Rétrospective Garth Ennis
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Petite sélection de comics très recommandés et signés Garth Ennis !

Si vous êtes déjà allé farfouiller dans la partie Dossiers du site, vous savez que nous revenons régulièrement sur les œuvres majeures de nombre d'auteurs (cf. ces dossiers consacrés à Bendis, Straczynski, Kirkman ou encore Miller). 
Garth Ennis, auteur à la fois étonnant et plus subtil qu'on pourrait le croire, mériterait bien un "Sur les traces de..." consacré à ses récits. Mais, en fait, nous avons déjà abordé l'essentiel dans de nombreux et très complets articles. Du coup, pour éviter une redite, nous vous proposons non pas un dossier mais une rétrospective regroupant quelques incontournables.

Bonne lecture !



THE BOYS

Peut-être la série la plus célèbre de l'auteur. Une déclinaison très pragmatique et osée du super-héroïsme, avec du sexe, de l'humour et de la violence à la clé !
Mais derrière les provocations, comme souvent avec Ennis, l'on peut aussi percevoir un vrai fond, sans parler de moments touchants.
À ne pas mettre entre toutes les mains, mais vivement conseillé si vous en avez assez de la vision trop proprette des super-slips !


PREACHER

Là encore, on est sur quelque chose de violent mais particulièrement bien pensé également.
Exit les super-héros, l'auteur évoque ici un prêtre très rock n'roll, un vampire plutôt badass, Dieu lui-même et une galerie de personnages assez déjantés (des anges pas si angéliques que ça en passant par des rednecks bien dégénérés).
Atroce par moments, dérangeant, drôle, futé voire sublime, bref, un putain de bon comic !
Article complet : Preacher


THE PUNISHER

Le Punisher fait déjà partie des personnages Marvel plutôt violents, mais sous la plume d'Ennis, il atteint des sommets inégalés !
Ici, on fait dans le gore, le non politiquement correct et l'humour noir. Très noir.
Le monde d'Ennis est sale, il transpire la douleur, la corruption, la haine... mais bien entendu, il ne s'agit pas de s'en délecter mais bien de condamner certaines dérives et, au milieu du cloaque, trouver parfois une flaque de beau, de bon... même si ce n'est que pour un temps.
Article complet : Le Punisher de Garth Ennis


LA PRO

Peut-être l'œuvre la moins connue de l'auteur, mais certainement pas la moins intéressante. Ni la moins sulfureuse.
Ennis aborde ici le complexe sujet de la prostitution avec toute la violence mais aussi la subtilité dont il sait faire preuve. Même si l'on est dans la parodie et l'outrance, des scènes plus touchantes viennent encadrer un propos pas si dénué de sens qu'on pourrait le penser au premier abord.
Et vous avez en prime quelques références qui devraient amuser les amateurs de comics mainstream.



CROSSED

Voilà, dans la longue liste des œuvres ultra-violentes écrites par Ennis, ce qui se fait sans doute de plus gore et transgressif. Le scénariste va ici très loin, s'autorisant à aborder toutes les perversions, ou presque. 
Moins de fond dans cette histoire que d'habitude cependant, même si ce traitement très instinctif et animal de la survie et du post-ap ne manque pas d'intérêt et d'éléments qui interrogent notre conscience (et il n'est pas inintéressant de signaler qu'Alan Moore lui-même s'est cassé les dents sur le sujet, en prenant la suite, quelques années après). 
Un bon gros défouloir, glaçant, mais drôle parfois malgré tout.
Article complet : Crossed


CALIBAN

Nouveau virage radical de l'auteur qui plonge ici dans une SF horrifique aux relents lovecraftiens.
On lorgne ici clairement du côté d'Alien ou Event Horizon, avec des situations certes déjà vues mais un véritable savoir-faire narratif et, notamment, des personnages féminins bien mis en valeur.
Ajoutez à ça des dialogues percutants et une vision assez sombre d'un futur possible, et voilà encore une histoire bigrement conseillée !


FURY

Deuxième titre Marvel de cette collection, ce Fury inaugura à l'époque le label Max de l'éditeur, c'est-à-dire une gamme de comics hors continuité et clairement orientée vers un lectorat adulte.
L'on retrouve ici les gimmicks de l'auteur, que ce soit le loser décalé, le monstre de foire ou les allusions sexuelles quelque peu acides.
De l'action, de l'humour, du cynisme... bref, une mini-série efficace et musclée.


JUST A PILGRIM

Ce qu'il y a de bien avec Ennis, c'est qu'il n'a pas peur de voir grand et d'aller tâter des grands espaces à l'occasion. Ici, l'on est en plein western mâtiné de post-ap, avec toujours les mêmes ingrédients (violence, transgressions et cynisme) mais aussi une grande intelligence dans l'écriture et la thématique abordée, sans parler d'une originalité certaine (en termes de bestioles autant que de comportements).
Un pèlerin bousculé par la vie, brut et sans concession, mais que l'on prend plaisir à suivre.
Article complet : Just a Pilgrim


JIMMY'S BASTARDS

Ici, Ennis s'en prend à une icone de la pop culture et nous livre une vision très... personnelle du mythe de l'agent secret, séducteur et quasiment invincible.
On lorgne bien entendu du côté de James Bond, mais toujours accommodé à la sauce Ennis, à savoir en y insufflant beaucoup de second degré, de vannes osées mais aussi quelques réflexions pertinentes et bien placées, et toujours un brin d'amertume. Et beaucoup d'hémoglobine et de tripes, bien sûr.
Article complet : Jimmy's Bastards 


RED TEAM

Un petit Ennis ici, ça peut arriver même si c'est rare.
L'intrigue se résume à un polar très classique, presque convenu, ce qui surprend de la part de l'auteur.
Outre le manque d'ambition du propos, l'on retiendra surtout des personnages caricaturaux, pas mal d'invraisemblances et une narration presque engoncée dans un conformisme qui ne sied guère à l'auteur. 
Pas forcément nul, mais très fade en comparaison des autres travaux d'Ennis.
Article complet : Red Team


DICKS

Bon, soyons honnête, ce n'est pas ce comic que l'on vous conseille absolument. C'est même sans doute le plus faible de la liste. L'on est ici en face d'un récit cartoonesque et très régressif, à base de gros mots, de vomi, de pets, de caca et de sperme... et ce n'est pas un cocktail très digeste, avouons-le. Après, il s'agit de second degré totalement assumé et certaines blagues font sourire, mais ce n'est certainement pas par ça qu'il faut commencer pour découvrir Ennis, vous n'en auriez qu'une image imparfaite et très limitée.
Ceci dit, il nous semblait important d'évoquer aussi cette facette de l'auteur pour que ce tour d'horizon soit le plus complet possible.



À noter : ce qui précède constitue une sélection, nous sommes très loin d'avoir fait le tour de tous les travaux de l'auteur. Il a écrit notamment de nombreux autres récits indépendants mais aussi du Batman, du Judge Dredd ou encore des mini-séries liées à The Authority (cf. la Parenthèse de Virgul #26).