Star Wars : critique du premier manga de "La Haute République" !
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Série complète en deux tomes, Un équilibre fragile ajoute une énième pierre à l'édifice « cross-média » de Star Wars - La Haute République. Après les romans et les comics, c'est cette fois en manga que l'on explore cette période singulière de la saga. Sens de lecture français, noir et blanc habituel, 140 pages… que vaut ce premier volume paru chez l'éditeur nobi nobi ! ? Critique. 
 
C’est l’ère de la Haute République, nous explique la quatrième de couverture. L’expansion à travers les étoiles bat son plein. Les fameux Jedi, gardiens de la paix, sont chargés de protéger la République et d’entretenir l’espoir de ceux qui explorent les sombres recoins de la galaxie. Après la Grande Catastrophe, la jeune Jedi Lily Tora-Asi a été missionnée pour aider les réfugiés à s’installer sur Banchii, un monde inhabité dans le système d’Inugg, loin à l’intérieur de la Bordure Extérieure. Banchii est le site du nouveau temple Jedi dirigé par Maître Arkoff, le mentor wookiee de Lily, qui envisage le temple comme un refuge pour les nouveaux habitants et une étape pour les voyageurs. Tandis qu’elle doit gérer les arrivées des nouveaux colons et élucider d’étranges mystères sur cet avant-poste éloigné, Lily est tourmentée par une question : en fait-elle assez pour maintenir la paix dans la galaxie ? Mais lorsqu’un nouveau danger menace la colonie, la jeune Jedi devra relever le plus grand défi qu’elle ait eu à affronter jusqu’alors…
 
Pas besoin de détailler davantage la fiction, on y suit donc encore de nouveaux personnages. Lily et Arkoff notamment, tous deux très charismatiques. Le padawan de Lily, Keerin, et les deux novices Jedi Viv'Nia et Nima complètent la distribution. La seule tête familière de Star Wars présente est Stellan Gios ainsi que les fameux Drengir, au cœur d'un affrontement qui occupe une place importante dans le manga. Un combat peu épique, dramatique ou surprenant par ailleurs, c'est bien dommage…
 
Il y a un côté trop « sage » dans le récit qui perd en intensité ce qu'il gagne en simplicité lorsqu'il aborde des aspects « quotidiens » de la vie, comme planter des cultures, vivre ailleurs que chez soi, tenter d'aider à sa modeste échelle, etc. Dans ces cas, la bande dessinée est plaisante car, en zoomant ainsi sur des banalités, on découvre une parenthèse un peu inédite (bien que relativement courte) dans le canevas complexe qu'est La Haute République et ses dizaines de titres.
 
Le point fort du livre consiste à proposer deux protagonistes particulièrement solides, Arkoff – wookie impérial – et Lily et ses deux sabres laser. On espère grandement qu'ils seront dans d'autres œuvres sinon l'intérêt a posteriori de cette courte série en mangas sera peu élevé.
 
Chronologiquement parlant, Un équilibre fragile se déroule après La lumière des Jedi et en marge des découvertes des Drengils. Autant dire qu'il n'y a pas besoin d'en savoir énormément sur La Haute République pour se plonger dedans. L'histoire est signée Justina Ireland, déjà derrière Une épreuve de courage (ainsi que Hors de l'ombre et Mission catastrophe – pas encore chroniqués) et Shima Shinya, dont on connaît en France le manga indépendant Lost Lad London.


Au dessin, Mizuki Sakakibara (Tiger & Bunny) propose des planches élégantes, aux traits précis, permettant un découpage de l'action lisible et des visages reconnaissables. Cette patte très « propre » confère à Lily un style très noble et majestueux, à l'image des Chevaliers Jedi. Les codes classiques du manga étant respectés avec quelques traits d'humour graphiques, les amateurs de bandes dessinées japonaises seront en terrain connu et probablement conquis. Pour les autres, difficile probablement d'apprécier cette incursion qui est évidemment en noir et blanc et annule, de facto, l'incroyable terrain de jeu chromatique propre à Star Wars. Les combats aux sabres laser sont donc moins percutants, les Drengir peut-être moins impressionnants aussi…

En synthèse, ce premier tome d'Un équilibre fragile est un complément sympathique mais – pour l'instant – plutôt dispensable. Il devrait davantage séduire les fans de Star Wars férus de mangas plutôt que ceux qui favorisent les romans ou les comics. À voir si l'achat (6,95 € par volume) se justifie à terme avec le second et dernier opus, qui sortira le 5 octobre prochain (et qui permettra donc un bilan de la série afin de savoir si elle est ou non à conseiller, dans l'immédiat c'est trop tôt pour arbitrer).
 
On rappelle que tous nos articles sur Star Wars - La Haute République sont compilés dans cet index.
 
 

+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un complément sympathique, mettant en avant des choses « simples » qui manquaient parfois aux autres œuvres.
  • Les caractéristiques propres aux mangas fonctionnent bien.
  • Des dessins épurés de bonne facture.
  • Le côté noble et majestueux de Lily.
  • Un prix correct (6,95 €).


  • Un peu court…
  • Pas très épique, dramatique ou surprenant.
  • Quelques pages en couleur auraient été les bienvenues.