Death Sentence : sexe, drogue, rock n' roll et super-pouvoirs
Publié le
13.1.18
Par
Vance
On pourrait aisément prendre Death Sentence comme une énième variation sur le statut de super-héros,
voire le pouvoir lui-même - et cela le mettrait ainsi dans la même catégorie que A god somewhere, No hero ou encore Supergod de Warren Ellis. Ce serait d'ailleurs un excellent argument pour pousser à lire ce one-shot de Montynero & Mike Dowling, deux autres Britanniques sortant volontairement des sentiers battus. On y évoque en effet des super-pouvoirs qui seraient acquis par le biais d'un virus transmis par voie sexuelle : les infectés voient leurs capacités physiques et psychiques décuplées, deviennent capables de créer des chefs-d'œuvre extraordinaires avant de mourir dans un délai de 6 mois (il n'existe aucun remède). On y suit plus particulièrement trois personnages, déjà marginaux : Weasel, ancien leader d'un rock-band, chanteur décadent ; Monty, humoriste grandiloquent et don juan patenté ; et enfin, Verity, jeune fille un peu paumée et artiste refoulée.C'est bien entendu avec à propos que le script met en lumière trois individus plus ou moins issus du (ou y évoluant) monde artistique : le virus G+ confère non seulement certains dons exceptionnels (certains spécimens atteints vont phaser, projeter de l'acide, léviter ou manipuler esprits et objets par la pensée) mais permet aussi de sublimer les facultés créatrices de son porteur. Alors que l'un d'eux échappe à tout contrôle et recensement et développe de manière exponentielle ses pouvoirs en assouvissant ses désirs les plus pervers, les deux autres se retrouvent poursuivis puis capturés par une unité secrète visant à analyser en profondeur le potentiel du virus.
Volontairement trash et agressif (on y baise beaucoup, on s'y shoote avec tout et n'importe quoi et les décès sont innombrables - rappelant fortement dans certaines scènes le finale de Kingsman), le comic book se permet pourtant d'insérer quelques réflexions intéressantes, sans véritablement apporter de réponses, mais qui donnent une profondeur supplémentaire au destin de trois êtres décalés que le virus G+ va transcender jusqu'à un inévitable (et un peu téléphoné) affrontement fratricide. Il faut pour cela accepter l'acidité tonique des dessins de Mike Dowling qui sacrifie l'esthétique au fonctionnel : malgré quelques jolis gros plans et des points de vue déroutants, c'est souvent assez laid et les rares séquences de combat sont pratiquement inintelligibles.
Une expérience à tenter.
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