Publié le
30.11.23
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Nolt
Bill Hodges est un flic à la retraite, divorcé, qui passe son temps libre devant la télé. Il joue de temps en temps avec son flingue, se demandant à quel moment il mettra un terme définitif aux programmes dont il s'abreuve. Il repense également à certaines affaires non élucidées qu'il a dû abandonner, notamment celle d'un tueur fou ayant foncé dans une foule avec une lourde Mercedes-Benz.
À sa grande surprise, Bill reçoit un jour un courrier du meurtrier. Il semble le surveiller, se vante du carnage qu'il a causé et... pousse insidieusement le policier au suicide. Heureusement, cette provocation va avoir un tout autre effet sur l'ancien flic qui va tenter de mettre la main sur ce cinglé, en dépit du danger et en toute illégalité.
Ce roman de King ne contient aucun élément fantastique. Ce n'est pas la première fois, mais cela reste suffisamment rare chez l'auteur pour être signalé. Nous sommes donc devant un polar, classique, parfois même un peu trop.
Le flic suicidaire, le taré qui fantasme sur sa môman, la jeune femme éplorée qui tombe sous le charme du vieux briscard, l'ensemble laisse tout de même une nette impression de déjà-vu. Au niveau de la thématique, King aborde internet, la télé-réalité, les séries policières, l'emballement médiatique, des sujets intéressants mais sur lesquels il ne semble avoir finalement qu'une opinion commune et naïve. Le rapport aux ordinateurs et au net semble notamment dater d'une quinzaine d'années (ce qui peut sans doute se comprendre si l'on prend en compte l'âge du personnage principal) et n'apporte pas de réflexion bien neuve sur le sujet.
Ajoutons à cela que le roman est particulièrement court, et l'on se retrouve donc devant un King atypique et quelque peu fade et caricatural. Reste cependant les qualités inhérentes au plus célèbre résident du Maine: le style est fluide, prenant, les personnages sont bien construits (surtout Brady Hartsfield, l'inquiétant Mr Mercedes) et le suspense est constant. L'on regrettera toutefois de ne pas pleinement retrouver l'intensité dramatique à laquelle il nous a habitués.
La VF, écrite à quatre mains, est tout à fait correcte. On est loin de l'énorme ratage de Dôme (cf. l'encadré de cet article) et des égarements de 22/11/63. Enfin, il est utile de préciser que la narration est au présent. Il s'agit cependant d'un choix de l'auteur (que l'on retrouve donc également en VO) et non d'une imbécilité éditoriale comme l'on a pu en voir dans certains ouvrages pour la jeunesse. L'utilisation constante de ce temps, guère approprié au récit, pourra cependant dérouter certains lecteurs.
Notons que ce roman s'inscrit dans une trilogie et est suivi par Carnets Noirs puis Fin de Ronde. L'ensemble a été adapté en série TV (3 saisons - 30 épisodes) dans laquelle Stephen King lui-même a fait une rapide apparition.
Un roman loin d'être mauvais mais certainement pas un grand King.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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Publié le
29.11.23
Par
Nolt
Sorti en 2010 (mais toujours disponible en neuf) chez Huginn & Muninn, ce livre grand format (35,5 x 28 cm) propose cent couvertures de comics de toutes époques, avec bien entendu les grands noms de l'éditeur (Batman, Superman, Green Lantern, Wonder Woman...) mais aussi des personnages et séries moins connus ou encore des covers de titres Vertigo (Preacher, Y The Last Man, Fables...).
Le titre mettant en avant les super-héros est d'ailleurs un peu étrange car, bien qu'ils soient majoritaires, l'on retrouve de nombreux autres genres dans cette compilation, que ce soit du fantastique/épouvante, de la romance ou de la SF par exemple.
Chaque page propose une couverture grand format sur le recto et un topo sur la série et/ou l'épisode concerné au verso, histoire de remettre tout ça dans le contexte. Les "posters" sont détachables, mais la plupart des collectionneurs décideront sans doute de conserver ce beau recueil en l'état, pour le plaisir de le feuilleter.
Pour 35 euros, ce voyage dans l'Histoire des comics vaut largement l'investissement, que ce soit pour l'aspect esthétique où la possibilité de se remémorer certaines sagas mythiques.
Bigrement conseillé.
Publié le
28.11.23
Par
Nolt
Les Guarino sont une famille d'immigrés italiens, comme tant d'autres. Alors que son frère s'engage dans la police, Tony, lui, commence à se faire un nom dans le milieu. Culotté, malin, il parvient à mettre en place une vaste entreprise de racket.
Rapidement, il monte les échelons et devient le bras droit de son boss. Jusqu'au jour où un meurtre l'oblige à se faire oublier quelque temps. Il part alors pour l'Europe et la guerre. Lorsqu'il revient, une cicatrice lui barrant le visage en guise de souvenir, il reprend tout naturellement ses anciennes activités, entraînant une guerre des gangs qui met Chicago à feu et à sang.
Guarino, devenu Tony Camonte, va devoir affronter le gang du northside mais aussi un flic intègre qui a décidé de déclarer la guerre à la mafia. Un italien, comme lui. Un certain Ben Guarino.
Scarface est l'adaptation, publiée dans la collection Rivages/Casterman/Noir, du roman éponyme d'Armitage Trail. Le scénario et les dessins sont signés Christian de Metter, qui avait déjà réalisé Shutter Island. L'on ne sera donc pas étonné de retrouver un style graphique identique, plutôt efficace et séduisant.
L'auteur suit les pas d'un gangster (inspiré par Capone) qui progresse rapidement dans la hiérarchie et sait profiter de toutes les opportunités (dont l'interdiction de la commercialisation de l'alcool, véritable aubaine pour les gangs). L'ambiance de l'époque est plutôt bien rendue mais la bande dessinée se lit rapidement, trop rapidement peut-être.
Certains éléments, pourtant intéressants, sont très peu développés, comme le passage sous les drapeaux de Guarino ou encore la confrontation avec son propre frère. La centaine de planches semble finalement bien insuffisante tant les évènements finissent par être compressés, enlevant au récit une partie de sa force dramatique. Il manque sans doute un réel développement des personnages mais aussi un style, un parti pris, permettant de nourrir l'intrigue et de donner de l'épaisseur à ce récit trop terne pour réellement devenir passionnant et emporter le lecteur.
Pour le reste, l'on retrouvera bien entendu les traditionnels règlements de compte et autres séances de mitraillage en règle. Rien que du très soft cependant, l'auteur ne s'attardant pas sur le côté sanglant des scènes (là encore, il y avait énormément de choses à dire ou d'émotions à faire passer, mais finalement, tout passe à la trappe).
Notons que l'aspect social des gangs, dans le contexte si particulier de l'époque, est cependant évoqué, ce qui constitue sans doute l'un des rares points positifs de cette BD très frileuse qui semble avoir peur de son sujet. Tout cela interroge cette mode frénétique des adaptations, reproduisant à l'infini, souvent en les affadissant, les mêmes récits radotés sans même une quelconque ambition.
Notons que l'aspect social des gangs, dans le contexte si particulier de l'époque, est cependant évoqué, ce qui constitue sans doute l'un des rares points positifs de cette BD très frileuse qui semble avoir peur de son sujet. Tout cela interroge cette mode frénétique des adaptations, reproduisant à l'infini, souvent en les affadissant, les mêmes récits radotés sans même une quelconque ambition.
Un contexte intéressant, des dessins agréables mais malgré tout une déception tant l'œuvre paraît trop condensée et superficielle pour pleinement livrer son pourtant réel potentiel.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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27.11.23
Par
Nolt
J’ai vu passé sur le net, ces derniers jours, les trucs les plus hallucinants et choquants. Des extraits d’émission, des discours, des photos de rue… tous plus ignobles les uns que les autres. Citons au hasard un tag disant en gros « pas de marche pour Thomas, si tu es Blanc tu peux crever » (j’ai enlevé les fautes d’orthographe) ; un type arrachant des affiches « justice pour Thomas » ; une journaliste trouvant des excuses à des criminels, en prétendant qu’ils ont peut-être été refoulés d’une fête (pourquoi à ton avis ?) ; et sans doute la pire saloperie que j’aie lue de ma vie : un tweet de Mélenchon se réjouissant du passage à tabac d’un manifestant par des racailles.
Ce pays n’est plus en perdition, il est à l’état de cadavre. Nous sommes rentrés dans des ténèbres dont nous ne ressortirons plus.
Cette guerre qui se profile, je la sais inévitable depuis longtemps. Je la prophétisais déjà, avec regret, il y a 20 ans. Nous vivons depuis trop longtemps dans l’injustice et le ressentiment. Personne ne peut supporter cela indéfiniment, même un peuple dont l’âme est affaiblie et rongée par des décennies de renoncements et d’absurdités.
Attention cependant à ne pas se tromper de cibles, car j’ai lu aussi des messages compréhensibles mais indignes, appelant à la violence aveugle. Cette violence qui va se déchaîner, nous devons la contrôler. Elle doit cibler non une ethnie mais des criminels. Elle doit être basée sur le comportement et non la couleur de peau, l’accent ou la religion. Car à quoi servirait-il de rétablir la loi et l’ordre si c’était pour faire naître encore plus d’injustices ? S’il est normal d’enfin se lever et agir pour protéger nos familles, il est indispensable de toujours faire la distinction entre innocents et criminels.
Les gens se jugent sur ce qu’ils font, non ce qu’ils sont.
Va-t-on remporter ce combat qui se profile ? Cela dépend d’énormément de facteurs, trop pour réellement pouvoir faire une prévision.
Le peuple de France va-t-il enfin se soulever contre les gangs et les politiciens félons qui les protègent ? Le mouvement sera-t-il rejoint par la police (je pense que oui) ? Par l’armée (tout dépendra de l’attitude des généraux) ? L’incendie va-t-il encore une fois se transformer en feu de paille en attendant la prochaine ignominie, le prochain meurtre filmé où des gangsters à peine pubères ricanent et hurlent leur haine du pays qui leur a tout donné ?
Je n’en reviens pas que certains en soient encore à des considérations politiciennes et à des réflexes du genre « padamalgam » ou « la bête immonde, blabla »… Il n’existe pas de mouvement fasciste en France. Ce qui soude les honnêtes gens à l’heure actuelle, ce n’est pas la haine de l’autre, c’est l’amour des nôtres et la peur de les voir tomber, encore et encore, dans l’indifférence générale.
Un jour, un ami m’a dit qu’il fallait être patriote, aimer son pays. Mais quel pays ? La France actuelle, non seulement je la méprise, mais je veux la combattre, car elle fait partie d’un système criminogène et inique, qui méprise le peuple et ses droits, qui ne sait plus protéger ses enfants, qui devient schizophrène et peut dans le même temps soutenir des hordes barbares qui violent et tuent des femmes, tout en faisant croire qu’il est féministe. Nous sommes en plein dans le 2 + 2 = 5 d’Orwell, où tout et son contraire est affirmé puis nié.
Je ne veux pas d’un régime fasciste, je veux un régime juste, honnête et protecteur. Je veux du bon sens dans les lois et de l’espoir dans les yeux. Je veux que les professeurs ne perdent plus leur tête et qu’ils soient respectés. Je veux des policiers qui n’aient pas tous les droits mais qui puissent poursuivre et neutraliser des criminels sans risquer d’être mis en examen pour avoir fait leur métier. Je veux que le gouvernement soit à notre service et non aux ordres de structures exogènes, technocratiques et scélérates. Je veux que les gens honnêtes soient mieux considérés que les salopards. Je veux insuffler du sens dans un monde devenu terrifiant par sa bêtise.
Est-ce que je crois vraiment que tout cela est possible ? Eh bien, pour être honnête… non.
Je n’y crois plus. Je crois que c’est trop tard. Je crois que les choses vont aller de pire en pire. C’est la grande différence, je crois, avec l’époque où j’étais adolescent et les précédentes. Avant, il me semble que l’on a toujours pensé que le futur nous réserverait du « mieux ». Des voitures volantes, des robots nous libérant du travail, des explorations fantastiques, des progrès fulgurants au niveau de la médecine… au lieu de cela, de nos jours, nous ne pouvons imaginer qu’un futur qui soit « pire ». Nous avons empoisonné l’eau, la terre et l’air. Nous avons détraqué durablement le climat, en supprimant l’hiver, en important des canicules là où naguère il y avait d’agréables étés. Nous avons collectivement accepté des agissements criminels là où il aurait fallu se montrer fermes et courageux. Nous avons laissé s’inverser les valeurs de notre société, en tolérant des discours qui excusaient les crimes et rendaient douteux la bravoure. Nous avons laissé ce pays se transformer en cloaque. Et il ne me semble pas possible de faire machine arrière. Cela ne veut pas dire qu’il faut tout abandonner, au contraire. Nous pouvons rétablir au moins une certaine dignité.
Pour cela, il ne faut pas se tromper de cibles. Nos ennemis sont les criminels et les politiciens félons. Cela veut dire que nos rangs doivent se composer de Blancs, d’Arabes, de Noirs, d’athées, de catholiques, de musulmans, de juifs, d’hétéros, d’homos, de vegans et de bouffeurs de viande. Le réflexe communautaire, compréhensible, est le plus grand danger à l’heure actuelle. Nous devons tracer une frontière entre gens respectables, de par leurs actes, et gens condamnables, de par leurs actes également. Si nous oublions ce principe, si nous cédons à la vengeance aveugle, non pondérée par la noblesse et le bon sens, alors, notre lutte sera vouée à l’échec.
Il est temps de faire mentir les bonimenteurs. Les Français ne sont pas racistes, ils sont justes exaspérés par l’impunité réservée à ceux qui les méprisent, les provoquent et les tuent.
Je termine par une précision importante. Je n’ai jamais connu la guerre. Et j’aurais aimé ne jamais avoir à la connaître. Mais lorsque la situation devient à ce point critique, le choix est une illusion. Souvenez-vous de Munich et de Daladier. On peut différer et différer encore, mais au final, ce n’est jamais en courbant l’échine que l’on vainc les monstres. C’est en les défiant et en les frappant jusqu’à ce qu’ils ne bougent plus. C’est en leur faisant peur. C’est en leur montrant que chaque acte a une conséquence. On ne peut pas décider seul de la paix, pour la paix, il faut deux bonnes volontés. Alors que pour la guerre, il suffit d'un agresseur.
Un proverbe indien prétend qu’une paix trompeuse nuit plus qu’une guerre ouverte. Je crains malheureusement que ce soit vrai. On ne peut se résoudre, lorsque l’on a un minimum de respect pour la vie humaine, à vouloir la paix à tout prix. Sénèque a dit : « La crainte de la guerre est encore pire que la guerre elle-même. » J’ai mis longtemps à comprendre cette citation. Comment se pouvait-il que la seule crainte du conflit soit pire que les morts, les tortures, les abominations, les douleurs, les atrocités charriées par toute guerre ? En fait, c’est aussi simple qu’effrayant. Lorsque, par peur de la guerre, l’on renonce à l’essentiel, à la justice, au Bien, à ce qui fait de nous des êtres humains, alors, pour éviter des abominations exceptionnelles et limitées dans le temps, nous obtenons des abominations quotidiennes et éternelles.
La pauvreté, le froid, même la faim, sont plus supportables que l’injustice.
Millicent Fenwick
La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique.
Blaise Pascal
Cet article est respectueusement dédié aux hommes et femmes de bien, qu'elles que soient leurs origines,
qui se dressent chaque jour contre la barbarie, le mensonge et l'injustice.
qui se dressent chaque jour contre la barbarie, le mensonge et l'injustice.
UMAC présente ses plus sincères condoléances à la famille et aux amis de Thomas.
Publié le
27.11.23
Par
Virgul
Après le premier tome en 2021, qui était en fait un guide de l'histoire et du monde de DB, puis le deuxième tome l'année dernière, revenant sur l'animation, les fans de Son Goku vont enfin pouvoir se délecter du troisième tome, sorti il y a quelques jours et consacré à la seconde partie de l'animation.
Au menu, un énorme guide consacré à tous les films Dragon Ball, un résumé intégral de l'histoire (reprenant un par un les 153 épisodes de DB, les 291 épisodes de DBZ et les 64 épisodes de Dragon Ball GT), des bibliothèques de designs, des dessins préparatoires ou encore une interview d'Akira Toriyama, le tout sur environ 350 pages.
Niveau présentation, comme pour les tomes précédents, Glénat a opté pour une hardcover monochrome orange qui pique les yeux, recouverte d'une jaquette couleur. Papier glacé, format 26,5 x 19 cm, 32 euros.
Notons que ce livre (en français) est publié dans le sens de lecture japonais, ce qui est déjà très discutable quand il s'agit d'une BD (cf. cet article), mais alors là, pour une sorte d'encyclopédie, c'est juste complètement stupide. Les illustrations issues des films ne sont pas toutes de très bonne qualité, et si elles sont nombreuses, certaines sont très petites.
Néanmoins, l'ensemble demeure un bel ouvrage, particulièrement dense. À conseiller donc pour les passionnés et/ou nostalgiques.
Publié le
26.11.23
Par
Nolt
Retour sur l'adaptation BD de La Compagnie des Glaces, l'œuvre culte de G.J. Arnaud.
Couvrez-vous bien et ne ratez pas le train !
Hors du rail, pas de vie
2050. La Lune, transformée en dépotoir nucléaire, explose (sans être un spécialiste, je ne suis pas certain de l'aspect très scientifique de la chose, m'enfin, mettons ça sur le compte de la licence poétique). Avec ses débris viennent la nuit perpétuelle et la fin de la chaleur.
2340. Les compagnies ferroviaires se partagent le monde, recouvert par les glaces. Le rail apporte chaleur et électricité. Le mouvement, c'est la vie. Les citoyens sont devenus des voyageurs, les compagnies des dictatures. Les dômes, sorte d'amalgame entre ville et gare, sont censés offrir aux voyageurs le 15/15 (15 degrés, 1500 calories par jour), dans les faits, on en est loin. Seules les castes dirigeantes, protégées par la toute-puissante Sécurité, bénéficient de conditions de vie idéales.
Lien Rag, lui, est glaciologue. Il est surtout curieux et commence à s'intéresser aux Hommes-Roux, ces bêtes qui ne craignent pas le froid, ainsi qu'à un manuscrit interdit qui pourrait apporter bien des réponses. Des réponses qui pourraient mettre en péril le règne des compagnies et la puissance du rail...
Une œuvre colossale
Commençons par dire un mot de Georges-Jean Arnaud. L'auteur est incroyablement prolifique puisqu'il est crédité d'environs 400 romans, dont 62 pour la première époque de la Compagnie des Glaces (auxquels il faut ajouter les 11 tomes des Chroniques Glaciaires et les 24 romans de la seconde époque de la Compagnie).
Les romans originels sont publiés chez Fleuve Noir. Les couvertures, plus ou moins inspirées, leur donnent un aspect à la fois désuet et intrigant, avec un côté "roman de gare" très prononcé. Les titres des différents tomes sont parfois de petites merveilles de poésie tout en gardant un ton qui se rapproche parfois du roman d'espionnage ou de la SF "à l'ancienne". Quelques exemples : Terminus-Amertume, Les Brûleurs de Banquise, Mausolée pour une locomotive, Dans le ventre d'une légende, On m'appelait Lien Rag... des titres plutôt accrocheurs. La première rencontre entre l'éventuel lecteur et son, peut-être, futur livre passe, comme chez les humains, par le premier contact. Le physique est important mais les premiers mots le sont sans doute encore plus. Si ces titres raisonnent pour vous un peu comme l'avant-goût d'un chemin prometteur, nul doute que vous aurez envie d'aller plus loin.
C'est ce que nous allons faire.
Le monde de Lien
Le froid et la glace font presque partie des personnages tant ils représentent une menace constante. Les compagnies, et leurs méthodes, sont presque aussi dangereuses. La société oppose des voyageurs opprimés, vivant dans la crainte, aux castes privilégiées et décadentes. Plusieurs compagnies (la Transeuropéenne, la Sibérienne, la Panaméricaine...) co-existent dans le monde et sont perpétuellement en guerre, sans que le bas peuple sache bien contre qui ni pourquoi s'effectuent les batailles du moment. En cela, ce monde hostile et froid ressemble un peu au 1984 d'Orwell, notamment en ce qui concerne les sortes d'États-Continents maintenant une lutte sans fin afin d'asseoir leur pouvoir.
En plus de l'ambiance flirtant avec le steampunk (encore que la plupart des trains ne sont pas à vapeur mais fonctionnent à l'énergie nucléaire), les Hommes-Roux constituent une part mystérieuse et fantastique de cet univers (et ils sont en plus pourvus d'une très grosse "virilité", à faire rougir les plus membrés des hardeurs paraît-il). Ici, l'on pourrait presque faire un parallèle avec les Freemen du Dune de Frank Herbert, essentiellement pour l'aspect "hors caste" ou extra-social de ce peuple ainsi que pour la fascination qu'il suscite chez Lien.
Les dômes sont intéressants à plus d'un titre. Dans un monde sans cesse en mouvement, ils constituent les rares points fixes auxquels les voyageurs peuvent se rattacher. La plupart des dômes sont spécialisés dans une activité précise, comme Cross Station, une gare-marché où se retrouvent éleveurs de rennes et producteurs de maïs, ou Soap Station, spécialisée dans la production de... savon, comme son nom l'indique (à base de graisse de rennes, les amateurs de produits bio vont se régaler !). Les trains sont aussi un élément primordial. Si les petites locomotives classiques ne surprendront personne, certains convois, immenses, véritables villes sur rails, ainsi que les véhicules militaires, impressionnent par leur gigantisme ou leur design. La façon dont ils sont mis en scène, entre le sol d'un blanc immaculé et le ciel noir, transperçant les ténèbres et la brume de leurs puissants projecteurs, permet de renforcer encore l'impression de machines quasiment vivantes ou, en tout cas, certainement déifiées, même inconsciemment.
Dans ce monde glacial, on prend aussi du bon temps. On va au cabaret, on danse, on se fout à poil, on se tape des filles faciles, bref, c'est pas parce que la Lune a explosé, que l'on vit comme des esquimaux-cheminots et que l'on risque d'être arrêté par la police au moindre pet de travers que l'on va mettre les pulsions naturelles de côté !
Des mots et des planches
Transposer La Compagnie des Glaces en BD était un pari risqué. Rien de plus difficile que de satisfaire les amateurs éclairés du roman tout en effectuant un véritable et nécessaire boulot d'adaptation. Vous allez voir que, pour une œuvre franco-belge, la manière de travailler est très américaine. C'est le studio virtuel Jotim qui s'est attelé à la tâche, avec en plus le défi de sortir un album tous les quatre mois. Il y a un sacré paquet de personnes dans l'équipe créative, voyez un peu : Ann Boinet (synthèse et documentation), Philippe Bonifay & Pascale Sorin (scénario et dialogues), Christian Rossi (narration graphique), Thierry Maurel & Jim (décors techniques), Juliette Derenne (décors de glace), André Le Bras, Jérôme Lereculey, Lee Daks, Loïc Malnati & Tieko (personnages), Sophie Barroux, Siel, Jonathan Silvestre, Callixte, François Bardier, Nadia, Nausicaa (colorisation). L'encrage, lui, est effectué par les dessinateurs plus Cyrille Ternon. Voilà qui nécessite une certaine organisation.
Le rendu graphique est assez inégal. Les visages sont très classiques, le personnage principal manque un peu de charisme, mais l'essentiel est ailleurs. Les décors, étendues glacées, dômes et trains, sont plutôt bien fichus et créent une atmosphère oppressante et sinistre, un minimum pour que cet univers post-apocalyptique fonctionne. Bien sûr, les ambiances changent parfois d'un livre (ou plutôt d'un cycle) à l'autre. Ainsi, le Cycle Cabaret Miki se voit doté de colorisations chaudes et de traits plus "nets" là où les épisodes du premier cycle (Cycle Jdrien) misaient sur une grisaille omniprésente et un style plus sombre.
Tout n'est pas parfait (quelques petits problèmes de proportions parfois) mais le style général conserve une certaine cohérence (ce qui n'était pas gagné au départ), les dessins semblent s'améliorer avec le temps et, surtout, l'on est conquis dès les premières planches et c'est bien là tout ce que l'on demande.
Take a Ticket !
La série BD de 15 tomes couvre environ les 10 premiers romans. Trois Intégrales (petit format, couverture souple) sont parues chez Dargaud et regroupent les trois premiers cycles (la pagination est donc très inégale, avec un premier tome regroupant 7 albums, un deuxième en contenant 5, et l'ultime qui n'en rassemble que 3).
Le premier tome comprend quelques articles du "Journal de la Compagnie des Glaces" afin de familiariser le lecteur avec les concepts essentiels. Cela va des compagnies ferroviaires au Hommes-Roux, en passant par le fameux principe du 15/15 ou un petit bestiaire. Sympa et utile.
À conseiller pour l'ambiance très réussie et le côté post-ap.
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Publié le
24.11.23
Par
Nolt
Après Die Welle, adapté du roman de Todd Strasser, La Vague s'est déclinée en version dessinée. Est-on emporté par le tsunami ou pataugeons-nous dans une petite flaque ?
Lorsqu'un professeur d'Histoire aborde avec ses élèves l'épineux sujet de l'Allemagne nazie, les réactions sont partagées. Certains, bouleversés, ne comprennent pas comment des hommes ont pu se transformer en bourreaux froids et implacables. D'autres pensent qu'il faut laisser le passé là où il est et que de tels évènements ne pourraient plus survenir aujourd'hui, dans un pays "démocratique" et éclairé.
Le professeur a alors une idée. Afin de faire prendre conscience à ses élèves des risques, parfois cachés, que peuvent comporter des actes ou attitudes en apparence anodins, il va tenter une expérience basée sur la discipline, la communauté et l'action. La Vague est lancée. Très vite, elle va échapper à tout contrôle.
Le film de Dennis Gansel, Die Welle, était à la base adapté du roman de Todd Strasser, l'écrivain s'étant lui-même inspiré de faits réels survenus aux États-Unis. Et si le film donnait envie de lire le roman, c'est déjà beaucoup moins le cas de cette BD qui maltraite le sujet à l'aide de gros sabots malpropres.
Voyons cela de plus près. Tout d'abord, d'importantes différences existent entre le film et cet ouvrage. Stefani Kampmann, qui signe scénario et dessins, a en effet décidé de souligner le propos, pourtant évident, par des références très appuyées et directes à Hitler et à la montée du nazisme. C'est du coup plutôt redondant et même un peu maladroit, d'autant qu'il s'agit plus à la base d'une passionnante expérience sociologique, basée sur les mécanismes utilisés par un pouvoir autocratique, plus que d'une énième condamnation politique du national-socialisme. D'ailleurs, pour se focaliser sur le nazisme en particulier, il faudrait tenir compte du contexte socio-culturel et géopolitique de l'époque, ce qui n'est pas le cas ici, puisque l'on aborde une expérience contemporaine. Tout cela est donc très bancal.
La conclusion du récit est également incroyablement aseptisée, faisant perdre à l'ensemble l'essentiel de ce qui faisait la force de la thématique originelle. Enfin, de petits détails gênent également. La vague stylisée, symbolisant le mouvement, ou le salut des membres s'écartent de leurs modèles filmés, autrement plus réussis.
Et là, il faut aborder un aspect primordial de ce livre : la question du public visé. Le ton est terriblement enfantin, les dessins plutôt simplistes sans être laids, la narration presque "scolaire", bref, on se dit qu'il s'agit en fait tout simplement d'une bande dessinée pour enfants, pour très jeunes enfants même, ce qui n'est évidemment pas condamnable en soi, seulement, un tas d'éléments viennent contredire cette hypothèse : le sujet (l'analyse comportementale), la couverture (plutôt dépouillée et âpre), les photos utilisées (particulièrement horribles si destinées à un jeune lectorat) et même l'appellation, ronflante, de "roman graphique" tendent à prouver que l'auteur visait des lecteurs adultes. Si c'est le cas, c'est raté. Et si c'est une BD pour enfant, l'emballage devient bien prétentieux pour le coup.
Bref, entre le traitement bien trop gentillet, la fixation sur le régime nazi (qui n'est pas vraiment le propos du roman et du film) et les raccourcis nombreux, la plus grande partie de ce qui rendait attrayant - autant sur le fond que la forme - Die Welle s'est perdue en aboutissant dans le ressac de cette vague, tiède et saumâtre.
La traduction (de l'allemand) est correcte et l'album est publié par JCG (Jean-Claude Gawsewitch), un petit éditeur qui surfe (c'est le cas de le dire) sur le succès d'estime du film (l'affiche est même reproduite sur le replis de la couverture) malgré le manque évident de filiation.
Un sujet passionnant maltraité par une artiste qui n'a visiblement pas bien su quoi en faire ni à qui l'adresser. Dommage.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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Publié le
22.11.23
Par
Vance
De 1994 à 1997, le duo Cothias & Boube a publié chez Glénat, dans la collection "Vécu", une fresque historique où l’on suivait l’avènement de Richard Plantagenêt dès 1189, avant son accession au trône d’Angleterre et son départ pour les Croisades. On le voit croiser la route d’un jeune paysan, Bertrand, dans un village bourguignon et choisir mystérieusement de s’attacher ses services, sur la foi d’une étrange prophétie.
Voilà donc une de ces sagas mêlant l'initiation d'un jeune homme à la puissance des faits historiques teintés de sang et de gloire. Le choix de l’époque, trouble et fascinante, et les particularités des personnages principaux peuvent laisser espérer autant de fougue et de passion que dans le remarquable les 7 Vies de l’Épervier, mais le scénario manque de souffle et traîne en longueur. Richard est de ces jeunes héros en devenir qui ont tendance à tergiverser et hésiter constamment à accomplir leur destin, et les lecteurs qui seraient moyennement attirés par l’Histoire n’y trouveront pas leur compte. Les autres seront sans doute intéressés par de nombreuses anecdotes sur les coutumes de la Cour, les relations entre Philippe Auguste et Richard (pas encore le "Cœur de Lion" qui entrera dans la légende) ainsi que par l’influence patente et équivoque d’Aliénor (la femme qui est montée sur les trônes des deux nations les plus puissantes d’Europe), les véritables raisons qui ont présidé au départ pour Jérusalem et la description sans fioriture du monde chrétien, de ses excès et de ses turpitudes, où la noblesse était davantage une idée qu’un principe admis et appliqué.
Le second tome entre un peu plus dans le vif du sujet, et l’on s’étonne moins de voir Richard complètement attaché au jeune Bertrand à qui il révèle la teneur de la prophétie, ce qui pousse le paysan, candide mais loin d’être stupide, à rechercher ses origines, qui s’avèrent être une énigme.
Les dessins, malheureusement, ne suivent pas vraiment : si l’on n’hésite pas à montrer des corps meurtris ou dénudés, les visages sont loin d’être harmonieux et les actions sont peu lisibles. Faites-vous une idée si vous en avez l'occasion et goûtez ce genre de bandes dessinées ; la sélection de deux pages ci-dessous vous donnera quelques indications.
Publié le
21.11.23
Par
Nolt
Retour sur la série britannique The Fall.
Toujours disponible sur Netflix, cette série en trois saisons et dix-sept épisodes est à la fois bourrée de qualités au niveau de l'écriture mais est régulièrement plombée par une propagande délirante à l'encontre de la gent masculine. Nous allons voir ça en détail, mais commençons par planter le décor.
Tout commence quand Stella Gibson (interprétée par la charismatique Gillian Anderson), super-flic de son état, débarque à Belfast pour reprendre en main une enquête sur un meurtre. Rapidement, elle fait le lien avec d'autres affaires et se retrouve sur la piste d'un tueur en série.
De son côté, Paul Spector, tueur glacial et dénué d'empathie, surveille patiemment sa nouvelle victime afin de pénétrer son intimité avant de l'agresser...
Il faut reconnaître que la première saison est très efficace. Le casting est parfait (on se demande au début si le tueur en série n'a pas une tête un peu trop lambda, mais l'interprétation de Jamie Dornan en fait un type parfaitement antipathique et épouvantable), les scènes d'agression sont impressionnantes, le charme de Gibson/Anderson fonctionne et l'ambiance est tendue à souhait.
Quelques défauts tout de même au niveau de la réalisation. Si la saison 2 s'attarde parfois un peu trop en longueur sur des éléments secondaires, la saison 3, elle, verse bien inutilement dans le gore lors d'une scène d'opération à la limite du soutenable. Pourtant, ça partait bien. Dans un premier temps, l'on assiste à une scène très efficace où une équipe médicale fait le bilan de l'état d'un patient blessé par balles avant de lui administrer les premiers soins. C'est efficace, tendu et très réaliste. Et on en sort déjà un peu éprouvé. Mais assister, un peu plus tard, à l'opération complète n'apporte vraiment rien du tout, si ce n'est quelques grimaces de dégoût devant des gros plans voyeuristes et sanglants. Beurk.
Voilà donc une série policière plutôt bien fichue et ménageant un suspense constant. Tout serait donc parfait sans l'idéologie extrémiste et profondément malsaine qui parsème cette fiction.
Faisons juste dans un premier temps le point sur la définition du féminisme. Si le féminisme consiste à considérer que les femmes ont les mêmes droits que les hommes, qu'elles doivent être respectées et que les types qui les agressent sont de profonds connards, alors là, évidemment, n'importe qui de correctement construit intellectuellement ne peut qu'être d'accord avec ça. Mais le féminisme qui est ici mis en avant est un féminisme wokiste parfaitement nauséabond et déviant, de par les accusations injustes qu'il assène.
Prenons quelques exemples. Lors d'un dialogue, Stella demande à une collègue ce qu'elle dirait à sa fille pour la protéger de la violence de ce monde. La collègue répond qu'elle lui conseillerait de se méfier des hommes bizarres. Ce à quoi Stella répond : "Bizarres" ? Et sa collègue précise alors : "Ben... des hommes quoi."
Voilà comment un conseil sain (se méfier des types louches) devient "il faut se méfier de tous les hommes". Car dans cette série, les hommes sont considérés comme tous responsables des crimes de quelques-uns. Ce qui est non seulement injuste, illégal, mais proprement délirant. Un crime relève de la responsabilité individuelle, pas d'un genre entier ou d'une race entière. Mais le wokisme, lui, permet cela grâce à la culpabilité par association. C'est exactement la même dérive que l'on retrouve dans l'anti-racisme wokiste, où des gens qui n'ont jamais été esclaves en viennent à demander des réparations à des gens qui n'ont jamais été esclavagistes. Là c'est pareil mais au niveau de la misogynie et du sexisme. Grosso modo, si vous aidez une grand-mère à traverser la rue, vous êtes un salaud parce que vous la rabaissez alors qu'elle n'a rien demandé. Mais si vous ne l'aidez pas, vous êtes un salaud parce que vous ignorez une personne qui a peut-être besoin d'aide. On a déjà vu ce raisonnement délirant avec la condamnation, par exemple, de l'œuvre de Blyton, jugée sexiste parce qu'elle présente des personnages trop féminins et des personnages... pas assez féminins. Ne cherchez pas la logique, il n'y en a pas, dans le wokisme tout se vaut car vous êtes coupables par nature et non par vos actes.
Il faut se méfier des généralités, même si elles peuvent avoir un sens. Si je dis "les Français sont moins rigoureux que les Allemands" ou "les Japonais sont plus travailleurs que les Français", ces généralités fonctionnent car la majorité des gens qui sont visés correspondent à ce que l'on énonce. Il y a bien entendu des exceptions, sur plusieurs millions de personnes, vous trouverez des Allemands laxistes et des Japonais fainéants, mais globalement, ça reste une vérité (prouvée par des constatations, des études, des faits). Par contre, si vous dites "les hommes constituent un danger pour les femmes", l'affirmation est fausse parce que la majorité des hommes n'agressent pas les femmes. Dans cet exemple, l'agresseur est l'exception. Et sa responsabilité est individuelle, pas collective. D'ailleurs, si au lieu des hommes, on tenait les mêmes propos sur les femmes, les Noirs ou les homosexuels, en généralisant le comportement spécifique de quelques exceptions, cela donnerait lieu à un tollé, et jamais une telle fiction ne pourrait être produite. Mais si vous tapez sur des hommes blancs et hétéro, vous pouvez dire les pires conneries, ça passe. Ben non, les gens sont définis n'ont par ce qu'ils sont mais par ce qu'ils font, s'ils se comportent bien, ils n'ont pas à être associés à des criminels, parce que ça, ça s'appelle une injustice. Et les injustices s'additionnent et créent du ressentiment et de la violence, elles ne corrigent pas les précédentes.
Alors, parfois, il y a tout de même des choses vraies, bien que très naïves. Par exemple, un personnage déclare que la plus grande peur des hommes, à propos des femmes, c'est qu'elles se moquent d'eux, alors que la plus grande peur des femmes, à propos des hommes, c'est qu'ils les tuent. Ces propos soulignent une différence physique évidente. Mais ils passent sous silence que le plus grand danger pour les hommes, ce ne sont pas les moqueries des femmes mais bien les autres hommes. En tout cas, ceux qui ont un comportement criminel.
Outre quelques petites piqûres régulières de rappel, la série est gangrénée par certains monologues étalant les poncifs habituels du féminisme wokiste. Souvent de manière très maladroite d'ailleurs. Ainsi, lors d'une scène, Stella va dire à une collègue qu'elles ont toutes deux choisi de bosser dans un secteur "patriarcal, militariste et oppresseur" et qu'elles doivent faire avec.
Mais... Stella, c'est le grand patron de l'équipe ! C'est elle qui détient l'autorité, qui dit "fait ci, fait ça", elle va même jusqu'à envoyer ses inspecteurs d'un claquement de doigt dans sa chambre d'hôtel pour les sauter (un tel comportement serait jugé indigne s'il concernait un homme, mais là, apparemment, ça passe). C'est elle le boss, c'est elle qui a le pouvoir absolu, mais elle pleurniche sur le patriarcat ! Faut le faire quand même...
Bref, cette idéologie puante et déviante est tellement omniprésente que ça finit par plomber la série et sortir le spectateur de l'histoire. Encore une fois, s'il s'agissait de condamner des criminels et des comportements déviants, il n'y aurait aucun problème, mais se servir de cas exceptionnels pour en déduire de fausses généralités sur la moitié de l'humanité (enfin, non, pas la moitié exactement, seuls les hommes blancs sont concernés visiblement, d'ailleurs, c'est la seule série récente où l'on a un casting masculin à 100 % blanc, vu que ces personnages sont considérés "inbon"), alors c'est inique et stupide.
Mais l'iniquité et la stupidité n'ont jamais gêné les wokistes. Ça fait même partie du pack en fait.
+ | Les points positifs | - | Les points négatifs |
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Publié le
19.11.23
Par
Virgul
On connaît le principe des "recolorisés" (cf. cet article), il s'agit de prendre les anciens dessins et découpages des premiers albums d'Hergé pour y ajouter une colorisation moderne, faite d'élégants aplats.
Ce coffret contient Tintin au pays des Soviets, Tintin au Congo et Tintin en Amérique. Ah merde, on a cité le titre maudit... intervention d'un demeuré dans 3, 2, 1...
"Ouin, ouin, Hergé, Congo, méchant, raciste, ouin, ouin, je suis une gauchiasse qui ne remet jamais rien dans son contexte, j'ai très peu de neurones donc je suis choqué par tout ce que je vois et comme j'ai beaucoup de temps libre, il faut que je pleurniche sur le net, parce que c'est vital que le monde sache à quel point je suis une bonne personne !"
Bon, on connaît la rengaine.
Bref, de jolis albums, bénéficiant de nouvelles covers, le tout pour environ 60 euros.
La campagne de recolorisation portant sur les neuf premiers albums, deux autres coffrets sont donc attendus.