Écho #66 : the Nice House by the sea
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Vous vous souvenez du papier dans lequel on vous parlait de la nouvelle série en vogue de James Tynion IV ? C'était ici, et l'on vous en disait le plus grand bien, tout en achevant l'article par un vif encouragement à vous procurer les deux albums (chez Urban) avant la sortie annoncée de la suite.

Et la voici !

Le moins que nous puissions dire, c'est que l'attente a été récompensée, et que ce qui s'annonce est plus que prometteur. Pas facile pourtant d'enchaîner derrière un début aussi réussi : les auteurs se doivent de ne pas mécontenter un public acquis à leur cause en conservant une même qualité de production, en résolvant certains des mystères qui restaient en suspens tout en en préservant quelques autres pour pouvoir prolonger la série, mais sans trop tirer en longueur au risque de lasser. Il s'agit de trouver un équilibre assez subtil, d'innover tout en respectant la charte mise en place dans les premiers épisodes.

Le pari est pour l'heure réussi à la lecture du tome 3. Même contexte mais autre lieu et autres protagonistes : la fin du monde a eu lieu et quelques "élus" ont pu trouver refuge dans un endroit paradisiaque où tout a été pensé pour satisfaire leurs plus grands désirs. Cette fois, la villa de rêve est au bord de la mer, et le groupe de personnes vivant en autarcie, s'il s'appuie sur les mêmes critères de recrutement que ceux édictés par Vincent (le deus ex machina des deux premiers tomes), est totalement différent : on a là la crème de la crème, l'élite de l'humanité dans tous les domaines sélectionnés. Des individus plus âgés également, qui semblent prendre du bon temps et tirent le meilleur parti de leur situation. Sauf que... eux n'ont pas été recrutés par Vincent, mais "quelqu'un" d'autre. 

Et l'affaire se corse lorsqu'on découvre que l'un d'eux a des liens étroits avec le premier groupe... qui finit par débarquer.

Comme pour le tome 2, impossible de ne pas jeter un œil en arrière dans les précédents chapitres pour vérifier une assertion, une anecdote, une présence (même en arrière-plan) ou simplement une information. Ce satané scénariste maîtrise son sujet : deux des personnages de cette histoire étaient déjà évoqués dans le premier album, un peu à la sauvette, comme si de rien n'était. Mais tout se tient remarquablement. Le mystère s'épaissit, la tragédie s'envenime, les relations sociales et amoureuses prennent le pas sur la survie, l'émotion sur la logique, les sentiments sur le bon sens. Mensonges et trahisons, révélations et coups de théâtre se succèdent avec toujours cette faculté à surprendre tout en continuant à développer les caractères des protagonistes. Et l'on se régale encore du coup de crayon d'Álvaro Martinez Bueno qui nous gratifie toujours de sublimes couvertures.