À mille lieues d’une frange des mangas grand public aux graphismes et aux scénarii passe-partout, remâchés, convenus ou très codifiés avec des grands yeux, des cheveux en pétards, des tempêtes de pétales de cerisiers, des super-pouvoirs, de l’amour en guimauve et des jupettes ras-la-touffe, gros plan sur quatre mangakas qui proposent des histoires différentes, étonnantes et plus matures, se jouant du pont qu’ils lancent entre l’Orient et l’Occident.



La Blue Girl

Ce manga débordant de créatures libidineuses et tentaculaires de Toshio Maeda — à qui on doit le célèbre Urostukidôji — sera bientôt publié en français grâce à Black Box. Comme à son habitude, l’éditeur lance le titre via un financement participatif depuis sa propre boutique.
La Blue Girl conte les aventures d’une ninja chasseuse de démons, Miko Mido, aidée par son petit compagnon face au monde des Ténèbres. La jeune femme va se retrouver coincée par ses adversaires dans de nombreuses situations scabreuses. La Blue Girl, éditée par feu BD Érogène en 2003, est devenue difficilement trouvable. Datant de 1992, ce manga réjouira les amateurs de graphismes léchés avec une héroïne habillée comme une starlette de l’époque, quand elle ne se retrouve pas dévêtue.
Un mélange d’action, d’humour et de pornographie.




Japon Hurlant

À la fin de cette année, les éditons Black Box incorporeront à leur catalogue les œuvres de Shûhô Itahashi, un mangaka qui débuta dans les années 80. Son graphisme et ses thématiques sont dans la mouvance de ce que l’on pouvait lire dans des magazines type Metal Hurlant : de l’action, de la science-fiction et des villes-mondes étonnantes.
En 1989, Eclipse Comic, éditeur américain, a publié Cyber 7. En 1986, au Japon, Aï City, un des mangas de SF les plus populaires de l'auteur, a eu le droit à une adaptation animée, dont le chaos scénaristique ne rend pourtant pas honneur à son travail, malgré quelques scènes soignées. Cette curiosité est trouvable en DVD (ou en VHS...).
Désormais, il reste à savoir quels titres vont être proposés par l’éditeur nantais.




Samouraï Cyber-Punk

Annoncé dès 2017, l’éditeur poitevin de manga, Le Lézard Noir, prépare toujours son anthologie de Shinobu Kaze, Violence & Peace.
Cet artiste a déjà été publié aux États-Unis, dans Heavy Metal et Epic Illustrated. Spiritualité, action et science-fiction font partie de son credo.
Violence & Peace comportera pas moins de six histoires réalisées entre 1976 et 1980, avec un graphisme influencé par les bandes dessinées occidentales, évoquant parfois le style de Druillet.




Fleurs de Métal

Toujours chez Le Lézard Noir, une anthologie de Baron Yoshimoto est en préparation.
Peu d’infos sur le contenu circulent, mais on devrait y retrouver des récits sombres, situés dans des milieux interlopes. Baron Yoshimoto est un artiste étonnant : il commença comme mangaka, avant de devenir peintre. Pour les curieux, The Troublemakers est un recueil disponible en anglais. Il compte plusieurs nouvelles de la fin des années 60 à début 70.
En octobre, outre-Atlantique, paraîtra un artbook dans lequel de nombreuses illustrations détaillées, aux traits élégants, seront reproduites : personnages déifiés, mélanges de tradition et de modernité, fleurs à foison et délinquants tatoués...

Site officiel de l’artiste.