Mission Antarctique
Publié le
29.8.24
Par
Nolt
On retrouve Lefranc dans une aventure uchronique et glacée : Mission Antarctique.
Guy Lefranc, célèbre reporter, vient d'être contacté pour une mission aussi dangereuse qu'inattendue. Il doit en effet se rendre en Tchécoslovaquie afin de prendre la place d'un pilote dont il est le sosie pour ensuite rejoindre... une base nazie en Nouvelle Souabe !
En effet, les Allemands aurait établi une base ultra-secrète dans cette région polaire bien avant le début de la guerre. Après la défaite du IIIe Reich, ingénieurs et soldats seraient restés sur place et, disposant de matériels divers, ils auraient continué à développer l'une des armes secrètes du Führer : le Haunebu, une sorte de soucoupe volante, ultra-rapide et puissamment armée.
Évidemment, en pleine guerre froide, Occidentaux et Russes souhaiteraient mettre la main sur une telle arme. Lefranc va donc devoir affronter nazis, communistes et peut-être même décider du sort de l'humanité...
Voilà donc un album auquel n'a évidemment pas participé le regretté Jacques Martin, papa d'Alix et Lefranc (cf. ce First Look consacré à La Grande Menace), puisqu'il est sorti en 2015 chez Casterman. Le scénario est signé François Corteggiani, les dessins sont de Christophe Alvès et la colorisation de Bonaventure (ah bon, il n'a pas de prénom ?).
Niveau graphisme, aucun souci, Lefranc a une bonne tête (il ne paraît pas trop jeune comme ça a pu être le cas parfois), les décors sont superbes, tout comme les différents aéronefs. En ce qui concerne l'essentiel, c'est-à-dire l'histoire, nous allons voir qu'il y a du bon et du moins bon.
Tout d'abord, l'idée de départ est assez intrigante et basée sur de véritables rumeurs. L'introduction est efficace et la présentation de la mission fait habilement référence à des éléments historiques mais aussi par exemple aux Montagnes Hallucinées de Lovecraft. Cette entrée en matière permet d'installer une atmosphère mystérieuse et un brin de réalisme.
Par contre, le développement du récit est bien moins efficace, notamment toute la partie se déroulant sur la base. Les différentes péripéties s'enchaînent sans beaucoup de suspense ou d'effets. Tout reste assez convenu, jusqu'à la participation (encore !) de l'incontournable Axel Borg. La conclusion, avec fusillade, fin ouverte permettant une éventuelle suite et une petite pirouette du héros, manque là aussi d'originalité ou d'efficacité dans la mise en scène.
Ainsi, malgré le format 54 planches (on n'est tout de même encore loin du bien plus confortable format 70 planches adopté sur certains Jérôme K. Jérôme Bloche), on ne peut s'empêcher de trouver cette aventure bien terne et étriquée. Ce n'est pas désagréable à suivre, certes, mais ça manque cruellement de rebondissements percutants et de véritable tension. D'autant qu'il y avait là de quoi faire avec un décor impressionnant, un dilemme moral intéressant et un engin volant fascinant.
Bref, un album plutôt moyen qui illustre bien la qualité très variable de la série.
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