Publié le
31.5.15
Par
Nolt
Les Sélections UMAC nous permettent d'aborder de nombreux sujets, comme la musique, les polars au cinéma, les séries TV, les romans SF ou encore humoristiques. Cette fois, c'est de jeux vidéo et de guerre qu'il s'agit puisque nous allons aborder le wargame au travers de "légendes" ou "ancêtres" de la simulation de bataille numérique.
Nous nous sommes pour cela limités aux jeux en tour par tour et relativement grand public.
Tobruk 1942 - Du Sable et des Blindés
Nous commençons notre voyage dans le temps en allant à la rencontre d'un des dinosaures du genre, Tobruk 1942 sur Amstrad.
Nous sommes en 1986 et, forcément, la fenêtre principale, qui représente une petite partie de l'Afrique du Nord (s'étendant de Tobrouk à Gazala et Bir Hakeim), est d'une austérité qui aujourd'hui peut prêter à sourire : villes et unités sont représentées par de simples carrés, non illustrés, et rien ne figure sur la carte si ce n'est quelques routes et un vague relief.
Mais bon, l'essentiel dans un jeu de ce genre n'est de toute façon pas l'aspect graphique. Heureusement en ce qui concerne les développeurs de Tobruk.
Le défi reste cependant relativement simple. Bien que l'on puisse jouer indifféremment les forces de l'Axe ou les Alliés, c'est surtout la coalition germano-italienne qui s'avère la plus intéressante à incarner (les alliés étant cantonnés à un rôle défensif et à une quasi immobilité).
Une large zone minée empêche une progression rapide vers l'est. La seule stratégie possible consiste à laisser les lentes divisions italiennes s'occuper du déminage pendant que les divisions de panzers vont, elles, foncer vers le sud. Une fois le verrou de Bir Hakeim liquidé, il suffit ensuite que les forces allemandes remontent vers le nord pour faire la jonction avec les italiens.
Pas une grande liberté de manœuvre, c'est clair, mais une petite subtilité quand même concernant l'appui aérien. En effet, chaque bombardement se décide un tour à l'avance. Si l'adversaire déplace ses troupes entre-temps, on ne largue alors ses bombes que sur des dunes de sable (cette subtilité se contre tout de même facilement lorsqu'on joue l'Axe puisqu'il suffit de bombarder uniquement les villes pour avoir un taux d'efficacité optimum).
Joie et bonheur : plein de petits carrés sur une carte orange ! |
Avec le recul, rien de bien folichon, mais l'impression à l'époque de peser sur l'issue d'une bataille historique donnait tout son charme à ce petit jeu.
Battlefield Germany - Quand la Guerre Froide monte en température
Un an plus tard, Battlefield Germany, sorti en France sous le nom Bataille pour RFA, met une bonne claque à ce bon vieux Tobruk en proposant un champ de bataille bien plus vaste et des unités bénéficiant de silhouettes.
Cette fois, il ne s'agit plus de la seconde guerre mondiale mais d'un hypothétique conflit opposant les forces de l'OTAN à celles du Pacte de Varsovie. Eh oui, les années 80, ce n'était pas que Jeanne Mas et la Compagnie Créole, il y avait aussi la menace soviétique.
L'aire de jeu est cette fois bien plus grande puisqu'elle couvre toute l'Europe centrale (en fait, la RFA et la RDA, le Benelux, le nord-est de la France, ainsi qu'une partie de la Suisse, de l'Autriche, de la Tchécoslovaquie et de la Pologne).
Là encore, l'on peut choisir le camp que l'on souhaite incarner. Il est d'ailleurs très facile de gagner avec l'un ou l'autre malgré la supériorité soviétique en matière de blindés.
Contrairement à Tobruk et son environnement désertique, la carte est ici plus variée, avec des hexagones représentant les différents types de terrain (forêts, montagnes, plaines...).
Le conflit est conventionnel, c'est-à-dire qu'il est impossible d'utiliser des armes nucléaires, même tactiques. L'appui aérien, présent, est représenté par des "points" à attribuer, chaque tour, à chaque assaut.
Pour l'essentiel, il suffit de bien bourriner (en empilant un maximum d'unités autour de la cible choisie) et en général, ça passe, l'intelligence artificielle faisant justement preuve d'une intelligence très limitée.
Comparé à Tobruk, c'est presque beau... |
Le petit plus provient des unités nationales très variées. Les français font même une apparition tardivement dans le jeu avec la (pour le coup mal nommée) FAR (Force d'Action Rapide).
À noter qu'il est impossible de franchir les reliefs et de violer la neutralité de la Suisse.
Malgré ce qui paraissait être à l'époque une carte immense, et un incroyable nombre d'unités, la prise en main était facile et le défi modeste.
Fantasy General - Haches, Sorciers et Gobelins
L'on entre dans la période moderne avec Fantasy General, un wargame d'Heroic Fantasy basé sur le moteur du célèbre Panzer General.
L'on est tout de même dix ans plus tard (et sur PC), autant dire que l'aspect visuel n'a plus rien à voir. Les cartes sont fort belles et les illustrations, servant à présenter chaque unité, sont magnifiques.
Surtout, le monde imaginaire présenté ici change un peu (au moins pour l'ambiance si ce n'est le système de jeu) des traditionnels wargames basés sur les conflits modernes.
Pour les unités par contre, les grandes "familles" sont toujours là, même si les dragons remplacent les Messerschmitt.
Une longue campagne propose un défi plutôt relevé (permettant de conserver ses unités survivantes, de scénario en scénario). Mieux encore, un éditeur permet de scénariser ses propres batailles, rallongeant d'autant la durée de vie.
Les unités sont nombreuses et extrêmement variées : engins de siège, bestioles volantes, sorciers, héros, samouraïs, légionnaires, morts-vivants, canons, ballons dirigeables, orcs, bref, de quoi renforcer nettement l'aspect gestion (chaque unité ayant un coût et des capacités spécifiques, par exemple une défense plus ou moins grande contre la magie).
Des dirigeables, des machins à vapeur, des chevaliers, des orcs, un bel assortiment quoi. |
Enfin, le choix d'un Champion, en début de partie, permettait de disposer de divers bonus (guérison, expérience, coûts réduits, moral, etc.) face au terrible Seigneur de l'Ombre.
Une stratégie demandant un minimum de subtilité, un graphisme agréable, des musiques d'ambiance excellentes et la possibilité de créer ses propres scénarios, le tout dans un univers à la Tolkien, ont rendu ce jeu mythique.
Advanced Tactics WWII - Histoire et Uchronie
Plus récemment encore, Advanced Tactics : World War II s'est révélé plutôt intéressant en ce qui concerne le terrain, pourtant encombré, de la seconde guerre mondiale.
Tout d'abord, Advanced Tactics permet une certaine liberté dans la composition des unités, tout en restant aisément compréhensible et accessible.
Chaque unité, symbolisée par une icône sur la carte, va en effet être composée d'éléments de base servant à la définir, ces derniers apparaissant dans la partie inférieure droite de l'écran.
Par exemple, une unité blindée ne sera pas uniquement définie par cet aspect mais pourra être composée bien évidemment de tanks mais aussi de divers éléments de soutien, tels que mortiers, bazookas, mitrailleuses lourdes, halftracks, etc.
Bien sûr, il faut conserver une certaine logique dans la composition de ces unités. Une unité d'infanterie par exemple aura besoin de camions pour la rendre motorisée, donc plus mobile.
Les éléments qui composent une unité sont illustrés et cliquables, offrant ainsi une petite explication sur leur rôle tactique. |
Dans Advanced Tactics, comme bien souvent dans les wargames, l'approvisionnement tient un rôle capital. Il est impossible, comme dans la réalité, de foncer dans le tas sans se préoccuper de ce que les unités reçoivent comme matériel, carburant, munitions, etc.
Une unité coupée de ses lignes va vite devenir totalement inutile si l'on n'y prend garde (elle ne pourra plus se déplacer ni même se défendre efficacement). L'hiver (les saisons étant gérées) rend ce point encore plus crucial. Et croyez-moi, vous verrez vite pourquoi le beau temps est l'ami de tout stratège.
Là où ce jeu possède une particularité excitante, permettant une grande liberté, c'est dans sa gestion des options "politiques", qui vont jouer un grand rôle parfois dans l'issue d'un scénario.
Prenons la bataille intitulée Der Endsieg. Il s'agit de l'ultime assaut des alliés contre le Reich. Les soldats allemands vont maintenant se battre sur leur propre territoire, ils sont dans une situation désespérée.
Nous connaissons tous l'issue historique du conflit, il est donc toujours plus intéressant sur un plan militaire de prendre le camp des "perdants", afin de relever un défi plus ambitieux.
Toutes les unités peuvent être upgradées, moyennant un coût évidemment. |
Si l'on joue le scénario tel quel, avec un souci de la réalité historique, il est extrêmement difficile, pour le camp allemand, de faire face. Aussi, d'intéressantes options politiques ont été ajoutées, afin de quitter l'Histoire pure et de basculer dans l'uchronie.
L'option Wunderwaffen (la plus proche de la réalité) permet aux allemands de bénéficier d'un bonus de "political points", permettant notamment de mettre en œuvre plus d'unités. L'option Hitler's Last Hope se base sur un conflit qui, en avril 1945, dégénère et oppose alliés et soviétiques. Mais, surtout, l'option à l'effet le plus dévastateur est Himmler's Diplomacy. Dans ce cas de figure, les allemands parviennent à signer une trêve séparée avec les alliés, ce qui va avoir des conséquences énormes.
Bon, au niveau de la crédibilité stratégique, on va voir que c'est un peu n'importe quoi, mais au niveau du jeu, on peut appliquer ce que j'appellerais la technique de la "baffe aller-retour".
Vous avez donc enclenché l'option Himmler's Diplomacy mais ce brave Heinrich a besoin de temps pour convaincre les alliés. Or, l'on n'est qu'en décembre 1944. Il va falloir temporiser.
Même si c'est sur le front est qu'il faut se concentrer, l'erreur à ne pas commettre est de ne pas suffisamment résister à l'ouest. Notamment parce qu'il ne faut pas perdre trop de villes qui sont autant de points stratégiques et de moyens de production. Les premiers tours sont donc très durs, on morfle sévère. Par contre, dès que la trêve est signée, non seulement la totalité de l'approvisionnement peut être basculée à l'est, mais les armées présentes sur le front ouest vont pouvoir être envoyées vers les Russes fissa (enfin, ça dépendra de leur mobilité, il est important de mécaniser toutes ces unités dans les premiers tours).
Berlin (en haut, à gauche), terriblement proche du rouleau-compresseur russe. |
Même si la bataille est longue, les Allemands (si vous ne faites pas trop le mariole) finissent par triompher. Jusqu'ici, ça peut encore se tenir d'un point de vue géopolitique. Par contre, une fois les soviétiques balayés, rien ne vous empêche de réaffecter l'ensemble de vos armées à l'ouest, d'attendre un peu pour les renforcer (quitte à ce que cela prenne des mois, voire des années), et ensuite de déclarer de nouveau la guerre aux alliés !
Et de les vaincre.
D'un point de vue réaliste, on ne voit pas pourquoi les armées alliées resteraient l'arme au pied alors que l'Allemagne se relève et montre des signes d'hostilité. C'est presque un bug purement logique qui donne donc un goût amer et peu crédible à cette possibilité de victoire totale.
Nous ne confondons pas le jeu et la réalité. Le premier est un choix, la seconde est imposée. |
Qu'il mette en scène un combat contre des orcs ou des soviétiques, qu'il se déroule à l'époque moderne ou dans l'antiquité, qu'il soit ultra-réaliste ou offre au contraire des possibilités de remanier l'Histoire, le wargame, ce jeu d'échecs fantastique, aux possibilités étendues (prenant en compte le terrain, la météo, la nature des unités, le moral, l'approvisionnement et bien d'autres facteurs encore), se révèle un défi intellectuel fabuleux inspiré, malheureusement, par des conflits et des sacrifices bien réels.
Quant au fait de "jouer à la guerre", cela peut paraître paradoxal au premier abord. L'approche froide et dénuée de violence visible du wargame peut même soulever chez certains des réserves morales (cf. cet article dans un registre similaire). À ceux-là je réponds que, pas plus que la dinette ne fait de la petite fille un futur cordon bleu, le jeu de guerre n'a jamais fait d'un enfant un tueur ou d'un adulte un tyran. Le jeu, tout comme la fiction, est un processus d'adaptation, d'apprentissage et de catharsis essentiel. Il peut même avoir souvent une valeur éducative et culturelle.
Le wargame ne fait jamais l'apologie de la guerre mais celle de l'intelligence. Il s'agit de résoudre un problème, plus ou moins complexe, mais certainement pas plus malsain que celui proposé par une grille de mots-croisés. Bien entendu, cela ne nous dispense pas de notre responsabilité d'adultes qui consiste, en tant que parents ou professeurs, à instruire et donner un contexte "humain" à des jeux qui peuvent réellement devenir des passerelles vers l'Histoire et la connaissance.
Dans ce même but pédagogique, nous vous conseillons la lecture de cet article et la visite éventuelle des lieux qu'il évoque.
Better to fight for something than live for nothing.
Général George Smith Patton
Publié le
29.5.15
Par
Nolt
Le Batman Saga hors série #7 dévoile une partie de l'univers futuriste de Futures End.
La saga Futures End, dont Urban Comics commence la publication le mois prochain en librairie, se déroule dans un futur proche dans lequel Terry McGinnis (dont nous vous avons parlé à l'occasion de la sortie de Batman Beyond) tient un rôle important.
DC Comics a choisi de lever un peu le voile sur certains aspects de l'intrigue en publiant, il y a quelques mois, une série de one-shots se déroulant cinq ans dans le futur de son univers.
Ce sont six de ces épisodes spéciaux qui sont réunis ici, constituant ainsi une sorte de prologue.
Le premier chapitre, Futures End : Batman/Superman, est consacré, comme son nom l'indique, aux deux poids lourds de l'éditeur et est écrit par Greg Pak.
Enfin, consacré surtout à Batman plus exactement, puisque Superman est absent sans que l'on sache trop pourquoi pour le moment. Bruce Wayne, blessé, est gravement diminué. Le monde entier semble émerger d'une guerre épouvantable. Batman, équipé d'une armure, va devoir affronter un Metallo impressionnant, ayant survécu à une frappe nucléaire directe...
Un peu décousu et plein d'interrogations, mais c'est bien entendu volontaire.
Le second épisode, Futures End : Batman, voit Bruce Wayne tenter de s'introduire dans un des laboratoires de Lex Luthor afin d'y dérober le "composant Caulder" dont il a grandement besoin.
Une sorte de longue infiltration qui consiste surtout à éviter des pièges automatiques et à faire preuve d'anticipation et d'ingéniosité.
Le final permet tout de même de comprendre, avec surprise, où Batman souhaite en venir.
La troisième partie, Futures End : Detective Comics, s'attache aux pas d'un duo étonnant, puisque Batman fait équipe avec Edward Nygma, alias le Sphinx. Ce dernier va aider Batman à s'introduire sur l'île d'Arkham, dont il a conçu les systèmes de sécurité. Une prise d'otages s'y déroulant, il est urgent d'aider la police, incapable de pénétrer dans les lieux.
Le récit vaut surtout pour le renversement de situation final, montrant l'intelligence d'un Batman particulièrement retors.
Le quatrième volet, Futures End : Batman & Robin, débute par l'entrée en scène d'un nouveau Robin, Duke Thomas.
Ce dernier est baladé un peu partout par Alfred pendant que Batman, qui souhaite l'éloigner du combat, affronte un membre de la Ligue des Assassins qui pourrait être l'Hérétique, l'assassin de Damian Wayne.
Grosse castagne et présentation du nouveau Robin sont donc au menu.
On poursuit avec Futures End : Batgirl, centré sur Barbara Gordon (au centre d'une polémique il y a peu), avec Gail Simone au scénario.
La scène d'ouverture revient sur le frère de Barbara, un frappadingue qui a le don de lui pourrir la vie depuis des années.
L'on découvre ensuite, cinq ans dans le futur, la Ligue des Batgirls, dirigée par une Barbara qui, après avoir été entraînée par Bane, est devenue la Bête Noire. Elle se devra d'ailleurs d'affronter son ancien instructeur et ses vieux démons.
Une histoire chargée en émotion, qui montre une Barbara malmenée par la vie, traumatisée, suicidaire presque, qui va se relever et faire preuve d'un courage exemplaire.
On termine par Futures End : Dick Grayson. L'ancien Nightwing découvre les horreurs commises pendant la guerre par KGBeast, actuel dirigeant de la fédération de Russie, qui a d'ailleurs fait main basse sur l'Asie et l'Europe. L'on suit parallèlement une love story avec sa coéquipière lors d'une narration à rebours qui commence donc par la fin.
Plutôt habile, ce dernier one-shot permet de découvrir un peu plus un monde bouleversé par les évènements s'étant déroulés pendant cette ellipse de cinq années.
Cet hors série, contrairement à ce qui se fait habituellement, n'est pas, comme vous avez pu le constater, un récit complet mais plutôt une suite d'histoires brèves dévoilant, de manière parcimonieuse tout de même, les premiers éléments sur l'avenir des héros et les évènements qu'ils ont dû affronter.
Plutôt agréable, visuellement bon, il s'agit surtout de faire monter la sauce en attendant le début de Futures End.
Urban Comics se distingue encore par un réel effort en matière de rédactionnel. En plus d'un texte introduisant chaque épisode, un article de deux pages (plutôt destiné aux novices, forcément) fait le point sur les futurs alternatifs du DCU.
À réserver exclusivement aux lecteurs qui souhaitent suivre l'event qui débutera le mois prochain.
La saga Futures End, dont Urban Comics commence la publication le mois prochain en librairie, se déroule dans un futur proche dans lequel Terry McGinnis (dont nous vous avons parlé à l'occasion de la sortie de Batman Beyond) tient un rôle important.
DC Comics a choisi de lever un peu le voile sur certains aspects de l'intrigue en publiant, il y a quelques mois, une série de one-shots se déroulant cinq ans dans le futur de son univers.
Ce sont six de ces épisodes spéciaux qui sont réunis ici, constituant ainsi une sorte de prologue.
Le premier chapitre, Futures End : Batman/Superman, est consacré, comme son nom l'indique, aux deux poids lourds de l'éditeur et est écrit par Greg Pak.
Enfin, consacré surtout à Batman plus exactement, puisque Superman est absent sans que l'on sache trop pourquoi pour le moment. Bruce Wayne, blessé, est gravement diminué. Le monde entier semble émerger d'une guerre épouvantable. Batman, équipé d'une armure, va devoir affronter un Metallo impressionnant, ayant survécu à une frappe nucléaire directe...
Un peu décousu et plein d'interrogations, mais c'est bien entendu volontaire.
Le second épisode, Futures End : Batman, voit Bruce Wayne tenter de s'introduire dans un des laboratoires de Lex Luthor afin d'y dérober le "composant Caulder" dont il a grandement besoin.
Une sorte de longue infiltration qui consiste surtout à éviter des pièges automatiques et à faire preuve d'anticipation et d'ingéniosité.
Le final permet tout de même de comprendre, avec surprise, où Batman souhaite en venir.
La troisième partie, Futures End : Detective Comics, s'attache aux pas d'un duo étonnant, puisque Batman fait équipe avec Edward Nygma, alias le Sphinx. Ce dernier va aider Batman à s'introduire sur l'île d'Arkham, dont il a conçu les systèmes de sécurité. Une prise d'otages s'y déroulant, il est urgent d'aider la police, incapable de pénétrer dans les lieux.
Le récit vaut surtout pour le renversement de situation final, montrant l'intelligence d'un Batman particulièrement retors.
Le quatrième volet, Futures End : Batman & Robin, débute par l'entrée en scène d'un nouveau Robin, Duke Thomas.
Ce dernier est baladé un peu partout par Alfred pendant que Batman, qui souhaite l'éloigner du combat, affronte un membre de la Ligue des Assassins qui pourrait être l'Hérétique, l'assassin de Damian Wayne.
Grosse castagne et présentation du nouveau Robin sont donc au menu.
On poursuit avec Futures End : Batgirl, centré sur Barbara Gordon (au centre d'une polémique il y a peu), avec Gail Simone au scénario.
La scène d'ouverture revient sur le frère de Barbara, un frappadingue qui a le don de lui pourrir la vie depuis des années.
L'on découvre ensuite, cinq ans dans le futur, la Ligue des Batgirls, dirigée par une Barbara qui, après avoir été entraînée par Bane, est devenue la Bête Noire. Elle se devra d'ailleurs d'affronter son ancien instructeur et ses vieux démons.
Une histoire chargée en émotion, qui montre une Barbara malmenée par la vie, traumatisée, suicidaire presque, qui va se relever et faire preuve d'un courage exemplaire.
On termine par Futures End : Dick Grayson. L'ancien Nightwing découvre les horreurs commises pendant la guerre par KGBeast, actuel dirigeant de la fédération de Russie, qui a d'ailleurs fait main basse sur l'Asie et l'Europe. L'on suit parallèlement une love story avec sa coéquipière lors d'une narration à rebours qui commence donc par la fin.
Plutôt habile, ce dernier one-shot permet de découvrir un peu plus un monde bouleversé par les évènements s'étant déroulés pendant cette ellipse de cinq années.
Cet hors série, contrairement à ce qui se fait habituellement, n'est pas, comme vous avez pu le constater, un récit complet mais plutôt une suite d'histoires brèves dévoilant, de manière parcimonieuse tout de même, les premiers éléments sur l'avenir des héros et les évènements qu'ils ont dû affronter.
Plutôt agréable, visuellement bon, il s'agit surtout de faire monter la sauce en attendant le début de Futures End.
Urban Comics se distingue encore par un réel effort en matière de rédactionnel. En plus d'un texte introduisant chaque épisode, un article de deux pages (plutôt destiné aux novices, forcément) fait le point sur les futurs alternatifs du DCU.
À réserver exclusivement aux lecteurs qui souhaitent suivre l'event qui débutera le mois prochain.
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Publié le
29.5.15
Par
Tacgnol
La princesse vagabonde [1] est un manhua dessiné et scénarisé par Xia Da, édité par Urban China [2]. L’auteur, une femme née en 1981 et nourrie au manga, publia ses œuvres dès le lycée : Little Yu, disponible aussi chez Urban China, lui permet d’être remarquée sur le marché japonais. La princesse vagabonde parait dans le mensuel nippon Ultra Jump de la Shueisha. Sept volumes reliés sont sortis et la série est toujours en cours.
Les premières pages de La princesse vagabonde – en couleurs – nous plongent directement dans l’action. Pourchassée par des soldats, une jeune fille vêtue de somptueux habits sacrifie sa monture pour faire croire à une mort accidentelle ce que rapporteront ses poursuivants au palais impérial. L’héroïne – dont les mains sont déjà tâchées de sang – rompue aux arts de la guerre, habile stratège, maligne, et manipulatrice se trouve être la Princesse Yongning, Li Chang Ge. Elle fuit son oncle, le Prince Li Shimin, prétendant au trône qui a assassiné son père, ainsi que de nombreux autres membres de sa famille. Malgré ses talents, elle ne peut pas diriger le pays : dans la Chine de cette époque, seuls les hommes sont habilités à exercer le pouvoir. Qu'à cela ne tienne ! Elle va exploiter ses ressources pour assouvir sa vengeance : supprimer Li Shimin.
Pour survivre et mener à bien son projet, elle se travestit en jeune marchand et parcours la capitale Chang'an, puis le royaume pour glaner des informations et former des alliances stratégiques. Sur son chemin, elle rencontre un garçonnet espiègle, dont elle fait son disciple.
Xia Da, à travers ce récit de vengeance et d’aventures assez classique, nous présente Li Chang Ge, un personnage féminin atypique au caractère fort et réfléchi qui tue sans le moindre remords. Agile, elle se débrouille pour obtenir ce dont elle a besoin. Elle ne se préoccupe pas non plus de son rang de princesse qu’elle délaisse sans problème. Si de prime abord, elle semble fragile et sympathique, sur certaines cases, le regard de Li Chang Ge est des plus glaçant, nous rappelant la haine qui bouillonne dans ses veines. Avec son corps aux formes peu développées, il est difficile de deviner l'âge de la princesse Yongning qui a subi depuis son enfance des entrainements rigoureux à l'art militaire, la stratégie. On peut penser qu’elle est en pleine adolescence. En tout cas, son esprit est raisonné et mature. La dessinatrice prend aussi le temps d'approfondir ses personnages secondaires (guerriers, maîtres d'armes, ministres…), les us et coutumes des ethnies locales (Hans…) et elle brosse de splendides paysages détaillés.
La princesse vagabonde est une œuvre de fiction qui alterne action, conflits politiques et tactique non sans une pointe d’humour. Néanmoins, l’intrigue est ancrée dans une réalité historique. La dynastie Tang [3], treizième dynastie chinoise, était un empire étendu, dont la capitale Chang'an, fut la ville la plus peuplée du monde. Cosmopolite, elle prospéra tant au niveau culturel (poésie, opéra, musique...), que religieux, diplomatique, médical, agricole... Les différents empereurs qui se succédèrent agirent en ce sens. Le statut des femmes s'améliora un peu : traitées depuis des centaines d’années comme des servantes obligées (à leurs père, puis époux et en cas de veuvage, fils), pouvant être répudiées par leur conjoint pour infidélité, vole, jalousie, infertilité, elles ne pouvaient se marier qu'une seule fois. Grâce aux Tang, elles pouvaient posséder des terres, faire des affaires, monter à cheval, se remarier, divorcer... Certaines princesses reçurent une éducation militaire et écrasèrent des mutineries... [4] ce qui nous ramène à la princesse Yongning, l'héroïne de cette histoire.
La plupart des protagonistes que l'on croise ont réellement existé, que ce soit des chefs de guerres, des généraux, des ministres... Il en va de même pour les événements (conflits avec les Turcs...). Li Shimin, dont souhaite se venger la princesse Yongning, vécut entre 599 et 649. Second empereur de la dynastie, il régna sous le nom de Taizong dès l'âge de 27 ans, suite au coup d'État qui ouvre ce récit. Il est le deuxième fils de l’empereur Gaozu.
Si on peut lire La Princesse vagabonde comme une œuvre de fiction pure, une fantaisie dans l'univers chinois, avoir quelques notions historiques apporte complexité et richesse pour une bande dessinée qui promet d'être remplie de rebondissements, de révélations.
Xia Da a assimilé les codes, le graphisme et la narration propre aux manga pour les faire siens, mais sans tomber dans les pièges de certains clichés récurrents nippons. Dans ce premier volume, l'héroïne est volontaire et ne se torture pas l'esprit sur des romances mièvres dans lesquelles elle hésite entre plusieurs prétendants masculins ; elle n'en a pas le temps. Elle n'étale pas non plus sa chair, ni ne gémit, coincée entre deux ronces façon tentacule phallique, ou n'est pas victime d'un plan seins, culotte, et elle n’est pas dévêtue par le jeune garçon qui l'accompagne en saignant du nez. Ça peut paraitre exagéré, mais certains manga possèdent d'excellents pitchs, de bonnes histoires, hélas plombées par les exemples cités.
Le travail éditorial d’Urban China est plus que correct : onomatopées traduites, quelques notes pour les termes difficiles… Le livre présente une intéressante postface de l’auteur qui explique d’où lui est venue cette idée de vengeance. L’absence de pages bonus avec chronologie et géographie de l’époque se fait sentir pour qui ne connait en rien cette période. Il manque aussi tout un lexique concernant les noms et les titres des fonctions chinoises : princesse Yongning…
Il faut noter l'oubli sur les premières planches de la bande dessinée jusqu'à la page titre du premier chapitre le texte qui introduit le lieu, la date, et les protagonistes (que l’on retrouve plus ou moins au dos du manhua) et que l’on peut traduire par :
« En 626, 9e année du calendrier impérial Tang, lors de la succession pour nommer le prochain empereur de la dynastie, le second fils de l'empereur actuel, Li Shimin, assisté de Du Ruhui et Fand Xuanling, assassine ses frères, Li Jiancheng et Li Yuanji à la porte Xuanwu au Palais Chengdu. Ce coup d’État — connu sous le nom du Coup de la Porte Xuanwu — assoit le règne de Li Shimin. Devenu l'empereur Taizong, il élimine les familles de Li Jiancheng et Li Yuanji. Personne ne parvient à s’échapper face à un tel adversaire. Une seule exception Li Chang Ge, la princesse Yongning, fille de Li Jiancheng. »
Proposé dans un format d'une taille plus grande que la majorité des bandes dessinées asiatiques en noir et blanc, sur un papier correct, des pages couleur et une reliure souple, on profite des décors détaillés de la Chine ancienne et de belles illustrations. Les planches, publiées dans le sens inversé par rapport à l’original [5], ne gâchent en rien la lecture. Reste que le prix, 12 euros, est un peu plus élevé que la moyenne pour les BD de cet acabit.
Ce manhua est une découverte plaisante, d'un niveau nettement supérieur et d'un intérêt certain par rapport à de nombreux titres chinois sortis par le passé. Malgré son graphisme peu personnel, mais fouillé, agréable et maitrisé, un découpage clair et énergique ainsi qu'une narration juste, on ne peut que souhaiter lire la suite des aventures de cette courageuse princesse. Dépaysement garanti.
Ce manhua est une découverte plaisante, d'un niveau nettement supérieur et d'un intérêt certain par rapport à de nombreux titres chinois sortis par le passé. Malgré son graphisme peu personnel, mais fouillé, agréable et maitrisé, un découpage clair et énergique ainsi qu'une narration juste, on ne peut que souhaiter lire la suite des aventures de cette courageuse princesse. Dépaysement garanti.
La princesse vagabonde, 1 volume, série en cours. Urban China.
[1] Le titre original est : Chang Ge Xing / 长歌行 (en chinois) et Choukakou (en japonais).
[2] Urban China est un label récemment créé, évoqué dans un précédent article qui présente succinctement la bande dessinée moderne d’origine chinoise : le manhua.
[3] La dynastie Tang (唐朝) a duré de 618 à 907 ap J.C. avec une interruption de 690 à 705, lors du règne de Wu Zetian.
[4] A ce propos, je vous renvoie sur ce lien détaillé.
[5] Les illustrations d’en-tête de chapitre sont restées dans le sens originale, de la droite vers la gauche.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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Publié le
28.5.15
Par
jiji83
[Par contre, je n'y vais pas y aller de main morte sur les spoilers. Libre à vous de continuer votre route.]
2013 : Marvel One Shot #4
Voici un court métrage (que je n'ai découvert qu'une fois la saison 1 de Agent Carter visionnée, mais qui figurait dans
les bonus de Iron Man 3) bien sympathique ! Le scénario n'a rien de foufou mais a au moins l'intérêt de nous présenter le cadre dans lequel Peggy
Carter retrouve amèrement la place
qui lui revient dans un environnement misogyne en étant relégué à la liaison
endeuillée de Captain America. Même après
avoir vaillamment réussi seule une mission nécessitant cinq agents, la
reconnaissance de son patron est aux abonnés absents.
Mais dans un retournement de situation assez comique, ce One Shot nous ouvre la voie vers la création
du SHIELD où Peggy occupera le poste de
codirigeante au côté d'Howard Stark.
Cette scène sera peut-être réutilisée plus tard dans la série puisqu'elle nous
montre le dénouement de la carrière de Peggy à la SSR (Strategic Scientific Reserve) et annonce l'avènement du
SHIELD.
2015 : série Agent Carter
La
série Agent Carter, créée par Christopher Markus et Stephen McFeely (scénaristes notamment de Captain America :
The First Avenger et The Winter Soldier, des habitués donc du personnage), a été diffusée lors de la pause hivernale de Agent of SHIELD, sur ABC à partir du 6 janvier 2015. La série comporte
actuellement une unique saison de 8 épisodes, mais une suite est déjà sur les rails.
Et le public francophone se délectera prochainement des aventures de Peggy Carter, puisque j'ai oui dire que TF1 et Canal+ venaient
d'acquérir les droits de diffusion de la série.
Personnages et acteurs
:
Hayley Atwell
as Agent Peggy Carter
|
James D'Arcy
as Edwin Jarvis
|
Chad Michael Murray
as Agent Jack Thompson
|
Enver Gjokaj
as Agent Daniel Sousa
|
Shea Whigham
as Chef Roger Dooley
|
Dominic Cooper
as Howard Stark
|
Lyndsy Fonseca
as Angie Martinelli
(amie de Peggy, serveuse)
|
Ralph Brown
as Dr Ivchenko
(Doctor Faustus, Johann Fennhoff)
|
Bridget Reagan
as Dorothy "Dottie" Underwood
(espionne russe) |
Le synopsis
1946. NY. Après la
victoire des Alliés grâce à Captain America, l'agent Peggy Carter retourne dans
les bureaux de la SRR. Femme de terrain durant la guerre, ses tâches dans
l'organisation sont résolument "féminines" (papier, café). Mais la
SRR ne devrait pas sous-estimer l'agent Carter. Alors que Howard Stark est
considéré comme fugitif aux yeux de la justice américaine pour motif de vente
d'armes illicite, il s'en retourne vers Peggy pour l'innocenter. Celle-ci
accepte pour laver le nom de son ami et pour échapper à la monotonie de son
travail. Sa mission d'agent double devient alors une course contre la montre pour
devancer ses collègues de la SSR dans la traque aux Bad Babies de Stark.
La critique
La série nous offre
une vision plus nette des incidences de la mort de Captain America dans The First
Avenger sur nombre de personnages : Howard Stark, les membres du 107ème
régiment (les Commandos Hurlants qui
font une brève apparition au détour de l'épisode 5 : "Junior" Juniper, "Pinky" Pinkerton, "Happy
Sam" Sawyer, Dum-Dum Dugan) et, évidemment, Peggy Carter qui a perdu l'amour de sa vie.
Le scénario est sympathique dans la mesure où il tisse des parcelles entre The First Avenger et les films plus récents dans la chronologie du MCU. Le panel d'acteurs collent très bien au ton de la série, bien que souvent trop stéréotypés à mon sens. Concernant l'action, certaines scènes de combat sont peu crédibles et nous laissent dubitatif face à la victoire de Peggy : en effet, même si elle est dépeinte comme étant particulièrement solide, il est nécessaire de tenir compte du rapport de force. En étant normalement constitués et à niveau d'entrainement égal, une femme peut certainement rivaliser avec un homme mais pas avec une équipe entière de la SSR. Ni même contre Dottie qui est supposée être une arme humaine.
De plus, en lisant d'autres sites, j'ai remarqué qu'un certain nombre de personnes critiquaient la façon de Marvel de filmer ses séries mais je trouve, a contrario, qu'Agent Carter bénéficie d'un traitement graphique de qualité, avec des décors riches en détails, nuancés et mis en valeur par des jeux de lumières réussis, nous projetant instantanément dans l'après-guerre, comme si on y était.
Le scénario est sympathique dans la mesure où il tisse des parcelles entre The First Avenger et les films plus récents dans la chronologie du MCU. Le panel d'acteurs collent très bien au ton de la série, bien que souvent trop stéréotypés à mon sens. Concernant l'action, certaines scènes de combat sont peu crédibles et nous laissent dubitatif face à la victoire de Peggy : en effet, même si elle est dépeinte comme étant particulièrement solide, il est nécessaire de tenir compte du rapport de force. En étant normalement constitués et à niveau d'entrainement égal, une femme peut certainement rivaliser avec un homme mais pas avec une équipe entière de la SSR. Ni même contre Dottie qui est supposée être une arme humaine.
De plus, en lisant d'autres sites, j'ai remarqué qu'un certain nombre de personnes critiquaient la façon de Marvel de filmer ses séries mais je trouve, a contrario, qu'Agent Carter bénéficie d'un traitement graphique de qualité, avec des décors riches en détails, nuancés et mis en valeur par des jeux de lumières réussis, nous projetant instantanément dans l'après-guerre, comme si on y était.
Hayley Atwell incarne à la perfection Peggy Carter qui se veut être une femme forte,
intelligente, indépendante mais n'est en rien une caricature du féminisme qui
n'aurait besoin d'aucun allié et qui mépriserait éperdument les hommes (même si
elle pourrait s'en donner le droit par moment). Elle ne se gêne pas cependant de se moquer de cette misogynie ambiante par sa répartie et son humour, détendant un tantinet l'atmosphère. Le personnage de Carter est donc
présenté comme profondément humain et sa personnalité est exploitée avec brio,
alternant entre vulnérabilité et force de caractère.
D'ailleurs, le
décalage existant entre sa personnalité de combattante (pour la parité
notamment) et celle de l'infirmière mièvre présentée dans le feuilleton
radiophonique contant les exploits de Captain
America en fera sourire plus d'un !
Elle tente donc de se faire une place dans le microcosme sexiste qu'est
la SRR, ce qui s'avère être une bien plus rude
tâche que de partir au front. En effet, elle se retrouve marginalisée dans un
milieu entièrement masculin (les seules femmes de l'organisation occupent le
poste de standardistes et ne sont qu'une façade) où elle est reléguée à la
liaison de Captain
America, n'ayant réussi dans
l'armée que par ses connections avec les hommes. Mais elle finit par
tirer avantage de la situation : servir le café et s'occuper de la paperasse
lui permettent d'accéder à des informations sans éveiller les soupçons . Elle
joue également de son charme (elle n'est pas sans me rappeler les pin-ups de l'époque, physiquement parlant du moins, les hommes devaient les préférer muettes, comme celles peintes sur leurs bombardiers) et use de son statut de femme (sérieusement, qui n'a jamais
utilisé les menstrues comme excuse ?) pour mener à bien sa mission.
En effet, comme le
souligne le Dr Ivchenko, les femmes sont
souvent sous-estimées et c'est pour cela même que la Chambre Rouge les utilise
en tant qu'arme, tant leurs capacités se trouvent alors multipliées. Toujours
vues comme étant le sexe faible et jamais comme un potentiel adversaire (si ce n'est
pour laver son linge sale en public), elles peuvent facilement user de leur
apparence pour s'infiltrer incognito et faire des ravages.
Petite démonstration :
Je vais à présent m'attarder sur deux personnages que j'affectionne particulièrement dans la série. Le personnage d'Howard Stark, campé par Dominic Cooper qui récupère son rôle de The first Avenger, est fort plaisant et ne manque pas de nous faire sourire (notamment lors de son passage à la maison pour dames de Griffith). Hormis son égo surdimensionné et sa débauche sexuelle qu'il a légués à son fils, il se révèle être un personnage plus touchant et profond que ce dernier, notamment lorsqu'il est sous contrôle mental du Dr Ivchenko, où il se confie à Peggy sur sa tendance avérée (mais involontaire) à la destruction (cf le tragique incident de Finow), et pensant ramener Cap' à la maison de par ses hallucinations, il lui avoue que le projet Renaissance a été pour lui la seule occasion de faire du bien, de créer un idéal qui permettra d'amener paix et stabilité dans le monde. Steve Rogers a décidément chamboulé les esprits !
Malheureusement, Howard Stark n'effectue que de brèves
apparitions (après tout, il est en cavale), mais ne laisse pas Peggy sans
ressource : il lui confie son majordome Edwin
Jarvis (joué par James D'Arcy) qui
a sans doute inspiré son homonyme robotisée J.A.R.V.I.S de Tony Stark. Après tout Jarvis est dépeint comme
étant un serviteur loyal, intelligent mais qui se permet tout de même des
écarts vis-à-vis des volontés d'Howard s'il les juge pernicieuses (comme la
fiole de sang de Steve Rogers qu'il lui a
dérobée)... Quoi de mieux comme conseiller ? De plus, ce dernier s'avère être
assez cocasse et l'antonyme de Peggy en
terme d'actions, voire d'initiatives tout court (ses démarches sont souvent peu
concluantes comme lorsqu'il passe à la SSR pour innocenter Peggy durant l'épisode 7, en affirmant avoir
une déposition signée par Stark qui
devrait comparaître dans l'heure, alors que ce dernier n'est au courant de
rien), ce qui rend le personnage d'autant plus drôle et attachant. Espérons que
Jarvis sera toujours de la partie pour la
saison 2.
Les références
La chambre rouge :
Dorothy "Dottie"
Underwood apparaît pour la première fois dans l'épisode 3 et est
présentée par la doyenne à ses voisines de pallier comme suivant une formation
de ballerine. Or, cela a pu mettre la puce à l'oreille aux plus érudits du Marvelverse, puisqu'il s'agit précisément d'une étape de l'éducation des filles de la
Chambre rouge en vue de leur laver le cerveau. Dottie
nous semble rapidement être un personnage assez étrange qui s'attache à son lit
(des fantasmes BDSM ?), fait des abdos de bonne heure et vole les clés de Peggy. Jusqu'à ce qu'elle le devienne carrément, lorsqu'en l'espace de quelques secondes, elle effectue une acrobatie (cf plus
haut) et tue l'un des détracteurs de Peggy. Sans nul doute l'une des meilleures révélations de la série !
Ainsi, dans un souvenir de Dottie, on aperçoit la Chambre rouge dans laquelle Natasha Romanoff
(alias Black
Widow) a été entraînée (certaines séquences apparaissent d'ailleurs dans
Age of Ultron lorsque Wanda Maximoff
joue avec le cerveau des Vengeurs). Cette organisation secrète soviétique nous
apparaît totalement déshumanisée : les filles sont entraînées à devenir des
assassins dès leur plus jeune âge et à ne ressentir aucun sentiment. Elles
suivent un régime drastique et sont menottées à leur lit. Vilaine habitude que
répète Dottie, même adulte. Et c'est
justement la marque que laisse les menottes sur le poignet qui amènera Peggy à trouver son ravisseur.
Docteur Ivchenko et Arnim
Zola :
La
réunion de deux grands fous dans la scène post-générique nous donne un avant-goût d'un futur plus sombre pour l'Agent Carter. En effet, on y voit le Docteur Ivchenko, plus connu sous le nom de Doctor Faustus (Johann Fennhoff) par les lecteurs de comics, rencontrer son
partenaire de cellule qui n'est autre que le célèbre Arnim Zola, capturé durant The First Avenger. A
priori ces deux-là n'ont rien en commun (hormis leur volonté de détruire le
monde occidental, me semble-t-il), mais on peut aisément envisager un
syncrétisme de leurs méthodes.
En effet, dans les
flashbacks de James Barnes dans The Winter Soldier, on apprend qu'il a été
sauvé par des russes (d'où l'étoile communiste sur son bras, son aisance à
parler russe et les armes soviétiques qu'il utilise). Puis, on y aperçoit
brièvement Arnim Zola, avant sa
congélation. L'Hydra et le Léviathan semblent donc bien liés.
Dans un futur proche, on devrait assister à la création du SHIELD, comme exposée dans le One Shot #4, et, surtout, au processus
d'infiltration de l'Hydra dans l'organisation gouvernementale.
En bref
Agent Carter est une véritable réussite en étant une série d'époque, différant donc des séries Marvel actuelles, et en abordant le thème féministe dans un après-guerre où la femme n'est décidément pas l'égale de l'homme. L'intérêt de la série réside également dans les connexions avec le MCU : Agent Carter offre un passif à l'univers Marvel contemporain en nous présentant ces premiers héros de l'ombre (pauvre Peggy qui ne tire jamais profit de ses exploits !) qui ont posé les bases du SHIELD.
Agent Carter est une véritable réussite en étant une série d'époque, différant donc des séries Marvel actuelles, et en abordant le thème féministe dans un après-guerre où la femme n'est décidément pas l'égale de l'homme. L'intérêt de la série réside également dans les connexions avec le MCU : Agent Carter offre un passif à l'univers Marvel contemporain en nous présentant ces premiers héros de l'ombre (pauvre Peggy qui ne tire jamais profit de ses exploits !) qui ont posé les bases du SHIELD.
Et puis, à défaut
d'avoir une héroïne dans le rôle titre sur grand écran (les femmes seraient moins
vendeuses d'après le PDG de Marvel), on peut néanmoins se réjouir d'avoir une
série nous tenant en haleine pendant de longues heures. Et, qui sait, peut être que cela aboutira à la réalisation d'un film de super-héroïne (Black Widow ou Spider-Gwen -parait qu'Emma Stone serait intéressée- qu'importe !).
Bonus
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