Publié le
26.11.24
Par
Virgul
Noël approche, du coup, Archibald et moi-même vous offrons une sélection de livres passionnants à lire au coin du feu avec votre animal de compagnie ! Plus d'infos en cliquant sur les liens ci-dessous.
Le Sang des Héros (roman)
Jour de Neige (recueil de nouvelles)
The Gutter (BD)
Ouvrages disponibles dans toutes les librairies !!
(la version collector de The Gutter est proposée uniquement sur le site de l'éditeur)
Bonus - Le Bêtisier !
Notre ami Archibald, dit "Pioupiou", a participé avec enthousiasme à cette petite séance photo, cependant, le staff UMAC tient à préciser que ledit Pioupiou :
- a rechigné à venir sur la table alors qu'il y est tout le temps fourré quand il ne faut pas
- a fait tomber les livres 2 fois
- a grignoté le présentoir en plastique
- a refusé de prendre la pose la plupart du temps afin de mieux être flou
- s'est intéressé pendant 20 minutes à tout ce qu'il y avait dans la pièce sauf les livres
- est parti précipitamment pour poursuivre un courant d’air
Publié le
25.11.24
Par
Nolt
En effet, en avril 2025 sortira le Disney Masters volume 26, entièrement consacré à Marco Rota, dessinateur et principal scénariste de la version médiévale et écossaise de ce cher Donald.
L'ouvrage de 200 pages, intitulé Tales of Andold Wild Duck, sera publié par Fantagraphiks Books et coûtera 35 euros.
Cette version bien particulière de Donald Duck est apparue en France en 1976, dans le Picsou Magazine #50 (qui coûtait à l'époque 3,50 francs). L'on y découvrait ce personnage (Mac Paperin en version originale) qui sera appelé, selon les traductions, Mac Danold, Donald McAnar ou tout simplement surnommé "le commandant". Tout comme Fantomiald, cette déclinaison épique du célèbre canard de Walt Disney est une création italienne.
Dans le premier récit (45 planches), Mac Danold, quelque peu abandonné par son roi, doit défendre son château d'une invasion viking à l'aide de seulement... cinq hommes, dont Petit Krack, un sympathique colosse. C'est ce soldat qui inspirera le titre de la version française : Petit Krack en plein mic-mac.
Rendez-vous en avril donc, pour cette intégrale Mac Danold, pleine d'action et de nostalgie.
Un récit qui, près d'un demi-siècle plus tard, a conservé tout son charme. |
Publié le
16.11.24
Par
Virgul
Les fêtes approchant, nous continuons notre sélection de beaux livres à offrir (ou s'offrir !). Après le magnifique Dracula, nous vous proposons cette fois un ouvrage célébrant la rencontre de deux univers fascinants.
Quand un maître de la BD comme Philippe Druillet, ayant fortement impacté la bande dessinée SF et fantastique, est inspiré par le panthéon inventé par Lovecraft, cela donne le bien-nommé Druillet Lovecraft, un pavé (280 pages, 22 x 27,5 cm) publié par les Éditions Barbier.
Au sommaire, l'on retrouve :
I. Démons et Merveilles, un ensemble de 4 nouvelles de Lovecraft (mettant en scène Randolph Canter), regroupées en 1955 au sein d'un même recueil par l'éditeur français Les Deux-Rives. Livre que Druillet illustra en 1976 à l'occasion d'une réédition par les éditions Opta. C'est cette version qui est reprise ici, dans sa version originale. Le texte n'est donc pas aseptisé pour correspondre au bon goût actuel ou aux diktats des plus fragiles s'offusquant du moindre mot qu'ils interprètent de travers et sans le remettre dans son contexte. Une très bonne chose, cela va de soi !
II. Nécronomicon (écrit ici avec un accent sur le "e" ; rien à voir avec l'énorme version de Bragelonne), un court texte de Lovecraft, expliquant l'origine de l'ouvrage maudit, suivi des dessins que ce dernier a inspiré à Druillet. Notons que l'on retrouve ici une référence au Roi en Jaune de Chambers.
III. Illustrations, une partie regroupant, comme son nom l'indique, diverses illustrations de Druillet, en rapport direct avec l'univers de Lovecraft (ou inspirées par celui-ci). L'on retrouve aussi ici des ébauches et croquis.
IV. La Cité sans Nom, une courte bande dessinée de quatre pages, sans dialogues et en noir & blanc, qui fut notamment publiée dans Les Cahiers de la BD en 1979.
L'édition est soignée, les dessins de Druillet envoûtants (et parfaitement "lovecraftiens"), et l'atmosphère est bien entendu baignée par le souffle terrifiant des Grands Anciens. Un ouvrage certes assez cher (50 euros), mais qui s'avère superbe et incontournable.
Publié le
12.11.24
Par
Nolt
Gros plan sur un film atypique : The Substance.
Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ? Vous devriez essayer ce nouveau produit :
The Substance.
Il a changé ma vie. Il permet de générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite.
Respectez les instructions :
Vous activez une seule fois.
Vous stabilisez chaque jour.
Vous permutez tous les sept jours sans exception.
Il suffit de partager le temps. C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
Avouez que c'est tout de même intrigant. Quand en plus on sait que Demi Moore est au générique (ainsi que Dennis Quaid d'ailleurs, dans un rôle moins important), ça donne envie. Maintenant, comment parler de ce film tout en évitant de vous dévoiler les surprises qu'il vous réserve... eh bien, ça semble compliqué. Nous allons donc procéder en deux temps, une critique de la forme, qui ne contiendra pas d'éléments de l'intrigue, et une critique du fond, qui révélera certaines informations. D'une manière générale, si vous avez prévu de voir ce film, n'essayez pas d'en savoir trop, évitez même les simples recherches sur google, certaines images bêtement publiées par certains en disent déjà trop.
Donc, la forme. C'est bien simple, c'est un film éclatant. La photographie est magnifique, les plans savamment étudiés, on se délecte de très belles (et très peu communes) images. Malgré quelques craintes au départ, générées par de longs plans fixes, la réalisatrice, Coralie Fargeat, ne se laisse pas aller à la facilité et dévoile sa maîtrise esthétique (très importante d'ailleurs vu le sujet). Bref, un vrai film de cinéma à ce niveau-là. On est loin des plans fixes d'un Algunas Bestias par exemple, qui avaient à l'époque fait hurler au génie certaines ganaches prêtes à s'enflammer dès qu'un manque de virtuosité et une terne austérité sentent un peu le "film d'auteur".
Abordons maintenant le fond. On va tenter de ne pas trop en dire, mais considérez qu'à partir d'ici, il vaut mieux avoir vu le film.
L'histoire est centrée sur Elisabeth Sparkle, star d'une émission télévisée d'aérobic, qui est mise sur la touche par son producteur en raison de son âge. Prête à tout pour contrer les effets du temps et conserver son statut de vedette sexy, elle finit par essayer une substance dont elle ignore tout et qui est censée la rendre plus jeune, plus belle, bref, meilleure.
À partir de là, le film verse dans une sorte de gore assez malaisant, qui va aller crescendo. Si la première moitié du film est suffisamment étonnante et tendue pour générer de l'intérêt, la seconde partie (et surtout le final, très long et versant dans le grand n'importe quoi) va s'avérer décevante et manquant de finesse.
Parlons-en de la finesse. Forgeat est connue pour avoir réalisé notamment Revenge, long-métrage considéré par certains comme "féministe". En fait, ce film d'action s'avérait plutôt sympathique malgré son côté bourrin tant que justement on ne lui prêtait pas d'ambitions philosophiques ou des revendications sociétales. Car il s'agit tout bonnement d'une nana sexy - violée par un gros beauf, puis laissée pour morte par ce même gars et ses potes - qui se venge en dégommant tout le monde dans une grosse gerbasse de sang et de tripes. Dans le genre "fin", on repassera.
Là, c'est exactement pareil. Certains qualifient ce film d'allégorie sur l'âgisme et la misogynie. J'espère sincèrement que non, car dans le cas contraire, c'est clairement raté. L'âgisme, certes est abordé, mais uniquement du côté féminin et hollywoodien. C'est quand même très particulier. Quant à la misogynie, elle est totalement absente du film. À moins qu'on ne considère que remplacer une tête de gondole vieillissante soit "misogyne". Ce milieu de la télé et du vedettariat est certes implacable, mais il répond à une logique commerciale bien autre que la simple supposée haine des femmes. Le discours s'avère donc très simpliste mais également infiniment trop appuyé.
Le final, déjà évoqué, n'en finit pas d'enfoncer des portes ouvertes dans une frénésie mégalomaniaque d'autosatisfaction gênante. Le film bascule dans la quasi-comédie, avant de verser dans le pathétique puis l'absurde, le tout en faisant défiler à coups de marteau un symbolisme grossier destiné à n'oublier personne, même le demeuré à QI négatif, tant tout est évident et surligné. Fargeat (qui est réalisatrice mais aussi scénariste et co-monteuse sur ce projet) se complet donc dans le caricatural et les gros sabots. Dommage, parce que le sujet méritait sans doute mieux et ses qualités de réalisatrice, indéniables, semblent au vu du résultat final bien mal exploitées.
C'est finalement le seul côté fantastique et "conte sanglant" qui permet d'éviter le ridicule, en offrant au spectateur un film original qui ne donne pas l'impression de voir la énième version des mêmes resucées. Le film manque malheureusement trop de qualité au niveau de l'écriture pour atteindre un statut culte et sublimer (ou simplement bien traiter) son sujet.
On a l'impression que le "message", idiot mais bien dans l'air du temps, se résume à "les hommes de pouvoir sont méchants avec les femmes". Alors qu'en réalité, lorsque l'on base toute sa carrière et même sa propre estime sur l'apparence et un physique évidemment condamné à décliner, l'on ne peut qu'aller droit dans le gouffre si l'on ne prépare pas une transition (comme le font certains sportifs par exemple).
Bref, un cinéma impressionnant visuellement mais porteur d'un discours tordu et mensonger destiné à flatter les ahuris qui se délectent d'un statut de victime qu'ils sont loin de mériter, à moins de considérer qu'ils sont victimes de leur propre égarement et de leur manque de prévoyance.
Joli mais creux.
Et pour répondre à la question du titre, visuellement génial mais intellectuellement grotesque.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
|
|
|
Publié le
10.11.24
Par
Vance
En 2004, Marvel lançait une nouvelle (nouvelle) mouture pour sa série phare sur les mutants, qui avait connu des sommets de popularité au moment où Jim Lee était venu illustrer les intrigues tortueuses de Chris Claremont. Ce dernier en terminait avec X-Treme X-Men et avait perdu de son aura, ronronnant sur des histoires emberlificotées qui plaisaient de moins en moins. Ce qui a sans doute poussé les pontes de la Maison des Idées à embaucher des artistes pleins d'avenir afin de donner aux X-Men le coup de boost nécessaire.
Engager Joss Whedon peut sembler paradoxal de prime abord, mais à bien y réfléchir, le créateur de la série à succès Buffy contre les vampires constituait un choix logique, quoique audacieux : le New-Yorkais savait plaire au public par ses dialogues piquants et autoréférencés, il avait été récompensé pour son travail sur le script de Toy Story et il s'était déjà frotté à l'univers mutant en œuvrant en 2000 sur le scénario du film de Bryan Singer ainsi que sur une adaptation de la série en animation. Il n'y avait pas le côté iconoclaste rebelle de certains de ses contemporains, mais bien au contraire un amour respectueux pour les héros de sa jeunesse et les figures majeures de la culture populaire. Il avait le profil pour élaborer une sorte d'antithèse à la période Morrison en mettant en avant le retour à une certaine tradition.
Et cela s'avère patent dès les premières pages, avec des références criantes au passé à partir de citations, voire de rappels de glorieux épisodes essentiellement axés sur la période Byrne-Claremont : en suivant une Kitty Pryde de retour au bercail (après un long intermède avec Excalibur notamment), Whedon semble s'atteler à faire resurgir les moments glorieux comme les heures les plus tragiques, sans omettre quelques savoureuses anecdotes qui constitueraient le sel (et la base) de ses histoires à venir. On constate chez lui la volonté intransigeante de faire progresser l'intrigue par le biais de ses personnages, lesquels sont développés sans lourdeur excessive au long de petits intermèdes souvent teintés d'humour, parfois de nostalgie ou d'une certaine amertume, entre deux épisodes plus explosifs dignes des grandes conflagrations auxquelles la série s'est prêtée. Sa maîtrise du médium télévisuel rejaillit sur son écriture, fluide et dynamique, qui ne s'embarrasse jamais d'introductions ou d'explications rhétoriques : le propos n'est jamais verbeux et il sait céder la place à l'image lorsqu'elle peut se passer de commentaires.
Sur ce plan, l'alchimie avec Cassaday s'avère concluante : tant dans sa succession de vignettes focalisées sur un visage ou par la mise en avant des personnages (au détriment d'arrière-plans réduits à leur plus simple expression, avec des décors minimalistes - sans toutefois tomber dans l'excès de l'époque Rob Liefeld), le dessinateur lauréat d'un Eisner Award pour Planetary allait conquérir le public et les critiques et en décrocher deux autres successifs pour Astonishing X-Men. Même si l'on peut trouver son travail sur Je suis Légion plus méticuleux, il faut reconnaître que sa mise en images du script de Whedon est une véritable réussite, bien aidée par la colorisation de Laura Martin, qui privilégie les cases monochromes conférant une ambiance singulière, quasi-psychédélique, à ces planches.
Dans ce premier arc, qu'on peut retrouver en version brochée en VO comme en VF, et qui constitue la moitié du tome 1 de la version Deluxe, le lecteur suit le retour en grâce de Kitty Pryde, dans une ambiance tendue : en effet, elle n'a pas oublié qu'à l'époque où elle avait rencontré les X-Men (contactée par le professeur Xavier, elle avait pu échapper au piège tendu par le Club des Damnés - cf. l'inoubliable run de John Byrne sur la saga du Dark Phoenix), leur ennemie de l'époque n'était rien moins que l'actuelle co-leader de l'équipe, Emma Frost. Cette dernière, filant le parfait amour avec un Cyclope déterminé à redorer le blason des mutants (cf. les New X-Men), jure ses grands dieux que son objectif est d'aider au respect des valeurs inculquées par le professeur, qui s'est retiré des affaires courantes à Genosha. Leur rivalité crève les cases et Whedon ne se prive pas pour leur prêter bon nombre de phrases assassines dans n'importe quel contexte.
Néanmoins, si Kitty avoue haut et fort qu'elle ne peut pas passer outre les horreurs passées, elle est prête à collaborer avec ses anciens partenaires pour reconstruire un avenir à leur espèce, plus que jamais menacée. Il y a les étudiants de l'Institut d'abord, qui doivent apprendre à maîtriser leurs pouvoirs dans un monde qui ne parvient pas à les accepter. Et il y a le statut de l'équipe, pour lequel Scott Summers a de grandes ambitions : puisqu'ils ont, plus souvent qu'à leur tour, sauvé le monde sans obtenir la reconnaissance qui leur est due (et dont jouissent les autres équipes de super-héros, Avengers en tête), il est temps d'endosser ce rôle de sauveur et de revenir aux basiques. D'où le retour aux costumes d'antan, uniformes chamarrés et flamboyants porteurs d'un nouvel espoir.
Et les voilà confrontés à un alien ultra-puissant qui les balaie comme des fétus de paille dès leur première intervention. Ça la fout mal, mais pas le temps de ravaler leur fierté que déjà une autre menace, plus sourde, se profile : un médecin affirme avoir mis au point un traitement permettant de guérir... de la mutanité (mutantisme ?), c'est à dire de permettre à des mutants, et a fortiori des individus souffrant d'une mutation trop voyante ou handicapante, de redevenir humains. En instituant ouvertement que le gène X constitue une maladie, et qui plus est une maladie dont on peut guérir, le Docteur Rao lance une véritable bombe qui met en péril l'équilibre fragile instauré par Xavier. Les X-Men se retrouvent donc à lutter contre un coriace adversaire qui leur en veut pour des raisons inconnues tout en se déchirant dans un débat éthique qui chamboule leurs convictions les plus profondes. Et pendant ce temps, des milliers de mutants affluent au centre de recherche afin de se faire retirer ce qui les rendait différents... Les cinéphiles auront bien entendu reconnu le point central du scénario de X-Men 3 : l'Affrontement final, film mal foutu et trop ambitieux, rejeté par les fans mais qui s'était essayé à entremêler cette intrigue et celle du Dark Phoenix cité plus haut.
Les six épisodes de l'arc Gifted nous offrent donc un récit enlevé, intense, percutant qui ne s'embarrasse guère de longues présentations ou d'explications verbeuses : les dialogues sont brefs et piquants, régulièrement ponctués de petites touches ironiques qui font souvent référence au passé chaotique de nos héros, les séquences d'action sont tout aussi brèves mais explosives avec un souci constant de trouver le cadrage idéal qui donnerait plus d'impact aux coups tout en renforçant le travail d'iconisation de l'équipe. Whesdon ne se prive pas d'insérer les ébauches de sous-intrigues habituelles (nouveaux personnages, nouvelle organisation, sous-entendus et menaces dans l'ombre) qui permettront de développer la série. Et l'habituel retour d'un ancien personnage-qu'on-croyait-disparu est traité ici avec élégance et humilité, engendrant l'une des plus belles couvertures de la série. L'on pourra éventuellement regretter que Wolverine soit un poil limité par moments, se laissant surprendre trop facilement (mais il saura se rattraper sur la fin).
Classique dans sa conception mais moderne dans sa réalisation : une réussite.
Classique dans sa conception mais moderne dans sa réalisation : une réussite.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
|
|
|