelons que, ici, ce sont des armes non létales. Il est donc très difficile de maîtriser un criminel déterminé avec ça. Ça tape, attention, ça peut faire très mal, mais c'est loin d'être toujours efficace au point de vous mettre systématiquement hors de danger. 
Une fois que l'on a admis cela, bien des gens se désintéressent de ces armes et ne jurent que par un bon vieux calibre 12 qui va éparpiller le malandrin énervé. Et c'est là que la plupart des gens font une erreur grossière : simplifier une situation qui est loin d'être simple.

Voilà donc quelques points qui jouent plutôt en faveur de cette gamme :

1. C'est financièrement très abordable, que ce soit les armes ou les munitions (comptez moins de 200 euros pour l'arme, les sparclettes et les munitions en nombre suffisant).
2. On peut (encore) se les procurer très facilement.
3. Ces armes sont très simples d'emploi et ne nécessitent quasiment aucun entretien.
4. Elles ont, comme toutes les armes, un effet dissuasif important.
5. À courte portée, elles peuvent faire du dégât.
6. Contrairement à un calibre 12, vos tympans ne vont pas être maltraités si vous faites feu, surtout dans un milieu confiné.

Par contre, une telle arme ne devrait jamais, selon moi, être employée seule. Il me semble sensé d'avoir sur soi un "back-up", une solution de repli, de type couteau, matraque, lampe tactique, etc. Pourquoi ? Parce que, si vraiment le gaillard d'en face se torche des billes que vous lui balancez, il va falloir y aller à l'ancienne. Et il vaut mieux, donc, être préparé à ça. Rappelons que nous sommes dans un contexte où vous vous battez pour votre vie et celle de vos proches. Ce n'est pas un tournoi de chevaliers. Ça va être sale, douloureux et violent. Pas question, donc, de tout miser sur l'effet dissuasif par exemple. Parce que, parfois, certains abrutis ne sont dissuadés par rien. 

En conclusion, voilà donc une gamme qui est très loin d'être parfaite ou efficace à 100 %, mais qui peut rendre bien des services dans un grand nombre de situations, sans vous ruiner et en partant du principe que vous tentez de sauver la vie du criminel qui est venu vous menacer chez vous. 
S'il fallait en choisir une en ne tenant compte que de l'aspect pratique, foncez sur le HDR 68 (5 coups en 16 ou 20 joules). Par contre, pour l'aspect esthétique, c'est le HDS qui l'emporte haut la main. 





 Les Règles de Sécurité


Une arme est toujours considérée chargée. Même si elle ne l'est pas. Ça a l'air bizarre, mais c'est très compréhensible. Si vous commencez à développer deux types de comportement, l'un avec des armes considérées chargées, l'autre avec des armes considérées non-chargées, vous allez, un jour, vous tromper. C'est juste une question de temps. Et les erreurs, avec les armes, ne pardonnent pas. Alors, même si vous êtes certains que votre flingue est déchargé, en fait, non, il est chargé. Toujours.
On ne pointe pas une arme en direction de quelque chose que l'on ne veut pas détruire. Si votre canon se retrouve en face de votre télévision ou, pire, de l'un de vos proches, ou de votre foutu pied, alors vous ne savez pas manipuler votre arme. Même dans le stress des combats, les soldats apprennent par exemple à effectuer leurs déplacements sans pour autant "viser" leurs collègues. Se retrouver avec une arme (considérée chargée) pointant vers quelqu'un dans un stand de tir devrait aboutir à une sanction immédiate et définitive.
On ne se balade pas avec le doigt sur la queue de détente. L'index reste hors du pontet tant que la décision de tir n'est pas prise.
- Lorsque la décision de tir est prise, il faut être certain de sa cible et de son environnement immédiat. Il ne suffit pas de simplement viser un carton, il faut être certain que rien ne se trouve derrière, que la balle sera stoppée, que personne n'est en train de faire l'imbécile à côté (ou pas très loin), etc. Vous êtes responsable de tout ce qui se passe entre la décision de tir et l'impact.
- Outre ses 4 règles de sécurité basiques, l'on peut ajouter également le port de lunettes de protection, même avec des répliques airsoft.