Great Lakes Avengers : Misassembled
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Retour sur probablement la meilleure saga des "bras cassés" du Marvelverse.

En 2005, dans le sillage de la dissolution des Vengeurs (Avengers : Disassembled, cf. notre Chronologie Marvel), sort le premier arc, écrit par Dan Slott et intitulé Misassembled, de la série GLA. Le sigle GLA signifie bien entendu Great Lakes Avengers, probablement l'équipe la plus étrange (et drôle) de la Maison des Idées. Il n'est peut-être pas inutile de les présenter un peu. Créés à la base par John Byrne, les Vengeurs des Grands Lacs sont composés de Mister Immortal, Flatman, Doorman, Big Bertha et Dinah Soar. Évoluant dans les environs de Milwaukee, ces super-héros sont dotés de pouvoirs assez... limités. Mr Immortal ne peut pas mourir (et c'est tout, pas de super-force ou quoi que ce soit d'autre, il se contente de ressusciter), Big Bertha peut prendre des centaines de kilos (et s'en débarrasser en vomissant !), Flatman, comme son nom l'indique, est juste plat, Doorman peut se servir de son corps pour créer des portails (qui aboutissent juste à côté de l'endroit où il se trouve), et Dinah est une sorte de... ptéranodon.

Ensemble, ils forment donc un groupe de justiciers qu'ils appellent GLA par admiration pour les Avengers. Ils seront même un temps coachés par Hawkeye et Mockingbird. Cependant, leur carrière est surtout faite d'exploits très minimalistes (ça va du sauvetage d'un chat dans un arbre au fait d'aider quelqu'un à rentrer chez lui quand il a perdu ses clefs).
C'est donc une sorte de version décalée des Vengeurs. Avec un côté humoristique très prononcé, à la Deadpool, sauf que ce dernier est plus ou moins cinglé, ce qui amoindrit quelque peu le côté comique de certaines situations, qu'il déclenche volontairement, alors que les GLA veulent vraiment bien faire et se rêvent en héros sauvant le monde.


C'est peu de dire que Dan Slott ne nous a guère emballés dans son long run sur Amazing Spider-Man (cf. entre autres cet article), si ce n'est lors de la période Superior, intéressante et bien écrite. L'auteur a cependant du talent et un réel savoir-faire, dont il donne la pleine mesure sur GLA : Misassembled. Dans ce récit en quatre épisodes, les Great Lakes Avengers vont être amenés à sauver l'univers entier, rien que ça ! Autant dire qu'ils n'ont clairement pas l'habitude. Surtout, Slott va peu à peu exposer et développer le passé et la psychologie de chacun des personnages. Ce qui a pour effet de leur donner une dimension plus humaine, voire tragique (en plus de leur côté humoristique, toujours présent). Car certains vivent des drames et se trimballent un paquet de complexes et de problèmes personnels, ce qui donne lieu parfois à des scènes d'un humour très noir.

Mieux encore, Slott va se permettre de jouer avec des thématiques délicates en défonçant carrément l'habituel "politiquement correct" : il évoque le suicide, la boulimie, les pratiques SM ou l'alcoolisme avec un cynisme jouissif et une liberté de ton qu'il n'a certainement pas sur des séries plus en vue.
Bref, c'est violent, sanglant, osé et carrément bien foutu ! D'autant que les dessins de Paul Pelletier, d'une grande qualité, permettent aux protagonistes d'évoluer dans un cadre réaliste qui renforce le côté percutant de certaines scènes.
Bien entendu, l'aspect "héros de seconde zone" est totalement conservé. L'on verra notamment les membres de l'équipe essayer de recruter à New York, ce qui offrira quelques revers d'anthologie à ces pauvres GLA. Slott incorpore également de nouveaux membres, dont Écureuillette, alias Squirrel Girl en VO, et le Criquet (son passage éclair vaut à lui seul le détour).

Si vous souhaitez vous marrer un bon coup, lire du vrai bon Slott et découvrir des personnages secondaires attachants, GLA est la série qu'il vous faut.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un vrai vent de fraîcheur apporté par ces Avengers du pauvre !
  • Un humour caustique, abordant des sujets parfois difficiles.
  • La grande qualité d'écriture des personnages.
  • La qualité graphique.

  • Pas grand-chose à signaler, si ce n'est peut-être la menace que les GLA doivent gérer, un peu trop cosmique pour un titre habituellement plus terre-à-terre. Mais bon, c'est vraiment pour ergoter.