"Qu'est-ce qu'un revolver ? Ni pire ni mieux qu'un autre outil, une hache, une pelle ou une pioche.
Qu'il en sorte du bien ou du mal dépend de qui s'en sert."
Butch Cassidy
L'auteur a fait ses preuves sur le deuxième tome consacré à Billy The Kid. Conscient qu'il doit ici encore mettre en scène un type peu reluisant, il a l'intelligence de lui offrir des antagonistes moralement bien plus déviants que lui en la personne de marshals capables d'abattre un pauvre indien qui n'a commis comme seul crime que de ne pas accepter de les renseigner. Et que dire, alors, de ses autres ennemis qui vont jusqu'à bouffer de la chair humaine arrachée à de pauvres gars encore en vie ? C'est sûr qu'à côté de ça, un pilleur de train décrit comme ne détroussant pas les ouvriers de leur moyen de subsistance et préférant tirer sur le cheval de ses poursuivant plutôt que sur les hommes qui les montent... c'est un enfant de chœur au cul béni par la Sainte Vierge ! À noter que l'on ignore si Butch Cassidy les a bel et bien rencontrés mais ces fameux anthropophages ont vu leur existence historique confirmée par la science il y a peu, puisque l'on prouva que des actes de cannibalisme ont bien été commis dans la communauté de Jamestown, première colonie anglaise installée en Virginie, durant les famines de l’hiver 1610... Charmant ! [1]
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L'envoyé du diable, dîtes-vous ? Que voilà un album bien nommé !
Le diable se cache, dit-on, dans les détails... eh bien, une fois de plus, la sagesse populaire tutoie la vérite.
Oh... petite note au passage aux braves gens qui trouveraient cette métaphore sexiste, misogyne ou transphobe : vous n'avez pas de vrais combats à mener ?
L'envoyé du diable est sans doute un rien meilleur que le premier Reckless. Mais il n'en reste pas moins tout à fait indigne de ce duo d'auteurs et plus encore de leur réputation.
Bien sûr, nous lirons quand même les suivants parce que nous espérons qu'ils apprendront peu à peu de ces deux premiers tomes... mais encore faudrait-il, pour cela, que davantage de critiques osent s'en prendre à eux de façon objective, histoire que ça remonte à Brubaker et Phillips. Rien n'est moins sûr.
Allez, on vous laisse sur une case illustrant par une simple flèche un de ces procédés paresseux sur lequel se clôt l'album, dans une sorte d'aveu d'incompétence de son dessinateur : "Non, je ne saurais pas dessiner la scène depuis un point de vue différent qui montrerait l'objet caché ; bah, tant pis, je vais faire une flèche"... Minable !
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Sorti fin août 2021, La Tour des Trompe-la-mort est le second roman jeunesse de Star Wars - La Haute République – après le très chouette Une épreuve de courage. Il est cette fois écrit par Daniel José Older, scénariste des comics Star Wars - La Haute République - Les Aventures, dont le premier tome, Collision imminente, mettait en avant deux protagonistes, Zeen et Lula, qu'on retrouve dans ce nouveau livre. Découverte.
Le Padawan Ram Jomaram (apparaissant pour la première fois dans un titre de La Haute République) vit sur la planète Valo et est un mécanicien hors-pair peu enclin au combat au sabre laser. Il découvre que la tour de communication de Lonisa City (la fameuse Tour des Trompe-la-mort) a été sabotée. Cela, au moment où la Foire de la République bat son plein. Ram doit prévenir l'Ordre Jedi et peut compter sur deux alliées Jedi : les jeunes Zeen et Lula.
Découpé en trois parties et s'étalant sur 27 chapitres, ce deuxième titre jeunesse prolonge davantage les comics Star Wars - La Haute République - Les Aventures et notamment Collision imminente, puisqu'on y retrouve Lula et Zeen (et maître Kantam Sy) que le premier roman Une épreuve de courage – même si on y croise la même héroïne Vernestra Roh de temps en temps. Il complémente également habilement le second tome de l'autre série de comics, celle sobrement intitulée Star Wars - La Haute République (qu'on le lise avant ou après). La Tour des Trompes-la-mort y est en effet fortement connecté car ces œuvres s'articulent autour de la Foire de la République, pour l'instant encore nébuleuse si on n'a pas lu L'orage gronde (pas encore chroniqué sur ce site).
Ce contexte posé, que vaut ce roman jeunesse ? Eh bien, à l'instar du premier, on y retrouve une lecture aisée, limpide et rapide. Ce n'est toujours pas le coup d'éclat tant attendu mais ça prolonge sympathiquement l'entièreté des titres reliés à La Haute République. On l'a déjà dit mais ça reste à la fois la force et la faiblesse de cet ambitieux projet : découvrir un des livres (romans, comics, romans jeunesse…) de façon indépendante n'a guère d'intérêt là où tout suivre est extrêmement réjouissant, continuant d'ajouter des pièces de puzzle ouvrage après ouvrage pour assembler cette immense fresque narrative. L'investissement (en temps et en argent) est donc important et il vaut mieux débuter par les premiers opus pour ne pas être perdu (cf. notre index et nos critiques).
Cette fois, la plupart des personnages sont déjà familiers si on les a découvert ailleurs. Parmi les nouveaux, on retient bien sûr Ram, son maître Kunpar Vasivola (évoqué), son robot V-18 et de nouvelles créatures (ressemblant à des rongeurs) travaillant avec le Padawan au sabre jaune : les Bonbrak (Tip, Breebak…). Ajoutons au bestiaire les hragscythes, monstres gigantesques et effrayants. Funfact : les gungans existaient déjà à l'époque puisqu'un Nihil est de cette race.Après une petite course contre la montre (pas aussi haletante que celle de La Lumière des Jedi mais qui fonctionne bien tout de même), l'intérêt de l'intrigue se situe dans son dernier acte, où Nihils et Drengirs semblent de mèche pour mener leurs attentats multiples – on se surprend d'ailleurs à être dans une œuvre « jeunesse » tant les ruines d'une ville bombardée et les morts sont évoquées ! C'est également ce qu'on découvrait récemment en comics. Les Nihils sont moins présents que les Drengirs mais l'association entre les deux montre à quel point ils sont plus dangereux que ce qu'on avait déjà vu. En revanche, opter pour une communication assez primaire pour les Drengir (« VIANDE ! ») casse un brin l'intensité de cette menace… Ram n'est pas le protagoniste le plus charismatique non plus, on le suit bon gré mal gré et on apprécie surtout les échanges et évolutions avec ses alliés.
In fine, La Tour des Trompe-la-mort procure davantage l'impression d'être une (énième) introduction à un grand évènement. Le roman n'en demeure pas pour autant inintéressant mais il donne surtout envie de découvrir L'orage gronde ; un des passages du titre jeunesse parle d'ailleurs de l'Innovator, vaisseau de la Chancelière Soh (personnage évoqué à de multiples reprises mais toujours absente des titres de La Haute République), dans lequel les jeunes héros aperçoivent des combats de sabres lasers au loin. On n'en saura pas plus dans l'immédiat.
Pour autant, inutile de faire l'impasse sur La Tour des Trompe-la-mort si vous suivez assidument les multiples aventures de Star Wars, vous y trouverez votre compte (surtout si vous avez accroché aux personnages de Lula et Zeen auparavant). D'autant plus que l'éditeur La bibliothèque verte poursuit un travail de maquette très élégant avec, entre autres, une mise en page soignée arborant de jolies signalétiques. Le tout pour moins de six euros : pas la peine de se priver, donc !
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"La semaine dernière, Gotham a connu sa première nuit sans le moindre crime violent en 54 ans.
Ce n'est pas arrivé grâce aux flics. Ni grâce au maire. Ni grâce au procureur.
Ni parce que Gotham City s'est soudain découvert une conscience. Mais grâce à moi."
Un peu de cinoche, bien obligé...
Le tout nouveau long-métrage The Batman sous la direction de Matt Reeves (enfin un vrai réalisateur et non un gamin jouant avec des figurines de super héros et des effets 3D pour chier une pub' géante pour jouets estampillés DC... coucou, Zack ! – le correcteur de cet article ne valide pas ce propos ;-)) a la bonne idée d'opter pour cette approche du personnage et d'envisager la deuxième année de sa carrière de justicier (exit, donc, les incessantes et horripilantes relectures des origin stories et bienvenue dans la construction du personnage). Dans un film dont l'ambiance visuelle et musicale ont en commun cette impression de perte de foi en l'Humanité, notre jeune détective capé se voit traité en sorte de héros grunge et nihiliste... ce qu'il ne peut qu'être, de facto.Ça raconte quoi, au juste ? Et ça le fait comment ?
Ce seul commentaire d’un des policiers de Batman : Imposter suffira à vous prouver que nous sommes ici dans un de ces moments où ce n’est pas le grand amour entre ces deux incarnations de l’ordre : « Je ne vais pas vous rappeler ce que la petite escapade de Gordon avec ce cinglé a coûté à ce département. Cet idiot a balancé toute notre crédibilité aux chiottes sans prendre le temps de tirer la chasse. De nombreux flics ont tout perdu parce qu’une bande de cons a jugé bon de laisser un psychopathe encapé faire le boulot à leur place. » Alors imaginez que, dans ce climat, un usurpateur en vienne à flinguer des criminels devant les caméras de surveillance de la ville… déguisé en Batman ! La collaboration entre Gordon et Batou ayant visiblement été consommée, la police va se mettre à traquer le jeune héros.
Plus qu'un comic, une leçon !
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"Et le corbeau, immuable, est toujours installé, toujours installé sur le buste pâle de Pallas, juste au-dessus de la porte de ma chambre ; et ses yeux ont toute la semblance des yeux d’un démon qui rêve ; et la lumière de la lampe, en ruisselant sur lui, projette son ombre sur le plancher ; et mon âme, hors du cercle de cette ombre qui gît flottante sur le plancher, ne pourra plus s’élever, – jamais plus !" Edgar Allan Poe (traduit par Charles Baudelaire)
La première se nomme Devil's Key. Dans ce tonitruant récit, Mud imagine le châtiment que subit un groupe de hair metal pour avoir vendu son âme au diable dans le seul but de passer à la télévision (ça s'inscrit dans la grande époque de MTV, quand ces groupes auraient tout donné pour cet accomplissement). Sous le pinceau de Ghisalberti, c'est flashy, c'est gore, c'est défoulant. C'est la BD préférée du Doomguy, à n'en pas douter !
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Non, le personnage que l'on voit ici de dos à contrejour n'est pas un Krilin égaré qui aurait pénétré par erreur dans un autre manga ; il s'agit de Caspar, jeune protégé de l'Ordre et futur porteur d'un des sept secrets dans un comic débordant d'énergie.
- la présence un peu regrettable de quelques très grosses ficelles scénaristiques qui n'essaient même pas de se cacher
- le caractère excessivement cool de certains des personnages qui s'accordent le temps de prendre des poses de beaux gosses même quand ils se font canarder (oui, c'est de la légèreté façon shônen mais c'est gonflant et ça passe moins bien, ici)
- cette étrange envie de coller à l'ère du temps en glissant des agents vachement androgynes et une jeune reine d'Angleterre métisse (non pas que ça me dérange mais le fait que c'est ici une sorte de gage donné aux lecteurs les plus progressistes ne fait absolument aucun doute tant c'est forcé)
- et, surtout, un détail vraiment idiot mais qui n'a de cesse de sauter aux yeux du lecteur : chacun des agents de l'ordre porte sur lui un vêtement ou un accessoire portant l'estampille "7" stylisée... Dans un univers où leur existence serait inconnue de tous, ce serait plus ou moins admissible. Mais là, un groupe d'ennemis les flingue les uns après les autres et eux, ils s'obstinent à porter un signe distinctif les désignant comme autant de cibles ambulantes !
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Une archéologue descendante d'esclaves, sa fille, une mère maquerelle, son protecteur, les restes d'un nécromancien et une clique d'adoratrices en tenues de Mères Noël... un joyeux cocktail fort peu conventionnel.
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