The Fall : quand le féminisme déconne
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Retour sur la série britannique The Fall.

Toujours disponible sur Netflix, cette série en trois saisons et dix-sept épisodes est à la fois bourrée de qualités au niveau de l'écriture mais est régulièrement plombée par une propagande délirante à l'encontre de la gent masculine. Nous allons voir ça en détail, mais commençons par planter le décor.

Tout commence quand Stella Gibson (interprétée par la charismatique Gillian Anderson), super-flic de son état, débarque à Belfast pour reprendre en main une enquête sur un meurtre. Rapidement, elle fait le lien avec d'autres affaires et se retrouve sur la piste d'un tueur en série.
De son côté, Paul Spector, tueur glacial et dénué d'empathie, surveille patiemment sa nouvelle victime afin de pénétrer son intimité avant de l'agresser...

Il faut reconnaître que la première saison est très efficace. Le casting est parfait (on se demande au début si le tueur en série n'a pas une tête un peu trop lambda, mais l'interprétation de Jamie Dornan en fait un type parfaitement antipathique et épouvantable), les scènes d'agression sont impressionnantes, le charme de Gibson/Anderson fonctionne et l'ambiance est tendue à souhait. 

Quelques défauts tout de même au niveau de la réalisation. Si la saison 2 s'attarde parfois un peu trop en longueur sur des éléments secondaires, la saison 3, elle, verse bien inutilement dans le gore lors d'une scène d'opération à la limite du soutenable. Pourtant, ça partait bien. Dans un premier temps, l'on assiste à une scène très efficace où une équipe médicale fait le bilan de l'état d'un patient blessé par balles avant de lui administrer les premiers soins. C'est efficace, tendu et très réaliste. Et on en sort déjà un peu éprouvé. Mais assister, un peu plus tard, à l'opération complète n'apporte vraiment rien du tout, si ce n'est quelques grimaces de dégoût devant des gros plans voyeuristes et sanglants. Beurk.

Voilà donc une série policière plutôt bien fichue et ménageant un suspense constant. Tout serait donc parfait sans l'idéologie extrémiste et profondément malsaine qui parsème cette fiction. 
Faisons juste dans un premier temps le point sur la définition du féminisme. Si le féminisme consiste à considérer que les femmes ont les mêmes droits que les hommes, qu'elles doivent être respectées et que les types qui les agressent sont de profonds connards, alors là, évidemment, n'importe qui de correctement construit intellectuellement ne peut qu'être d'accord avec ça. Mais le féminisme qui est ici mis en avant est un féminisme wokiste parfaitement nauséabond et déviant, de par les accusations injustes qu'il assène.

Prenons quelques exemples. Lors d'un dialogue, Stella demande à une collègue ce qu'elle dirait à sa fille pour la protéger de la violence de ce monde. La collègue répond qu'elle lui conseillerait de se méfier des hommes bizarres. Ce à quoi Stella répond : "Bizarres" ? Et sa collègue précise alors : "Ben... des hommes quoi."
Voilà comment un conseil sain (se méfier des types louches) devient "il faut se méfier de tous les hommes". Car dans cette série, les hommes sont considérés comme tous responsables des crimes de quelques-uns. Ce qui est non seulement injuste, illégal, mais proprement délirant. Un crime relève de la responsabilité individuelle, pas d'un genre entier ou d'une race entière. Mais le wokisme, lui, permet cela grâce à la culpabilité par association. C'est exactement la même dérive que l'on retrouve dans l'anti-racisme wokiste, où des gens qui n'ont jamais été esclaves en viennent à demander des réparations à des gens qui n'ont jamais été esclavagistes. Là c'est pareil mais au niveau de la misogynie et du sexisme. Grosso modo, si vous aidez une grand-mère à traverser la rue, vous êtes un salaud parce que vous la rabaissez alors qu'elle n'a rien demandé. Mais si vous ne l'aidez pas, vous êtes un salaud parce que vous ignorez une personne qui a peut-être besoin d'aide. On a déjà vu ce raisonnement délirant avec la condamnation, par exemple, de l'œuvre de Blyton, jugée sexiste parce qu'elle présente des personnages trop féminins et des personnages... pas assez féminins. Ne cherchez pas la logique, il n'y en a pas, dans le wokisme tout se vaut car vous êtes coupables par nature et non par vos actes. 

Il faut se méfier des généralités, même si elles peuvent avoir un sens. Si je dis "les Français sont moins rigoureux que les Allemands" ou "les Japonais sont plus travailleurs que les Français", ces généralités fonctionnent car la majorité des gens qui sont visés correspondent à ce que l'on énonce. Il y a bien entendu des exceptions, sur plusieurs millions de personnes, vous trouverez des Allemands laxistes et des Japonais fainéants, mais globalement, ça reste une vérité (prouvée par des constatations, des études, des faits). Par contre, si vous dites "les hommes constituent un danger pour les femmes", l'affirmation est fausse parce que la majorité des hommes n'agressent pas les femmes. Dans cet exemple, l'agresseur est l'exception. Et sa responsabilité est individuelle, pas collective. D'ailleurs, si au lieu des hommes, on tenait les mêmes propos sur les femmes, les Noirs ou les homosexuels, en généralisant le comportement spécifique de quelques exceptions, cela donnerait lieu à un tollé, et jamais une telle fiction ne pourrait être produite. Mais si vous tapez sur des hommes blancs et hétéro, vous pouvez dire les pires conneries, ça passe. Ben non, les gens sont définis n'ont par ce qu'ils sont mais par ce qu'ils font, s'ils se comportent bien, ils n'ont pas à être associés à des criminels, parce que ça, ça s'appelle une injustice. Et les injustices s'additionnent et créent du ressentiment et de la violence, elles ne corrigent pas les précédentes. 

Alors, parfois, il y a tout de même des choses vraies, bien que très naïves. Par exemple, un personnage déclare que la plus grande peur des hommes, à propos des femmes, c'est qu'elles se moquent d'eux, alors que la plus grande peur des femmes, à propos des hommes, c'est qu'ils les tuent. Ces propos soulignent une différence physique évidente. Mais ils passent sous silence que le plus grand danger pour les hommes, ce ne sont pas les moqueries des femmes mais bien les autres hommes. En tout cas, ceux qui ont un comportement criminel. 

Outre quelques petites piqûres régulières de rappel, la série est gangrénée par certains monologues étalant les poncifs habituels du féminisme wokiste. Souvent de manière très maladroite d'ailleurs. Ainsi, lors d'une scène, Stella va dire à une collègue qu'elles ont toutes deux choisi de bosser dans un secteur "patriarcal, militariste et oppresseur" et qu'elles doivent faire avec.
Mais... Stella, c'est le grand patron de l'équipe ! C'est elle qui détient l'autorité, qui dit "fait ci, fait ça", elle va même jusqu'à envoyer ses inspecteurs d'un claquement de doigt dans sa chambre d'hôtel pour les sauter (un tel comportement serait jugé indigne s'il concernait un homme, mais là, apparemment, ça passe). C'est elle le boss, c'est elle qui a le pouvoir absolu, mais elle pleurniche sur le patriarcat ! Faut le faire quand même...

Bref, cette idéologie puante et déviante est tellement omniprésente que ça finit par plomber la série et sortir le spectateur de l'histoire. Encore une fois, s'il s'agissait de condamner des criminels et des comportements déviants, il n'y aurait aucun problème, mais se servir de cas exceptionnels pour en déduire de fausses généralités sur la moitié de l'humanité (enfin, non, pas la moitié exactement, seuls les hommes blancs sont concernés visiblement, d'ailleurs, c'est la seule série récente où l'on a un casting masculin à 100 % blanc, vu que ces personnages sont considérés "inbon"), alors c'est inique et stupide.
Mais l'iniquité et la stupidité n'ont jamais gêné les wokistes. Ça fait même partie du pack en fait.




+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Une saison 1 excellente.
  • Une écriture nerveuse et tendue.
  • Un bon casting.


  • L'idéologie répugnante qui fait de cette fiction le vecteur d'une propagande abjecte et dénuée de sens.
  • Quelques éléments gore loin d'être indispensables.
  • Quelques longueurs.