UMAC's Digest #11
Par
Les sélections UMAC dans l'actu de la pop culture



-- CHEF-D'ŒUVRE --

C'est en janvier 2016 que prendra fin l'excellente série Fables, avec la sortie du tome #25 chez Urban Comics.
L'avant-dernier volume est paru ce mois et est, à l'image de l'ensemble de cette œuvre, d'une qualité d'écriture extraordinaire. Bill Willingham a réussi à puiser dans les contes anciens pour en livrer une relecture brillante, moderne et passionnante, mélangeant combats épiques, histoires d'amour, manœuvres politiques, humour et scènes émouvantes. Assurément, il sera difficile de quitter la jolie Blanche, ce bon (et brutal) Bigby et tous les autres... snif. D'autant que la conclusion qui se profile risque d'être poignante, au bas mot.
Ceci dit, les Fables ne meurent jamais vraiment n'est-ce pas ? Et puis, c'est là la magie du Livre, il suffira de reprendre le premier tome avec un regard tendre et un sourire ravi pour qu'encore une fois, tout recommence avec un "il était une fois...".
Mais bon, on vous en reparlera lors du grand final. En attendant, vous pouvez toujours jeter un œil à ces articles pour en savoir plus si vous souhaitez découvrir la série.
#incontournable



-- PRODUITS DÉRIVÉS --

On vous avait déjà parlé du Risk et du Monopoly Walking Dead (cf. UMAC's Digest #1), cette fois, les deux classiques se déclinent dans leurs versions Game of Thrones.
Si le Monopoly ne semble pas avoir un grand intérêt, le Risk, avec ses plateaux de jeu représentant Westeros et Essos, est franchement plus attirant. D'autant que les pions des armées sont personnalisés suivant les Maisons (Stark, Lannister, etc.).
Et pour ceux qui souhaitent quelque chose d'un peu plus corsé que le Risk, il existe déjà un jeu de conquête basé sur l'univers de la série : Le Trône de Fer. Par contre là, il faut un peu plus s'accrocher pour maîtriser les règles.
#winteriscoming



-- PARODIE --

Notre BD parodique, The Gutter, qui malmène gentiment les personnages de comics (beaucoup de super-héros mais pas seulement), sortira, en version papier et numérique, au deuxième trimestre 2016 chez Nats Editions.
On aura le temps de vous en reparler en détail, en attendant, vous pouvez toujours jeter un œil à ces quelques planches pour vous faire une idée du contenu.
#joie&bonheur



-- COMICS --

C'est en janvier prochain que le remake de Secret Wars débarque chez Panini.
On aura droit à du SW à toutes les sauces, jusqu'à écœurement, comme d'habitude dès qu'il s'agit d'un event survendu. En gros, différents univers (dont le classique 616 et l'univers Ultimate) fusionnent pour donner le Battleworld. La conclusion du binz devrait être l'occasion d'un nouveau point de départ pour les séries, avec reboot à la clé et des jolis numéros #1 partout.
Allez, on ne s'avance pas beaucoup en disant que les effets d'annonce seront plus forts que les récits, et que dans trois ou quatre ans, on aura tout oublié.
Ah si, il y a une carte promotionnelle Marvel qui est sympa. On vous la met en dessous, comme ça vous avez le best of de l'évènement gratos.
En savoir plus : la saga originale / ce qu'on disait du remake en 2014 / un point sur les events Marvel à l'occasion de la conclusion de Spider-Verse
#boncourage!



-- KAAMELOTT --

Alexandre Astier a enfin annoncé que le problème de droits qui l'opposait à CALT pour la suite de Kaamelott au cinéma était réglé. La conclusion de la série ne se fera donc pas sur des vignettes à collectionner dans les boîtes de Vache qui Rit, comme nous l'avions annoncé (cf. cet article). Dommage... Virgul adore le fromage.
Par contre, toujours pas de précisions sur la fameuse "septième saison" qui ne s'est jamais faite, cette partie intitulée Kaamelott Résistance, et qui avait été envisagée un temps comme un recueil de... nouvelles.
Quant à la trilogie au cinéma, je n'aurais jamais cru dire ça, mais j'avoue que depuis la désastreuse Exoconférence, j'ai comme une appréhension... surtout quand Astier dit qu'il souhaite avant tout "surprendre". Raconter une bonne histoire, avec une belle fin, serait déjà pas mal. Bon après, pas la peine de s'enflammer si vous êtes fan absolu, ce n'est pas encore écrit, donc loin d'être tourné.
#coupdepiedauculte



-- ASTRONOMIE --

La planète Mars pourrait bien un jour être dotée d'anneaux !
Comme l'affirme une étude récente, parue dans la revue britannique Nature Geoscience, la dislocation de Phobos, la plus grosse lune de Mars, devrait changer largement l'apparence de cette planète "voisine", que l'on visite maintenant régulièrement (à l'aide de sondes et de robots du moins).
Le satellite en question devrait, sous les effets des puissantes forces gravitationnelles qui le frappent, notamment en raison de sa très grande proximité avec Mars (6000 km contre 380 000 pour la distance Terre-Lune), se désagréger comme la première merde en Lego venue. Ce qui devrait fournir suffisamment de débris et de caillasse pour former les fameux anneaux.
Par contre, il faudra être un peu patient, Phobos en a encore pour quelques dizaines de millions d'années avant de se disloquer. Autrement dit, oui, a priori, on aura la suite de Kaamelott avant.
#LordoftheRings



-- SÉRIE TV --

Un programme court humoristique, basé sur l'Histoire de France, voilà un truc qui mérite au moins que l'on s'y attarde un peu.
La série en question, La Petite Histoire de France, est diffusée sur W9 et produite par... Jamel Debbouze. Ah, petite angoisse pour les gens qui, avec raison, se demandent encore à quoi est dû l'engouement autour de ce pseudo humoriste. Mais bon, il ne joue pas dedans et ce n'est pas lui qui écrit. Ouf.
Le concept est un peu étrange et ressemble à... Scènes de Ménage (pour la construction du moins, argh, deuxième angoisse). En effet, l'on a droit pour l'instant à trois univers, décrivant trois époques et groupes de personnages distincts par l'intermédiaire des cousins et cousines de Jeanne d'Arc, Napoléon et Louis XIV. Avec de grosses rediffusions le week-end, l'on a pu constater ce que cela donnait sur la longueur. Et... ce n'est pas si mal !
Alors attention, malgré l'énorme pool d'auteurs (au moins une vingtaine), il y a un grand nombre d'épisodes navrants, mais, magie du programme court, on ne les subit pas trop. Les premiers à sortir du lot sont Alban Ivanov, souvent hilarant en guerrier bourru et lourdingue, et l'exceptionnel François Levantal, dont le jeu est un pur régal (malgré parfois des répliques et gags relativement pauvres).
Le problème des séries à pool d'auteurs, c'est malheureusement que cela a tendance à tout rendre tiédasse. Les plus hardis sont freinés par les autres et, comme personne n'est "seul" responsable du résultat, il est plus facile de laisser passer la mauvaise vanne. Vous me direz qu'aux États-Unis les productions avec des pools d'auteurs marchent bien, alors, oui, mais en général, ça, nous on ne sait pas faire.
Malgré tout, ça se regarde. J'ai même eu un putain de fou-rire épique grâce à Levantal, alors qu'il raconte une anecdote qui lui est arrivé à la cour du Roi, dix ans auparavant. En soi, ce n'est pas grand-chose, mais il joue tellement bien, avec un ton détaché, presque enjoué au départ, puis une sorte de résignation subite, que ça en devient irrésistible. Quelle chance pour la série de pouvoir compter sur un acteur de cette trempe...
Malgré ce que l'on a pu lire ou entendre, ce programme court est très différent d'un Kaamelott, tant sur le fond (il ne s'agit pas d'un récit mais de pastilles) que sur la forme (pas d'auteur unique, avec un ton personnel), mais, si l'on accepte le principe, saccadé, avec des hauts et des bas, on peut tout de même dénicher quelques scènes franchement drôles.
Plus un truc à regarder entre amis, à l'apéro, qu'à voir et revoir en DVD cependant.
#Levantalm'atueR 


Superman, l'homme de demain ?
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Le premier tome de Superman, L'Homme de Demain, intitulé Ulysse, est disponible depuis quelques jours en librairie. On passe immédiatement le kryptonien aux rayons X.

Ce brave Supes a subi (ou bénéficié, selon les points de vue) lui aussi le lifting imposé il y a quelque temps à l'univers DC Comics. Il convient, dès le départ, de clarifier les choses à ce sujet.
Le radotage (ou le surplace narratif si l'on présente les choses de manière plus diplomatique) des éditeurs US mainstream est aussi décourageant qu'absurde.
Marvel et DC (dans une moindre mesure) semblent parfaitement décidé à raconter les mêmes choses cent, mille, un million de fois. Sans se rendre compte du désastreux effet produit sur les lecteurs les plus fidèles.

En effet, s'il est agréable de lire de temps en temps un what if ou de découvrir une version alternative des personnages les plus connus, il est plus que pénible de constater que les séries historiques des personnages principaux se bornent à effacer ce qu'elles ont mis en place les années précédentes pour, au final, refaire plus ou moins la même chose.
Pourtant, il n'y a aucune fatalité à ça. On peut notamment imaginer une réelle évolution avec par exemple des identités civiles différentes, donc un passage de relais. Pas toutes les trois semaines, mais tous les 20, 25, 30 ans peut-être.
Cela permettrait aux éditeurs de conserver la notoriété de la "marque" (Batman, Spider-Man...) et l'image iconique qui va avec, tout en offrant une véritable évolution aux personnages (Bruce Wayne, Peter Parker...).

Cela aurait surtout l'immense avantage de remettre du suspense et du drame dans des récits qui n'ont, aujourd'hui, plus aucun impact émotionnel tant l'on sait qu'aucune mort n'est éternelle, aucun danger réel.
Bref, les reboots incessants, les triturations de la continuité et la vision passéiste et bornée de certains responsables font que l'on aboutit à des usines à gaz qui déçoivent en général à peu près tout le monde. Et surtout, alors que le propre de ces séries reste l'aspect feuilletonnant, il est de plus en plus difficile de maintenir un semblant de curiosité sur le long terme, les planches, même de qualité sur un plan technique, étant dépouillées de ce qui fait leur intérêt intrinsèque.

Cette précision faite, revenons au sujet, donc à ce Superman que l'on va faire semblant de découvrir avec un regard émerveillé et neuf.
Le récit débute alors que Supes est aidé par un type qui semble avoir les mêmes pouvoirs que lui. L'inconnu, Ulysse, est en fait le fils de scientifiques qui, croyant bien faire, l'ont envoyé dans une autre dimension pour le sauver.
Ulysse, qui débarque pour pourchasser le seul "vilain" de son monde, semble aussi bon que sincère. Mais sa confrontation avec le monde très imparfait des terriens va avoir un effet inattendu sur lui...


Ce "premier" tome (on ne sait pas trop pourquoi c'est un "numéro 1", attention à ne pas prendre des habitudes paniniennes, cf. cet article [1]) contient les Superman #32 à #40.
Le scénario est signé Geoff Johns, qui avait déjà revisité les origines de l'Homme d'Acier (cf. cette chronique), les dessins sont de John Romita Jr.
Et on va commencer par parler un peu de Romita.

Urban Comics, sur la quatrième de couverture, le qualifie de "légende vivante". Ah ben, la légende, elle a pourtant bien du mal à assurer le minimum syndical. Cette tendance à survanter tout, à partir dans la flatulence dithyrambique et le laudatif douteux, ne rend vraiment pas service aux éditeurs. Et encore moins aux auteurs, qui croient parfois ce que l'on dit sur eux dans le seul but de vendre ce qu'ils font.
Rappelez-vous le résultat, honteux, du même Romita sur Avengers chez Marvel (cf. cet article). L'on était alors dans du foutage de gueule absolu, ou des dessins pourris, et parfois même des cases sans dessins (ni vu ni connu, je t'embrouille !) étaient présentés comme le summum du neuvième art par des journaleux aux réflexes pavloviens et à la vue basse.

Bon, chez DC, apparemment, le mec est un peu plus surveillé que chez Marvel. Le responsable éditorial en charge de superviser la série l'oblige à dessiner des décors de temps en temps par exemple. Mais, évidemment, Romita conserve les défauts ahurissants (à son niveau de notoriété) qui font sa marque de fabrique. Les visages des personnages, notamment, continuent de varier d'une manière très étrange. Superman peut sembler avoir 20 ans sur une case, puis plus de 50 sur une autre. Il peut avoir un charme certain ou avoir une gueule cassée, voire une tête simiesque (et évidemment, dans des situations où ce n'est pas justifié, je ne parle pas des moments où il est blessé).
Reste qu'il y a cette espèce de force brute qui se dégage de certaines scènes de combat, mais bon... à la limite, si c'était du bénévolat, on pourrait passer sur les égarements du style, mais dans un cadre professionnel, les gribouillis en guise de trognes, ça passe moins bien déjà.


Au niveau du récit, Geoff Johns propose un truc qui tient la route, pas désagréable à suivre, mais pas follement addictif non plus. Ce n'est ni très intéressant (car absolument prévisible) ni très original.
En fait, le plus étonnant, c'est que c'est probablement le dernier épisode (scénarisé par Romita) qui s'avère le plus sympa. Bon, ce n'est pas un chef-d'œuvre non plus, mais vu le passif des "légendes" du dessin en matière d'écriture [2], l'on était en droit de serrer les fesses.
Non, en fait, Romita s'en sort très bien et nous sert même des scènes assez drôles (aidé qu'il est par le fait que Supes perd ici parfois ses pouvoirs).

Tout cela est donc très mitigé. Entre les dessins parfois limites, le scénario téléphoné, mais aussi un Superman assez fragile et quelques pointes d'humour, on ne sait pas trop s'il faut ou non conseiller l'ouvrage. Même Virgul a longuement hésité, avant d'opter pour le panneau "ok", en pensant surtout aux nouveaux lecteurs, cette aventure ayant la particularité d'être finalement très accessible.
Niveau VF, les premiers épisodes sont nickels, les derniers comportent des erreurs de concordance des temps assez irritantes.
Une sélection de covers alternatives complète la BD.

Virgul conseille ce comic. Je suis personnellement moins affirmatif.
(ouais, c'est une manière de dire que j'ai le cul entre deux chaises)



[1] J'ai abandonné l'idée de remettre les choses dans l'ordre. Il n'y a que des numéros 1 partout, et ce même au sein d'une collection concernant un même personnage.
[2] Dans le genre, le pire reste Jack Kirby, qui, avec ses OMAC et Kamandi, a réussi à faire une sorte de compilation de tout ce qu'il était possible de rater dans une histoire, que ce soit au niveau des personnages, des rebondissements, des dialogues ou de la narration. Même en tenant compte de l'époque, ces BD constituent l'équivalent d'une série AB au niveau de la médiocrité de la forme et de la méconnaissance crasse de ce qui sous-tend un récit.


+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un Superman assez humain et même fragile.
  • Quelques situations assez drôles.
  • Plutôt fluide et bien fichu au niveau de la narration.
  • Accessible

  • Des dessins parfois à chier.
  • Un récit trop téléphoné pour l'essentiel.
  • L'éternel radotage des éditeurs US mainstream.
  • Une trad qui, malgré le très faible volume de texte, n'est pas parfaite jusqu'à la fin.
UMAC's Digest #10
Par
Les sélections UMAC dans l'actu de la pop culture



-- CROSSOVER --

Rencontre totalement improbable le mois prochain avec la sortie aux États-Unis du premier numéro de Batman/Teenage Mutant Ninja Turtles. Vous l'aurez compris, la chauve-souris de DC Comics partage l'affiche avec les tortues de IDW.
La mini-série est prévue en six numéros. Elle est écrite par James Tynion IV (qui a déjà réalisé les back-ups et l'annual publiés dans le récent Batman 7 : Mascarade, chez Urban Comics) et dessinée par Freddie Williams II. Ouaip, les mecs ont des noms de suites de films.
Une curiosité, bénéficiant de dessins pas dégueulasses. A voir...
#meetic



-- AVENTURES --

Et soudain surgiiit face au vent, le vrai hérooos de tous les temps !
Normalement, les plus affutés ont déjà reconnu ce titre d'Indochine et devraient du coup se douter que l'on va parler de l'ami Bob Morane.
Le premier tome de l'Intégrale qui lui est consacrée parait ce mois aux éditions du Lombard. Au menu, trois albums scénarisés par Vernes : Bob Morane et l'oiseau de feu, Bob Morane et le secret de l'Antarctique et Bob Morane contre la terreur verte.
Bon... faut avouer que c'est un peu vieillot et que ça ne vaut pas vraiment les romans jeunesse parus à l'époque dans la Bibliothèque Verte, m'enfin, ce n'est pas dénué d'un certain charme rétro. Et si vous souhaitez quelque chose de plus actuel, le premier tome de la série Bob Morane - Renaissance, chez le même éditeur, vous propose un reboot complet du personnage, doté d'une narration et de dessins bien plus modernes.
#mâledominant



-- TINTINOPHILES --

Vous connaissez la différence entre Tintin et Milou ? Milou n'a pas de chien...
Ouais, je sais, même Virgul m'a déconseillé de la faire, mais bon, vous savez ce que c'est, on s'emballe, on se met dans l'ambiance, et hop, on tente des trucs.
Bref. Les ouvrages sur Hergé et son univers sont très nombreux. Encore récemment on a pu constater la sortie de livres sur les arts et civilisations vus par Hergé, sur les animaux dans Tintin, et même sur... Tintin et les trains. Ah ben, quand il y a un petit billet à prendre, ça booste l'imagination. On attend impatiemment Les cendriers dans l'œuvre d'Hergé et Tintin et les bretelles.
Mais dans le lot, il y a parfois des publications intéressantes, comme Hergé - Le Feuilleton Intégral. Cet épais ouvrage, de plus de 460 pages, propose en effet de découvrir les versions originales des premiers Tintin (mais aussi des premiers Quick et Flupke et Jo et Zette), qui étaient à l'époque publiés en feuilleton dans des journaux comme Le Petit Vingtième ou Le Soir. Cela permet de se rendre compte de l'évolution de la colorisation par exemple, mais aussi de découvrir certaines cases, voire des planches entières, supprimées lors de la publication en album.
Par contre, c'est en 12 volumes et ça vaut 80 euros pièce. Héhé, ça calme hein ?
#millemillionsdemilledollarsdetonnerredeBrest


source de l'image : L'Express© Hergé - Moulinsart - Casterman / Peur de Rodwell

-- ARTBOOK --

Les fans de la série Okko, une bande dessinée se déroulant dans un Japon médiéval fantastique, vont pouvoir se jeter sur un artbook, intitulé 10 ans de dessins, et qui paraîtra début décembre chez Delcourt.
L'auteur, Hub, évoque notamment les différentes étapes créatives, que ce soit le scénario, les dessins ou la colorisation.
On savait déjà que c'était graphiquement beau, ça a l'air en plus très intéressant d'après les quelques pages publiées sur le site de l'éditeur.
#ronin




-- ON EST DANS LE FUTUR --

Il y a encore quelques années, penser que l'on verrait un jour un type comme Buzz Aldrin faire de l'hoverboard relevait de la science-fiction. Aujourd'hui, c'est chose faite !
Hmm... ne me dites pas que vous ne savez pas ce qu'est un hoverboard ? Enfin, voyons ! Il s'agit du fameux skateboard volant, visible dans Retour vers le Futur 2. Et si vous ne savez pas qui est Buzz Aldrin, alors là, c'est encore plus grave. Démerdez-vous.
Alors, évidemment, quand on dit que Buzz fait de l'hoverboard, ça reste expérimental, pour ne pas dire symbolique. Le machin volant est un prototype qui fonctionne grâce à une lévitation magnétique. Ok, c'est un peu survendu, mais voir le bon vieux Buzz faire le... buzz à 85 ans, ben... ça fait plaisir.
#realhero




-- TOUT MIGNON --

Le 2 décembre prochain, Urban Comics publie Little Gotham, dans la collection Urban Kids.
Attention, ne vous crispez pas à cause du "kids", oui, c'est initialement "tout public", mais cette série (Batman : Li'l Gotham en VO, publiée d'abord en version numérique), convient même aux adultes et réserve de belles surprises.
C'est bien écrit, original, fun et très joli, avec des aquarelles de Dustin Nguyen.
Au risque de choquer les fans acharnés du personnage, on peut même dire que cette version est largement plus inventive et agréable que les autres séries Batman actuelles, certes sombres mais guère innovantes pour la plupart. Comme quoi, les comics ne sont pas forcément condamnés à radoter.
#idéalpourNowell



-- TIM BURTON --

Une fois n'est pas coutume, le service public, en l'occurrence France 4, diffusera un truc bien le mardi 1er décembre : Edward aux Mains d'Argent.
On peut ne pas apprécier tous les films de Burton, certains sont clairement... spéciaux, pour rester poli, mais le type a réalisé tout de même quelques pépites. Edward en fait partie.
Tout commence alors qu'une vieille dame raconte à sa petite-fille une histoire censée expliquer l'origine de la neige. L'on découvre alors Edward, une créature créée par un inventeur qui n'a pas eu le temps de la terminer. Edward a ainsi des ciseaux à la place des mains. Il vit seul, dans un immense château, mais va bientôt faire une rencontre qui va changer sa vie.
Peut-être le plus intemporel des films de Burton, Edward aux Mains d'Argent est à la fois un drame, une comédie et un film fantastique.
Si Johnny Depp, incarnant un pantin tragique et touchant, délivre une belle composition, c'est surtout le conte - car c'en est un -  en lui-même qui s'avère habile et d'une construction exemplaire. Burton touche à l'universalité en plaçant son récit dans une petite bourgade peuplée par des archétypes éternels. Si Edward suscite au départ la curiosité, voire l'amusement grâce à ses dons, il va également devenir un objet de convoitise, une source de jalousie et même la victime d'apparences trompeuses.
Certains ont vite fait un raccourci, à l'époque, en prétendant qu'il s'agissait d'une critique de la société américaine et de son prétendu puritanisme (prétendu car, dans une telle société, aussi multiculturelle, il est difficile de faire des généralités, les puritanismes des mormons, des amérindiens ou des italo-américains par exemple n'étant certainement pas les mêmes). C'est une vision bien trop franchouillarde cependant, qui vise à toujours remarquer le cure-dent des autres en oubliant un peu vite le javelot que l'on a dans le c... enfin, le javelot quoi.
Non, évidemment, comme tous les vrais bons récits qui résistent au temps, Edward n'est pas une critique précise d'un état figé d'une société particulière mais bien une réflexion sur la nature humaine et nos réflexes à tous. C'est d'ailleurs pour cela que le film fonctionne, qu'il nous touche et que certains le considèrent comme le meilleur de Burton : parce qu'il nous ramène à des affects que nous connaissons et à des situations que nous avons vécues (en moins poétiques, sans doute).
Ce film n'est pas seulement bon au sens technique, il est également bon au sens humain.
Comme un tendre câlin un soir d'orage.
#sculpturecapillaire


Les perles des JdR en BD #3 : Le Sort
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Suite de la série spéciale Jeux de Rôles, par GinL (site de l'auteur).


Toys R Us, la connerie c'est nouuuus !
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Une enseigne de magasin de jouets a décidé de retirer de ses rayons... des jouets... qui représentent des armes. A cause des récents attentats.

Ah ben, on va prendre une minute là, parce que faut assimiler le truc.

Misère...

Bon. L'on peut déjà s'interroger sur la sincérité de la démarche, étant donné que les jouets ne représentent pas de danger, on pourrait imaginer que certains cherchent à se faire de la pub sur des actes atroces.
Et dans la noble tradition UMAC, on essaie de mettre des bâtons dans les roues des ahuris mais aussi de comprendre la prétendue démarche.

Tout d'abord, en quoi cette décision débile pourrait-elle influer sur les générations futures ?
En rien ? Ok, on est d'accord. Ah bah, Ben Laden, il n'est pas tellement connu pour sa passion des Lego et des Nerf. Même les services secrets occidentaux supposent qu'il a été poussé à la radicalisation par autre chose que les Playmobil et les Pif gadgets.

Putain, mais, de tout temps on a eu des revolvers pour jouer aux cowboys, des panoplies de soldats, des épées en plastique, des jeux de conquêtes, des wargames, des jeux de rôles [1], maintenant on a des lasergames, du paintball, des répliques Airsoft, des jeux vidéo... ce sont des simplement des JEUX !! On le sait, on ne devient pas cinglés pour autant !!

Un gamin encadré par des parents responsables, qui lit, qui joue, qui découvre un tas de trucs, ne devient pas un tueur sous prétexte qu'il manipule un jouet représentant une arme. Cela, c'est une négation de la réalité très dangereuse. Qui revient à dire "supprimons la possibilité de tuer dans l'imaginaire pour les gens normaux, et les tarés ne pourrons plus le faire".
A votre avis, ça marche ?

Cela me fait penser à une attitude des responsables locaux quand un gamin avait été tué sur une route près de Metz, limitée à 50 km/h. Un gros con était passé à 140 et avait fauché un gosse. Réaction des responsables publics : passer la zone à 30 km/h. C'est drôle et tragique à la fois.
Parce qu'en réalité, ils ne comprennent rien à ce qu'il se passe. Ceux qui passaient avant à 50 passeront probablement à 30. Mais ceux qui passaient déjà à 140 ne ralentiront pas plus. Parce qu'ils sont hors-la-loi. La loi, par nature, ne touche que les citoyens respectueux de la loi.

Quant au fait que des jouets pourraient ressembler "à s'y méprendre" à des armes à feu réelles (cf. l'article du Figaro), là je dois dire que l'on tombe dans la joyeuseté et l'affirmation idiote. Vous avez déjà vu la taille des jouets actuels ? Ils sont minuscules. Et les gros trucs (Nerf) sont rose, jaune ou vert fluo.
Le pire c'est que d'autres enseignes, comme JouéClub, semblent emboiter le pas.
No more guns ! hurlent-ils, avec l'innocence des benêts et le sourire ravi d'un Picsou.


C'est vraiment français d'être à ce point à côté de la plaque.
Un gros con peut entrainer son petit frère de 12 ans dans une guerre ignoble sans jeu, sans flingues en plastique. Et s'il s'agit simplement d'un symbole, il est ridicule. En quoi retirer des jeux de la vente peut-il rendre hommage à de véritables victimes, tuées par de véritables armes provenant du marché noir ?

Autant il est nécessaire que l'état prenne des décisions importantes pour contrer des menaces évidentes, autant l'on va demander aux magasins de jouets de se calmer (parce qu'ils n'ont rien à voir là-dedans) et de faire preuve d'un peu de dignité (parce que le fait de surfer sur ça, ça donne quand même envie de gerber).

On peut avoir un arc entre les mains, un pistolet, une mitraillette, ce n'est que du jeu quand l'on est enfant, et surtout, ce qui nous influence, c'est notre environnement. Nos parents. Nos professeurs. On peut tuer des milliers de gens imaginaires dans un jeu, être un parfait salaud dans un jeu de rôle, et être quelqu'un de sensible, honnête, droit et mesuré en vrai. Et ne jamais tuer dans la réalité.
Ces jouets retirés sont une insulte à notre capacité, à nous parents, d'élever nos enfants.
Ils sont une insulte à l'intelligence de nos enfants et à leur capacité de dissocier jeu et réalité.
Ils sont une négation de notre système politique et social.
Ils sont une négation aussi du simple besoin "animal" du jeu, qui permet aussi bien à un chat qu'à un gamin de se construire.

Flingue ultra dangereux car trop ressemblant aux vrais fusils d'assaut... 

Quant aux adultes qui tuent n'importe qui, ils n'ont pas eu besoin de jeux pour devenir des criminels.
Ces boutiques sont en train de s'attaquer à des symboles quand il faudrait au contraire comprendre les causes et prévenir les effets.
Dans le même ordre d'idée, l'on peut conseiller à ces enseignes de retirer tous les jouets représentant des avions, ceux aussi représentant une différence entre les sexes, ceux faisant preuve d'humour ou deuxième degré, ceux qui sont jugés rétrogrades (en bois par exemple), ceux qui ne plaisent pas aux scientologues et à ma tante Gisela. Et quand il ne restera rien dans leurs rayons que le produit de ce qu'ils pensaient combattre, nous serons sans doute quelques-uns à ricaner. En attendant, ça donne plutôt envie de boycotter que d'applaudir.

Quelle absurdité ! On ne combat pas les terroristes en s'attaquant aux jouets des enfants.
C'est à la fois étrange et pénible de devoir le rappeler dans le soi-disant pays des "Lumières" où, apparemment, les rayons des magasins ne sont pas forcément si éclairés que ça malgré les néons.

La racaille qui va, selon Toys R Us, buter les nôtres dans sept ou huit ans. 



[1] Même à une époque plus lointaine, en solo, les jeux de rôles faisaient fureur au travers de certaines sagas de "livres dont vous êtes le héros", comme celles du Prêtre Jean ou du Loup Solitaire.


Walking Dead : cercle vicieux
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 Le tome #24 de Walking Dead est sorti aujourd'hui en librairie et confirme bien que la série a perdu pratiquement tout intérêt.

Il est loin aujourd'hui le temps où Walking Dead nous surprenait et nous tenait en haleine en parvenant à mélanger action réaliste et subtile étude psychologique sur la résilience. Après une très longue première partie que l'on pouvait aisément qualifier de chef-d'œuvre (cf. cet article) et qui comprenait les dix premiers volumes, Robert Kirkman est parti en vrille, se prenant régulièrement les pieds dans un tapis qu'il s'ingénie à transporter avec lui sans que l'on comprenne pourquoi.
Et, aussi incroyable que cela puisse paraître, la série comporte maintenant plus de tomes médiocres, voire désastreux, que de bons.
Revenons sur cet incroyable effondrement qualitatif.

Tout commence il y a déjà bien longtemps avec le tome #11, qui n'est d'ailleurs pas mauvais, mais qui marque un premier changement important. En effet, Kirkman est à l'époque devant un choix crucial qui va déterminer l'orientation future de la série. L'on pense qu'il va s'attaquer aux origines de l'épidémie (ce qui est une piste comme une autre), mais non, ce n'est qu'une diversion. Par contre, ce onzième opus est étrangement construit comme un arc complet. Alors que jusqu'à présent, nous avions un récit continu, Fear the Hunters peut au contraire être zappé sans qu'on ne loupe grand-chose. Un peu comme si Kirkman temporisait ou ne savait pas quoi décider.

C'est sans doute là que le bât blesse, Kirkman n'est pas un excellent scénariste (cf. ce dossier revenant en détail sur ses autres comics). Il n'a pas la maîtrise d'un Straczynski, la puissance de travail d'un Moore ou l'ingéniosité perverse d'un Ennis. Et en voulant étaler son histoire sans but précis (ce qu'il a lui-même avoué), il se retrouve vite confronté à des problèmes majeurs.
Dans les tomes #13 et #14, on pouvait déjà constater une baisse de niveau, la narration étant beaucoup moins percutante, mais le souvenir récent des nombreux chapitres extraordinaires que l'auteur avait signés permettait encore d'attendre la suite avec sérénité. Le titre ronronne, mais il est encore lisible.

Tout s'effondre avec le tome #18 qui présente des longueurs, des redites et un ennemi ridicule, totalement invraisemblable. Pourtant, l'on est loin d'avoir touché le fond. Cela adviendra avec les tomes #19 et #20, à ce jour les plus mauvais de la série. C'est un vrai naufrage : les maladresses sont constantes, les personnages vidés de toute substance, et le récit n'avance plus. Même les longs dialogues entre les personnages, pourtant passionnants au début de la série, se transforment en radotages plats. Certaines scènes, notamment les tirs "à la Lucky Luke", sont même involontairement drôles.


Depuis, Kirkman a très légèrement corrigé le tir (cf. les tomes #22 et #23), mais l'on reste très en deçà du niveau qu'a pu connaître Walking Dead. Or, malheureusement, entre temps, la série est devenue "populaire". Et pas dans le bon sens du terme. Grâce justement à un bon début, vanté à juste titre, et à une série TV plutôt sympa, le titre a fait un bond au niveau de la notoriété, ce qui assure les ventes malgré la faible qualité actuelle de l'écriture.
Pire encore, certains benêts se réjouissent à chaque tome, pressés de hurler à quel point c'est génial pour tenter de faire croire qu'ils comprennent ce qu'ils lisent. Car à partir d'un certain point, le nom sur la couverture suffit pour ravir les "fans". Si on leur donne des fraises à déguster, ils sont tout contents, mais si on leur donne du foin à bouffer, ils mâchent avec le même sourire ravi.

C'est une longue introduction, certes, mais il est nécessaire de comprendre de quoi on partait et de montrer ce que l'on a maintenant entre les mains. Un peu comme si on commençait un texte en se disant "c'est beau comme du Racine" et qu'on le termine en pensant "putain, on dirait du Patrick Bruel" [1]. Oui bah, c'est violent du Bruel, quand on n'est pas habitué, on peut friser l'œdème de Quincke. Le mieux c'est de commencer doucement, par un générique. Une petite dose de Cali par exemple.


Bon, revenons-en à Rick et toute sa bande.
Ce tome #24 n'est pas catastrophique mais il n'est certainement pas bon non plus. Exit la tension permanente, les retournements de situation tragiques et les personnages profonds, l'on reste dans le surplace plat dont Kirkman ne peut plus se dépêtrer.
À tous les niveaux, l'auteur est à la ramasse. Les dialogues tout d'abord. Pourtant, ce qui faisait aussi la force de la série, c'était justement ces moments poignants, parfois passionnants même, où les survivants évoquaient leur situation, leurs émotions, leurs souffrances. Maintenant, ce ne sont plus que des échanges creux, sans intérêt. D'autant que les thèmes restent les mêmes. Kirkman nous en remet une couche sur le questionnement moral "doit-on tuer ?", sans pour autant trouver des arguments de poids ni même parvenir à justifier des comportements aberrants.

La menace actuelle ne tient pas plus la route. Après un Gouverneur certes "exotique" mais auquel on pouvait croire, l'on a eu un Negan totalement invraisemblable et, maintenant, des Chuchoteurs ridicules. Mais surtout, l'on est toujours dans le même schéma narratif, avec en prime un ennemi d'opérette dont le mode de vie et les croyances sont risibles. Et même en laissant cet aspect de côté, c'est tout de même pas de bol que ces Chuchoteurs, a priori nomades, tiennent absolument au bout de terrain qui jouxte celui de Rick et ses potes. Mais Kirkman ne s'embarrasse plus d'explications ou de logique, empressé qu'il est de raconter, encore et encore, la même histoire en boucle.


Ce qui faisait naguère l'attrait de la série tenait aussi aux difficultés internes que rencontrait le groupe. Problème, ces difficultés prenaient une dimension dramatique uniquement parce que les personnages qu'elles mettaient en cause avaient été patiemment construits et développés. Rappelons-nous simplement de l'effroi suscité par l'altercation entre Rick et Tyreese. Ou la mort tragique de ce dernier. Or maintenant, les personnages "sacrifiés" n'ont plus de consistance. Le cercle vicieux imposé par la surenchère de Kirkman ne broie que des protagonistes fantoches dont on se fout.

Enfin, le pire choix probablement de Kirkman reste ce refus d'explorer les mille voies qui s'offraient à lui. On a l'impression qu'il se Kurumadise [2] à une vitesse sidérante. Que ce soit par manque d'inspiration ou par volonté de tirer au maximum sur la corde, l'effet est désastreux.
Il y a bien une fausse évolution, avec le retour du commerce, de la pêche, bref, une organisation sociale embryonnaire mais qui n'est là que pour l'apparence puisqu'elle ne génère en réalité qu'une "prison bis", qu'il faut défendre contre la menace du cinglé actuel.


À l'intérieur même de ce surplace, les rares idées un peu originales de Kirkman sont toutes avortées très rapidement, comme s'il avait peur de s'écarter d'un chemin connu et rassurant. La monarchie d'Ézéchiel, pourtant bien plus crédible que la "meute" des Chuchoteurs, a été étouffée dans l'œuf. Même chose pour l'émancipation de Carl, qui ne donne finalement qu'un alibi pour un affrontement convenu et non un nouvel essor. Même le mouvement de mécontentement auquel doit faire face Maggie est réglé avec une facilité déconcertante.

Le pire, c'est que l'on sait maintenant, grâce à la manière dont Alpha a délimité sa frontière, que l'on est parti pour trois ou quatre tomes d'affrontements, larvés ou non, avec les Chuchoteurs. Avec toujours les mêmes invraisemblances [3] et le même dénouement. Et ensuite ? Une nouvelle menace, toujours plus débile et violente ?
Mais quid des autres pistes ?
Que devient l'armée ? [4] Le gouvernement ? Que se passe-t-il dans les autres pays ? Quelles sont les différentes formes de survie que l'on peut rencontrer ? Qu'en est-il des bâtiments de guerre (porte-avions, sous-marins, etc.) qui disposaient de ressources énormes et étaient à l'abri des premiers effets de l'épidémie ? Qu'est-ce qui a causé cette zombification ? Comment expliquer certains non-sens apparents [5] ? Comment s'est déroulé le début de l'épidémie ?
Les possibilités étaient immenses. Et Kirkman a choisi de n'en explorer aucune...

Un triste effondrement d'une série qui fut bouleversante et magique et qui ressemble maintenant à du mauvais Marvel.


[1] Alors, Bruel, c'est vraiment pas ma tasse de thé, mais ça pourrait être bien écrit quand même. Le problème c'est que lorsque l'on fait des rimes pour la rime, ça se voit. Prenons l'une de ses chansons les plus connues, Place des Grands Hommes. À un moment, ça dit "on peut pas mettre dix ans sur table comme on étale ses lettres au Scrabble". Putain, faut s'accrocher hein ? Bon, OK, c'est d'une pauvreté crasse. Mais on peut s'amuser avec, en essayant de reprendre sa méthode. C'est facile, il vous faut un jeu et un endroit physique qui rime. Par exemple, "on peut pas mettre dix ans par terre comme on étale ses cartes au poker". Ou "on peut pas mettre dix ans sur un lit comme on étale ses terrains au Monopoly". On peut même tenter une version grivoise, avec "on peut pas mettre dix ans dans le cul d'un amiral comme on étale ses navires à la bataille navale". Vous voyez, c'est facile, vous savez maintenant écrire comme Patrick Bruel. La semaine prochaine, on abordera le style de Sophie Tapie, c'est encore plus c... heu, simple.
[2] Le point culminant de la série Saint Seiya reste la bataille du sanctuaire, un affrontement dont le schéma sera repris par l'auteur, Kurumada, dans les luttes opposant les chevaliers aux Marinas de Poséidon ou aux Spectres d'Hadès.
[3] Attention, spoilers. Alpha est suffisamment remontée pour décapiter des tas d'inconnus (comment a-t-elle fait d'ailleurs pour les attirer, toute seule, un par un dans un piège ?) mais elle laisse repartir leur chef qui l'a pourtant menacée. Pour quelqu'un qui se proclame dirigée par un instinct animal, elle fait preuve d'une stupidité bien humaine.
[4] Comment se fait-il que des trous du cul avec trois bouts de ficelle s'en sortent alors que des soldats entraînés, bien équipés, disposant d'armes lourdes, de véhicules blindés, de moyens de communication, de rations de survie, etc, se soient tous fait buter ?
[5] Dans ce top 10 des vraies et fausses incohérences de la série, nous avions évoqué, dans le dixième point, le fait que se faire mordre ne devrait pas aboutir à une transformation (puisque les individus sains se transforment aussi lors de morts naturelles, donc sont porteurs du "virus" qui ne devrait être activé que par la mort). Il existe cependant une explication possible sur ce point : une sorte de virus inactif, protégé par une structure ressemblant à une sorte de coquille, qui peut donc se balader dans le sang des porteurs sains sans entraîner de transformation. À leur mort, ces "coquilles" explosent et le virus entraîne la transformation. Une morsure pourrait donc mettre un porteur sain en contact avec la forme finale du virus, sans "coquille" (plutôt que de coquille, l'on peut parler aussi de mutation, la mort entraînant une modification au niveau de ce qui est censé déclencher la transformation).



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Une légère surprise concernant Negan.

  • Surplace narratif.
  • Invraisemblances.
  • Pauvreté des dialogues.
  • Les rares bonnes idées sont immédiatement mises de côté.
  • Des dessins inégaux.
UMAC's Digest #9
Par
Les sélections UMAC dans l'actu de la pop culture



-- BD --

Nous vous avons parlé récemment de Nats Editions, avec la future sortie de Dahaka, on ne résiste pas au plaisir de remettre un petit coup de projecteur sur cet éditeur en évoquant In Bloom, déjà disponible.
Un jeune homme, qui vient de perdre sa mère, se rend compte qu'il perd peu à peu son père également, ce dernier ne se remettant pas de la disparition de son épouse. Quelque chose peut-il encore permettre de les réunir ou la douleur sera-t-elle trop forte ?
Bon, si vous êtes en dépression, ce n'est peut-être pas trop conseillé pour l'instant, mais cette histoire, certes triste mais fort jolie et pleine de poésie, est à découvrir, d'autant qu'elle bénéficie de fort jolies planches.
Site de l'éditeur : Nats Editions
#émotion



-- COMICS --

Le tome #2 de la version comics de Sons of Anarchy est disponible chez Ankama.
Le premier volume (cf. cette chronique), sorti il y a environ un an, était plutôt bien fichu. Par contre, maintenant que l'on connaît la fin disons... "radicale" de la série TV, l'immersion risque d'être un peu plus délicate. Quelle tuerie ce final... même Virgul a versé sa larmichette sur Come Join the Murder... c'est un chat très sensible. Et qui a toujours rêvé de devenir hors-la-loi.
Bref, dans ce tome, le club est sous les verrous et les régulières (Gemma et Tara) gèrent les affaires courantes à l'extérieur. C'est assez violent et corsé au niveau du langage, donc si vous avez un couple d'amis à qui vous souhaitez faire une farce, c'est le cadeau de Noël idéal pour leur gamin de huit ans.
#bikers



-- LES FESSES EN L'AIR --

Zephyr Editions, devenu un label de Dupuis depuis l'année dernière, organise un concours Buck Danny dont le premier prix est un vol en Fouga Magister ! Wow.
Il suffit de vous rendre sur cette page et de répondre aux trois questions, d'une simplicité enfantine si vous connaissez ce vieux Buck, pour participer.
Si vous l'emportez, ce serait sympa de nous envoyer une petite photo (si possible prise avant de rendre tripes et boyaux).
#acrobaties



-- STAR WARS --

Le nouvel opus n'est pas encore sorti que, déjà, c'est un succès !
Au moins du point de vue du merchandising en tout cas : BD, romans, DVD, peluches, figurines, sets de table, parodies, jeux minables (des combats de "sabres de doigt", vraiment ?), livres de coloriage, brosses à dents (véridique, on n'invente rien), pouf (rien à voir avec Leia, c'est uniquement pour s'asseoir dessus), veilleuse de nuit, chaussons, jetons Leclerc... bref, tout ce que vous avez toujours voulu (et même ce que vous ne vouliez pas) est disponible avec un gros Star Wars marqué dessus, il suffit de faire chauffer un peu la carte bleue.
Bon, sur UMAC, on n'a rien contre le mainstream, au contraire, et on n'a rien non plus contre le pognon (surtout quand il va dans la poche des auteurs), mais là... il y a comme un goût de vomi dans les magasins.
En même temps, les pigeons, c'est fait pour être plumés...
#ilestfraismonpoisson!

Hmm... ça pourrait être plus con. Avec des bites à la place des pouces par exemple.

-- INDISPENSABLE --

Attention, si vous n'avez pas déjà les précédentes éditions, Urban Comics sort en décembre une intégrale Top 10 à ne pas rater !
Ce gros Vertigo Essentiels contient les douze numéros de la série éponyme (cf. cette chronique) ainsi que les mini-séries Smax et The Forty-Niners (cf. cet article pour en savoir plus), qui sont de pures merveilles et figurent parmi les plus grands écrits de ce diable d'Alan Moore.
C'est magistral, parfois drôle, souvent émouvant, en résumé une belle démonstration d'intelligence et de savoir-faire. Le tout dans des styles graphiques très différents mais en parfaite adéquation avec les récits.
#FuckingLegend



-- SCIENCE --

C'est connu mais ça fait toujours son petit effet : comment tromper votre cerveau afin de voir en couleurs une image initialement en noir et blanc ? Faites donc le test en visionnant cette vidéo (et en fixant le point central).
Bluffant non ? D'autant que les couleurs sont bien "choisies" et correspondent à la réalité.
Comment ça marche ? Tout réside dans l'image en fausses couleurs. Celles-ci vont saturer certains récepteurs de l'œil, ce qui les rendra inactifs pendant un court laps de temps. Par contre, les couleurs complémentaires à celles aperçues vont alors apparaître, car les photorécepteurs correspondants continuent, eux, de fonctionner.
Bon, ok, ça parait nunuche, mais les couleurs posent carrément un problème logique passionnant si l'on s'attarde un peu sur la manière dont nous les percevons. En effet, si l'on voit une banane comme étant jaune, c'est parce qu'en réalité, lorsqu'elle est éclairée par une lumière blanche, elle absorbe tout le spectre lumineux sauf le jaune. Est-il alors juste de dire qu'une banane est jaune alors que c'est la seule couleur qu'elle rejette ?
Pensez-y la prochaine fois que vous changerez de bagnole ou que vous repeindrez votre salle de bain : on vous vend en fait une matière qui rejette la couleur que vous aimez. ;o)
#trompe-l'œil 



-- TÉLÉVISION/FILMS --

Le dimanche 22 novembre, RTL9 rediffuse en prime time l'excellent film de Kurt Wimmer, Equilibrium.
Le récit se déroule dans un futur relativement proche. Après un holocauste nucléaire, les survivants décident de supprimer la supposée cause de tous leurs maux : les émotions. Grâce à une drogue obligatoire, les humains n'éprouvent maintenant plus ni haine, ni envie, ni tristesse... mais ils n'ont plus accès non plus à l'amour, la joie ou l'espoir. John Preston, un "ecclésiaste", sorte de soldat chargé de traquer les déviants, se retrouve un jour à éprouver une émotion. Puis une autre. Peu à peu, il va se rebeller contre ce système aussi autoritaire que terrifiant.
A première vue, Equilibrium peut se considérer comme du pur divertissement un peu fourre-tout. Sorte de mixte entre Matrix et 1984, avec des "kata de tirs" lorgnant vers la culture nippone en prime, le film semble faire appel à de vastes domaines, très présents dans la pop culture.
Il s'avère toutefois intéressant, que ce soit pour son esthétique très léchée (et pas seulement lors des chorégraphies martiales) ou pour la réflexion qu'il implique. Une réflexion plus profonde qu'il n'y parait. En effet, se débarrasser de la colère vaut-il de ne plus jamais éprouver compassion ou amour ? L'on touche là au fondement de la nature humaine et à l'horreur de son paradoxe. L'Homme est un animal monstrueux parce qu'il éprouve des sentiments négatifs. Malheureusement, ce qui fait sa grandeur, ce sont également ses sentiments. Soit parce qu'ils sont positifs, soit parce qu'il parvient à dépasser ou contrôler ses émotions les plus violentes. Si l'on n'éprouve rien, il n'y a plus de guerre, plus de meurtres, plus de viols, mais il n'y a plus de musique, plus de romans, plus de peintures, plus de baisers langoureux, plus d'héroïsme, plus d'amitié, plus de cris de joie.
Évident dans son message et son parti pris, Equilibrium a la délicatesse de soigner la forme et de proposer un fond propice à la réflexion et l'extrapolation. De la bonne SF divertissante, qui chatouille les neurones.
#guns&applepie