Autant le dire dès le chapeau : non, je ne vous rappellerai pas ce que désigne le terme "ouroboros". Des centaines d'œuvres de la pop culture mentionnent ce symbole de dragon se bouffant la queue et invoquant en même temps les idées de mouvement, de continuité, d'autofécondation et d'éternel recommencement.
Du coup, non, je ne vous dirai pas ce que... eh merde !
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
|
|
Urban Comics semble miser beaucoup sur la nouvelle série de James Tynion IV, le scénariste eisnerisé (on dit bien "oscarisé" non ? Alors je tente un néologisme de plus, on est comme ça chez Univers Multiples Axiomes & Calembredaines) surtout connu pour son travail de longue haleine sur Batman. Depuis une demi-douzaine d'années, le gars semble transformer en or tout ce qu'il écrit, et transcende le matériau qui lui est confié, avec une prédilection pour le thriller et les ambiances sombres. Le Caped Crusader convenait ainsi parfaitement à ses penchants, et il s'est vu confier la rédaction de ses aventures depuis 2012, avec un succès certain, complété par un run sur Batwoman qui a fait date, comme son crossover Batman/Tortues Ninja. Et s'il a été sollicité un peu partout (faisant même quelques incursions chez Marvel avant de revenir à la maison mère pour le projet sur DC Infinite dont on vient de vous parler ici-même), c'est au sein de Boom! Studios qu'il a développé les récits qui ont le plus marqué les lecteurs et les critiques, avec notamment Wynd dont notre GriZZly a fait un de ses coups de cœur.
Il se trouve qu'à Archer's Peak, des enfants disparaissent. Sans raison. Les autorités locales, peu habituées aux débordements criminels propres aux grandes cités, n'ont pas vraiment cherché à expliquer, n'ayant aucun début de piste, et laissent la situation pourrir sans qu'elles puissent faire autre chose que rappeler à chacun les consignes de sécurité élémentaires. Jusqu'au jour où, après une excursion ratée, un gamin réapparaît seul sans ses camarades, visiblement choqué par ce qu'il a vu. D'abord enfermé dans son mutisme, il finit par avouer l'impensable : ses copains sont morts, tués, déchiquetés par les ombres qui hantent la forêt. Un monstre a fait ça. Sauf que les monstres, ça n'existe pas. N'est-ce pas ? Alors quand surgit Erica, une jeune fille au regard fiévreux, venue de nulle part, qui décide de prendre au pied de la lettre les allégations du rescapé et d'aller en finir avec ce qui tue les enfants du village, on commence à jaser : le grand frère d'une des disparues, soupçonnant toujours le dernier témoin, décide de leur filer le train ; le shérif préfère leur mettre des bâtons dans les roues jusqu'à un mystérieux coup de fil le convainque qu'Erica est la seule à même de faire cesser la vague de disparitions. Quant à Erica, elle fait ce qu'elle sait faire : dénicher les indices, suivre les pistes et les remonter jusqu'au repaire de la chose qui massacre les enfants. Car c'est son job : elle tue les monstres.
La partie graphique est à l'avenant. Évidemment, si vous êtes partisans de la ligne claire ou de la précision des traits d'un George Pérez, vous allez faire la grimace. Dell'Edera privilégie en effet les crayonnés flous, les silhouettes imprécises en focalisant l'attention sur quelques détails plus accentués (notamment les regards) et profite d'une colorisation adéquate pour souligner le caractère surnaturel des créatures : ces grands aplats noirs ne permettent jamais de vraiment déterminer le contour distinct de ces monstres éthérés, plus sombres que la nuit, sur lesquels se détachent ces yeux cruels et les flots de sang qu'ils font gicler de leurs victimes. Le rouge et le noir se mêlent ainsi comme autant de leitmotivs et certaines cases, même si beaucoup moins détaillées que ce que proposent d'autres dessinateurs œuvrant dans un genre similaire (cf. Crossed par exemple), engendrent malaise et inquiétude, parfois simplement par un hors champ habile ou quelques réflexions désabusées d'un témoin.
+ |
Les points positifs | - | Les points négatifs |
|
|
|
Après un premier volume enthousiasmant mais non sans défauts évidents, que vaut la suite de Star Wars - La Haute République en comics ? Critique du deuxième tome (sans titre définitif pour l'instant).
Un aparté introductif est de mise. Ce volume dans son format 100% (c'est-à-dire compilant cinq chapitres) sortira le 19 avril prochain (cf. couverture provisoire ci-dessous à gauche). Mais son contenu a déjà été publié dans le « petit format » des comics, c'est-à-dire ceux en couvertures dures et contenant deux chapitres de la série. Le cinquième est en vente depuis peu (16 février, à 6,99€ au lieu de 5,99€ l'an dernier – cf. couvertures ci-dessus) et malheureusement ce sera le dernier dans ce format…
En effet, malgré les bonnes ventes (mais probablement pas assez rentables), Panini Comics a décidé d'arrêter la publication des deux épisodes tous les deux mois. Pour ceux ayant pris ces cinq volumes « petit format », il faudra donc poursuivre l'aventure avec le troisième tome « classique » (100%) qui sortira en août 2022.
Aucun doublon à prévoir puisque les dix chapitres publiés dans le « petit format » (en cinq volumes donc) étaient dans les deux premiers tomes du format 100%. Tout le monde suit ? Pour ceux s'étant contentés des 100%, rien ne change évidemment. Pour une fois qu'on pouvait lire au plus près de sa sortie aux États-Unis une série de comics en France dans un bel écrin à prix correct, c'est dommage…
En attendant le titre de ce second tome en 100%, place aux deux histoires étalées sur cinq chapitres (#6 à #10). Trois constituent l'arc intitulé Le Cœur des Drengir (L'Union de la galaxie, Sith et ombres et À la racine de la terreur) et deux forment L'Ombre des Nihil (Laisse le Jedi derrière toi et La Fin de l'équilibre).
Le Cœur des Drengir fait directement suite aux épisodes précédents. On y retrouve une alliance inédite entre les Jedi, emmenée par Avar Kriss, et des Hutts, dirigés par Myarga, face aux puissantes créatures carnivores Drengir. Sskeer, toujours piégé dans la conscience collective des Drengir, est rejoint par Keeve Trennis (le binôme principal de la série). Tous deux trouvent le point faible de leurs ennemis végétaux : la grande progénitrice, située dans un endroit très éloigné, sur Mulita dans le Système Sauvage. Tous les Jedi disponibles partout dans la galaxie sont conviés à prendre part au combat contre les Drengir… Problème : les Nihil continuent d'être une autre menace. L'occasion pour Keeve de croiser Orla Jareni (un des personnages les plus fascinants et charismatiques de cette ère, une « cheminante » longuement suivie dans le roman L'Ombre des ténèbres).
L'Ombre des Nihil nous emmène à la Foire de la République (sur Valo). Une cérémonie transformée en champ de ruines par les Nihil, faisant des milliers de victimes… Et si l'attaque coordonnée des Drengir était une feinte pour empêcher les Jedi du Flambeau Stellaire d'intervenir ? Les Jedi traquent les Nihil mais plusieurs tensions se ressentent entre eux, notamment entre Stellan Gios et Kriss/Trennis… Keeve et Terec (l'un des gémélliés Jedi vu dans le premier tome – un jumeau donc) vont carrément infiltrer l'organisation des Nihil !
On peut compter sur les dessins pour s'en prendre plein les rétines. Ario Anindito est toujours présent, le temps de deux épisodes (#8-9), remplacé par Georges Jeanty [1] pour les autres (#6-7 et #10). Tous deux ont un style assez similaire (peut-être un brin plus « lisse » pour Jeanty), permettant de conserver une cohérence graphique bienvenue. Il faut dire que la colorisation hors-pair fait encore des merveilles (clairement l'un des points forts des comics, y compris de l'autre série Star Wars : Les Aventures). Tour à tour confiées à Annalisa Leoni (déjà présente pour le premier volume), Rachelle Rosenberg et Carlos Lopez, les palettes chromatiques sont riches et variées, avec un subtil jeu d'éclairage – que ce soit les impacts de luminosité des sabres laser sur des visages ou les tonalités diurnes/nocturnes par exemple, sans oublier les décors, arrière-plans et fonds de case parfois hypnotisants.
Comme toujours, si la série reste sympathique et divertissante, elle gagne en « impact et cohérence » à condition que l'on suive toutes les autres œuvres liées à La Haute République - et particulièrement pour ce second tome. Ce qui est donc à la fois sa force et sa faiblesse. Lus indépendamment du reste, ces comics n'auraient pas grand intérêt ; mais dès qu'on connaît un peu mieux l'ensemble auxquels ils se rattachent, c'est un vrai régal de poursuivre l'aventure !
On rappelle que tous nos articles sur Star Wars - La Haute République sont compilés dans cet index.
[1] Jeanty a œuvré pour DC Comics et Marvel sur quelques séries (Green Lantern, Superman, Deadpool, X-Men…) mais est surtout connu pour avoir illustré plusieurs saisons de Buffy contre les vampires,
notamment les 8, 9 et 12 – il reçoit même en 2008 le célèbre Eisner Award dans la catégorie Meilleure nouvelle série pour Buffy.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
|
|
|
Tous les amateurs de la série Thorgal attendent les fêtes de fin d'année avec impatience, sachant que le prochain tome sera édité avec la régularité métronomique d'un grand éditeur.
Avec ce trente-neuvième tome des aventures de notre Viking préféré sur le papier, on sait à présent comment fonctionnent les remplaçants du duo originel - et multirécompensé - d'artistes (Van Hamme & Rosinski) : Vignaux & Yann s'emploient, après une légère période de flottement, à repartir sur les bases du mythe Thorgal en explorant son passé et en tentant de développer des nouvelles trames à partir d'anciens éléments. Cela engendre plusieurs avantages pour le lecteur assidu : le plaisir de retrouver des références à ses lectures d'origine, la certitude d'être en terrain connu et de ne pas aller vers un développement qui trahirait les principes de la saga et la joie de pouvoir apporter quelque éclairage à certaines zones d'ombre volontairement ou non laissées de côté.Une stratégie maligne, et plutôt probante, même si cela conduit à penser que le filon serait en passe de s'épuiser. On pourrait aussi reprocher une certaine facilité du coup dans les intrigues, n'ayant plus besoin que d'appliquer les recettes habituelles sur les bases d'un univers déjà bien en place. C'est tout le problème des longues séries : le renouvellement dans la continuité. Les chefs de projet des grands éditeurs de bandes dessinées et comics sont continuellement confrontés à ce dilemme.
Ici, c'est carrément vers la Magicienne trahie et l'Ile des mers gelées qu'on regarde, c'est-à-dire le tout début de la saga (cf. notre "First Look" sur les origines de la saga) : après de longs voyages (tel Ulysse), où Thorgal avait trouvé en Afrique d'autres survivants du peuple des étoiles, l'on revient à la case départ et donc au premier vaisseau. Il suffisait pour lancer le scénario de dénicher un témoin vivant des premières aventures et de réincorporer le meilleur ennemi de notre héros...Tout commence donc lorsque Thorgal, de retour sur son île en compagnie de ses enfants, sauve l'occupant d'une embarcation fantôme avant de faire face à une malédiction pesant sur le village et sa population : tout le monde, y compris sa douce Aaricia, est sous l'emprise d'un sortilège qui le mènera à... Kriss de Valnor, son éternelle rivale (et ancienne amante). Leur fils Aniel (cf. notre article sur le tome 35 : le Feu écarlate) est à l'origine de ce méfait qui doit leur permettre d'accomplir quelque sinistre projet, mais ils se sont entre-temps acoquinés avec le naufragé mystérieux qui leur propose de pénétrer la Forteresse de métal de Slive. C'est là qu'ils pourront trouver des armes fabuleuses qui leur permettront de dominer les peuples alentour : Kriss a vu à l'œuvre l'Épée-soleil (une sorte de pisto-laser) et la Couronne d'Ogotaï (un amplificateur d'ondes cérébrales - cf. les albums éponymes) et ne doute pas des possibilités que pourrait receler cet endroit où vivaient les "Dominants" ; le naufragé précise cependant que seul Thorgal (sans doute de par son ascendance) est à même d'entrer sans dommage dans ce lieu maudit : aucun autre être humain n'a pu franchir les défenses de l'édifice extraterrestre. Notre Viking accepte de mauvaise grâce dans le but de sauver sa famille, comptant sur l'aide de Jolan pour retourner la situation à son avantage lorsque l'occasion se présentera.Malgré le schéma habituel (comme le lui avait rappelé Kriss naguère, si Thorgal rechigne à partir à l'aventure, il ne tarde jamais à retrouver le goût du risque qui a fait de lui un pirate sans merci), l'impression d'ensemble est étrange : cela va vite, trop vite peut-être, au point qu'on se demande pourquoi essayer de caser autant d'éléments dans si peu de pages. Une fois sur place, nos héros vont suivre bon an mal an une structure narrative connue avec quelques ressorts usés, mais cela fonctionne à peu près, la magie de la découverte et l'élégance de la narration en moins. Certaines situations sont téléphonées, d'autres amenées sans subtilité, cela manque de liant et de justesse de ton, mais on suit ça sans déplaisir, sans passion non plus. Il faut dire que Thorgal, encombré par un Jolan surpuissant mais incapable d'user de ses pouvoirs quand il le faut (bien pratique), bridé psychologiquement par un nombre incalculable de mauvais choix effectués par le passé pour la sauvegarde de sa famille, n'est plus le héros qu'on adulait une fois privé de sa liberté de jugement et de mouvements. Depuis la Forteresse invisible et la parenthèse Shaïgan, on le sent engoncé dans ses responsabilités et ses principes moraux, constamment en porte-à-faux et chaque péripétie suivante n'a fait que confirmer que le capital sympathie qu'il générait allait en s'amenuisant. Sans doute aurait-il mieux valu qu'il tourne définitivement la page, d'autant qu'on avait lancé Jolan (le fils doté de pouvoirs télékinésiques hérités des ancêtres Atlantes), Louve (sa fille, capable de parler aux animaux) et même Kriss sur des aventures en solo qui auraient pu représenter l'avenir de la franchise. Mais non, il semblerait que la trame principale de la saga devienne le creuset de ces spin-off et que chaque récit converge vers elle, un peu comme dans le Marvel Cinematic Universe, où les films Avengers bénéficient des développements créés dans les autres. Peut-être aussi que ni Louve ni Jolan n'ont pu capitaliser sur leur aura héroïque, largement inférieure au Thorgal des Archers ou de toutes ses aventures au cœur du Deuxième Monde (on regrette la séduisante Gardienne des clefs). La saga semble se déliter irrésistiblement depuis la Couronne d'Ogotaï et Thorgal perd chaque fois un petit peu de son charisme, un petit peu de sa grandeur et de sa noblesse d'esprit, devenant un héros poussif qui passe son temps à maugréer sur son destin. Néanmoins, ses qualités physiques font de lui un aventurier redoutable qui, s'il refuse d'ôter la vie à la légère, n'en demeure pas moins un combattant farouche, un limier affûté et un archer incomparable.
Quant aux dessins, ils sont agréables, avec un encrage très similaire à ce qu'on connaissait, quoique moins porté sur les rouges sombres. Toutefois les visages apparaissent plus durs, plus fermés, moins esthétiquement expressifs que ceux de Rosinski : les gros plans laissent transparaître des profils plus massifs, des traits moins fins qu'auparavant (c'est particulièrement notable sur ceux de Jolan et Kriss). La gestion de l'action apparaît parfois plus brouillonne, mais on peut considérer que le flambeau est bien passé et on n'y perd pas vraiment au change, d'autant qu'on retrouve quelques pages presque muettes où les cases s'épanchent et les décors prennent le pas sur les dialogues.
Un épisode qui s'achève sur un happening annonçant sans doute quelques profonds changements dans l'avenir qui mettront en péril le fragile équilibre que Thorgal tentait, envers et contre tous (hommes et dieux, surtout les dieux, ces sacripants tout-puissants), de préserver.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
|
|
|
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
|
|
|
Dans une implacable prestation au concours de celui qui a la plus grosse,DC ridiculise les multivers de la concurrence en nous posant sur la table son omnivers !
Analyse d'une victoire au poids.
Analyse d'une victoire au poids.
DC INFINITE FRONTIER : un recueil pour les gouverner tous. Un recueil pour les trouver.
Un recueil pour les amener tous et dans l'Omnivers les lier.
DC INFINITE BATMAN #1 - Lâches par essence
DC INFINITE WONDER WOMAN #1 - Les mondes au-delà
L’histoire a l’intelligence de répondre à chacune des interrogations qu’elle sème (Pourquoi arrive-t-elle à Asgard et non en Olympe ? Qui donc est cette divinité rebelle ? Pourquoi fait-elle tout cela ?) avant de nous offrir un ultime retournement de situation certes inattendu mais foncièrement logique et, surtout, avant de nous proposer un final justifiant sans nul doute un retour de Diana à un statut différent pour la suite des événements.
DC INFINITE SUPERMAN #1 - L'ascension du Warworld
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
|
|