Publié le
29.5.24
Par
Vance
Robert Silverberg a déjà été évoqué ici-même, nous n'allons donc pas le présenter à nouveau aux lecteurs d'Univers Multiples, Axiomes & Calembredaines. Il n'est toutefois pas inutile de repréciser qu'il s'agit d'un des plus grands auteurs de SF, qu'il est toujours vivant, qu'il a remporté de nombreux prix parmi les plus prestigieux et rédigé un nombre impressionnant de nouvelles et de romans - même si, il faut l'avouer (et il est le premier à le reconnaître), ce boulimique de l'écriture a d'abord écrit dans une logique purement mercantile avant d'être sommé par son éditeur de l'époque, Frederik Pohl, à la fin des années 60, d'utiliser son talent pour des œuvres mieux pensées, plus travaillées, davantage dignes de ses capacités. Lorris Murail disait d'ailleurs de lui que "peu ont écrit autant de mauvais romans [...] et peu en ont écrit autant d'excellents", et Stan Barets de conclure : "Silverberg n'a jamais fait qu'écrire."
C'est à la suite de l'ultimatum de Pohl qu'il a enfin connu ses premières gloires, et bien plus vite que prévu (preuve que ses coreligionnaires avaient raison lorsqu'ils estimaient qu'il galvaudait honteusement ses compétences d'écrivain). Ainsi, L'Homme dans le Labyrinthe en 1969 a été en quelque sorte le déclencheur d'une vague continue de quasi-chefs-d'œuvre, culminant avec le très remarqué, très commenté, très singulier et controversé Le Livre des Crânes en 1972.
Ce roman déroutera les lecteurs à plus d'un titre, surtout s'ils sont profanes : pas d'extraterrestres ici, ni de robots, pas de pouvoir mutant ou de voyage dans le temps. Cela ne se déroule même pas dans le futur. Si cet ouvrage pourrait constituer une porte d'entrée pertinente pour découvrir l'auteur, il n'est guère représentatif de la science-fiction de la fin du XXe siècle, même si celle-ci était déjà en train d'opérer sa mutation en même temps que Silverberg livrait ses meilleurs récits (il est significatif de constater que, bien qu'ayant fait ses armes à l'époque du Golden Age, Silverberg a participé au recueil Dangerous Visions d'Harlan Ellison [1967], œuvre destinée à bouleverser la "SF de papa" en y intégrant nombre de préoccupations plus contemporaines et un style libéré de ses entraves tutélaires - alors qu'Asimov avait décliné l'invitation d'Ellison).
Le Livre des Crânes parle d'un voyage : une quête initiatique d'une pure évidence dont l'objectif n'est rien moins que l'immortalité. La mort a toujours hanté les textes de Silverberg, et ses héros, souvent plus grands que nature, allaient jusqu'à défier la mort elle-même. Néanmoins, alors que l'auteur a régulièrement utilisé des personnages nantis de capacités supérieures ou divergentes (on est rarement loin du super-héros chez lui qui a tant vanté les exploits des personnages mythiques comme Gilgamesh), il nous laisse à lire le périple de quatre jeunes gens bien ordinaires, quoique extrêmement caractérisés dans leur altérité complémentaire, au point d'en devenir de parfaits archétypes.
Cela aurait pu s'intituler Le Livre d'Eli : Eli, Juif new-yorkais érudit, malingre et complexé, qui au cours de ses recherches est tombé sur un incunable rédigé dans une langue proche du catalan, qu'il maîtrise plutôt bien. Un texte étrange évoquant un temple perdu au fin fond du désert en Arizona, et dont les membres peuvent offrir à certains candidats l'accès à l'immortalité. Voilà un programme alléchant pour ce jeune homme qui a eu tant de mal à se faire des copains, comme Ned, le poète homosexuel fasciné par l'étrange et l'équivoque ; Oliver, grand gaillard du Midwest cachant sous un physique d'Apollon une intelligence et une rage de vivre hors du commun ; et enfin Timothy, le WASP magnifique, dont le génotype crie au monde son appartenance à une classe (une caste ? une race ?) supérieure. Ces quatre-là, malgré leurs disparités évidentes, sont devenus potes à la fac : si Oliver ne touche jamais à la drogue (qui circule abondamment sous le manteau), il tombe aussi aisément les filles que Timothy qui jouit en outre de l'aura de son nom et de sa prestance naturelle. Ned s'adonne à toutes formes de jouissances, même les plus glauques, pourvu qu'elles nourrissent sa soif d'inconnu et dissimulent son mal-être existentiel. Eli est le plus acharné au travail, toujours mal à l'aise en société et n'a pas eu trop de mal à convaincre ses camarades de tenter le coup. Si Timothy considère ce périple comme une vaste fumisterie prétexte à une bonne virée pour le fun, les trois autres semblent y avoir trouvé le but qui manquait à leur existence.
Les voilà donc sur la route de ce "Shangri-La de l'Arizona" grâce à l'inépuisable réserve de crédit de Timothy, sillonnant les routes au volant d'une voiture louée, ne s'arrêtant que pour dormir et baiser. Un voyage vers l'inconnu narré du point de vue des quatre protagonistes, chacun à leur tour dans des petits chapitres à la première personne pleins d'amertume, de nostalgie, d'illusions, d'espoirs secrets et de désirs coupables. Petit à petit, leurs confidences, leurs souvenirs, leurs altercations dévoilent des facettes plus sombres, plus traumatiques de leur personnalité : tous ont quelque chose à cacher, un vice ou un délit inavoués. Et, lentement, patiemment, se fait de plus en plus lourde l'évidence du terrible marché auquel ils devront se soumettre lorsqu'ils seront face aux responsables de la Fraternité des Crânes (si jamais cette chimère existe) : car pour que deux d'entre eux puissent accéder à la vie éternelle, un troisième devra choisir de mourir et le dernier devra purement et simplement être sacrifié.
Le simple fait d'avoir accepté cette quête irrationnelle, en croyant sans trop y croire en l'existence de ce culte millénaire, démontre la fragilité de leur groupe, entre leurs divergences et les points d'achoppement de leurs relations dysfonctionnelles. Le poids de leur passé, de leur culture, de leur expérience émotionnelle explose dans chacune de leurs disputes : la judéité de l'un se heurte à l'orientation sexuelle de l'autre tandis que l'aristo et le bouseux font mine d'être amis pour la vie. Leurs atermoiements, la profondeur de leurs doutes et l'éclat de leur ferveur révèle la période troublée au cours de laquelle a été rédigé le roman et, de fait, sans la mention du monastère des Crânes et le potentiel qu'il recèle, on pourrait croire à un de ces livres questionnant la société en plein Flower Power et Guerre du Viêt-Nam, plein de considérations intellectuelles voire métaphysiques ; la religion, le sexe, les classes sociales, le fric, tout y passe, et allègrement, avec une destruction en règle des croyances et des préjugés. Seul le monde politique est épargné, n'offrant pas suffisamment de prise à ces jeunes hommes dans le vent, débattant sur tout et engoncés dans leurs propres paradoxes. Et pourtant, unis envers et contre tout.
Ainsi mis à nu, ces personnages en perdent leur statut de héros, d'autant que l'aventure et la quête promises cèdent le pas à un voyage intérieur puissamment pervers. Évidemment, l'on en arrive à se demander lequel survivra (pour l'éternité), lequel se sacrifiera ou sera tué et, même si on finit par avoir ses préférences, la face obscure de chacun d'entre eux laissera obligatoirement une tache indélébile, et un goût passablement amer à la résolution finale.
On est loin des standards de la SF de l'époque et, aujourd'hui encore, ce récit s'avère étonnant. Déroutant donc, frustrant sans doute dans son refus du sensationnalisme ou de l'exotisme, voire un tantinet rébarbatif lorsque ses personnages glosent sur le monde qui les entoure, leurs pulsions et leurs remords, mais parfois aussi envoûtant, souvent pertinent : un roman somme toute brillant et indispensable.
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Publié le
28.5.24
Par
Nolt
J’ai vu il y a peu une vidéo d’un musicien qui présentait des compositions réalisées par une IA. Il y avait par exemple du Mozart (enfin, « à la manière de »), du James Brown, une musique de film, un peu épique, ou encore du Sting. Et ça tenait vraiment la route. Le titre de Sting par exemple, que personne n’a chanté (surtout pas l’intéressé) et que personne n’a composé, faisait parfaitement illusion.
De là, le musicien professionnel mettait en garde et s’interrogeait sur l’avenir de son métier. Il évoquait notamment les musiques un peu « secondaires » (mais très utiles pour pouvoir vivre de cette activité), comme les musiques de pub, les jingles, les musiques de films d’entreprise, etc. Pourquoi engager un professionnel quand une IA peut faire le boulot gratuitement en 30 secondes ?
De là découlent deux interrogations pour ce musicien, l’une très pratique et l’autre plus philosophique. Ce sont ces questions que je vous propose d’aborder ici, en se concentrant sur le domaine littéraire.
Cette évolution, elle n’est ni bonne ni mauvaise, elle est inéluctable.
Depuis l’invention du réfrigérateur, les livreurs de glace n’existent plus. Et il est peu de gens pour s'en plaindre.
Il n’existe plus de falotiers non plus. Et personne n’a eu l’idée saugrenue de ne pas développer l’électricité, sa distribution et son stockage, sous prétexte de conserver des emplois.
Sur cette question pratique donc, que l’on trouve cela horrible ou non, il n’y a pas grand-chose à faire. Oui, il y aura demain moins de musiciens professionnels tout comme il y aura moins d’auteurs au sens large.
Mais la question la plus intéressante demeure l’aspect philosophique qui touche à l’art et à ses concepteurs. Que vaut un roman écrit par une IA ?
Déjà, revenons sur le terme le plus important dans « IA » : l’intelligence.
À l’heure actuelle, les IA en sont dépourvues. Elles la simulent assez bien, mais il ne s’agit pas d’intelligence au sens strict. Les IA dont on peut se servir aujourd’hui ne comprennent pas ce qu’elles font. Elles ne réfléchissent pas, elles traitent des données de manière très pointue et très rapide. Mais évidemment, cela ne va pas en rester là. Les progrès ces dernières années ont été fulgurants dans le domaine. Dans un an ou deux, alors que les résultats sont déjà impressionnants, qui sait ce que les IA seront capables de faire ? Imaginez alors dans dix ans. Ou vingt. En fait, il est même totalement impossible d’imaginer à quel point en sera l’IA dans plusieurs décennies. La seule chose certaine, c’est qu’à un moment, le « I » de IA sera mérité.
Quelque part, à un instant T, une IA accèdera à la conscience et méritera réellement son appellation.
C’est maintenant que cela se corse.
La réaction instinctive de la majorité de mes confrères auteurs, à l’heure actuelle, est plutôt de dénigrer ou condamner l’utilisation de l’IA dans le domaine artistique. D’une certaine manière, cela peut se comprendre, car si un roman, par exemple, repose bien sur des bases techniques indispensables, il n’est pas fait que de technique. Il y a, à un moment, autre chose qui intervient. Appelons ça l’inspiration, ou le style de l’auteur (comprenant même ses défauts), ou même « l’âme » d’une œuvre. Un être humain, ça a un passé, des goûts propres, des sentiments, des impulsions, une personnalité complexe… l’art produit par l’être humain est imprégné de tout cela.
Mais imaginons ici une IA si évoluée, si aboutie, qu’elle puisse simuler cela aussi : les imperfections, les influences, les rêves et les déceptions, les joies et la folie. Mieux encore, imaginons une IA ayant accédé à la conscience et ressentant vraiment des questionnements philosophiques ou des angoisses métaphysiques.
Pourquoi un roman écrit par une telle IA serait-il moins bon ou moins intéressant qu’un roman écrit par un humain ?
Comprenons-nous bien. Je n’ai aucune envie de lire un amalgame maladroit produit par une machine. Cela n'a pas d’intérêt. Mais si une IA peut réellement, un jour, inventer, réfléchir, éprouver des sentiments, comprendre des nuances, pourquoi ses œuvres seraient-elles moins pertinentes que celles d’un humain ?
Est-ce que, si l’on rencontrait une civilisation extraterrestre, on refuserait de lire les livres produits par cette civilisation sous prétexte qu’elle nous est étrangère ? Au contraire, je pense que nous serions nombreux à rêver d’une traduction de telles œuvres, afin de plonger dans la psyché d’une race inconnue. Pourquoi cela serait-il différent avec une IA ?
Parce que cela pourrait être mauvais ? Mais il existe des tonnes d’auteurs professionnels, publiés, qui sont très mauvais. Ce ne peut donc être un argument. Parce que ce ne serait pas « pensé » (dans le sens humain du terme) ? Mais, la structure d’un arbre centenaire ou les brumes recouvrant imparfaitement une montagne éclairée par la lumière de l’aube ne sont pas « pensés » non plus dans le sens humain du terme. Est-ce pour autant que nous les ignorons ou qu’ils ne nous émeuvent pas ?
J’ai toujours cru qu’en tant qu’auteur, ou même lecteur profondément attaché aux (bons) livres, je serais hostile à l’IA. Mais en y réfléchissant, je n’ai aucun bon argument pour m’y opposer.
Si demain une machine fait un aussi bon pain que mon boulanger, au point que je ne puisse distinguer, à l’aspect ou au goût, une quelconque différence, pourquoi refuserais-je d’en manger ?
Et puis, il faut dire que les possibilités perçues à l’écoute de ce titre, totalement inexistant mais pourtant envoûtant, de Sting laissent rêveur…
Imaginez pouvoir demander (et obtenir !) en quelques minutes un nouvel album d’Hergé (dans « le style de », nous sommes d’accord), un nouveau roman d’Orwell, une nouvelle inédite de Lovecraft. Bon, c’est sans doute un peu dérangeant de se référer à des auteurs réels, je l’admets, eh bien, imaginons une immense saga de fantasy, un polar sombre et poignant ou un récit de science-fiction à la fois drôle, tragique et brillant, le tout obtenu le jour même, de la « plume » virtuelle d’une IA virtuose. Pourquoi s’en priver ?
En fait, la condamnation de principe de l’IA renvoie à une peur primaire de l’individu. Personne ne souhaite être remplacé par une machine. Personne ? Je viens, volontairement, de proférer une immense ânerie. Bien évidemment que l’on a tous rêvé d’être remplacé, au moins pour certaines tâches, par des machines. Personne ne se plaint des robots-aspirateurs, des lave-linges ou des lave-vaisselle. Et personne ne regrette le « bon temps » où il fallait creuser des mines à coups de pioche. Et si demain un bot peut faire la comptabilité d’une société, sans erreur et gratuitement, tout le monde s’en félicitera.
Vous savez pourquoi il y a encore des pilotes dans les Airbus et les Boeing ? Pour rassurer les passagers. Un pilote automatique actuel (en réalité, il y a plusieurs bots sur chaque appareil, afin de pallier toute panne) est non seulement capable d’assurer l’intégralité d’un vol, atterrissage et décollage compris, mais il le fait infiniment mieux qu’un être humain. Parce qu’un pilote, même doué, même rigoureux, même expérimenté, peut avoir un coup de mou, un moment d’inattention, une hésitation. Sans même parler des accidents que l’IA évite (et pourrait encore plus éviter) en vol, un pilote automatique effectue des manœuvres parfaites. Donc, il gagne du temps, il économise du carburant, il ménage l’avion, il gère tous les paramètres en même temps, etc. En outre, il n’est jamais fatigué, il ne s’énerve pas, n’est pas distrait par la réussite au BAC de la gamine ou par une engueulade avec sa femme au sujet du nouveau canapé.
En fait, pour un déplacement, quel qu’il soit, si je pouvais choisir entre un robot et un humain, je choisirais systématiquement le robot.
Le problème ne se pose que lorsque l’humain injecte de l’ego dans l’activité. Et où trouve-t-on le plus d’ego sinon dans l’art ?
L’être humain aime se penser unique, précieux et talentueux. Ce qui le gêne dans le fait qu’une IA compose des musiques ou rédige des romans, ce n’est pas la qualité des œuvres, c’est l’absence de traces humaines dans la conception de celles-ci.
Un humain sera toujours plus attiré par une œuvre créée par un autre être humain. C’est de l’instinct pur, c’est inscrit dans nos gènes : on priorise ce qui nous ressemble. Mais objectivement, si l’on arrive à un point où l’on ne peut plus faire la différence entre une œuvre créée par une IA et une autre purement humaine, sur quoi serait basé un éventuel rejet, si ce n’est un réflexe reptilien très utile dans le domaine de la survie pure mais clairement inadéquat en art ?
Encore une fois, un roman n’est pas fait que de technique, même si celle-ci est indispensable pour obtenir un socle solide, quelque chose de construit, efficace, intelligible. Il y a autre chose, de flou, de magique, qui prend naissance entre les lignes et sépare le scribouilleux sans intérêt du maître inspiré.
L’IA maîtrisera totalement la partie technique, c’est une certitude. Rien qu’en faisant cela, elle sera au-dessus de la majorité des auteurs. Lorsqu’elle maîtrisera le flou, le laid, la saleté, les fractures, alors, elle créera des œuvres au moins aussi profondes, sublimes et délectables que celles créées par les meilleurs auteurs humains.
Et ses œuvres-là, je rêve de les lire.
Publié le
26.5.24
Par
Virgul
On se penche aujourd'hui sur Tout Bob Morane, une collection de romans clairement... décevante.
Les romans de Bob Morane ont connu, malgré leur piètre qualité (cf. cet article) de nombreuses rééditions. Nous n'allons pas revenir sur le côté très amateur et maladroit de Henri Vernes (en même temps, quand on produit des pages au kilomètre, la qualité est rarement au rendez-vous), d'autant que ses récits, typiquement des romans "de gare", peuvent tout de même se savourer comme un plaisir old school et coupable. C'est purement la qualité formelle des dernières éditions en date qui nous intéresse ici.
En 2001, Henri Vernes et son ultime éditeur, Claude Lefrancq, ont apparemment créé ensemble une "maison d'édition" (on y reviendra) appelée Ananké. Sous ce label a été publié (de 2013 à janvier 2024) l'intégralité des romans et nouvelles de Bob Morane (74 tomes). En général, chaque tome reprend trois romans.
Premier problème, et non des moindres, le prix. En effet, chaque livre, très bas de gamme, est vendu à 24,26 euros. Pour des livres de ce genre, avec couverture souple et une pagination de 300 pages environ, c'est tout de même très cher.
C'est d'autant plus cher que Ananké ne suit pas la filière habituelle quant à l'exploitation de cette collection. En réalité, ces recueils, disponibles sur amazon, sont exploités en impression à la demande et imprimés par amazon. Pourquoi pas, c'est un choix comme un autre. Mais, dans ce cas-là, l'éditeur et les ayants droit économisent tout de même les frais de diffusion, distribution, stockage, etc. Une fois la part d'amazon prélevée, il reste un bénéfice confortable. Aucune raison, donc, que de tels ouvrages soient vendus à plus de 20 euros (et même là, la marge resterait importante).
Mais le second problème, le plus important, tient en fait au contenu. De nombreux lecteurs s'étant plaints de coquilles et autres problèmes de mise en page, nous avons procédé à quelques vérifications. Une lectrice, sur la page facebook d'Ananké, signalait un très gros souci notamment dans le premier tome. Nous nous le sommes procuré et, effectivement, c'est la foire à la saucisse.
Exemple :
Non seulement, après 15 semaines, Ananké n'a pas répondu à la lectrice qui signalait ce problème, mais l'éditeur n'a pas non plus modifié le fichier (puisque l'on vient de le vérifier à l'instant). Il faut savoir que, lorsque l'on fait de l'impression sur demande, l'un des avantages reste quand même la possibilité de corriger d'éventuelles erreurs. Là, rien. Or, cet extrait est issu de La Vallée Infernale, publié en 1953. Il n'y a pas moyen, depuis, d'avoir un fichier propre ? Il n'y avait pas de fichiers informatiques à l'époque, évidemment, mais enfin, depuis, Ananké a eu le temps tout de même de se pencher sur ces ouvrages.
Pire encore, l'éditeur, après la collection Tout Bob Morane, s'est lancé fin 2023 dans une énième publication des romans, cette fois à l'unité. Nous avons acheté cette "nouvelle" version de La Vallée Infernale et, ô surprise, le problème persiste (cf. cette capture).
Peut-être est-ce un souci isolé ? Nous avons donc pioché au hasard dans la collection et nous nous sommes fait livrer les tomes 21 et 28. Et ce n'est guère plus glorieux.
Par exemple, particularité du tome 28 : il n'y a jamais d'espace avant les points d'exclamation et d'interrogation. Là encore, avec un traitement de texte moderne, le problème est résolu en deux minutes (et Ananké est obligé d'avoir un tel fichier, pour le fournir à amazon). Eh bien non, alors qu'ils en sont au tome 74, le tome 28 n'est pas corrigé. Et il n'a pas été relu avant publication.
Pour être honnête, il n'y a pas d'erreurs non plus à chaque paragraphe, mais elles sont bien trop nombreuses pour des textes aussi anciens et des ouvrages aussi chers. D'autant que la valeur ajoutée est proche du zéro. Il y a bien un avant-propos (2 pages) de l'auteur, mais c'est le même dans chaque tome. Il y a parfois quelques bonus, mais ils sont bien rares (et fort brefs, par exemple, 2 pages sur les psychotropes employés à des fins shamaniques dans le tome 21).
Bref, voilà encore un exemple d'éditeur peu scrupuleux qui ne se soucie ni de la qualité des textes qu'il exploite ni de son image. Pour l'image, à la limite, ça le regarde, pour les textes par contre, c'est un peu plus délicat. C'est par les livres que l'on enseigne la langue, c'est par eux que l'on forme les esprits. Plus ils contiennent des approximations et des saloperies, plus les esprits seront pollués et s'habitueront à un laxisme qui n'a pas sa place dans le noble domaine de la littérature, fût-elle populaire. Le fait d'être populaire, de s'adresser (au moins à une époque) en priorité à la jeunesse, devrait au contraire renforcer la responsabilité, et donc la rigueur, de l'éditeur.
Ce n'est pas le cas ici, et on ne peut que le déplorer.
Publié le
20.5.24
Par
Nolt
On commence bien entendu par le cœur du mythe, les nouvelles de H. P. Lovecraft. Elles sont disponibles en de nombreuses versions, plus ou moins intéressantes et abouties. Impossible de ne pas conseiller l'intégrale en trois énormes tomes publiée chez Robert Laffont, dans la collection Bouquins. Non seulement ces livres contiennent tous les récits liés au mythe de Cthulhu, mais aussi les autres travaux de Lovecraft (parfois même en tant que "nègre", donc non signés de son nom à l'époque). L'on retrouvera également des poèmes, des essais et différents éléments revenant sur la vie de l'auteur. Difficile de faire plus complet.
Plus recentrés sur le mythe (et non son auteur), ces carnets, consacrés à chaque fois à une seule nouvelle, sont édités par Bragelonne. Leur particularité réside dans le fait que le texte est accompagné d'illustrations réalisées par Armel Gaume.
Comme vous pourrez le constater sur la photo ci-dessous, il s'agit en fait de crayonnés au style bien particulier. Les jeux d'ombre évoquent parfois plus les lieux et les personnages qu'ils ne les "dessinent" vraiment. Ce n'est pas inintéressant, c'est même parfois assez joli et efficace, mais le style aride et certaines silhouettes simplement ébauchées ne conviendront pas forcément à tous les lecteurs.
Ne pas s'attendre, en tout cas, à quelque chose de très impressionnant.
Pour les lecteurs qui seraient plus attirés par les versions originales, là encore, il existe moult ouvrages et coffrets. Nous allons cependant signaler ici un livre destiné aux jeunes lecteurs (ou au moins jeunes souhaitant perfectionner leur maîtrise de la langue de Poe) : la version Harrap's de la nouvelle The Call of Cthulhu.
Il s'agit en fait du récit en anglais accompagné de notes permettant de faciliter sa compréhension. À chaque début de chapitre, un petit résumé vous permet de saisir les grandes lignes du début du texte. Puis, chaque mot ou expression pouvant poser problème est surligné et les traductions correspondantes sont présentes dans la marge de chaque page.
Une méthode excellente sur laquelle pourraient se baser bien des professeurs (difficile de faire plus sympa comme approche, c'est en tout cas, avec les comics, l'un des supports les plus attractifs).
Il s'agit à la base d'un ouvrage imaginaire, ayant son importance dans le mythe, et qui est devenu réalité en 1977 grâce à la librairie ésotérique new-yorkaise The Warlock Shop.
Les Éditions Bragelonne ont adapté en 2023 ce gros (1,44 kg) et épais (888 pages) bouquin qui comprend plusieurs parties (Les Noms morts : l'histoire secrète du Necronomicon et les circonstances de sa découverte ; le Necronomicon en lui-même ; un livre de sorts à utiliser à vos risques et périls, allant du franchissement de Portes permettant de rejoindre le domaine de puissantes entités au simple et plus trivial booster permettant d'augmenter vos capacité sexuelles ; Les Portes du Necronomicon : un document revenant sur les origines des sorts décrits ; et un cahier d'illustrations en couleurs).
C'est un peu cher (45 euros) mais soigné, avec un aspect grimoire très bien rendu, une jolie couverture, douce au toucher et très épaisse, et un papier bénéficiant d'un aspect vieilli de circonstance. Voilà qui permettra de frissonner un peu en replongeant dans le passé trouble et terrifiant des Grands Anciens !
Ce livre est bien évidemment un objet de collection mais il est aussi considéré par certains comme une véritable passerelle vers l'occultisme, ce qui l'entoure d'une aura de mystère supplémentaire. Et bien entendu, si en tant que Maître de Jeu, vous pouvez le brandir durant une partie de L'Appel de Cthulhu, ça devrait faire son petit effet !
Notons qu'il existe une version, bien plus courte et bien moins jolie, qui fut à l'époque publiée par J'ai Lu.
Il existe, là encore, bien des tentatives de transposition du monde terrifiant et surnaturel de Lovecraft en dessins et phylactères. Et bien souvent, le résultat n'est pas franchement à la hauteur. Prenons l'exemple de Dagon et L'Appel de Cthulhu, récits adaptés en BD au sein d'un même ouvrage édité l'année dernière par Contre-Dires.
L'adaptation est réalisée par Dave Shepard, un dessinateur britannique au style très cartoony. Et c'est là le premier défaut majeur de l'ouvrage : le style des dessins. Alors que les personnages évoquent des créatures abominables, des constructions cyclopéennes, des visions épouvantables, l'illustrateur peine à rendre le côté horrifique et démesuré des lieux et monstres. Tout est très gentillet, lisse et finalement presque enfantin. Ce n'est pas "moche", loin de là, c'est simplement totalement inadapté (et c'est loin d'être un cas unique, j'avais notamment souligné le même problème dans le magazine Geek, en février 2011, à propos de l'adaptation très naïve, par Culbard, de la nouvelle Les Montagnes Hallucinées).
Pire encore, si l'on poursuit plus avant l'analyse de certains plans, cette BD contient des maladresses étonnantes. Ainsi, alors que le texte fait référence à une "immensité bleue" (l'océan, sans fin), la case étant censée illustrer ce sentiment d'infini est bien trop centrée sur l'embarcation humaine et s'avère particulièrement étriquée (alors que la plupart des planches contiennent deux ou trois cases maximum et que les dessins pleine-page sont nombreux). Cela pose un réel problème de dichotomie entre ce qui est dit et ce qui est montré.
Autre détail, les énormes marges blanches n'aident pas non plus à construire une atmosphère sombre et étouffante. Il s'agit ici d'un choix hasardeux, voire d'une fausse note, qui ne facilite en rien à l'immersion du lecteur dans l'histoire.
Bref, pour adapter Lovecraft en dessin, il faut du grand, du spectaculaire, du sombre, du terrifiant.
Voilà une réussite avec des textes illustrés publiés en grand format chez Bragelonne. L'Appel de Cthulhu, par exemple, bénéficie de magnifiques planches dessinées par François Baranger.
Ce dernier, dans un style sombre, minutieux, à la précision parfois photographique, va notamment représenter de fort belle manière les flots déchaînés, une R'lyeh menaçante ou un Cthulhu gigantesque. On est là dans une approche efficace, bien différente de celle évoquée dans le chapitre précédent.
Certes l'on demeure parfois dans l'évocation, avec des dessins souvent nimbés d'ombre, d'écume, de brume et de fumée, mais cela permet aussi de garder un semblant de mystère. Et bien que tout ne soit pas forcément aussi spectaculaire et dérangeant que les descriptions de Lovecraft, l'atmosphère générale est tout de même bien rendue.
Il existe également une adaptation, dans le même format, des Montagnes Hallucinées (en deux tomes, par le même illustrateur).
Déjà de son vivant, Lovecraft a suscité bien des passions autour du panthéon cauchemardesque qu'il a inventé. Plusieurs de ses amis auteurs ont d'ailleurs contribué à enrichir le mythe, avec plus ou moins d'aisance. De nos jours, la passion est intacte et les contributions encore nombreuses.
Commençons, dans cette sélection d'ouvrages liés au Grand Cthulhu, par l'excellent Neonomicon d'Alan Moore. Dans cette adaptation très "méta", l'auteur parvient à rendre l'ambiance du mythe tout en permettant aux personnages d'y faire référence régulièrement. Il ne se contente pas d'adapter l'une des nouvelles de Lovecraft, ni même d'emprunter son bestiaire, il modernise l'ensemble, le redéfinit, lui donne un nouveau sens, aussi inattendu qu'inquiétant. La partie dessin est assurée par Jacen Burrows qui parvient à retranscrire le niveau (gigantesque) de violence et de perversion tout en demeurant souvent dans la suggestion ou le malaise et en évitant l'excès de gore. Un petit exploit.
Bref, c'est intelligent et efficace.
Du même auteur, l'on peut aussi conseiller la série Providence (cf. cet article).
Dans un style complètement différent, l'on peut citer Le Jeune Lovecraft, paru chez Diabolo. Il s'agit d'un petit album, au format à l'italienne, qui s'aventure dans le domaine de l'humour et de la parodie. Une curiosité, en quelque sorte, à réserver aux fans.
Dans une approche plus sérieuse et effrayante, l'on retrouve la série Arkham Mysteries, entre aventure pulp et horreur fantastique, avec de nombreuses références et la présence de Lovecraft lui-même en tant que personnage. Le tout dans un style graphique sombre et fort joli.
Bien évidemment, impossible d'être exhaustif tant les œuvres de tout genre s'inspirant du mythe de Cthulhu sont nombreuses. En DVD, vous trouverez également des adaptations plus ou moins libres (et plus ou moins réussies), comme Dagon (2001) de Stuart Gordon, Le Territoire des Ombres (2010) de José Luis Alemán ou encore Color out of Space (2019) de Richard Stanley.
Pour rester dans les nouvelles, je ne peux que vous conseiller également Sur les traces de Lovecraft, une anthologie, à laquelle j'ai eu la chance de participer, sortie chez Nestiveqnen. Ma contribution, la nouvelle Retour au Wewelsburg, est également disponible (dans une version révisée) dans le recueil Jour de Neige.
Voilà pour ce tour d'horizon (incomplet) des récits écrits ou inspirés par Lovecraft. Nous reviendrons, dans le prochain article, sur l'aspect ludique avec la première version, bien vintage, du jeu de société Horreur à Arkham. En attendant, nous terminons avec des représentations un peu spéciales du grand Cthulhu !
Cthulhu
Sous l'appellation The Ancient One Tribute Box, l'on découvre une figurine d'environ 11 cm représentant un Cthulhu, de bonne facture, sur son socle orné de hiéroglyphes. Elle est accompagnée d'un petit livret (qui n'a pas grand intérêt) énumérant quelques œuvres ayant cité l'entité cosmique. Pour 22 euros, ça se tente.
Et nous terminons avec la version pop, reconnaissable pour une fois.
Publié le
17.5.24
Par
Nolt
Après un excellent et très complet pack d'initiation, penchons-nous maintenant sur les manuels, ainsi qu'un pack d'accessoires, de la 7e édition de L'Appel de Cthulhu.
Le manuel des Investigateurs (les joueurs) et celui du Gardien (le maître de jeu) sont édités par Edge. Hardcover, papier glacé, belles illustrations, tout est soigné à première vue. Tout ? Bah... pas complètement, l'éditeur ayant opté pour un texte employant l'écriture dite "inclusive". On ne va pas s'étendre sur ce torche-cul inventé par des extrémistes incultes, c'est simplement regrettable qu'un éditeur cède à ce genre de saletés pour faire plaisir à trois connasses qui ne comprennent rien à la grammaire. Autrement dit, si vous avez une édition précédente, avec un texte propre et correct, gardez-la bien précieusement.
Voyons maintenant le contenu. On commence par le Manuel des Joueurs.
Pas de grosses surprises, l'on va retrouver les rubriques habituelles : introduction au jeu de rôles, conseils pour les joueurs et le MJ, règles de création de personnages, caractéristiques, etc. Les occupations des personnages, ainsi que leurs compétences, sont également détaillées dans des chapitres à part. Une partie conséquente rend compte de l'ambiance des "années folles" aux États-Unis et diverses annexes (transports, équipement, table des armes...) complètent le tout. Notons que ce manuel contient une nouvelle de Lovecraft : L'Abomination de Dunwich. Plutôt une bonne idée pour faire découvrir l'univers aux novices.
Le Manuel du Gardien, sensiblement plus épais, contient une présentation de Lovecraft et du Mythe, ainsi qu'un exemple de partie (un long dialogue entre joueurs et MJ). Outre un nouveau topo sur la création des personnages, l'ouvrage détaille également les bonus et malus, le système de combat, les poursuites, les tests et points de santé mentale ou encore l'utilisation de la magie. Tout cela est plutôt clair et bien présenté, avec aide-mémoire, schémas et tableaux.
Une longue partie va développer différents conseils pour le MJ (pour rythmer une partie ou encore créer un scénario). L'on trouve également une bibliographie du surnaturel et un descriptif de nombreux monstres et divinités. Le tout est complété par deux scénarios : Au milieu des arbres millénaires et Lettres de Sang.
Là encore, du solide et du très complet. L'ensemble fourmille de bonnes idées et d'annexes plus ou moins importantes destinées à faciliter l'immersion des plus jeunes (par exemple, une liste d'adjectifs "lovecratfiens" destinée à enrichir les descriptions).Le supplément Les Accessoires du Gardien est, lui, clairement décevant. Tout d'abord, l'ensemble tient dans une sorte de... pochette ouverte, qui ne permet pas de ranger le matériel. Une boîte n'aurait pas été de trop.
Niveau contenu, l'on trouve deux scénarios (La Maison Hantée et Le Phare défaillant) accompagnés de plans et d'indices imprimés à part. C'est un peu léger, on aurait aimé une campagne, même courte (le pack d'initiation en contenait une, or, là, on est sur du matériel "avancé").
On a ensuite des fiches de personnages (prétirées et vierges). Là encore, rien de comparable avec le superbe matériel du pack d'initiation. On est ici sur du strict minimum.
L'on a ensuite trois cartes grand format, en couleurs : le monde (avec les sites liés au mythe), le comté de Miskatonic et Arkham. C'est la grosse déception de ce supplément. D'une part, les cartes sont identiques à celles présentes dans les manuels (en plus grand), d'autre part, elles n'ont rien de très exceptionnel. La carte du monde s'avère très simpliste, celle du comté, la plus réussie, ressemble à une simple carte routière, et celle d'Arkham est aussi hideuse que peu pratique (que ce soit à cause des dessins ou du choix des couleurs).
Reste l'écran de jeu du MJ, là encore bien en dessous de celui du pack d'initiation (bien qu'il soit en carton épais, donc plus stable, et doté d'une fort belle illustration). Les différents tableaux et résumés sont peu lisibles et la police employée est minuscule. Un écran plus grand et quelques ajouts de couleurs auraient permis de rendre le tout plus digeste et facile d'utilisation.
Au final, malgré des manuels complets et ne manquant pas de contenu intéressant, l'on va donc déconseiller cette septième édition. Non seulement à cause des atteintes à la grammaire (inacceptables si l'on est un minimum sensé et instruit) mais aussi à cause d'un matériel supplémentaire qui s'avère globalement ni très pratique ni très joli.
Publié le
16.5.24
Par
Virgul
Les deux premiers tomes de l'édition "full color" de Dragon Ball sont disponibles chez Glénat.
Pas mal de choses à dire sur cette énième version qui ne sera probablement pas la dernière. Jusqu'à présent, nous avions eu l'édition simple petit format (dans le sens de lecture français, à l'époque où les éditeurs de manga faisaient encore correctement leur boulot), l'édition double, l'édition en coffret avec une nouvelle traduction et un sens de lecture japonais (vraiment brillant comme idée alors que le texte est en français, cf. cet article), l'édition Anime Comics en couleurs reprenant uniquement la partie DBZ à partir d'images du dessin animé, la Perfect Édition contenant quelques pages en couleurs, l'édition Grand Format Collector (en noir et blanc), sans compter les éditions kiosque.
Cette fois, c'est donc une édition entièrement colorisée (à partir des dessins originaux) qui est proposée.
Niveau format, l'éditon full color est identique à la perfect édition. Ce qui permettra dans quelques années de vous proposer une édition grand format en couleurs. Bah, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?
La colorisation est plutôt de bonne facture. Un poil flashy, mais globalement c'est un travail tout à fait convenable, rien à voir avec les saloperies proposées parfois par certains éditeurs (ce genre de merdes par exemple).
Quelques petits défauts tout de même à signaler pour cette édition qui porte bien mal son nom. En effet, si on enlève la jaquette qui fait office de cache-misère, l'on se rend compte que les couvertures sont... en niveaux de gris. Pour une édition "full color", c'est un peu ennuyeux.
Pour en revenir à la jaquette, l'on peut également déplorer un énorme carré blanc contenant le code-barre sur la quatrième de couverture. Est-ce une erreur ? Si c'est volontaire, on ne comprend pas bien le but.
Les tomes contiennent quelques bonus (6 pages pour le premier tome, 2 pages pour le deuxième) dans lesquels Akira Toriyama répond à diverses questions sur l'univers de DB, concernant l'origine des personnages, certaines techniques de combat ou encore les véhicules.
Reste à aborder le prix, 15 euros, c'est quand même très cher pour un produit qui n'est pas parfait et qui a déjà été surexploité. Par contre, nul doute que cette édition couleur, apportant beaucoup en lisibilité, devrait tout de même intéresser les fans de Goku.
Une énorme zone blanche, peu esthétique, au dos de la jaquette. |
Le terme "full color" ne s'applique visiblement pas aux couvertures. |