Publié le
30.5.19
Par
Vance
Un album Marvel Deluxe (2018) comportant les dix épisodes de la mini-série écrite par Al Ewing et illustrée par Paco Medina.
Heureusement pour le lecteur occasionnel, une introduction (pour une fois) pertinente nous annonce qu'il s'agit de la libre adaptation d'un jeu vidéo édité par Kabam en 2014, lui-même inspiré par la série portant le même nom, publiée par Marvel dans les années 80.
Est-ce pour autant plus clair ? Pas vraiment, d'autant qu'on nous prévient que la lecture de l'event Secret Wars (cf. cet article) expliquerait certaines choses, comme le fait que des failles existent dans la nouvelle réalité mise en place après l'effondrement de Battleworld, cet univers créé de toutes pièces pour y voir des super-héros venus de partout se mettre sur la gueule pour le bon plaisir de leur ancien suzerain, Fatalis (toujours dans les bons coups dès lors qu'il s'agit d'acquérir un maximum de pouvoir, rappelez-vous Fatalis Imperator).
Cette fois, au sein des ruines de cet univers alternatif, deux Doyens de l'Univers vont retrouver le goût des affrontements qui ont peuplé leur vie interminable. Les protagonistes ? Le Collectionneur et son frère, le Grand Maître lui-même. L'enjeu ? Une sphère d'énergie primale capable, à condition qu'elle soit complète, de commander à la réalité elle-même ; or, les deux adversaires n'en disposent que d'une partie, chaque victoire leur apportant un fragment de ce que possède le vaincu. Le dispositif ? Des duels entre des équipes de cinq combattants (sans compter les doublures autorisées) issus de tous les univers parallèles, même si, par principe, le Collectionneur répugne à puiser dans sa propre réalité.
Heureusement pour le lecteur occasionnel, une introduction (pour une fois) pertinente nous annonce qu'il s'agit de la libre adaptation d'un jeu vidéo édité par Kabam en 2014, lui-même inspiré par la série portant le même nom, publiée par Marvel dans les années 80.
Est-ce pour autant plus clair ? Pas vraiment, d'autant qu'on nous prévient que la lecture de l'event Secret Wars (cf. cet article) expliquerait certaines choses, comme le fait que des failles existent dans la nouvelle réalité mise en place après l'effondrement de Battleworld, cet univers créé de toutes pièces pour y voir des super-héros venus de partout se mettre sur la gueule pour le bon plaisir de leur ancien suzerain, Fatalis (toujours dans les bons coups dès lors qu'il s'agit d'acquérir un maximum de pouvoir, rappelez-vous Fatalis Imperator).
Cette fois, au sein des ruines de cet univers alternatif, deux Doyens de l'Univers vont retrouver le goût des affrontements qui ont peuplé leur vie interminable. Les protagonistes ? Le Collectionneur et son frère, le Grand Maître lui-même. L'enjeu ? Une sphère d'énergie primale capable, à condition qu'elle soit complète, de commander à la réalité elle-même ; or, les deux adversaires n'en disposent que d'une partie, chaque victoire leur apportant un fragment de ce que possède le vaincu. Le dispositif ? Des duels entre des équipes de cinq combattants (sans compter les doublures autorisées) issus de tous les univers parallèles, même si, par principe, le Collectionneur répugne à puiser dans sa propre réalité.
L'on verra ainsi des versions alternatives de Hulk, Iron Man ou du
Punisher. Les deux Doyens font appel à un "rabatteur" pour faire le
sale boulot, une sorte de pièce maîtresse qui disposera les pions à leur guise.
Sauf que choisir Maestro, ce Hulk issu d'un futur dystopique qui l'a vu régner
sur une Terre dévastée, n'est pas la meilleure idée qui soit : un loup peut-il
se transformer en agneau ?
Un maître peut-il accepter de se conduire en valet ?
Un maître peut-il accepter de se conduire en valet ?
On le voit, rien d'original dans les dispositions préludant
à la conception de la série : des êtres d'une puissance inouïe trompent leur
ennui en lorgnant sur un pouvoir presque illimité et, plutôt que d'engendrer une
guerre monotone, choisissent le biais du duel ludique, suivant des règles
établies à l'avance. On voit donc des super-héros (mais aussi des
super-vilains) kidnappés de leur propre réalité pour se retrouver dans une
arène de combat aux décors fluctuant suivant les désirs des maîtres de Battlerealm, cet
espace disloqué composé des fragments de Battleworld.
On a bien du mal à se dissocier du concept du jeu vidéo, nonobstant l'accent porté sur les manigances d'un Maestro bien décidé à ne pas se laisser manipuler longtemps ; les agissements mystérieux d'un Stick (le maître de Daredevil et Elektra) ; ou l'enquête menée par la super-agente coréenne Renarde Blanche, recherchant les circonstances de l'étrange disparition de son homologue Gun-R.
En face, malgré leur sagesse censée être à l'aune de leur âge cosmique (ils sont vieux comme l'univers), les Doyens semblent toujours aussi naïfs de croire que les humains suivront béatement leurs volontés. Pour ceux qui s'en souviennent, on les avait vus tous céder un à un face au seul Thanos lorsque ce dernier avait entrepris d'empocher les gemmes de l'Infini - dans le prologue de la première saga de l'Infinity Gauntlet. La roublardise du Grand Maître ou l'avidité du Collectionneur ne pèsent jamais bien lourds, et on a vraiment l'impression qu'ils peinent à tirer les leçons de leurs échecs passés.
On a bien du mal à se dissocier du concept du jeu vidéo, nonobstant l'accent porté sur les manigances d'un Maestro bien décidé à ne pas se laisser manipuler longtemps ; les agissements mystérieux d'un Stick (le maître de Daredevil et Elektra) ; ou l'enquête menée par la super-agente coréenne Renarde Blanche, recherchant les circonstances de l'étrange disparition de son homologue Gun-R.
En face, malgré leur sagesse censée être à l'aune de leur âge cosmique (ils sont vieux comme l'univers), les Doyens semblent toujours aussi naïfs de croire que les humains suivront béatement leurs volontés. Pour ceux qui s'en souviennent, on les avait vus tous céder un à un face au seul Thanos lorsque ce dernier avait entrepris d'empocher les gemmes de l'Infini - dans le prologue de la première saga de l'Infinity Gauntlet. La roublardise du Grand Maître ou l'avidité du Collectionneur ne pèsent jamais bien lourds, et on a vraiment l'impression qu'ils peinent à tirer les leçons de leurs échecs passés.
L'intérêt est ailleurs, et notamment dans les agissements
en sous-main de Maestro, le personnage le plus développé et le plus captivant
avec un surprenant Stick et l'étrange Guillotine. Cette dernière a au moins le mérite d'intriguer :
une Française qu'un ancien serment familial condamne à porter une épée démon
très semblable à la Stormbringer de la saga d'Elric le Nécromancien (par
Moorcock) ne peut qu'exciter la fibre patriotique qui pulse en chacun de nous.
Al Ewing parvient néanmoins à ouvrir quelques portes vers des histoires plus convaincantes et réussit à gérer efficacement la ribambelle parfois stupéfiante de super-héros rassemblés ici. Ce petit humour piquant surgissant au travers de quelques répliques bien senties ou de running-gags dérisoires donne un peu plus de sel à des affrontements rarement aussi explosifs qu'attendus : sur le papier, par exemple, Sentry pourrait tous les balayer d'un éternuement, mais sa psyché totalement volatile l'empêche d'en faire un combattant d'élite.
Malgré l'avalanche de variant covers disséminées dans l'album qui nous promettait monts et merveilles, on n'aura pas de duel Wolverine/Deadpool ou Thor/Hulk Rouge même si on aura la surprise de trouver une nouvelle équipe d'Avengers issue d'une dimension où Iron Man lui-même s'est mué en Iron Patriot...
Al Ewing parvient néanmoins à ouvrir quelques portes vers des histoires plus convaincantes et réussit à gérer efficacement la ribambelle parfois stupéfiante de super-héros rassemblés ici. Ce petit humour piquant surgissant au travers de quelques répliques bien senties ou de running-gags dérisoires donne un peu plus de sel à des affrontements rarement aussi explosifs qu'attendus : sur le papier, par exemple, Sentry pourrait tous les balayer d'un éternuement, mais sa psyché totalement volatile l'empêche d'en faire un combattant d'élite.
Malgré l'avalanche de variant covers disséminées dans l'album qui nous promettait monts et merveilles, on n'aura pas de duel Wolverine/Deadpool ou Thor/Hulk Rouge même si on aura la surprise de trouver une nouvelle équipe d'Avengers issue d'une dimension où Iron Man lui-même s'est mué en Iron Patriot...
Délassant, mais pas vraiment convaincant.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
|
|
|
Publié le
29.5.19
Par
Virgul
Inauguration d'une rubrique qui reviendra (sans doute) périodiquement : le Match UMAC.
En quoi cela consiste-t-il exactement ?
C'est très simple, deux personnages de comics s'affrontent dans plusieurs catégories (pouvoirs, costume, personnalité, conquêtes amoureuses...) afin d'obtenir des points (20 points sont à distribuer au départ).
Leurs scores sont ensuite soumis à des bonus ou malus (concernant les ventes de leurs séries, leur longévité, les casseroles qu'ils peuvent se trimballer) pour déterminer un vainqueur.
Pour commencer, on va faire simple avec les deux vedettes emblématiques de Marvel et DC Comics. Par la suite, cela pourra aussi être l'occasion de rencontres plus exotiques, avec des personnages moins connus et réservant quelques surprises, mais pour le moment, voyons ce que donne ce combat virtuel entre le Tisseur et le Dark Knight !
1. Pseudo (2 points)
Un nom, c'est important. Surtout pour un type qui a décidé d'écumer les rues de sa ville pour en débarrasser le crime. Il faut que ça claque un peu, que ça inspire le respect direct. Bon, les deux concurrents du jour boxent dans la même catégorie puisqu'ils ont choisi de faire dans la bestiole effrayante.
Araignée, chauve-souris, c'est relativement le même principe : égalité. Dans ce cas-là, on se partage les points.
Spider-Man : 1
Batman : 1
2. Costume (3 points)
Dans le boulot de justicier masqué, les fringues, c'est vital. Si vos adversaires se marrent en vous voyant débouler, ce n'est pas gagné. OK, ça peut un peu les déconcentrer, mais ce n'est quand même pas l'effet voulu. Votre accoutrement doit faire peur, pas faire ricaner.
À ce petit jeu, Batman l'emporte de loin. Sobre, classe, sa tenue est intemporelle et sa longue cape, si elle n'est pas pratique dans la vraie vie, permet de superbes poses dans les comics.
Pour Spidey, le côté spandex (ou pyjama selon les dessinateurs) n'aide pas, les couleurs criardes non plus.
Hop, 3 point en plus pour Batou !
Spider-Man : 1
Batman : 4
3. Pouvoirs (3 points)
Peter Parker a la force proportionnelle et l'agilité d'une araignée, il est doté d'un sixième sens et peut adhérer aux murs. Il a même eu des dards pendant un temps.
Batman, lui, ben... il a que dalle. Il y va avec sa bite et son couteau comme on dit par chez nous.
Alors oui, il a des gadgets, oui, il fait du sport, ça se voit, et il a bien du courage, mais niveau don extraordinaire, rien en vue.
Être taciturne n'est pas encore un super-pouvoir.
Le Monte-en-l'air empoche les points.
Spider-Man : 4
Batman : 4
4. Adversaires (3 points)
Dis-moi qui tu combats et je te dirai qui tu es ! Les ennemis d'un héros participent grandement à sa légende et son succès.
Pour Spidey, on retrouve évidemment le Bouffon Vert en numéro 1 des tarés criminels qui s'ingénient à lui gâcher la vie. Batman a son psychopathe personnel avec le Joker. La liste de leurs ennemis emblématiques est assez longue. Citons Octopus, le Lézard ou encore Venom pour Spidey. Le Pingouin, Double-Face ou Poison Ivy pour le protecteur de Gotham.
Allez, hop, égalité, un point et demi chacun !
Spider-Man : 5,5
Batman : 5,5
5. Drague (3 points)
Vous vous dites que c'est bizarre comme catégorie, "drague". Mais, on ne va pas se mentir, faire quelques conquêtes de temps en temps, c'est bon pour l'image. Et un super-héros, il faut que ça ait un peu de prestance.
Alors, Bruce Wayne de ce côté-là, pas de souci, c'est un tombeur. Il a même droit de temps en temps à des scènes torrides (et choquantes selon certains) avec la jolie Catwoman (cf. cet article).
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, Peter Parker n'est pas franchement moins bien loti. Il est sorti avec Gwen Stacy, a une relation plus qu'ambiguë avec Black Cat (les deux aiment les félins apparemment) et a quand même épousé Mary Jane Watson, mannequin de son état (oui, c'est un peu le Christian Karembeu des encapés).
Nous sommes de nouveau dans l'obligation de déclarer une égalité !
Spider-Man : 7
Batman : 7
6. Base/Habitation (3 points)
On a beau avoir un nom cool, un costume qui en jette et des pouvoirs à ne pas savoir quoi en faire, quand il s'agit de ramener un flirt dans un taudis, ça le fait tout de suite moins.
Il n'y a pas photo : d'un côté, un manoir avec une batcave, de l'autre, la maison de tante May ou un appart en collocation avec le fils de son ennemi juré...
Batman l'emporte haut la main dans cette catégorie.
Spider-Man : 7
Batman : 10
7. Personnalité (3 points)
Il s'agit là d'une catégorie qui récompense un peu les losers. Losers en apparence du moins, car les personnages qui attirent la sympathie sont rarement des héros lisses, sans défauts et propres sur eux.
Batman, en tant que playboy milliardaire et pilier de la Justice League, est trop puissant, trop iconique pour que l'on puisse pleinement s'y identifier. Parker, lui, est parfois maladroit, il a des soucis professionnels et sentimentaux, il est vilipendé par la presse, moqué par ses collègues... et suscite immédiatement l'empathie.
Spider-Man : 10
Batman : 10
Au terme de cet affrontement, sur 7 catégories, l'égalité est donc parfaite.
C'est là qu'interviennent nos bonus et malus !
Deux bonus sont possibles, les malus sont potentiellement illimités, mais on essaiera de ne pas trop en abuser quand même.
Bonus 1 : Ventes (+1)
Très simple sur le principe. On prend le Top 500 US le plus récent, et on regarde le classement en prenant le premier titre concernant l'un des deux personnages qui apparaît.
En avril, c'est Symbiote Spider-Man #1 qui est en tête (deuxième du Top 500), alors que le Dark Knight est juste derrière (en troisième position) avec Batman who laughs #4.
Spider-Man : 11
Batman : 10
Bonus 2 : Longévité (+1)
Honneur aux vétérans !
Batman est né en 1939 (dans Detective Comics #27), Spidey en 1962 (dans Amazing Fantasy #15).
80 ans pour l'un, 57 pour l'autre.
Les deux légendes ne sont pas des jeunots, mais l'un a tout de même plus de kilomètres au compteur.
Un point de bonus pour l'endurance de Batman.
Spider-Man : 11
Batman : 11
Malus (toutes ces petites choses que l'on aimerait oublier et qui rapportent honte et -1 en pagaille)
C'est le moment de se remémorer certains trucs un peu délicats. On ne va pas aller farfouiller dans un obscur annual, histoire de dénicher une case troublante, non, on en reste aux vraies bonnes casseroles, bien bruyantes.
Pour Spidey, c'est tout trouvé : la spider-mobile. Une sorte de buggy affreux, bricolé par Johnny Storm, et que le Tisseur avait surnommé le "fiasco". On se demande bien de toute façon pourquoi il avait besoin d'un machin comme ça (surtout à New York, on n'est pas dans les forêts du Maine !).
Un bon -1 donc.
Et, comment ne pas revenir sur le choix de Peter Parker, dans One More Day, qui sacrifie son mariage avec Mary Jane au profit de sa tantine ? Pour une raison très égoïste en plus. Allez hop, -1 de nouveau !
Pour Batman... c'est plus dur. On ne va pas aller le chercher sur sa bagnole, lui, en tout cas. La batmobile, en général, elle est plutôt classe (plus ou moins suivant les versions, mais bon). Non, lui c'est plus dérangeant, ça tient dans un concept : "jeune sidekick en short." Imaginez le truc dans la vraie vie. Un grand gaillard musclé qui recrute un gamin court-vêtu pour des balades nocturnes... c'est spécial. Évidemment, ça a bien évolué depuis, entre le Robin qui meurt, celui qui devient Nightwing, celui qui est le propre fils de Batman, on a l'impression que les scénaristes peuvent décliner le thème à l'infini, mais il restera quand même ce truc pourri de départ : un jeune sidekick en short (qui vaut bien un -1).
Spider-Man : 9
Batman : 10
Et au terme de ce premier match très serré, nous avons donc un vainqueur :
Les deux héros ne sont pas les figures de proue de leurs éditeurs pour rien. Leurs qualités sont évidentes et leur omniprésence dans l'industrie des comics bien installée. Bien entendu, il y a une grande part de subjectivité dans tout cela, que ce soit dans le choix des catégories ou des points attribués, mais comme vous l'aurez sans doute compris, c'est surtout l'occasion d'organiser des rencontres (qui pourraient être assez improbables à l'avenir vu ce que l'on a en tête à la rédac) et de faire un petit point sur certains personnages, en agrémentant tout cela de quelques infos.
Miaw !
La Spider-Mobile fait son apparition en 1974 dans Amazing Spider-Man #130. Elle est alors dessinée par Ross Andru. Lorsque Spidey l’essaie pour la première fois, il a énormément de mal à la contrôler, ce qui étonne Johnny Storm (qui l’a conçue). Peter lui explique alors qu’il n’a jamais songé à passer le permis, puisqu’il n’a jamais eu de toute façon de quoi s’acheter une voiture.
La Spider-Mobile était dotée d’un spider-signal, de web-shooters (des lance-toiles techniquement identiques à ceux qu’utilise Peter) et même d’un siège éjectable. Une réplique fut un temps exposée (dans l’univers fictif de la Terre-616) au Smithsonian National Design Museum, provoquant l’hilarité des visiteurs.
C’est dans Amazing Spider-Man #141 que le Tisseur, cherchant à échapper à la police, va involontairement balancer son véhicule au fond de l’Hudson, ce qui n’empêchera nullement les auteurs d’y faire régulièrement allusion, l’étrange engin devenant alors un running gag.
La Spider-Mobile était dotée d’un spider-signal, de web-shooters (des lance-toiles techniquement identiques à ceux qu’utilise Peter) et même d’un siège éjectable. Une réplique fut un temps exposée (dans l’univers fictif de la Terre-616) au Smithsonian National Design Museum, provoquant l’hilarité des visiteurs.
C’est dans Amazing Spider-Man #141 que le Tisseur, cherchant à échapper à la police, va involontairement balancer son véhicule au fond de l’Hudson, ce qui n’empêchera nullement les auteurs d’y faire régulièrement allusion, l’étrange engin devenant alors un running gag.
Publié le
27.5.19
Par
Nolt
Mise en ligne d'un nouveau dossier UMAC consacré cette fois aux nombreux univers parallèles du Multivers Marvel.
En réalité, il en existe des centaines, donc nous vous présentons ici une sélection de 25 univers, sélection basée sur leur importance (comme Ultimate, 2099 ou HoM) ou leur côté décalé (par exemple un univers peuplés de toons, un autre où les auteurs historiques de la Maison des Idées ont pris la place des Fantastic Four, et même un "shameverse"... bon, on a inventé le nom, mais vous verrez qu'il est justifié).
Pour chaque réalité alternative, vous retrouverez la série dans laquelle elle est apparue, son année de publication, un topo sur le monde dépeint, ainsi que, le cas échéant, un lien vers un article plus complet.
Afin d'accéder aux méandres du marvelverse, vous pouvez vous ruer dans notre rubrique Dossiers ou cliquer sur l'image ci-dessous.
Enjoy !
Publié le
25.5.19
Par
Virgul
Début dans quelques jours d'un nouveau titre très attendu concernant Batman.
Batman : Last Knight on Earth a en effet été annoncé de manière spectaculaire par DC Comics, qui a même mis en ligne une bande annonce plutôt alléchante (voir la vidéo ci-dessous). Le titre sera estampillé Black Label, la gamme dont est déjà issu le très bon Batman : White Knight.
Aux commandes, l'on retrouve Scott Snyder (cf. par exemple son excellent Swamp Thing) au scénario et Greg Capullo (Reborn) aux dessins.
En ce qui concerne l'intrigue, tout commence lorsque Bruce Wayne, qui n'a jamais été Batman, se réveille dans l'asile d'Arkham. Débute alors pour Bruce une quête épique visant à découvrir ce qui a causé un bouleversement aussi total du monde qu'il connaissait.
DC annonce une série choc, dans un monde en ruine, et un casting composé d'un grand nombre de protagonistes bien connus (dont Superman et Wonder Woman, forcément). Le tout avec une accroche sympa : "Pour sauver le futur... il doit résoudre le mystère de son passé."
Bon, OK, on a déjà vu ce genre de choses, avec futur alterné et personnages qui flairent l'embrouille (dans House of M notamment), mais ça sent tout de même très très bon !
On vous en reparle en détail... bientôt !
Publié le
25.5.19
Par
Nolt
Retour sur un classique contant l'apparition des premiers surhumains dans l'univers Marvel.
Fin des années 30. Phil Sheldon, journaliste new-yorkais, est témoin de l'avènement d'une nouvelle ère. Des êtres étranges, bardés de pouvoirs, sont apparus. Tout a commencé avec la première Torche Humaine, un androïde - créé par le scientifique Phineas Horton - qui suscite effroi et fascination.
Ce n'est que le début des apparitions surnaturelles. Namor, étrange créature marine, va lui aussi semer la terreur. Puis viendra Captain America, symbole de toute une nation qui ne tardera pas à se ranger sous la protection de son bouclier.
Années 60. Phil, maintenant marié, est plus que jamais passionné par les super-héros, toujours plus nombreux. L'Amérique peut désormais compter sur les Avengers et les Fantastic Four. Mais il y a aussi ces mutants, qui font tellement peur... et déjà entrainent la création des Sentinelles.
Et que penser de cet étrange homme-araignée, dont la presse assure qu'il est une menace ? Ou de ce mystérieux extraterrestre argenté, annonçant la venue d'une entité plus terrible encore.
Décidément, c'est une époque extraordinaire mais... pleine de dangers.
Marvels est dû à la collaboration entre Kurt Busiek, qui en signe le scénario, et Alex Ross, qui réalise les superbes planches de cet album si particulier.
Le concept du récit est en effet assez original. Si l'histoire des principaux héros Marvel est relativement connue, les auteurs proposent ici d'explorer la réaction des personnes "normales" (entendez par là "sans pouvoirs") à l'apparition de ces êtres aussi fantastiques qu'inquiétants. C'est donc à travers le regard humain, tantôt terrifié tantôt fasciné, du journaliste Phil Sheldon que l'on va revivre des évènements devenus aujourd'hui des classiques, de la venue de Galactus à la mort de Gwen Stacy, en passant par le mariage de Reed Richards et Susan Storm.
Mais, bien avant cela, tout commence avec la première Torche Humaine (rien à voir avec les FF), véritable phénomène de foire dont la création fait étrangement écho à Frankenstein et sa créature (c'est tout à fait assumé, Mary Shelley étant même citée). On retrouve également à cette époque un Jonah Jameson jeune et déjà ambitieux, mais aussi d'inquiétants bruits de bottes venus de la vieille Europe...
Ce qui peut être vu comme une chronique des premiers grands évènements Marvel s'étale en fait de 1939 aux débuts des années 70, quand Phil Sheldon publie son ouvrage consacré à ces incroyables prodiges.
L'ensemble est délicieusement rétro, cette gigantesque analepse étant servie par un graphisme magnifique au style réaliste quelque peu désuet et subtilement nostalgique. Le tout est peint par Ross lui-même.
Cette vision de l'épopée des surhumains à travers les yeux d'un "civil" peut faire penser aux Frontline de Civil War, tout comme d'ailleurs certains thèmes tels que la crainte que peuvent inspirer les métahumains ou encore le sentiment d'impuissance à regarder ainsi s'affronter des forces qui dépassent largement le commun des mortels.
Plus qu'un simple retour dans le passé, Marvels interroge sur la cohabitation, souvent houleuse, entre des êtres surpuissants et l'Homme, enivré de doutes et de craintes.
Ce récit a été publié de nombreuses fois en version française, par Semic, Le Téméraire et Panini (dans diverses collections pour ce dernier éditeur : Graphic Novels, Absolute et Marvel Icons). Si malheureusement, ce n'est actuellement plus disponible en neuf, l'on peut néanmoins trouver Marvels d'occasion, dans différentes éditions, à un prix raisonnable.
Cette fresque, en alliant intelligence du propos et esthétique soignée, permettra à la fois aux vieux fans de se replonger dans les grandes dates marvelliennes et aux nouveaux lecteurs de jeter un œil sur le passé, si riche, de ces héros mythiques.
Un beau livre, à posséder absolument.
Phil Sheldon, sous la plume de Kurt Busiek.
— Je croyais que les Marvels disparaîtraient. Mais ce jour-là, j'ai compris. Ils n'étaient pas là temporairement, comme les Jeux Olympiques ou la guerre. Mais pour de bon. Sur le toit de l'immeuble, quand le raz-de-marée arrivait, j'ai aussi réalisé qu'ils n'allaient pas s'adapter à nous... mais l'inverse. Aujourd'hui, les règles ont changé. À jamais. Et nul ne sait ce que l'avenir nous réserve. Mais, tu sais quoi ? Le découvrir va être une putain d'aventure !
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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Publié le
22.5.19
Par
Nolt
Retour sur la période Back in Black du Tisseur et un affrontement mythique.
À l'époque, J.M. Straczynski (cf. ce dossier) est toujours aux commandes de la série historique du Monte-en-l'air : Amazing Spider-Man.
La saga Civil War vient tout juste de se terminer, bouleversant par la même occasion la vie de Peter Parker. Ce dernier a en effet révélé publiquement qu'il était Spider-Man (rappelons que le superhuman registration act ne l'y obligeait nullement) puis, alors qu'il soutenait au départ Tony Stark (Iron Man) et les héros légalistes, il a changé de camp et est devenu hors-la-loi. Il mène donc une vie de fugitif en compagnie de son épouse, Mary Jane, et de sa tante May (cf. la Parenthèse de Virgul #24 pour ceux qui ne savent encore rien des frasques récentes de la Tata, plus en forme que jamais).
Alors qu'ils sont tous réunis dans un motel miteux, un tireur embusqué guette dans le but d'éliminer Peter. Celui-ci est alerté par son sixième sens d'araignée, il se jette sur MJ pour la protéger, et bam, c'est la tantine qui se mange du plomb dans le bide (voir l'ASM #538, dernière partie de l'arc The War at Home).
Débute alors Back in Black, un récit en cinq épisodes avec Ron Garney au dessin.
Tandis que Peter se précipite pour amener sa tante aux urgences, l'on découvre que c'est Wilson Fisk, alias le Caïd, qui a tout manigancé depuis sa cellule...
Ce récit dévoile une toute autre facette de Spider-Man. On le découvre ici plus violent, prêt même à tuer. Un élément de plus à mettre au crédit de Straczynski qui, durant son long run sur la série, va énormément faire évoluer le personnage tout en préservant ses fondamentaux. Il introduira notamment le concept des pouvoirs d'origine totémique et de la Société de l'Araignée ; avec Morlun, il donnera au Tisseur l'un de ses plus terrifiants ennemis (cf. la scène #4 de notre Anthologie des Combats Marvel) ; il permettra enfin à la tante May de découvrir les activités super-héroïques de son neveu, explorant par la même occasion un nouveau genre de récits ; il va également s'attaquer au "retour" de Gwen Stacy, dans un arc très controversé ; il va doter le Tisseur de nouveaux pouvoirs (cf. la saga The Other) ; et c'est sous sa plume que Spidey va révéler publiquement son identité.
Ça fait quand même quelques changements notables.
Avec Back in Black, il poursuit son cheminement et dévoile un Parker, traqué par la police et les criminels, qui devient plus dur et menace de mort les super-vilains qui pourraient s'en prendre à ses proches. Spidey n'hésite pas, pour mener son enquête, à balancer un truand du haut d'un immeuble (même s'il va tout de même le rattraper) et prend ensuite la décision radicale de liquider le Caïd. C'est d'ailleurs cette confrontation (qui n'est pas sans rappeler celle entre Fisk et Daredevil, cf. scène #11 de notre Anthologie des Combats) qui est le point d'orgue de l'intrigue (bien que l'arc prenne fin dans l'ASM #543, elle se déroule dans l'ASM #542).
Le combat est plutôt impressionnant. Il a lieu dans la prison où Fisk est incarcéré, devant tous les détenus venus assister au spectacle (le Caïd ayant soudoyé les gardiens, il fait un peu ce qu'il veut dans le binz).
Bien entendu, le lecteur avisé ne croit pas un instant (pas plus que Fisk) au fait que Spider-Man puisse mettre ses menaces à exécution. Straczynski parvient cependant à donner un peu de poids à ses dires dans une habile scène où Spider-Man avoue qu'il n'est pas là pour tuer le Caïd... puis, il enlève son masque et, alors que le visage de Peter apparait, celui-ci annonce avec emphase : "Mais moi, oui." Même si l'on n'évite pas les pleurnicheries sur la tantine et les "c'est ma faute", il faut avouer qu'on n'a jamais vu un Parker aussi badass... Peter ayant même l'idée d'étouffer le mafieux en lui remplissant les poumons de toile.
Outre cet aspect bourrin et jouissif, il convient de noter que cet arc a son importance puisqu'il fait le lien entre Civil War et le terrible (à plus d'un titre) One More Day, qui signera un retour en arrière pour le Tisseur et la fin du phénoménal passage de Straczynski sur la série.
Signalons qu'en 2011, Panini a sorti un Marvel Deluxe intitulé Back in Black, mais qu'il ne s'agit pas des épisodes évoqués ici. Ce recueil contient les numéros #35 à #40 de Sensational Spider-Man ainsi que les numéros #17 à #23 de Friendly Neighborhood Spider-Man, les deux séries régulières parallèles de l'époque.
Un complément intéressant qui approfondit cette période arachnéenne quelque peu "dark", mais rien d'absolument indispensable.
L'éditeur avait également entrepris la réédition du run de Straczynski en Marvel Icons, mais après trois volumes publiés (en 2014 et 2015), il a apparemment abandonné le projet (à l'épisode #518, donc bien avant The Other, Civil War, Back in Black et One More Day).
Enfin, pour être complet, notons qu'il existe un What if qui revient sur ce moment aussi sanglant que crucial. Dans cette histoire alternative (publiée en VF en 2010 dans le Marvel Saga #5), c'est Mary Jane qui est abattue par le sniper (voir l'illustration ci-contre). Peter va alors se venger, échapper à Stark qui tente de le raisonner, et buter le Caïd. Ce qui lui vaudra un sermon de la part de sa tante qui ne veut plus entendre parler de lui... parce qu'elle ne l'a pas élevé comme ça, tuer les gens c'est pas bien, blabla. Ah, ça vaut le coup d'œil, vraiment. On a l'impression d'un gamin qui se fait engueuler parce qu'il a chapardé un bonbon (alors qu'on vient quand même de flinguer l'amour de sa vie, bravo pour la compassion de la tantine !). Mais bon, mis à part cette conclusion maladroitement moraliste, c'est assez sympa à lire.
Une période charnière et mouvementée, offrant à Peter un rôle inhabituel de fugitif et de justicier impitoyable. Ou presque.
Et avant tout un récit soigné et parfaitement maîtrisé, mais rien de surprenant avec quelqu'un d'aussi fin et talentueux que Straczynski.
Vivement conseillé.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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Publié le
21.5.19
Par
Vance
Le Secret du Treizième Apôtre… chacun de ces mots est un programme en soi.
Y a-t-il eu plus que 12 apôtres autour du Christ ? Et cet homme, ce Jésus divinisé justement par la bonne parole de ceux qui ont partagé son dernier repas, est-il véritablement ressuscité ? Et si, comme bien souvent dans la longue histoire des civilisations, la Vérité n’était pas celle qui a été rédigée ultérieurement ? Les Évangiles, formidables instruments de propagande au sein d’un Empire romain fragilisé, ne seraient-ils alors qu’une sélection calculée, stratégiquement pensée, de moments réinterprétés de la vie d’un homme sans doute exceptionnel, mais pas forcément divin ? De quoi non seulement questionner la Foi des Chrétiens (mais également certains éléments fondamentaux des religions cousines, juive et musulmane) mais interroger également les fondements sociaux et culturels de notre civilisation.
Le sujet est, sinon passionnant, du moins fortement
intriguant car touchant aux valeurs les plus anciennes de notre monde
occidental. Le fait est que Michel Benoît connaît son boulot (il n'en est pas à sa première incursion dans ce domaine sensible) et s'appuie sur de
solides arguments souvent étayés par l'Histoire, axant son tour de force sur
une toile de fond unissant dans un même dessein la Passion du Christ, la
création de l'Islam et la fortune des Templiers.
Ses personnages, des moines érudits interrogeant les faits historiques au travers de documents et de témoignages, sont autant de détectives temporels qui iront jusqu'à questionner leur propre conviction et les croyances profondes à l’origine même de leur vocation. Évidemment, la Quête de cette Vérité que de nombreuses puissances tenteront sinon d'arrêter, du moins de détourner à leurs propres fins, constituera un accomplissement en soi et leur apportera l'Illumination... ou le Châtiment.
Ses personnages, des moines érudits interrogeant les faits historiques au travers de documents et de témoignages, sont autant de détectives temporels qui iront jusqu'à questionner leur propre conviction et les croyances profondes à l’origine même de leur vocation. Évidemment, la Quête de cette Vérité que de nombreuses puissances tenteront sinon d'arrêter, du moins de détourner à leurs propres fins, constituera un accomplissement en soi et leur apportera l'Illumination... ou le Châtiment.
Construit sur ses trois quarts par un chassé-croisé entre les
événements actuels (de retour d'un voyage à Rome, un moine se fait défenestrer
d'un train ; un de ses condisciples décide de continuer les travaux qu'il avait
entrepris concernant l'étude de l'Évangile de Jean et l'identité de celui qui
avait hébergé le dernier repas du Christ) et une sélection d'instants passés,
rédigés comme s'ils étaient perceptibles dans certains documents comme la Bible
ou les Manuscrits de la mer Morte (la trahison de Judas, le choix par Pierre de
la divinisation de Jésus, la mise en scène de la prétendue résurrection,
l'organisation de la première Église, la fuite des dissidents, la conquête de
Jérusalem par Titus, l'Hégire de Mahomet, le procès des Templiers...).
Le roman parvient à capter l'attention par la manière habile dont certaines hypothèses réussissent à se justifier mutuellement. Malheureusement, le style haché, le découpage un peu trop artificiel et des personnages presque caricaturaux nuisent au plaisir qu'on pourrait prendre dans cette enquête eschatologique percluse de redondances.
Le roman parvient à capter l'attention par la manière habile dont certaines hypothèses réussissent à se justifier mutuellement. Malheureusement, le style haché, le découpage un peu trop artificiel et des personnages presque caricaturaux nuisent au plaisir qu'on pourrait prendre dans cette enquête eschatologique percluse de redondances.
Le passionné sera interpellé et complétera comme il le pourra les blancs plus ou moins volontairement laissés par l’auteur, naviguant entre l’Histoire proprement dite, les hypothèses communément admises sur la naissance du christianisme et les ouvrages qu’il aura lus çà et là, de Gérard de Sède à Dan Brown en passant par Steve Berry, qui mettaient en lumière certains doutes ténébreux, certaines zones d’ombre ayant conduit à l’avènement de Jésus-Christ, à la naissance de l’Islam ou à la montée en puissance des Templiers.
Dans un contexte géopolitique rappelant Anges & Démons (l’essentiel de l’intrigue se situant à Rome,
autour du Vatican, avec des cardinaux assoiffés de pouvoir agissant dans le
secret de leur congrégation et ne dédaignant, malgré leurs vœux, ni la bonne chère
ni le péché de chair), ce roman suivant pas à pas les progrès du Père Nil dans
sa quête d’une preuve éventuelle de l’existence de ce mystérieux apôtre
supplémentaire, soi-disant "bien-aimé de Jésus" mais éradiqué de la
mémoire humaine, saura pour le moins proposer des enjeux élevés et entretiendra
un certain suspense quant à la survie de nos investigateurs spirituels,
surveillés, traqués sans qu’ils en aient conscience par des représentants du
Mossad et du Fatah, qui ont su étrangement s’associer contre un possible ennemi
commun.
Nettement moins abscons qu’un Pendule
de Foucault, ce roman a le mérite de susciter l’envie d’en savoir davantage, et
de voir d’un tout autre œil la structure de pensée et l’architecture de notre
civilisation judéo-chrétienne.
Notons qu'il existe une version de poche et une version audio (disponible chez Audible).
Notons qu'il existe une version de poche et une version audio (disponible chez Audible).
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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Publié le
19.5.19
Par
Nolt
Spider-Man : into the Spider-Verse, renommé en France Spider-Man : New Generation, est maintenant disponible en DVD et Blu-ray. Voilà qui nous donne l'occasion d'aborder en détail la meilleure adaptation arachnéenne à ce jour.
Ah on en a vu des films bancals, des Peter Parker tête à claques (est-ce utile de revenir sur l'insupportable Tobey ?), des machins mal torchés, blindés de combats ennuyeux et de nunucheries ! Mais, toute cette longue attente n'était pas vaine. Car, enfin, les fans du Tisseur ont un long métrage de qualité à ranger en bonne place dans leur vidéothèque.
Et pour la première fois, ceux qui n'ont jamais lu les meilleures sagas de Spidey en comics (l'on peut citer Spider-Man : Blue, le run de Straczynski, les premières saisons du Ultimate Spider-Man de Bendis, The Other ou même Spider-Man : Reign) peuvent avoir un aperçu de la qualité, de la diversité, de l'émotion, de l'humour de ces moments épiques, sublimés par l'encre et le papier.
Alors, commençons par le début. Le récit se déroule dans l'univers de Miles Morales, un adolescent métis créé à la base par Brian Michael Bendis et Sara Pichelli pour la gamme Ultimate (Terre 1610). Il ne s'agit donc pas de l'univers classique (Terre 616) où se déroulent habituellement les aventures du Monte-en-l'air.
Miles, qui vient d'arriver dans une nouvelle école privée, passe son temps libre à dessiner et graffer, parfois en compagnie de son oncle. C'est d'ailleurs à l'occasion d'une petite escapade avec ce dernier qu'il se fait mordre par une araignée... on devine la suite : transformation, découverte des pouvoirs et début des ennuis.
Tout d'abord, l'intro, excellente, permet de présenter le Spider-Man (presque) classique tout en adressant quelques savoureux clins d'œil à la "carrière" cinématographique du Tisseur (notamment en faisant référence à la trilogie de Sam Raimi). La présentation de Miles est tout aussi réussie et évite les clichés connus (rien à voir avec le Parker souffre-douleur des années 60).
L'humour, surtout, est omniprésent. La rencontre entre Miles et Gwen notamment - et les conséquences qui en découleront au niveau de la coupe de cheveux de la jeune fille - est tout simplement irrésistible. Les vannes, jamais lourdingues, s'enchaînent d'ailleurs pendant tout le film (mention spéciale au communiqué radio annonçant un "enfant déguisé en Spider-Man qui traîne un SDF mort derrière un train"). Même les interventions de Spider-Cochon (clairement pas le perso le plus charismatique) sont finalement bien fichues.
Au niveau de la réalisation, dynamique et inventive, et de l'animation, c'est un sans faute. Les réalisateurs, Bob Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman, se sont appliqués à soigner chaque scène : New York est simplement magnifique et les petits éléments graphiques, très "comics", qui parsèment l'action sont parfaitement employés.
Le "fan service" est assuré de manière plutôt subtile avec diverses références (comme certains noms bien connus dans le répertoire téléphonique de Miles) ou le classique caméo du regretté Stan Lee.
Mais surtout, surtout, putain, ce que c'est bien écrit... il faut saluer le travail des deux scénaristes, Rodney Rothman, déjà cité en tant que co-réal, et Phil Lord. Ils ont réussi à bâtir une histoire tout public intéressante, drôle et même émouvante parfois, tout en retranscrivant parfaitement l'essence du Tisseur. Il y a même une scène franchement flippante (avec le Rôdeur).
Les super-vilains présents sont un habile mélange de personnages classiques et de versions alternatives, avec à leur tête un Caïd impressionnant mais qui a aussi un côté humain fort bienvenu. Et si l'on retrouve des Spider-Men (et Women) bien connus (le Spider-Man Noir des années 30, Spider-Gwen...), les auteurs ont également introduit diverses nouveautés sympathiques (comme la Spider-Cave, blindée de références à moitié dissimulées, mais qui ne sert pas qu'à contenter les fans, puisqu'elle permet aussi une scène fort drôle concernant la réaction du "véritable" Peter).
Bref, c'est fin, c'est bien pensé, c'est brillant, rhaaaa, c'est boooon !
On sent que c'est fait par des gens qui connaissent Spider-Man et traitent ses créateurs avec respect. Car au milieu de l'action effrénée, de la comédie et des références, l'on a aussi ces moments tragiques, au lyrisme bien senti, qui insufflent une véritable profondeur au récit et aux protagonistes principaux.
Certains ont trouvé le moyen de ronchonner parce que le personnage principal est Miles Morales et non Peter Parker. Mais, qu'est-ce qu'on s'en fout du nom du mec à partir du moment où l'essentiel est là ? Et clairement, dans ce superbe film, tout ce qui fait l'âme et l'intérêt des comics les plus mythiques est présent.
À voir (et revoir) absolument.
Inutile de dire que l'on rêve déjà d'une suite, ce qui est largement possible au vu de la scène post-générique.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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Publié le
18.5.19
Par
Nolt
Alors qu'un trailer vient tout juste de dévoiler les premières images de l'adaptation de Batman : Silence en film d'animation, nous en profitons pour vous présenter cette saga dans sa version comics.
Tout commence par l'enlèvement d'un gamin dans Gotham. Batman, bien entendu, intervient pour sauver l'innocent. Là il tombe sur Killer Croc, un vieil ennemi dont les méthodes semblent avoir changé. Ce n'est pas tout, alors que Catwoman semblait s'être rangée, la voilà qui vole la rançon et s'enfuit. Bientôt, d'autres adversaires du Dark Knight vont surgir, en changeant également leur mode opératoire, comme s'ils étaient manipulés et faisaient partie d'un vaste complot.
Harley Quinn, le Joker, Poison Ivy, tous obéissent à un scénario minutieusement construit. Dans l'ombre, un vieil ennemi de Batman, quelqu'un qui connaît tous ses secrets, est en train d'œuvrer pour provoquer sa perte.
Même les dons de détective de Bruce Wayne ne paraissent pas en mesure de venir à bout de l'énigme et du piège qui se referme lentement sur lui. Il faut dire qu'il a quelque peu la tête ailleurs depuis qu'il s'est rapproché de Selina, la belle et indomptable Catwoman. La jeune femme l'obsède. Batman est sur le point de céder, de baisser sa garde, de... lui faire confiance.
Mais l'amour est-il seulement possible entre un justicier et une ex-voleuse ?
Cet arc en douze épisodes n'est nullement une mini-série mais est issu de l'on-going Batman (précisément des épisodes #608 à #619). Malgré ce fait l'histoire, qui date de 2003, est tout à fait abordable par des non-spécialistes du héros et s'auto-suffit. L'excellent scénario est écrit par Jeph Loeb (Batman : The Long Halloween, Spider-Man : Blue), les dessins, pleinement réussis également, sont de Jim Lee.
Panini avait publié ce récit en Deluxe il y a quelques années, depuis, Urban Comics a réédité Batman : Silence (Hush en VO) dans sa collection DC Essentiels (384 pages, 35 euros).
Graphiquement, difficile de ne pas être immédiatement conquis par ces superbes planches. Angles de vue inventifs, postures savamment étudiées, décors fouillés, colorisation venant magnifier protagonistes et combats, le tout dans une Gotham crépusculaire... tout y est.
Ou presque, les visages étant, eux, un peu trop semblables parfois. L'essentiel des personnages étant la plupart du temps en costume, ce n'est cependant pas un trop gros problème.
Le récit, quant à lui, est une classique (et relativement longue) enquête permettant de faire appel à un grand nombre d'ennemis habituels de Batman. Les apparitions de certains d'entre eux donnent d'ailleurs lieu à de très grands moments, avec notamment des dialogues parfaitement ciselés. Les principaux alliés de Batman sont eux aussi tous là, ce qui fait de ce récit un "classique" permettant d'avoir un bon aperçu de l'univers du Dark Knight.
Les fausses pistes et les rebondissements s'enchaînent jusqu'au dénouement final, le tout accompagné par une intrigue sentimentale qui a le bon goût de ne jamais tomber dans la mièvrerie. Bref, du grand Loeb.
Une très bonne histoire, à l'esthétisme soigné.
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