Strangers : Prey at Night
Publié le
9.12.19
Par
Nolt
Ah, le bon vieux film d'horreur qui accumule les clichés et les comportements idiots, on se dit en général que c'est une époque révolue, que plus personne n'ose écrire et réaliser des thrillers sans originalité ni vraisemblance ? Eh bien non, on a même eu droit l'année dernière à un candidat au titre du plus beau représentant de ce genre.
Et il s'intitule Strangers : Prey at Night.
Alors, l'histoire. Dans la famille Crétin, voilà le papa, la maman, le fiston et la fille un peu rebelle que l'on va ramener en pension. Mais, avant cela, pour resserrer les liens, papa et maman Crétin on l'idée de s'arrêter dans un camping désert, où ils s'installent joyeusement dans un bungalow afin de jouer aux cartes.
Mais la fille rebelle n'aime pas ça les jeux de cartes. Elle préfère aller fumer une clope dehors, comme une vraie rebelle qui se tartine le fion de l'état de ses poumons. Elle est bientôt rejointe par son frère, qui lui est un crétin raisonnable qui va lui donner plein de bons conseils. D'ailleurs, lorsqu'ils trouvent une baraque grande ouverte, ils ont tous les deux la brillante idée d'aller farfouiller dedans. C'est là qu'ils découvrent un premier cadavre et que les décisions intelligentes vont s'accumuler.
Bien, maintenant qu'on a un peu planté le décor, voyons plus précisément ce qu'est ce... truc. Réalisé par Johannes Roberts, qui visiblement est au cinéma ce que Francky Vincent est à l'art lyrique, ce long métrage est écrit par Ben Ketai et Bryan Bertino. D'après des personnages créés par Bertino (apparemment, il tenait à ce qu'on précise ce fait, et effectivement, ça serait dommage de ne pas revendiquer la paternité de tels couillons).
S'être mis à deux pour pondre une saloperie pareille, c'est déjà en soi un petit exploit. Car tous les poncifs du genre sont méticuleusement étalés, au point que l'on pourrait croire à une parodie s'il n'y avait pas une absence totale d'humour et de second degré. Les personnages se séparent en faisant des groupes de 2, puis des groupes de 1, ils n'achèvent pas (évidemment !) les tarés qui veulent les trucider, ils se mettent systématiquement en danger de la manière la plus idiote possible, les tueurs se "téléportent" toujours au bon endroit au bon moment, bref, un festival. Et précisons qu'il n'y a aucun "spoiler" dans ce qui suit. Il est virtuellement impossible de "gâcher" un tel navet (du moins, les scénaristes s'en sont très bien chargés tout seuls).
Commençons par maman Crétin. Elle est dans la salle de bain, une gamine équipée d'un couteau enfonce la porte, et elle, au lieu de se défendre... elle lui tourne le dos. Elle s'obstine, vraiment, à se faire charcuter de dos, sans jamais faire un geste pour tenter de maîtriser une ado. Du coup, on est bien content quand maman Crétin se fait buter. Bien fait, connasse, t'avais qu'à pas avoir un QI inférieur à ta pointure de godasse !
Toujours être dos à l'agresseur. La Base. |
Malgré ça, il parvient à s’assommer sous la "violence" du choc. Quand il revient à lui, un tueur s’assoit dans la caisse, sur le siège passager. Papa Crétin ne peut pas s'enfuir (il s'est empalé sur un morceau de bois qui a traversé la bagnole, haha), mais bon, il a l'usage de ses bras, il pourrait résister un peu, mettre un pain au mec, non, il se contente de pleurnicher. Du coup, il y passe. Bien fait aussi !
Rendu à ce moment-là du film, c'est déjà insupportable. Tout est tellement con, que ce soit les réactions des personnages, les effets téléphonés, les blessures aux effets surprenants, que l'on n'a qu'une seule envie : qu'ils crèvent tous le plus rapidement possible.
Mais c'est long, parce que la fille rebelle et le frangin Crétin ont de la ressource. Étonnamment même de ressource pour des gens à ce point dénués de cerveau. À un moment donné par exemple, le frère a un flingue dans la main. Il tient en joue l'un des tueurs (tueurs qui viennent de buter sa mère et blesser grièvement son père et sa sœur). Qu'est-ce qu'il fait ? Il bute le taré ? Non, il le tient en joue puis s'enfuit, avant de trouver le moyen de perdre le flingue !!
Ah, mais quel con !!
Et puis, il faut voir la scène quand le père file le flingue au fils. Il lui demande s'il sait s'en servir (un revolver, il n'y a rien de plus simple, en même temps, bon, il y a bien des gens qui ne savent pas apparemment se servir d'une boussole, donc ne sous-estimons pas les abrutis), il répond "non", et le père lui dit "tu le charges et tu appuies sur la détente" (ou un truc dans le genre). Déjà, qui, au nom du ciel, a besoin qu'on lui explique une telle évidence ?? En outre, l'explication est débile, ça revient à dire, pour quelqu'un qui ne sait pas piloter un avion, "tu décolles et tu voles jusqu'à ta destination".
Il y aurait encore beaucoup à dire, comme le flic, qui se fait tuer de la manière la plus improbable qui soit, alors que la fille voit parfaitement arriver le meurtrier. On se tape en plus, évidemment, la fausse mort du dernier méchant. Quant aux motivations des tueurs (de la famille Tueur, en fait), elles sont inexistantes. Pourquoi vous faites ça ? "Pourquoi pas ?" répondra l'un des demeurés. Ah ben, attention, ça philosophe sévère, on sent le brainstorm jusqu'au bout de la nuit...
Arrrh, tout est tellement stupide et d'une pauvreté affligeante que ça donne des envies de meurtre. Et le meilleur pour la fin : un joli "rien ne sert de courir" sur l'affiche et le DVD de la VF (ben, si, parfois, il vaut mieux courir que de ne rien faire) et un magnifique "d'après des faits réels". Si c'est exact, si ces gens se sont fait buter de la manière dont le film le décrit, alors il ne s'agit pas de meurtres mais de sélection naturelle. Merci Darwin et tant pis pour la famille Crétin.
Un catalogue de tout ce qu'il est permis de rater et bâcler dans un récit.
Collector.
Attends petit, je vais t'apprendre à respirer par le dos, comme une baleine ! |
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