Hellrock - This is Metal
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Hellrock est un groupe de Heavy Metal formé en 2012 par Rémi Bonin (lead guitar) et Pascal Renaudat (rythmic guitar). Le duo recrute ensuite Thomas Dechambre (basse) et David Lienard (batterie). Quant au chant, le groupe approche en premier lieu le néerlandais Patrick Van Maurik, qui n'enregistrera finalement que deux titres. C'est en effet nul autre que Paul Eyssette qui assurera le poste, un chanteur que tout bon fan de Heavy connaît puisqu'il a sorti, en 2015, l'énormissime Children of Hate avec le groupe Heavylution. Si vous ne connaissez pas, foncez ! C'est assurément l'un des meilleurs albums français de la dernière décennie (et la concurrence est rude croyez-moi). Le grain de voix de Paul vous dira sans doute vaguement quelque chose, à mi-chemin entre deux grosses pointures anglaises si vous voyez ce que je veux dire...

L'album débute par l'éponyme This is Metal et dès les premières secondes, on devine que le groupe n'est pas là pour faire de la figuration. Les guitares nous entraînent tout de suite dans la danse : riffs et mélodies sont menés avec un savoir-faire et une efficacité plus que convaincants. Le chant quant à lui est à la hauteur de nos attentes. D'abord plutôt classique dans les couplets, c'est au moment des refrains que tout le talent de Paul explose. Cette maîtrise dans la montée des aigus est impressionnante. Puis le solo nous montre, au cas où on ne l'aurait pas encore compris, que Rémi est loin d'être gauche avec son instrument. 
Le deuxième titre, The Wanderer, confirme la tendance avec notamment un long solo et un pont très intéressant. Ensuite vient la ballade Outlaw, sur laquelle Paul laisse le micro à Patrick. Le chant reste très bon, cependant le changement de rythme mêlé à cette voix moins puissante peut faire un drôle d'effet. Et le problème sera le même avec Heartbeat Away. Mais pas d'inquiétude, Operation Citadel nous frappe d'entrée de jeu pour nous rappeler que les gars sont là pour faire du Heavy qui dépote. Don't Come Alone arrive ensuite, une composition plus simple mais toujours efficace, un peu plus groovy. Sailing to Atlantis commence tout doucement avec Paul qui se met presque à parler, puis vient s'ajouter la rythmique avant le début des hostilités, une compo très intéressante que l'on croit terminée à 5:30 mais non, les gars ont encore des choses à dire et ça continue pour se finir par un petit solo bien placé. 
On passe maintenant à ce qui est à mes yeux la pièce maîtresse du disque : Blood Red Line. Tout y est réuni : la guitare nous balance tout de suite une belle mélodie, puis le riff galopant, les lignes vocales sont top et le refrain est une petite tuerie où tous ces éléments se mêlent à merveille et sont mis en valeur, une réussite totale. The Savage from the Mountain, avec son riff ciselé, et King of Shame, dans la même veine que le titre éponyme, ne font pas tâche non plus. La conclusion est menée de belle manière par l’instrumental Epitath, où les guitares font encore une fois le show.

Il serait parfaitement ridicule de prétendre que quiconque peut réinventer un genre qui existe depuis 50 ans, mais Hellrock a vraisemblablement le talent pour ne pas se placer en pâle copie de grosses pointures tout en s'en inspirant. Le heavy qui nous est proposé ici est de très bonne qualité et fait de ce groupe un élément de la scène française sur lequel il faudra compter à l'avenir. 

Pour le moment, on peut largement savourer ce premier album.

Hellrock – This is Metal
Steel Shark Records – 2021
Site officiel du groupe
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+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Mélodies très inspirées.

  • Riffs très bons et efficaces.
  • La voix de Paul.

  • Les deux ballades, qui restent tout de même loin d'être mauvaises.
  • Pas de livret avec l'album, donc pas de paroles.